Don Quichotte, livre 1
Ah ! Don Quichotte ! Ce mythe littéraire dont on a tous entendus parler est une nouvelle fois adapté en BD. L’œuvre écrite en deux temps (dix ans séparaient alors le premier tome du second) par l’espagnol Miguel de Cervantes (1547-1616) est cette fois revisitée par l’anglais Rob Davis (dessinateur de Judge Dredd). Une adaptation nominée pour deux Eisner Awards en 2014, qui sera publiée en deux tomes, elle aussi.
Date de parution : le 18 février 2015
Auteurs : Rob Davis (scénario et dessin), d’après l’oeuvre de Miguel de Cervantes
Editions : Warum
Prix : 20 € (160 pages)
Résumé de l’éditeur :
Il y a plus de 400 ans, l’espagnol Miguel de Cervantes (1547-1616) envoyait son incorrigible optimiste de héros s’attaquer aux éoliennes. Don Quichotte, l’illustre hidalgo, et son voisin fermier à la prosaïque philosophie, Sancho Panza, sont parmi les figures les plus drôle et les plus populaires de la littérature, s’attaquant au grand pour le tourner en ridicule. Dans cette adaptation du classique Cervantes, Rob Davis utilise un trait moderne et comique, servi par une palette de couleurs narratives pour donner vie au Chevalier errant. Don Quichotte dans sa recherche de l’aventure et des rencontres galantes affrontera de terribles adversaires, comme la logique, les convenances ou la santé mentale. Mais il vaincra toujours !
Le point sur l’album :
Chapitré en dix petites scènes, le récit nous plonge immédiatement dans le monde loufoque de ce vieux Don Quichotte de la Manche. Un nom choisi par ce noble personnage qui a mis toute sa fortune dans l’acquisition de toute la littérature chevaleresque existante à son époque. Perdu dans les pages de ses livres (et ruiné), le vieux monsieur va faire comme un burn-out. C’est alors paré d’un heaume à la visière en carton qu’il va partir à la conquête du monde (et des moulins à vent), persuadé d’être l’émanation d’un preux chevalier. L’occasion d’aller croiser le fer en compagnie de son voisin Sancho Panza…
Burlesque, fantasque et amusant, le ton employé va à merveille à ce grand classique, où les styles narratifs se croisent pour donner un mélange croustillant de comique.
Le morcellement de la trame générale par petits épisodes ne fait par ailleurs que parfaire un découpage très propre. Un scénario d’une belle tenue, très respectueux de l’oeuvre paternelle car habité par son esprit.
C’est aussi grâce au trait caricatural de l’auteur, qui s’amuse avec des lignes anguleuses à mettre en scène toute l’incongruité de la légende. Un dessin qui fait le choix du modernisme avec une certaine audace.
En résumé, et sans attendre la parution du second tome, on peut signaler que s’il y a beaucoup d’adaptations de Don Quichotte, il en est une qu’il ne faut pas rater : celle de Rob Davis évidemment.