Say Something, à la recherche de la vérité (Albin Michel Jeunesse)
Say Something, signé Jennifer Brown, vient de sortir aux éditions Albin Michel Jeunesse. Après Hate list, Jennifer Brown signe là un second roman tout aussi poignant que le premier.
Un complément de Hate list
Paru six ans après le phénomène Hate list, Say Something vient le compléter. Le point central reste le même dans les deux romans : Nick Levil ouvre le feu dans le foyer de son lycée, visant toutes les personnes de sa » Liste de la haine » et se suicide. Pour Valérie, sa petite amie et personnage principal du premier roman, son rêve d’avoir une vie normale part en fumée : les médias, la police, les lycéens et même ses amis sont persuadés qu’elle était au courant, alors qu’il n’en est rien. Dans ce nouvel opus, centré sur David, meilleur ami de Nick, la question de la culpabilité resurgit. Parce que quelqu’un était forcément au courant.
Un sentiment d’impuissance
Le roman est découpé en deux parties. Un chapitre sur deux, on suit David actuellement, plusieurs mois après la fusillade. Et pendant les autres chapitres, on découvre l’histoire que l’on connaît depuis Hate List, du point de vue de David. Chaque chapitre sur son année de première nous rapproche un peu plus du moment fatidique. Le lecteur le sait mais ne peut rien y faire, on sait que la fusillade va avoir lieu. On est impuissant, exactement comme l’ont été David et Valérie devant la descente aux enfers de Nick. Ce sentiment d’impuissance est exacerbé dans cet opus.
Le poids de la culpabilité
Say something est un texte extrêmement court, qui traite de la culpabilité et des dangers du silence. Juste avant la fusillade, David remarque que quelque chose ne va pas, il aurait même pu avoir l’occasion de stopper Nick – ou pas, mais il ne le saura jamais – avant qu’il ne soit trop tard. Et un an après, personne ne comprend le mal-être de David, rongé par ce silence jour après jour.
Et si…
Tout comme pour David, une terrifiante question s’impose au lecteur, une question qu’on refuse de se poser, parce qu’on en connaît déjà la réponse : Et s’il avait parlé ? En plus de la culpabilité, l’incertitude, les » et si… » . En plus de ça, rien n’a vraiment changé au lycée. Si David avait pensé que la fusillade les aurait rapprochés, aurait mis fin au harcèlement dont il était victime tous les jours, il n’en est rien. Tous se disent incapables d’oublier la fusillade et pourtant, à part des vitres pare-balles à l’entrée du lycée, c’est comme si celle-ci n’avait jamais eu lieu.
Un roman à lire, en complément de Hate list
Say something est un roman douloureux de réalisme, poignant et touchant, sur des thèmes compliqués à aborder en littérature Young Adult.
David Judy sait ce que c’est que le harcèlement. Depuis longtemps. Avec un nom féminin, une voix douce et une apparence timide, il est la proie idéale pour les caïds du lycée. Heureusement, il a une amie, Valérie. Grâce à elle, il fait la connaissance de Nick, et a – enfin- l’impression d’être à sa place.
Alors qu’il soupçonne Nick de préparer sa vengeance contre ceux qui les ont fait souffrir, David n’ose rien dire. Crainte de rompre cet équilibre enfin trouvé, ou habitude de taire ses doutes et ses peurs ?
Quand il trouve enfin la force de parler, il est trop tard…
À partir de 13 ans.
Date de parution : le 3 janvier 2018
Auteur : Jennifer Brown
Editeur : Albin Michel
Prix : 9,90 €
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