« Tempête » intérieure qui fait flop à la Comédie-Française

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Photo Vincent Pontet

« Tempête » intérieure qui fait flop à la Comédie-Française

Robert Carsen, metteur en scène d’opéra, signe sa première mise en scène de théâtre en France avec La Tempête de William Shakespeare, présentée à la Comédie-Française, et déçoit par une approche désincarnée et trop éloignée du théâtre élisabéthain.

Regroupant les thèmes fondamentaux du dramaturge anglais, La Tempête se distingue toutefois des autres œuvres de l’auteur. Nous ne sommes ni dans une œuvre historique telle que Richard III , ni dans une rêverie tel que Le songe d’une nuit d’été. Dans cette pièce, le réel et la magie se confondent, brouillant les pistes, laissant le spectateur partagé entre le visible et le caché, ne sachant plus ce qui est illusion et ce qui est vérité.

Et pourtant La Tempête reprend tous les thèmes des tragédies Shakespeariennes : le pouvoir, la trahison, le fratricide, l’homme face à son destin.

Une tragi-comédie iniatique

L’histoire raconte celle de Prospéro qui, voulant se consacrer à des études secrètes, néglige les affaires de l’Etat et confie le gouvernement du duché à son frère Antonio. Celui-ci, avec l’aide du roi Alonso, usurpe le pouvoir et exile Prospéro et sa fille Miranda sur une île déserte.

Grâce à la magie que lui confèrent ses livres, il maîtrise les éléments naturels et les esprits : Ariel, esprit positif de l’air et du souffle de vie et Caliban, être négatif symbolisant la terre, la violence et la mort. Ariel provoque le naufrage d’un navire portant Alonso, le roi de Naples, son fils Ferdinand ainsi que le frère parjure de Prospéro, Antonio. Usant de ses pouvoirs et de l’illusion, Prospéro fait subir aux personnages échoués sur l’île diverses épreuves destinées à les punir de leur traîtrise, mais qui ont également un caractère initiatique.

La pièce sur la scène du Français s’ouvre quinze ans après quand Prospéro se remémore son trauma et prépare sa vengeance par le fameux naufrage du vaisseau du roi et de tous ses ennemis réunis à bord.

Pour seul décor, une grand cube qui inaugure l’espace mental du protagoniste sur lequel défilent en noir et blanc les épisodes et personnages-clés d’une mémoire reconstituée.

Où l’exil n’est pas seulement la matérialisation du traumatisme de la destitution de Prospero et sa vengeance fomentée pendant 12 ans mais aussi un cheminement intérieur, là où se concentrent toutes ses forces et ses faiblesses.

Mais cette dimension en miroir avec ces interrogations sur le destin d’un homme de pouvoir porteur de contradictions qu’a voulu rendre Robert Carsen en faisant abstraction du volet féérique de la pièce, ne fonctionne pas sur le plateau, trop mesuré dans ses intentions et dans son jeu compassé.

Trop en rupture aussi avec l’essence même du théâtre élisabéthain et ses différents degrés de théâtralité, qui oscillent entre réalité et fiction, tragédie et bouffonnerie, ce parti pris de mise en scène nuit par sa linéarité, à la lisibilité du spectacle, dommage !

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Dates : du 9 décembre 217 au 21 mai 2018 l Lieu A la Comédie-Française (Paris)
Metteur en scène : Robert Carsen

Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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