José Montalvo : la danse est une fête, olé !

José Montalvo : la danse est une fête, olé !
Gloria de José Montalvo © Patrick Berger

José Montalvo : la danse est une fête, olé !

José Montalvo est de ceux qui pensent que bal et ballet ont une même origine sémantique et que la frontière entre le populaire et le savant est parfaitement poreuse. Il n’est pas le premier à casser ce cloisonnement : Mozart et Chaplin l’ont fait avant lui. Tous les grands créateurs s’inspirent des mouvements populaires et Montalvo n’échappe pas à cette assertion.

Le danseur chorégraphe a inventé son propre langage, ludique et joyeux, tissant des liens entre la danse, des univers cosmopolites, et des images vidéo fantasques, dont le mixage sont des plaidoyers pour une esthétique et une éthique métisses.

Son inspiration mêle donc allègrement l’incarnation charnelle au virtuel, la réalité à l’imaginaire, avec un goût prononcé pour le mélange, le métissage des genres et des cultures chorégraphiques, Gloria n’échappant pas à la règle. Cette dernière création se présente comme un manifeste dansé pour et par temps d’incertitudes. On ne peut être qu’emporté par cette pièce qui fête la danse, la vie dans tous ses états, et exprime avec humour toute la gratitude de Montalvo envers des artistes qui l’ont ému et des influences qui l’ont nourri.

La danse sauve de tout 

Son écriture chorégraphique nous offre des moments intenses, de pur bonheur. Des projections filmées, au plateau endiablé et une bande-son inspirée des Quatre Saisons de Vivaldi, en passant par des chorégraphies d’une folle virtuosité, un vent de liberté souffle sur le plateau.

Se déroule devant nos yeux un hymne « à la gloire » de chaque danseur quand il se dépasse lui-même. Chacun des 16 interprètes prenant le micro pour racon­ter son histoire en quelques secondes, avant que tout le monde ne danse. Car personne n’était fait pour danser : trop gros pour le flamenco, blessé au coude ou encore poitrine trop forte, et pourtant chacun danse dans un accomplissement parfait et une allégresse communicative.

Le spectacle se poursuit sur un ton décalé et très fluide par le brassage de tous les genres habituellement cloisonnés : la danse classique, le flamenco, la danse africaine, le hip-hop. Où le comique et le tragique sont renvoyés dos à dos à travers des images vidéo qui défilent où symboliquement l’Apocalypse et l’Arche de Noé sont évoqués et le témoin d’un état du monde avec ses contradictions et ses paradoxes.

Mais heureusement la danse sauve de tout. Danser comme un homme, danser comme une femme, danser sans frontière, danser sans peur et sans reproche, danser furieusement pour célébrer la vie. Tel est le manifeste de Montalvo dont la phrase empruntée à la chorégraphe Pina Bausch prend ici tous son sens : « Dansons, sinon, on est foutu ». Bravo !

Dates : du 18 au 22 octobre 2022 – Lieu : La Villette avec le Théâtre de la Ville (Paris)
Chorégraphe : José Montalvo

NOS NOTES ...
Originalité
Chorégraphie
Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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