Tonnerre, un film de Guillaume Brac

Tonnerre est un film éminemment beau et intelligent, un coup de foudre.

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Sortie :  le 29 janvier 2014.

Durée : 1h40

Avec : Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Ménez…

Une petite ville de province, une rencontre, un père fantasque, un amour, du chaos.

Synopsis :

[pull_quote_center]Un rocker trop sentimental, une jeune femme indécise, un vieux père fantasque. Dans la petite ville de Tonnerre, les joies de l’amour ne durent qu’un temps. Une disparition aussi soudaine qu’inexpliquée et voici que la passion cède place à l’obsession.[/pull_quote_center]

A Tonnerre, retournant chez son père parce qu’il voulait quitter un petit temps Paris, « ville violente », Maxime (Vincent Macaigne) rencontre la jeune Mélodie (Solène Rigot) pour une interview (elle apprend le journalisme, il est un musicien à petite renommée). Dès le départ, ce sentiment que quelque chose ne va pas, qu’il y a une disharmonie chez eux, que la jolie musique de l’amour va s’arrêter.

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D’accents comiques en thriller psychotique, frôlant parfois même avec le fantastique, Tonnerre nous frappe en plein coeur. Nous donnant à voir le processus de la passion, sans tomber dans un psychologisme de bas étage, Guillaume Brac marque, avec son premier long métrage, un certain romantisme loin du mélo. Dans Tonnerre, c’est la force des sentiments qui nous trouble, rendue par un montage opaque qui ne tombe pas dans la simplicité causes/conséquences. Maxime sait ce qu’il fait, sans vraiment savoir où cela le mènera. Le spectateur est aussi semé. Tonnerre nous attire dans les profondeurs des sentiments : un premier baiser dans un lieu souterrain occulte, un échange grave à l’étage inférieur d’une maison, un coup d’éclat dans un parking …

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Vincent Macaigne campe un (anti)héros romantique. Sous le regard de Guillaume Brac et de sa caméra amoureuse, jamais la nouvelle coqueluche du cinéma français n’a été aussi charismatique. Sombre, angoissé, son exubérance se mue en une douleur sourde qui explose lors d’une scène bouleversante où il saccage sa chambre sous le coup de la tristesse.

Tonnerre nous peint le portrait multiple d’hommes sensibles (Maxime, mais aussi Ivan l’ami de Mélodie, et Hervé un père émouvant et suicidaire). Ce qui nous touche aussi, c’est cette relation au père apportant une légèreté au récit, du burlesque même (doit-on encore prouver le capital sympathie de Bernard Menez ?). On comprend que Maxime reproduit, sans le vouloir, le schéma de son père qui eut lui aussi droit à son roman d’amour fugace. Jusqu’à l’échappée finale, il s’agit pour eux deux de se (re)connaître.

Le film s’inscrit dans le renouveau lyrique du cinéma français, ce lyrisme désenchanté qui évoque celui des années 70/80, Rozier, Pialat, Eustache.. Guillaume Brac, comme ses pères, laisse part à l’accident, au flottement, à l’incertain. De sa caméra émanent la beauté et la douleur criante du réel.

Tonnerre est un film éminemment beau et intelligent, un coup de foudre.

 Pour en savoir plus sur Tonnerre, lire l’entretien exclusif avec Guillaume Brac en cliquant ICI

1 COMMENTAIRE

  1. On connait le geste artistique, ardent, au théâtre de Vincent Macaigne où avec sa pièce « Au moins j’aurai laissé un beau cadavre » jouée au Festival d’Avignon en 2011, il avait marqué par son renouvellement des codes les festivaliers. Et l’artiste, charismatique oui Mégane, poursuit sa route.

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