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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Tosca » selon Pierre Audi : quand des voix d’apparat transfigurent la croix du drame

Dès l'ouverture, l’Opéra Bastille s’emplit d’un souffle tendu : les premières notes de Puccini montent comme un glas, annonçant un drame où les destins sacrés et profanes vont s’entrelacer. Sous la baguette d’Oksana Lyniv, l’orchestre vibre avec une précision d’orfèvre qui ménage la grandiloquence de la partition, sans jamais en sacrifier le mystère.

Le Munstrum Théâtre fait vaciller la nuit avec son « Makbeth » décapant

Avec "Makbeth", le Munstrum Théâtre ne se contente pas d’entrer dans Shakespeare : il l’ouvre, il l’écorche, il en fait un organisme vivant — palpitant, instable, traversé de secousses venues de notre présent. Louis Arene et Lionel Lingelser signent un spectacle qui ressemble moins à une tragédie qu’à une vision : un monde à moitié calciné où le pouvoir est une maladie, la prophétie un parasite, et les héros des corps en mutation permanente.

« Oh les beaux jours » – élégie pour une femme qui parle encore dans la lumière

Il y a, dans ce "Beaux jours" d'Alain Françon, quelque chose qui ressemble à une invocation. Comme si la scène n’était plus seulement un plateau, mais un cercle tracé pour appeler les forces lentes, les forces anciennes, celles qui murmurent sous la conscience et qui ne parlent qu’à ceux qui savent se tenir immobiles face à la lumière.

Pekka Halonen au Petit Palais : la Finlande comme territoire intérieur

Au Petit Palais, Pekka Halonen ne se dévoile pas tout de suite. Il préfère s’approcher en silence, comme la lumière d’hiver qui glisse entre les branches avant de toucher la neige. On avance dans la première salle et quelque chose se décante en soi, presque imperceptiblement.

Dans la blancheur, le feu : Gosselin face à Duras

Avec "Musée Duras", Julien Gosselin transforme l’Atelier Berthier en une vaste chambre blanche où l’œuvre de Duras se déploie comme un organisme vivant. Dix heures, cinq volets, onze textes : non pas une rétrospective mais un long corridor où l’écriture durassienne se heurte, se répète, se fissure. Rien n’est montré comme un monument ; tout est remis en circulation.

Paris Photo 2025, sous la verrière, l’image en mouvement

Sous la nef du Grand Palais, la photographie retrouve son souffle. Loin des effets spectaculaires, Paris Photo 2025 choisit la respiration : un regard élargi, des voix nouvelles, un art qui se souvient, s’hybride et se réinvente.

Bilal Hamdad — Paname, ou la solitude habitée au Petit Palais

Au Petit Palais, le peintre Bilal Hamdad investit les galeries permanentes avec une vingtaine d’œuvres qui mêlent réalisme contemporain et héritage des maîtres anciens. Dans Paname, il fait dialoguer le Paris d’aujourd’hui avec celui de Courbet et de Manet, entre effervescence urbaine et silence intérieur.

« Éblouir Paris » : John Singer Sargent, le jeune prodige américain qui secoua le Salon mondain

Il y a des artistes dont le nom résonne, mais dont la présence en France reste étonnamment discrète. John Singer Sargent en fait partie. L’exposition "Éblouir Paris" au musée d’Orsay revient sur la décennie (1874-1884) où ce jeune Américain, formé à Paris chez Carolus-Duran, fit trembler le Salon et redéfinir le portrait mondain.

Notre Sélection

Laurent Lafitte dans « La Cage aux folles » : la consécration d’un artiste total

l fallait que La Cage aux folles retrouve un jour le Théâtre du Châtelet. La salle aime les éclats, et Olivier Py les défis. Cette nouvelle production, portée par un Laurent Lafitte en état de grâce, assume parfaitement ce double héritage : celui d’un spectacle festif, et celui d’une œuvre dont la légèreté n’a jamais masqué l’aspiration à la liberté.

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Dans son garage, Robert met au point une machine à téléporter… Il suffira d’une petite mouche aventureuse pour déclencher la "métamorphose"  de l’apprenti sorcier Christian Hecq tout droit sorti de l’univers des Deschiens...Tout un programme !