Art Basel Paris 2025 : le grand retour de la couleur sous la nef du Grand Palais
Sous la lumière d’octobre, Art Basel Paris 2025 transforme le Grand Palais en une cathédrale chromatique. Entre valeurs sûres et audaces contemporaines, la foire d’art la plus attendue de l’automne mêle l’éclat du marché à l’énergie vibrante et émergente. La couleur, valeur sûre de cette édition, s’impose comme un manifeste joyeux et endiablé.
Sous la verrière monumentale du Grand Palais, le premier choc est visuel. Les allées s’embrasent, les stands vibrent, les pigments s’échappent des toiles comme s’ils refusaient désormais toute pudeur.
Après des années de minimalisme glacé et de concepts cérébraux, la couleur fait sa révolution. Le visiteur est happé par cette vague chromatique : bleu Klein, vert acide, rose dragée, jaune solaire.
L’idée n’est plus de théoriser l’art, mais de le ressentir. Le visiteur est invité à plonger dans des atmosphères sensorielles, des espaces immersifs qui oscillent entre pop culture et rituel païen. On sent une volonté d’hypnotiser le regard — sans naïveté, mais avec un appétit neuf.
Les galeries historiques — White Cube, Perrotin, Gagosian — jouent la carte du spectaculaire maîtrisé, tandis que la section Emergence fait place à une génération d’artistes qui peignent, tissent, modélisent la matière avec une jubilation contagieuse.
Entre valeurs sûres et audaces contemporaines
Art Basel Paris ne se contente pas d’exposer : elle orchestre. Sous la nef, les valeurs sûres côtoient les audaces contemporaines. Georg Baselitz dialogue, presque par hasard, avec de jeunes talents comme Aurélia Zahedi ou Abdessamad El Montassir, dont les œuvres explorent les identités mouvantes et les héritages postcoloniaux.
Cette cohabitation volontaire brouille les hiérarchies : le marché s’ouvre à la porosité, et c’est tant mieux. Paris s’affirme ici comme un laboratoire de cohabitation créative.
Le Fonds d’art contemporain – Paris Collections s’y invite avec un discours engagé : ses acquisitions récentes posent la question de la mémoire et de la transmission. Une présence publique dans un temple du privé, comme un contrepoint salutaire
Art Basel déborde du Grand Palais. Le Programme Public transforme Paris en terrain d’expression : installations monumentales dans les Jardins des Tuileries, Place Vendôme, discussions au Petit Palais, interventions dans des galeries partenaires. On y parle d’écologie, d’inclusion, d’intelligence artificielle, de désir. Bref, de ce monde qui gronde sous les toiles.
Même Loïc Prigent s’en mêle, avec « Oh La La ! », un projet aussi chic que décapant qui marie art, humour et industries créatives. Un clin d’œil à la Parisienne, toujours entre élégance et excentricité.
Une édition 2025 donc colorée, généreuse, un peu fière — à l’image de la ville elle-même. Et l’on sort du Grand Palais avec cette impression tenace : que la couleur, cette année, n’est pas qu’une tendance. C’est une façon de réinventer le monde et de le voir encore plus grand. Banco !
Dates : du 24 au 26 octobre 2025 – Lieu : Art Basel (Paris)


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