L’entre-soi mis à mal par Christine Angot dans “Dîner en ville” : réjouissant

L’entre-soi mis à mal par Christine Angot dans "Dîner en ville" : réjouissant
« Dîner en ville » de Christine Angot
Photo © Jean-Louis Fernandez

L’entre-soi mis à mal par Christine Angot dans « Dîner en ville » : réjouissant

Après « Un amour impossible » monté par Célie Pauthe, Christine Angot revient à l’écriture théâtrale. C’est autour d’un dîner entre bonne compagnie, enfin presque ! qu’elle compose une galerie de portraits et fustige avec la singularité qu’on lui connait, les jeux de pouvoir et de séduction, le mépris social et l’hypocrisie de l’entre soi.

Parmi les convives, il y a Cécile, une actrice célèbre, et son compagnon, Stéphane, un ingénieur du son au chômage. Il y a Marie, une professeure de médecine. Florence, la directrice d’une scène nationale des Yvelines. Et Régis, un producteur de cinéma qui travaille également dans la mode et qui, ce soir, les reçoit tous.

Un jeu cruel d’apparence et de faux-semblants

A sa table donc, des invités qui maîtrisent les codes sociaux, les faux-semblants, les rapports de force, et l’art du bavardage. Sauf un, incarné par Stéphane, dont les origines et le parcours le placent en observateur et surtout pas sujet, mais objet de cette mascarade de classe aussi cruelle que malsaine.

D’une écriture aiguisée et proche du réel, Christine Angot scrute la psychologie des personnages aux prises avec sa représentation sociale où la supériorité se met alors en scène, parade, pousse le mot d’esprit et la connivence, l’entre-soi feint et l’indifférence bienveillante !

Les mots d’Angot singuliers et âpres

A l’abri d’une scénographie dépouillée de Gala Ognibene où seules des cloisons mobiles transparentes découpent l’espace, la mise en scène aérée de Richard Brunel fait circuler et s’entrechoquer la parole singulière et âpre d’Angot, cristallisant un jeu sournois d’apparence, de domination et de lâcheté.

Les cinq comédiens : Emmanuelle Bercot (Prix d’interprétation féminine à Cannes avec  « Mon Roi » de Maïwenn), Noémie DevelayRessiguier, Valérie de Dietrich, Jean-Pierre Malo et William Nadylam, sont épatants et s’emparent avec justesse des mots de l’auteur à la portée à la fois concrète et ambiguë.

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Date : 3 avril 2018 l Lieu Scènes du Golfe (Bretagne)
Metteur en scène : Richard Brunel

NOS NOTES ...
Originalité
Scénographie
Mise en scène
Jeu des acteurs
Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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