Moins Deux au Théâtre Hébertot
Paul Blanchot (Guy Bedos) et Jules Tourtin (Philippe Magnan) se réveillent dans une salle de réanimation aux couleurs blafardes : ils vont, tous les deux, mourir bientôt. Les deux compères décident alors de fuir l’hôpital pour vivre de belles aventures. Samuel Benchetrit signe ici un texte à la fois drôle et puissant.
Dates : A partir du 22 septembre 2015
Lieu : Théâtre Hébertot (Paris)
Metteur en scène : Samuel Benchetrit
Avec : Guy Bedos, Philippe Magnan, Manuel Durand, Audrey Looten
Paul Blanchot (Guy Bedos) et Jules Tourtin (Philippe Magnan) se réveillent dans une salle de réanimation aux couleurs blafardes : ils vont, tous les deux, mourir bientôt. L’un a une semaine devant lui, l’autre deux. Enfermés dans la même chambre d’hôpital, condamnés à attendre des proches trop occupés par le Tour de France ou l’Eurovision, les deux hommes décident de fuir. Fuir l’hôpital, fuir la mort. Jules et Paul vont alors s’embarquer dans une aventure pleine de fraîcheur et de folie, à quelques pas seulement de leur chambre de convalescence. Faire du stop en pyjama, une perfusion à la main ? S’inviter chez des inconnus en mal d’amour ou draguer des minettes en boîte de nuit ? Rien n’arrête ces deux sexagénaires proches de la fin. Les péripéties des deux hommes s’enchaînent au fur et à mesure qu’ils apprennent à se connaître. Paul, vieux gars aigri mais attachant et Jules, l’optimiste jamais sans sa perfusion (car « on ne sait jamais, si le traitement fonctionne »), vont devenir en quelques heures, les meilleurs amis du monde.
Poétique et philosophique à la fois, le texte de Samuel Benchetrit est drôle et plein de finesse. On s’attache très vite à ces deux personnages sarcastiques et plein d’humour, que rien, si ce n’est la mort, ne prédestinait à se rencontrer. L’amour, la vie, la mort : en une heure et vingt minutes, la pièce aborde ces sujets avec puissance et émotion. Paul et Jules rattrapent-ils leur vie ou fuient-ils leur mort ?
Côté décor et mise en scène, la simplicité est à l’honneur mais convient parfaitement à cette pièce dont le seul texte suffit à vous emporter.
Cette épopée rappellera à certains les péripéties d’Allan Karlsson, le célèbre Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, roman suédois de Jonas Jonasson. Et comme le livre de Jonasson, Moins Deux est plaisante par ce subtil mélange entre légèreté des personnages et gravité de leur situation. Rires aux éclats ou larmes aux yeux, l’équilibre est parfait.