Zeppelin’s War, tome 1 : une BD de Richard D. Nolane et Vicenç Villagrasa (Soleil)

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Date de sortie : 25 juin 2014
Auteurs : Richard D. Nolane (scénario) et Vicenç Villagrasa (dessin)
Prix : 14,50 € (48 pages + cahier bonus)

Zeppelin’s War est une nouvelle série uchronique en deux tomes de Richard D. Nolane (20000 siècles sous les mers, Alchimie, Millénaire…). Après avoir écrit sur la seconde guerre mondiale dans Wunderwaffenil nous invite ici en plein coeur de la première guerre. Un nouveau récit d’aviation qui met cette fois en scène de gigantesques dirigeables, encore appelés Zeppelin, du nom de leur inventeur.

Résumé de l’éditeur :

En cette fin 1916, cette Première Guerre mondiale, qui appartient à un univers parallèle teinté de steampunk, semble s’être enlisée. L’Allemagne occupe une bonne partie du nord de la France et Paris se retrouve bombardé par des escadres de Zeppelins. Parmi les pilotes se trouve un certain Adolf Hitler. L’escadrille de protection de son Zeppelin est commandée par Hermann Goering, qui ne rêve que d’en découdre avec le célèbre pilote français Guynemer. Mais Hitler et Goering, ne savent pas que leur destin est en train de se jouer dans un empire russe en pleine décomposition où un certain Raspoutine s’apprête à faire basculer l’histoire de l’Europe.

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On y découvre un Adolf Hitler ou encore un Herman Goering peu connus, au milieu des combats aériens. Et ce n’est autre que Raspoutine, un espion russe, qui s’invite à la fête orchestrée par le scénariste. L’histoire est construite de la même manière que Wunderwaffenavec de nombreux assaults, duels et échanges de tirs aériens. L’auteur développe également une intrigue toute particulière avec le personnage mystérieux qu’est Raspoutine dans cet album… Une écriture agréable qui donne envie d’aller plus loin avec la suite de cette mini-série.

Le dessin de Vicenç Villagrasa, qui vient de l’univers comics (Star Wars : The clone wars), est marqué par ce style à l’encrage appuyé qui assombri les planches. Les scènes aériennes sont plutôt bien imagées, avec une belle lisibilité.

Le résultat est plutôt satisfaisant, et attise la curiosité quant à la suite qui lui sera donnée !

Prison School, tome 1 : un manga d’Akira Hiramoto (Soleil)

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Date de sortie : 16 juillet 2014
Auteur : Akira Hiramoto (scénario et dessin)
Prix : 7,99 €

Prison School est un nouveau manga en 13 tomes signé Akira Hiramoto, qui avait réalisé, dans un autre registre, l’excellent Me and the Devil Blues en quatre tomes. Il est également l’auteur de Ago nashi Gen to Ore Monogatari, série humoristique qui l’a fait connaître. D’une certaine façon, avec Prison School, il renoue avec son premier amour : l’humour. Le premier tome, bientôt en librairie, annonce en effet une série complètement barrée où cinq jeunes lycéens se retrouvent propulsés dans un internat qui ne compte que des filles… Ce qui ne se fera pas sans heurts.

Résumé de l’éditeur :

Kiyoshi intègre le lycée Hachimitsu, un ancien lycée pour filles connu comme étant l’un des meilleurs, mais aussi l’un des plus stricts. Cette année est la première année dans l’histoire de l’école où les garçons peuvent y accéder. À sa grande surprise, il se rend compte, qu’il n’y a que quatre autres garçons dans le lycée, soit un garçon pour 200 filles ! Ils sont plein d’espoir et se disent que c’est la chance de leur vie de pouvoir aborder enfin une fille, mais les choses prennent une tournure différente… En effet, aucune fille ne leur adresse la parole, pire encore, elles les ignorent totalement ! Un jour, alors qu’ils s’adonnent à une séance de voyeurisme, ils se font surprendre et séquestrer dans les sous-sols de l’établissement. Leur cauchemar ne fait alors que commencer !

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Le scénario d’Akira Hiramoto échafaude tout un stratagème pour faire en sorte que ces cinq jeunes garçons cèdent à leurs instincts les plus bas dès les premières pages et ce… jusqu’à se retrouver enfermer dans la prison de l’école…. Et à partir de là, ils iront d’humiliations en supplices physiques… et ils vont aimer ça (?!). Un pitch aussi original que loufoque mais toutefois divertissant.

L’auteur en profite donc pour s’amuser avec tout ce qui peut être imaginable en dessous de la ceinture, avec un dessin qui n’hésite pas à jouer à la carte du sexy mais également du comique.

Après le premier tome, on ne peut qu’être intrigué…

Le Square de Marguerite Duras, mise en scène par Didier Bezace, à Villeneuve-lès-Avignon

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©Nathalie Hervieux

Du 10 au 12 juillet 2014 à la Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon

On célèbre cette année le centenaire de la naissance de Marguerite Duras, que la scène théâtrale met à l’honneur à travers différents spectacles.

L’œuvre de Duras est traversée par une nécessité de se raconter et de se dissimuler. Elle est à la fois inspirée par l’imagination et le témoignage d’une mémoire sélective, filtrée, remodelée par l’érosion du temps.

Dans son théâtre, autant que dans ses romans, l’écrivain ne cesse de retravailler les événements qui l’ont marqué et d’en réinventer les traumatismes.

[pull_quote_center]Deux destins immobiles suspendus dans l’attente d’un rapprochement impossible[/pull_quote_center]

« Le Square » est composé de deux duos où l’enjeu dramatique repose sur la parole durasienne – forte de ses silences et de ses ellipses – qui, respectivement, se joue et se déjoue d’un avenir incertain et d’une mémoire fantomatique

Il met en scène une employée de maison et un représentant de commerce désabusé par la vie qui se rencontrent dans un jardin public.

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Ils dissertent sur leur condition et très vite transparait leur profonde solitude ainsi que leur conception opposée de la vie.

Exploitée dans son métier dont elle a horreur, elle cherche à tout pris à se marier en allant danser chaque semaine au bal espérant qu’un prétendant la remarquera. Le colporteur, lui, n’a plus d’espoir depuis longtemps mais revendique cette lucidité car elle lui confère une forme de liberté.

Clotilde Mollet est impressionnante de vérité dans l’expression d’une rancœur intériorisée et la croyance ardente d’un espoir toujours possible tandis que Didier Besace incarne avec justesse et fébrilité cet homme inaccompli et solitaire.

Deux destins immobiles suspendus dans l’attente d’un rapprochement impossible.