Un week end au Salon du livre 2018, à Paris, avec Publik’Art
Cette année, Publik’Art était présent au Salon du Livre 2018, à Paris. Et c’est Elisa Houot qui a été notre représentante. Elle nous confie ses impressions du we et ses nombreuses rencontres avec des auteurs qu’elle avait auparavant sélectionnés. Bien sûr, on reconnaîtra la littérature Young Adult mise en avant par notre jeune chroniqueuse !
Livre Paris a ouvert ses portes jeudi 16 mars, pour un week-end où amateurs de fantasy, de polar ou de romance arpentent les allées. Durant le plus grand événement littéraire de France, mettant cette année la Russie à l’honneur, les auteurs de best-sellers côtoient les primo-romanciers, comme les maisons d’édition dont la réputation n’est plus à faire s’installent à côté de celles qui inaugurent leur premier salon.
Une scène Young adult faisait son apparition cette année à Livre Paris, où auteurs et éditeurs se succédaient pour échanger des succès de cette littérature. À tous les « grands » stands, une collection « young adult » est mise à l’honneur, pour mon plus grand plaisir. Mon genre de prédilection était à l’honneur chez Pocket Jeunesse, Lumen, la Collection R, Hugo New Way et bien d’autres encore.
De nombreux auteurs, appréciés des lecteurs, faisaient leur apparition pour la première fois au Salon, provoquant des files d’attentes longues de plusieurs heures. Chez Pocket Jeunesse, pour la venue de Marissa Meyer, un système de tickets a été mis en place. Ainsi, une fois en possession du fameux ticket, les lecteurs étaient assurés de rencontrer l’auteure à succès de la saga Cinder ou, plus récemment, du Gang des Prodiges.
Pour d’autres maisons d’édition en revanche, c’était leur premier Livre Paris. Au stand de Hugo Publishing, que ce soit pour régler leurs achats ou faire signer leurs romans, les lecteurs étaient au rendez-vous. Les fans de la maison d’édition avaient pu se rendre aux différentes éditions du Festival New Romance, organisées par la maison, une première fois à Bandol et la suivante, en septembre dernier, à Cannes. Mais pour ceux qui n’avaient pas pu faire le déplacement, c’était l’occasion ou jamais de rencontrer leurs auteures préférées : Jay Crownover, Anna Todd, R.K. Lilley ou encore Molly Night côté américain, Jane Devreaux, Battista Tarantini, Elle Seveno, Morgane Moncomble et d’autres encore pour l’équipe française.
Chez Kaya Editions, c’est une équipe 100 % française qui a fait le déplacement. La plupart des auteures signaient un premier récit devant un public conquis. Ainsi, c’est une « génération Wattpad » qui faisait ses premiers pas au Salon du Livre de Paris. Laura E-L, Birdy Li ou encore Julie Bradfer ont été découvertes sur la plate-forme d’écriture et sont passées du virtuel au réel avec des romans maintenant parus chez Kaya Editions. Tout sourire, les auteures s’arrêtent, prennent le temps d’échanger avec les lectrices de leurs personnages et intrigues.
Nine Gorman, auteure du Pacte d’Emma paru aux éditions Albin Michel, échangeait avec lecteurs et curieux sur la scène Young Adult, pour un débat autour des Origines : De la musique au livre et du livre dans la musique. L’auteure dévoile ses nombreuses et variées inspirations musicales (twenty one pilots, Metallica, Nickelback, 1975, Lana Del Rey…) et la façon dont elle lie musique et écriture. Elle y évoque l’importance d’avoir le physique d’un personnage en tête pour se le représenter, en s’inspirant d’un chanteur ou acteur. Écouter de la musique l’aide à transposer ses mots sur le papier, mais le genre varie en fonction de la scène à écrire. Elle n’écoute pas le même genre musical si elle doit écrire une scène dure, triste ou une ambiance plus drôle.
Chez les férus de littérature Young Adult, une maison d’édition est sortie du lot durant ce salon 2018 : Lumen. La maison d’édition a su tirer son épingle du jeu en créant un stand unique, à l’effigie des romans de leurs deux auteures invitées, Sarah Dessen et V.E. Schwab. Si elles ont rencontré un succès bien mérité avec des files d’attentes qui n’en finissaient pas, à chacune de leurs dédicaces, les auteures ont pu signer leurs romans dans un décor familier, tout droit sorti de leur imagination. Pour V.E. Schwab, c’est l’univers de Shades of magic qui a été représenté, plus vrai que nature, tandis que chez Sarah Dessen, le bureau de wedding-planneuse que l’on retrouve dans Once and for all était à l’honneur. J’ai été ravie de rencontrer l’auteure de ce magnifique récit qu’est Once and for all, tout en justesse et douceur, à l’image de sa créatrice. J’ai également eu le plaisir de faire dédicacer mon exemplaire du très réussi Shades of magic par V.E. Schwab.
Tout au long du week-end, Short Edition présentait ses distributeurs d’histoires courtes, que l’on peut également trouver dans différentes gares et aéroports. Au lecteur de choisir une histoire d’une, trois ou cinq minutes, qui sort ensuite du distributeur sous la forme d’un ticket de caisse. On pouvait également se diriger vers le distributeur « jeunesse » ou « BD », le dernier étant un prototype que Short Edition inaugurait au salon du livre. Alors, pour s’occuper pendant les -longues- files d’attente pour une dédicace ou une photo, quoi de mieux que de la lecture ?
Le dimanche, sur la scène Young Adult, petits et grands pouvaient assister au débat : Girl power – de la romance à la dystopie, via la fantasy ou le réalisme, quelles sont les figures de la femme dans la littérature Young Adult ? Les invitées : Manon Fargetton, Isabelle Rossignol et Cali Keys débattaient de la représentation des personnages féminins en Young Adult. Chacune évoque l’importance pour les jeunes lectrices de s’identifier à des personnages de femmes « fortes ». Ce terme, Manon Fargetton le remet en question, exposant avec justesse qu’« on parle rarement d’un personnage masculin comme d’un homme fort. Par contre, on se sent obligé de mettre ce qualificatif aux personnages féminins qui ne se comportent pas comme des paillassons ».
Quelques heures plus tard, deux autres auteurs ont pris place sur la scène Young Adult pour un échange sur les chemins de la fantasy, les codes à respecter ou à dépasser : Olivier Gay et V.E. Schwab, accompagnée d’une interprète. Olivier Gay prend la parole en premier, affirmant que le plus important pour un récit de fantasy est qu’il garde en cohérence : si l’auteur décide que la téléportation existe, ça implique qu’il n’y ait plus de voitures, de trains ou d’avions, qu’on peut vivre à la mer tout en travaillant à Paris… En fantasy, l’auteur peut inventer un monde créé de toute pièce, mais Veronica Schwab souligne l’importance de garder une part de réalité, pour ne pas déconnecter le lecteur. Les règles du monde qu’elle imagine sont intuitives et aussi naturelles que possibles.
Rapidement, les auteurs distinguent deux catégories d’écrivains : les architectes et les jardiniers. Olivier Gay appartient à la catégorie des jardiniers, il écrit sans savoir où chaque idée va le mener et se laisse porter par son écriture. Veronica Schwab, quant à elle, s’identifie comme une architecte sans hésiter. Elle confie connaître le dénouement de son histoire avant même d’avoir commencé à écrire, elle a besoin de savoir qui sont ses personnages et ce qu’ils vont devenir pour les comprendre.
Après plusieurs heures d’attente, j’ai eu la chance de rencontrer Sophie Audoin-Mamikonian, auteure de la série à succès Tara Duncan et autres one-shots comme La couleur de l’âme des anges. Aucune auteure ne prend le temps d’échanger avec ses lecteurs comme Sophie Audoin-Mamikonian, qui dépasse largement sur son temps de dédicaces pour assurer à tous ses lecteurs une dédicace, une photo et quelques questions. Les files d’attente semblent ne jamais s’épuiser pour des auteures comme Robin Hobb, Diana Gabaldon, V.E. Schwab ou encore Sophie Audoin-Mamikonian, alors que les fans s’arment de patience pour une dédicace sur leur roman préféré.
Ce Salon du Livre restera gravé dans les mémoires, en présence d’auteurs qui venaient en France pour la première fois et d’autres, habitués de l’événement. Un excellent moment pour Publik’art, plein de découvertes et rencontres loin d’être oubliées.
Elisa Houot