14-18, tome 2
Dans 14-18, on suit une bande de huit hommes issus d’un même village de l’hexagone et mobilisés pendant la Grande Guerre. Des compagnons de vie qui se connaissent depuis toujours et se retrouvent à devoir faire face aux horreurs de la guerre. Scénarisée par le talentueux et prolifique Corbeyran (Metronom’, Les Thanatonautes, Shadow Banking, Uchronie[s]…) et illustrée par Etienne Le Roux (Le temple du passé, Le dernier voyage d’Alexandre de Humbolt), la série comptera 10 albums (2 tomes par an).
Date de parution : 19 novembre 2014
Auteurs : Corbeyran (scénario), Etienne Le Roux (dessin) et Jérôme Brizard (couleurs)
Editions : Delcourt
Prix : 14,50 € (48 pages)
Résumé de l’éditeur :
Premières avancées à la baïonnette pour les hommes sur le front, premières désillusions pour les femmes à l’arrière. Les tentacules de la guerre s’étendent et révèlent un secret déjà douloureux à supporter : la fin n’est pas pour tout de suite. Il va falloir s’accommoder de ce quotidien infernal où l’horreur le dispute à l’absurdité. Un récit intime et tragique où seul le rire du désespoir perce parfois.
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Le point sur l’album :
Ce deuxième album où l’action prend place au mois de septembre 1914, est très justement intitulé Les chemins de l’enfer. Accroché à cette bande d’amis que rien ne semble pouvoir séparer, le lecteur vit leurs premiers moments d’effrois et d’horreurs. Et très vite le ton va se durcir à l’épreuve des blessés et des morts. Mais aussi du fait d’une hiérarchie de plus en plus menaçante (les huit camarades sont dans le collimateurs de leur supérieur). Corbeyran ne fait pas de 14-18 un simple récit de guerre mais nous raconte plutôt une histoire de compagnons de toujours parachutés en plein coeur de l’horreur. Il le fait avec beaucoup de talent, alternant avec brio scènes de guerre, de repos et de conversation. On quitte régulièrement le front de 14-18 pour retrouver le village où la vie des femmes est rythmée par l’attente des nouvelles de leurs hommes. Une façon d’alléger le récit tout en donnant de la profondeur à nos huit héros de guerre.
Et face à ces atrocités, l’auteur choisi l’humour comme soupape de décompression. Il parvient à nous faire rire (vraiment) avec des scènes aussi drôles qu’osées. Le style narratif et le découpage du récit dans ce second album de 14-18 sont ainsi des atouts de poids, au service d’un scénario qui prend une très (très) belle allure.
Le dessin réaliste d’Etienne Le Roux est réalisé avec la finesse du trait qu’on lui connaît. Certains des personnages principaux se ressemblent toutefois physiquement et si l’on finit par s’en accommoder il est parfois difficile de savoir qui est qui (mais l’usage récurrent des prénoms dans les dialogues permet d’éluder l’écueil). Un petit manque de précision dans l’exécution qui ne dérange donc pas outre mesure. Les cadrages sont d’ailleurs en parfaite harmonie avec le découpage de Corbeyran et offrent une excellente lisibilité des scènes les plus intenses. La coloration de Jérôme Brizard est enfin assez uniforme, utilisant des effets semblables (notamment de lumière) d’un personnage à l’autre. Un léger manque de nuances, c’est dommage.
En conclusion, ce deuxième tome de 14-18 compte de nombreux atouts et promet une série de grande qualité, à ne pas manquer.