Théâtre de la Ville du 16 décembre au 5 janvier 2015
Torobaka, c’est la rencontre choc de deux danseurs d’exception, l’espagnol Israel Galván et l’anglais d’origine bangladaise Akram Akhan, qui, en confrontant leurs racines dans un duel ardent, nous offre une joute chorégraphique intense.
Le premier puise dans son enracinement au flamenco dont il transcende la fureur par une réappropriation des codes, tandis que le second, figure de la scène contemporaine qu’il a partagé avec Sylvie Guillem ou Juliette Binoche mais formé à la discipline du kathak, se remémore cette danse séculaire nord-indienne emplie de sagesse et d’intériorité.
Torobaka © Jean Louis Fernandez
Dans une arène que les lumières de Stéphane Déjours habillent, chacun y va de sa passe d’armes et d’approche.
Où la mémoire des corps, acérée d’un coté et arrondie de l’autre, se cherche, se toise, s’influence et s’associe à la puissance vocale de cinq musiciens, percussionnistes ou chanteurs de polyphonies espagnoles, basques ou italiennes, dont le chant incantatoire, atemporel, imprime le métissage.
Tantôt en duo, tantôt en solo, les deux hommes initient dans un geste sûr la pulsation et le rythme, l’ancrage organique de leur langage commun où les liaisons entre les deux écritures se font jour : frappes au sol, mouvements circulaires des bras, interaction essentielle et directe avec la musique.
Un voyage initiatique de l’Inde à l’Andalousie où le chemin des sources originelles est celui qui ouvre les voies du renouveau…