Le Songe d’une nuit d’été … en attendant l’été
Ah Shakespeare … éternel Shakespeare. Sa comédie, Le Songe d’une nuit d’été, est déjà 4 fois centenaire !
Et toujours de nouveaux téméraires se lancent ! Jusqu’au 8 mai au théâtre Le Proscenium, une petite troupe improbable née d’une passion et non d’une profession commune, tente l’aventure. Ils avaient pris l’habitude de se réunir chaque semaine pour prendre des cours, aujourd’hui, il y a les spectateurs en plus mais ils jouent ensemble toujours. L’action se déroule à Athènes où un quatuor de jeunes amoureux contrariés n’arrive pas à concilier les souhaits d’un père et les inclinations de leur cœur.
Hermia aime Lysandre et Lysandre aime Hermia. Démétrius aussi chérit la belle et, avec la bénédiction de son géniteur, veut l’épouser de bonne heure. Hermia le rejette pourtant alors qu’Hélène l’aime éperdument. Un nœud gordien amoureux donc, auquel la reine et le roi des fées viendront se mêler tandis qu’une troupe d’artisans rustres répètent une pièce de théâtre. Leur point commun : le lieu.
Le sublime et la poésie de Shakespeare se perdent dans la précipitation.
Complexe l’histoire ? Assurément. A ceux qui n’ont pas lu le texte au préalable, il sera d’ailleurs moins aisé de suivre l’action. Parce que la pièce manque de respiration, de repos, de périodes d’assimilation. Le sublime et la poésie de Shakespeare se perdent dans la précipitation. Mais le corolaire, c’est leur dynamisme : ils donnent tout et ils ont beaucoup à donner. Les échanges sont vifs, les corps très sollicités et ils passent, en deux claquements de doigt, du tragique au comique, ils endossent même, chacun, les costumes de 2 ou 3 personnages différents. Cet entrain communicatif se double d’une complicité manifeste.
Débrouillards, avec peu de moyens, ils ont réussi une mise en scène originales et modernes. La salière pour philtre d’amour ou l’IPad dans les mains de Philostrate, ordonnateur des fêtes d’Athènes, étonnent mais ne détonnent pas ! En résumé, une énergie, une complicité et des trouvailles dans la réalisation qui pardonnent leur technique pas encore parfaite et le manque de souffle de la pièce. Ils sont jeunes, enthousiastes et ils ont tous un boulot à côté aussi, il ne faut pas l’oublier !
Lieu : Théâtre le Proscenium (Paris)
Auteur : William Shakespeare
Metteur en scène : Flavie Fontaine
Avec : Benoît Durand, Christelle Florence, Stéphane Martins, Maïté Merlot, Frédéric Moulin, Emilie Ramet, Matthieu Sautel, Véronique Vasseur