A plates coutures, de Carole Thibaut mise en scène de Claudine Van Beneden
Avec : Angéline Bouille, Barbara Galtier, Chantal Péninon, Claudine Van Beneden et Simon Chomel
Festival d’Avignon off, tous les jours à 12h45, Espace Roseau Teinturier
A plates coutures raconte l’histoire des femmes de l’usine Lejaby, renommée pour ses soutiens-gorge, qui avait déposé son bilan en 2012 à la suite d’un plan social, provoquant l’ire des ouvrières. En plein cœur de l’usine, on suit le quotidien de quatre de ces ouvrières en mal d’être licenciées. Certaines ont peur et se replient, d’autres veulent combattre. Ensemble, elles font grève et se révoltent contre le système de rentabilité et les conditions de travail qu’on leur impose. Sur fond de comédie musicale, A plates coutures aborde un sujet d’actualité : les licenciements abusifs, la montée du capitalisme et la dévalorisation des classes ouvrières et salariées. Derrière leur machine à coudre, ces femmes ont aussi une histoire et c’est dans leur intimité qu’elles nous invitent.
Côté mise en scène, nous sommes au cœur de l’usine Lejaby : tables en métal de tapissières, néons apparents et tréteaux de bois. Il ne manque que les machines à coudre pour parfaire ce décor. Mouvements à la chaîne : on assiste à une chorégraphie de couturières parfaitement calibrée.
C’est une pièce douloureuse et pleine d’espoir à la fois, criante de vérité. De temps à autre, les femmes quittent leur poste de travail pour venir se confesser face caméra. Sur grand écran, leur vrai visage se dévoile. Elles confient leurs doutes, leurs envies, leurs besoins. Ce sont des ouvrières, mais ce sont aussi des femmes, des travailleuses, des mères. Les personnages sont sans fard : on entre dans leur intimité comme dans un documentaire. Le public est, comme le précise l’auteur, « au cœur de leurs récits, de leurs mots, au cœur de cette vie que beaucoup qualifient de (…) petites vies ».
Malgré quelques longueurs, A plates coutures est une pièce émouvante qui fait réfléchir sur des sujets brûlants.