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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Madame Ose Bashung » et plus rien ne s’oppose à son cabaret drag-queen

C'est sur la scène du célèbre cabaret de Pigalle "Madame Arthur" qu'est né ce spectacle. Sébastien Vion, alias Corinne, et ses copines Brenda Mour et Patachtouille s'emparent du répertoire d'Alain Bashung. Une relecture à l’aune de leur univers fantasmagorique et drag-queen qui ne dénature jamais l’œuvre et sa flamboyance lunaire, bien au contraire, elle s’y colle.

« Notre-Dame de Paris » : L’Amour à mort sous haute tension à l’Opéra Bastille, sur France 4

Cette captation, diffusée sur France 4 le 8 décembre 2024 à 22h35, a été filmée à l'Opéra Bastille en mars et avril 2021. Une conception théâtrale du ballet et un sens aigu de la dramaturgie du chef d’œuvre de Victor Hugo, font de cette version avant-gardiste de Notre-Dame de Paris, créée en 1965, par Roland Petit pour l’Opéra de Paris et 90 danseurs, un spectacle total.

« Les Fausses Confidences » sous la magie d’Alain Françon

Georgia Scalliet (Araminte) et Pierre-François Garel (Dorante) magnétisent ce Marivaux, où se révèlent entre esquive et intrigues les vertiges de l’amour, dans une mise en scène aussi subtile que fascinante d’Alain Françon. Le théâtre de Marivaux est tout un art, l’art même du théâtre, où il est d’usage d’orchestrer des stratégies amoureuses avec sa part d’imprévu. Si le cœur est une forteresse, alors il faut déployer des trésors d’ingéniosité pour s’en emparer. Il y a dans ce goût du calcul et de l’improvisation, une certaine dose de mystification. Mais ce n’est qu’une étape nécessaire pour obtenir, à la fin, le cœur de celui (ou celle) qu’on convoite ardemment.

L’ Art et la manière d’Alex Vizorek : ad vitam aeternam

e nouveau spectacle d’Alex Vizorek était très attendu puisqu’il a tourné pendant presque 10 ans avec son premier opus « Alex Vizorek est une œuvre d’art ». En discourant sur le monde de l’Art, il avait tout de suite imposé sa marque : une élégance déconcertante et un sens de l’absurde très singulier. Car avec Vizorek, on rit mais on réfléchit aussi. Il fallait donc à nouveau un sujet qui soit matière à son érudition et son espièglerie qui vont de paire.

« Portrait de l’artiste après sa mort » : vertige de la mémoire sous la dictature argentine

Sur scène un acteur (Marcial Di Fonzo Bo) qui, dans un précipité aussi sensible que subtil, évoque un épisode de sa vie, à propos d’un appartement situé à Buenos Aires dont il aurait hérité, mais faisant l’objet d’une procédure judiciaire à la suite d’une possible confiscation intervenue pendant la dictature militaire. Le comédien a lui-même connu et vécu la dictature argentine avant de s’installer en France.

« Pessoa», le reflet plastique de Bob Wilson

De "Peter Pan" à "Hamlet-machine", de "Jungle Book" à "Pessoa", le metteur en scène Bob Wilson n'a de cesse, depuis un demi-siècle, de confronter son univers onirique à des oeuvres mythiques, des plus légères aux plus graves. Son nouveau spectacle, sous-titré "Since I've been me", se confronte à la langue conceptuelle du Portugais Fernando Pessoa (1888-1935), l'homme aux 70 hétéronymes.

« La Mouette », un astre noir à l’Odéon

Dans « La Mouette », Anton Tchekhov (1860-1904) fait de l’art et de l’amour le terrain de prédilection des passions inaccomplies et des désillusions. Celles notamment de Nina, une jeune fille qui rêve d’être actrice mais dont la vocation sera détruite par une trahison amoureuse, ou celles de Konstantin Treplev, épris de Nina qui en regarde un autre. Treplev est un jeune auteur épris d’absolu en quête de reconnaissance et de l’amour d’Irina, sa mère, comédienne célèbre, qui le méprise ouvertement et n’a d’yeux que pour l’écrivain en vogue, Trigorine, son amant.

Sandrine Bonnaire, éperdument « durassienne » dans L’Amante anglaise

Avec L’Amante anglaise, Marguerite Duras revisite un meurtre qui a eu lieu à la fin des années 1940. Par le biais d’un double interrogatoire, d’un double dialogue, elle creuse l’idée du mystère, de l’incompréhension, de la perdition d'une âme, au regard de l’acte criminel. Et elle nous place face à une énigme que l’on essaie de comprendre. Elle use d’une forme de suspens, tout en déployant les grandes thématiques de son écriture, comme la folie et l’amour, qui sont les deux pierres angulaires de L’Amante anglaise.

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« Don Carlos » : les âmes fracturées de Warlikowski

De cette interrogation sur le pouvoir et la figure du père castratrice qui voit l’objet du désir reconnu que dans la perte ou la castration, Warlikowski avec le geste formaliste qu’on lui connait, livre une vision shakespearienne de l’œuvre, dominée par l’ambivalence et la complexité psychologique des personnages dont les affres intimes se fracassent contre le masque attaché au rang et au sang.

« Bate Fado », le fado endiablé et percutant à l’Opéra de Limoges

Les Portugais Jonas & Lander font revivre la danse fado dans un concert percussif et hautement expressif, flirtant avec le flamenco, les claquettes et les danses urbaines transgressives. Avec "Bate Fado", ils ressuscitent le fado batido, version dansée du chant lusitanien inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité en 2011. Sensuelle en diable, cette danse altière, insolente et indomptable, avait été jugée indécente par la morale du début du XXe siècle, la condamnant à une disparition silencieuse.