Chaque année depuis 2008, Le Point Virgule investit l’Olympia puis Bobino, pendant 3 jours sous le signe de l’humour. Une belle réussite.
A Bobino samedi soir, la salle est comble. A quelques minutes du début de ce Gala de l’humour 2014, les quelques problèmes techniques qui retardent le commencement du spectacle ne semblent pas déranger les spectateurs, qui rient avant même que le rideau ne soit levé. Le survolté Ben, ancien chroniqueur sur France Inter et maître de cérémonie de cette soirée, ne manque pas de dynamisme, de créativité et d’imagination pour animer le spectacle.
Après quelques ajustements techniques, le jeune Fary ouvre la cérémonie avec son humour décalé, parfois cynique, mais d’une intelligence subtile. Sur des thèmes aussi légers que l’incompréhensible existence du legging ou la sortie échouée en boîte de nuit, il tisse avec son public une complicité toute particulière. C’est ensuite à l’incroyable Marc-Antoine Le Bret de faire son entrée, muni de ses multiples personnages, qu’il imite à la perfection. De Cyril Lignac à Jean-Marie Bigard en passant par Lorant Deutsch (NDLR : petit coup de coeur pour celui-là…) et Denis Brogniart, Marc-Antoine Lebret impressionne par la fraîcheur et la méticulosité de ses imitations.
Chaque sketch est ponctué d’une chorégraphie signée Céline Lefèvre, qui en plus d’être « drôle » (et d’être une femme!) revêt des talents de comédienne. C’est d’ailleurs un « One-Woman Hip Hop » qu’elle précise avoir inventé.
Ce sont aussi de jeunes talents comme Bouchra, dont l’univers évoque son enfance et son passif, Antoine Schoumsky qui nous embarque dans un véritable Prison Break totalement déjanté, Farid Chamekh dont l’humour vient s’ajouter à de la danse et de la capoeiera, mais aussi Tano, sa nonchalance et sa redéfinition du rap des « flics de la BAC« , mais aussi Vérino, qui triomphait l’an dernier à l’Olympia, et Alex Barbe, nouveau prodige de l’humour noir. Et enfin, petit coup de coeur de cette soirée, la journaliste et désormais comédienne Christine Berrou dont la petite voix fluette (NDLR : oui, c’est sa vraie voix !) anime avec la complicité de Ben, un reportage burlesque sur l’histoire de Bobino. Légère et délicate, Christine Berrou nous embarque dans son univers enfantin, naif, dans un sketch sur les couples qui aurait facilement pu relever du marronnier, et qui, pourtant, fait mouche.
Et c’est sur de multiples applaudissements et sur un final électrique que le rideau se ferme, laissant place aux futurs prodiges de la scène humoristique.