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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Last Work » d’Ohad Naharin : la danse intranquille et impétueuse en étendard

Dès la première seconde, "Last Work" d’Ohad Naharin nous immerge dans un espace où la danse devient urgence, où chaque geste semble être le dernier, comme si la scène était le seul endroit où l’on pouvait encore respirer. 18 autres danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon investissent l’espace et donnent corps au langage gestuel si caractéristique au chorégraphe qui dirige depuis 1990 la Batsheva Dance Company, basée à Tel Aviv.

Le Malade Imaginaire plus actuel que jamais sous le regard affûté de Tigran Mekhitarian 

Comme pour son adaptation des Fourberies de Scapin, Tigran Mekhitarian a choisi de transposer son Malade Imaginaire, à notre époque. Dans cette appropriation singulière de la langue moliéresque, Tigran Mekhitarian conserve le texte original, mais l’enrichi de séquences personnelles toujours justes (chant, danse, rap) et d’un phrasé nerveux, qui l’ancre pleinement dans l’aujourd’hui et au plus près de son humanité : une réussite.

« Les Fausses Confidences » sous la magie d’Alain Françon

Georgia Scalliet (Araminte) et Pierre-François Garel (Dorante) magnétisent ce Marivaux, où se révèlent entre esquive et intrigues les vertiges de l’amour, dans une mise en scène aussi subtile que fascinante d’Alain Françon. Le théâtre de Marivaux est tout un art, l’art même du théâtre, où il est d’usage d’orchestrer des stratégies amoureuses avec sa part d’imprévu. Si le cœur est une forteresse, alors il faut déployer des trésors d’ingéniosité pour s’en emparer. Il y a dans ce goût du calcul et de l’improvisation, une certaine dose de mystification. Mais ce n’est qu’une étape nécessaire pour obtenir, à la fin, le cœur de celui (ou celle) qu’on convoite ardemment.

« Le Rêve et la Plainte », Marie-Antoinette en goguette mais pas que ! 

Marie-Antoinette et la Princesse de Lamballe prennent le thé dans le salon du Petit Trianon de Versailles, vêtues de leurs splendides robes roccoco… Et tout de go, la reine déclare : "Alors j’ai commencé un bac STT option puériculture puis j’ai fait BTS-commerce parce que j’avais pas vraiment de choix de carrière". Etonnant non ! Car en fait, nous sommes à Nice, où ceux qui reçoivent sont très satisfaits de leur nouvelle cuisine MOBALPA et dissertent allègrement de son aménagement... Des scènes de la vie quotidienne mais pas que où chacun tient son rôle et sa position pour mieux en singer l’air du temps à travers un télescopage de haut vol entre monarchie à bout de souffle et V République sans foi ni loi !

Maurice Béjart à l’Opéra Bastille, l’âme dansée sur France 4, le 29 avril à 21h00

Le Ballet de l’Opéra rend hommage à son ancien chorégraphe phare disparu il y a 15 ans, Maurice Béjart, en présentant trois œuvres créées dans les années 1970 : L’Oiseau de feu, Le Chant du compagnon errant et le mythique Boléro. Et cette grammaire chorégraphique toujours lisible et fluide qui consacre avec cette marque si particulière, l’expressivité du geste à l’exaltation de la musique, surfant sur les bases de la danse classique et académique tout en impulsant une modernité emprunte des courants néo-classiques et modernes. Elle est servie ce soir à la perfection par le corps de ballet emmené par les Etoiles Mathieu Ganio, Germain Louvet, Hugo Marchand, et Amandine Albisson où la danse dans une épure totale et graphique imprime des images fortes, des tableaux en mouvement, et une géométrie des corps.

« Le Dragon » survolté de Thomas Jolly, sur France 2

Figure reconnue de la scène contemporaine, Thomas Jolly aime mettre en scène des monstres politiques assoiffés de pouvoir et de cruauté : "Henri VI" marathon théâtral de 18 h (Molière 2015), "Richard III", "Eliogabalo" donné à l’Opéra Garnier, ou encore "Thyeste", fresque radicale sur fond de haine entre deux frères rivaux, d’infanticide et de cannibalisme. Aujourd’hui, il s’attaque au texte d’Evgueni Schwartz, "Le Dragon". Une parabole, éminemment politique, qui utilise le motif du conte et du fantastique pour dénoncer les mécanismes d’un système totalitaire attaché à déconstruire ce qui fait humanité, et interroger les forces de résistance face à une tel pouvoir démoniaque.

Un triptyque chorégraphique à la vitalité contagieuse par l’Opéra Ballet Vlaanderen

L’Opera Ballet Vlaanderen déploie ici un programme ambitieux qui tisse un dialogue entre trois générations de chorégraphes, convoquant Trisha Brown, Anne Teresa De Keersmaeker et Jan Martens dans une même énergie de vitalité et de rupture. La soirée s’impose comme un manifeste pour la danse contemporaine, où le langage des corps devient à la fois un instrument d’émancipation et de sublimation des codes.

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La rave party d’Hofesh Shechter possédée par les danseurs de l’Opéra de Paris

C’est une onde de choc. Un souffle collectif. Une fête tribale dans l’écrin ciselé du Palais Garnier. Avec "Red Carpet", sa première création originale pour le Ballet de l’Opéra de Paris, le chorégraphe israélien Hofesh Shechter livre un objet scénique incandescent, mêlant pulsation organique et sensualité chorégraphique. Un vertige absolu !