Voyage dans les mémoires d’un fou, seul en scène de et avec Lionel Cecilio
Festival d’Avignon Off, tous les jours à 17h au Théâtre Pixel à Avignon
Stanislas Claude avait déjà beaucoup aimé Voyage dans les mémoires d’un fou au Théâtre Les Déchargeurs à Paris. La pièce revient pour le festival d’Avignon Off, jusqu’au 30 juillet.
« Enfant, j’avais mal à l’être. Jeune homme mal au coeur et à présent adulte, j’ai mal au corps ». Ce jeune adulte dont il est question est atteint d’une maladie incurable. Il va mourir, mais finalement c’est peut-être la plus belle chose qui puisse lui arriver. Frappé par les Mémoires d’un fou de Gustave Flaubert, Lionel Cecilio s’est inspiré du grand écrivain pour écrire son voyage dans les mémoires d’un fou. Il précise que le spectacle reste assez éloigné du roman. Ce voyage, c’est celui d’une vie : à l’article de la mort, le personnage écrit à un lecteur imaginaire pour le faire dépositaire de ses mémoires. Eclairé à la bougie, il écrit à la plume des souvenirs qu’il partage avec son public.
Vous voyez quand vous refusez de vous laisser vivre, vous repoussez un peu l’heure de la mort
C’est un seul en scène impressionnant : Lionel Cecilio campe une multitude de personnage avec une aisance exemplaire. Du médecin fataliste à l’enfant naïf ou à la femme de ménage portugaise, le comédien sait tout faire, et c’est bluffant. Quant au texte, il est tantôt incisif, parfois drôle et surtout puissant. La mise en scène apporte au spectacle une dimension intemporelle : visuelle et sonore, elle transporte le spectateur dans ce voyage fou. C’est « une dimension parallèle comme un rêve, dont on ne prend conscience que lorsque l’on en sort en se réveillant » précise l’auteur et metteur en scène. Un voyage à travers la vie, un voyage vers la mort et l’espoir de ne plus souffrir.
Voyage dans les mémoires d’un fou est un spectacle intelligent, émouvant, drôle et poétique à la fois. Une vraie performance d’acteur comme on n’a pas l’habitude d’en voir.