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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Une Mouette » réinventée au Français sous le regard fébrile d’Elsa Granat

De cette Mouette, Elsa Granat ose un geste iconoclaste : triturer Tchekhov pour mieux révéler l’ossature tragique d’une pièce que l’on croit connaître. Sa version, à la Comédie-Française, n’est pas une simple relecture, mais un acte de résurrection par l’anachronisme. En ajoutant un préquel (qui révèle les débuts chaotiques d’Arkadina, jeune mère contrainte de sacrifier son rôle parental à sa carrière) et un épilogue inédits, elle fracture le réalisme tchekhovien pour interroger la transmission artistique et les cicatrices familiales.

« Helikopter » et « Licht » : Dans l’œil du cyclone chorégraphique de Preljocaj

Il est des spectacles qui ne se contentent pas d’occuper l’espace, mais qui cherchent aussi à le transformer, le bousculer, l’ouvrir à d’autres dimensions. "Helikopter/Licht" d’Angelin Preljocaj appartient à cette catégorie, où la danse devient une expérience sensorielle et singulière.

Des corps à l’œuvre et à l’épreuve dans Boléro / Busk / Strong pour une virtuosité en partage

Le Ballet du Grand Théâtre de Genève est à l’honneur au théâtre du Châtelet avec un triptyque détonnant, alliant les visions singulières de quatree chorégraphes : Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet avec Boléro, Aszure Barton et Sharon Eyal pour Busk et Strong. Chacune de ces pièces, tout en partageant un même espace scénique, s’affirme avec une identité propre, révélant les multiples facettes de la danse contemporaine et son exploration aussi sensorielle que visuelle.

« L’Argent de la vieille » les rend tous fous !

"L'Argent de la vieille" les rend tous fous ! Après avoir interprété Joan Crawford dans une évocation de sa rivalité légendaire avec Bette Davis (Michel...

A l’opéra de Paris, la danse musicale de George Balanchine

Fils de compositeur, George Balanchine (1904-1983) a appris la musique avant la danse. Toute sa vie, il a gardé cet intérêt et cette intime connaissance de la musique qui, seule, a guidé ses créations. Il disait lui-même : "Le ballet est avant tout une affaire de tempo et d’espace : l’espace délimité par la scène, le temps fourni par la musique". C’est donc cette musicalité des corps qui est à l’œuvre en cette soirée consacrée au maître où son classique abstrait, affranchi de toute narration, tend à l’épure et à cette géométrie de l’espace, entièrement dédiée à la musique et au mouvement. Un pur ravissement. Deux pièces majeures font leur entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Ballet impérial, créé en 1941 par l’American Ballet Caravan sur le Concerto pour piano n° 2 de Piotr Ilyitch Tchaïkovski, et Who Cares? créé en 1970 par le NewYork City Ballet sur une musique de George Gershwin. Mikhail Agrest, qui fait ses débuts à l’Opéra de Paris, dirige l’Orchestre de l’Opéra de Paris.

« Don Carlos » : les âmes fracturées de Warlikowski

De cette interrogation sur le pouvoir et la figure du père castratrice qui voit l’objet du désir reconnu que dans la perte ou la castration, Warlikowski avec le geste formaliste qu’on lui connait, livre une vision shakespearienne de l’œuvre, dominée par l’ambivalence et la complexité psychologique des personnages dont les affres intimes se fracassent contre le masque attaché au rang et au sang.

« Coup Fatal » : Une symphonie baroque et congolaise, où la sape devient acte de résistance

Alain Platel, figure emblématique du théâtre chorégraphique, nous laisse KO débout avec "Coup Fatal", une œuvre solaire et jubilatoire qui transcende les frontières artistiques et culturelles. Dans ce spectacle, présenté comme un hymne à la joie, Platel s’associe à Fabrizio Cassol, Rodriguez Vangama et le contre-ténor Serge Kakudji pour orchestrer une explosion audacieuse entre musique baroque et rythmes congolais. Loin de ses créations souvent empreintes de mélancolie, Platel nous entraîne ici dans une fête exubérante où la musique, la danse et le théâtre dialoguent avec une énergie impérieuse.

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