Le Théâtre des Champs-Elysées aime proposer des concerts de piano interprétés par des pianistes mondialement renommés. Pour beaucoup, Nikolaï Lugansky est le meilleur d’entre eux, prodigieusement parfait sans ses interprétations, techniquement irréprochables et pleines de sentiments. Le pianiste russe était de retour pour son traditionnel passage annuel au Théâtre des Champs Elysées. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été à la hauteur de sa légende. La première partie était composée de 6 mélopées des Romances sans paroles de Mendelssohn, douces comme des berceuses et parfaitement oniriques. Puis 3 morceaux de Chopin pour émerveiller le public par la technique du pianiste, aussi à l’aise dans les parties rapide et techniques ou les passages plus lents et évocateurs, avec surtout la Ballade n°4 parmi les titres les plus connus du compositeur polonais. Le public a applaudi entre chacun des morceaux de Chopin pour bien marquer son contentement extrême. Puis la pause et un retour avec du Wagner arrangé pour le piano, une belle proposition bien que le compositeur allemand prenne vraiment toute sa mesure avec un orchestre. Les 3 rappels ont été chaudement réclamés, avec notamment un Jésus que ma joie demeure de Bach qui a conclu en beauté ce pur moment de magie en compagnie d’un pianiste parmi les plus renommés de sa génération, toujours un plaisir de le retrouver au TCE.
Publireportage:
PROGRAMME
Mendelssohn Six Romances sans paroles (opus 19 n°1, opus 38 n°6 « Duetto », opus 67 n°4 « Spinnenlied », opus 67 n°6 « Wiegenlied » , opus 67 n°2, opus 85 n°4)
Chopin Ballade n° 3 op. 47, Nocturne op. 27 n° 2, Ballade n° 4 op. 52
Wagner-Brassin « Entrée des dieux au Walhalla » extrait de L’Or du Rhin (transcription pour piano)
Wagner-Lugansky Le Crépuscule des dieux (transcription pour piano de Nikolaï Lugansky)
EN QUELQUES MOTS
Avec l’intimité feutrée des Romances sans paroles de Mendelssohn, Nikolaï Lugansky nous propose une soirée on ne peut plus romantique. Outre un célèbre Nocturne, Chopin, qui accompagne notre saison, s’invitera à travers deux Ballades. A savoir la Troisième, souvenir du bel été 1841 passé sous le soleil de Nohant, et la très narrative Quatrième qui, l’année suivante, chemine vers d’autres méditations. Dans la tradition des virtuoses du passé, le Russe nous offre aussi un billet pour Bayreuth en arrangeant personnellement quelques extraits du Crépuscule des dieux, dernier volet de la tétralogie de Wagner. De quoi mettre le feu au Walhalla !