Marie Tudor, mise en scène par Philippe Calvario d’après le texte de Victor Hugo

MARIE TUDOR Affiche

C’était jusqu’au 2 mai à la Pépinière théâtre, une pièce moderne et décalée, jouée dans un univers unique en son genre.

« Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l’individu ». Dans la préface de son drame en trois actes écrit en 1833, Victor Hugo confessait détenir la recette de la gloire. Sa pièce de théâtre remplissait, à l’aube du XIXème sicle, le théâtre de la Porte-Saint-Martin.

MARIE TUDOR Photo libre Plan tres large (c)Florian Fromentin

La scène se déroule en 1533, entre les rues sombres de Londres et les salons décorés de la reine d’Angleterre,  Marie Tudor, qui s’éprend de l’intriguant Fabiano Fabiani (personnage de fiction purement inventé par Hugo pour parfaire son récit romantique). Mais l’amant de la reine a beaucoup d’ambitions, et trompe la reine avec la jeune Jane, jeune orpheline recueillie à sa naissance près de la Tamise, mais qui s’avère en fait être la fille de lord Talbot, ancien comte de Shrewsbury et de Waterford. Il y a aussi Gilbert, le généreux ciseleur amoureux de Jane depuis qu’il l’a recueillie dans son berceau.

MARIE TUDOR Photo libre Gilbert (c)Florian Fromentin

[quote_box_right]« C’est une grande saga familiale, une sorte de feu de l’amour sous acides. Au cœur de ce feuilleton, cette question humaine : comment concilier la raison du cœur et la raison d’état ? »[/quote_box_right] Cette fresque amoureuse n’a rien à envier aux feuillons à l’eau de rose du jeudi après-midi sur les grandes chaines. Du kitsch et des paillettes, il n’en manque pas dans cette pièce. Outre le scénario on ne peut plus rétro (mais néanmoins respectant certains détails historiques, le « vrai » qu’évoquait Hugo), la mise en scène de Philippe Calvario (qui joue aussi le rôle de Gilbert) donne au spectacle une touche de modernité. Si les musiques « rock » et les couleurs bleues fluorescentes des décors n’enlèvent rien au kitsch de la pièce, elles donnent à celle-ci un dynamisme proche d’un bon film d’action. Le jeu d’acteur est parfait, l’histoire de Victor Hugo est fluide, on s’y laisse porter. Cristiana Reali excelle dans le rôle de la reine passionnée mais hystérique, amoureuse mais contrainte. Jusqu’au dénouement, cette pièce tient le spectateur en haleine, jusqu’à ce que le son des canons sonne le glas de cette aventure romanesque.

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