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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Nom » de Constance Debré : une sensibilité écorchée sur scène

"Avec n’importe quels parents j’aurais écrit le même livre. Avec n’importe quelle enfance. Avec n’importe quel nom. Je raconterai toujours la même chose. Qu’il faut se barrer. De n’importe où et n’importe comment [...] Possible que les temps qui viennent détruisent les vieilles structures, les familles, le couple, l’amour, le travail, tout ce qu’on a appris..." Ces mots sont ceux de de Constance Debré, issus de son troisième livre "Nom" (Flammarion, 2022), dont le texte est adapté pour la première fois au théâtre.

Le Malade Imaginaire plus actuel que jamais sous le regard affûté de Tigran Mekhitarian 

Comme pour son adaptation des Fourberies de Scapin, Tigran Mekhitarian a choisi de transposer son Malade Imaginaire, à notre époque. Dans cette appropriation singulière de la langue moliéresque, Tigran Mekhitarian conserve le texte original, mais l’enrichi de séquences personnelles toujours justes (chant, danse, rap) et d’un phrasé nerveux, qui l’ancre pleinement dans l’aujourd’hui et au plus près de son humanité : une réussite.

« Showgirl » : l’envers du décor au théâtre de la Bastille

En mon­trant de façon fron­tale et criarde le ver­sant le plus abject du "rêve amé­ri­cain", Paul Verhoe­ven jetait un pavé dans la mare hol­ly­woo­dienne, dont la pre­mière vic­time fût Eli­sa­beth Berk­ley, cou­ra­geuse inter­prète d’un d’un film qui devait mettre en péril la suite de sa car­rière. C’est ce double mou­ve­ment que sai­sissent Mar­lène Sal­da­na et Jona­than Drillet dans ce show aussi improbable et qu'explosif où le scé­na­rio d’un film et le tra­jet d’une actrice se répondent en une triste et implacable iro­nie.

« L’Evénement » d’Annie Ernaux et les mots pour le dire de Marianne Basler

Depuis 35 ans, Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature en 2022, se raconte, elle, son père, sa mère, ses amants, ses années, et là, dans ce récit intime présenté sur scène, l’avortement clandestin qu’elle a subi en 1964, et qui faillit lui coûter la vie. Elle était alors une étudiante de 23 ans.

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Dans son garage, Robert met au point une machine à téléporter… Il suffira d’une petite mouche aventureuse pour déclencher la "métamorphose"  de l’apprenti sorcier Christian Hecq tout droit sorti de l’univers des Deschiens...Tout un programme !

« Le Silence » et son écho au Vieux-Colombier

Dans l'économie de paroles, un autre rapport à la vérité se dévoile" écrivent Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix, les auteurs de ce spectacle radical et habité. Un drame sans dialogue, inspiré du cinéma d'Antonioni et dans lequel le spectateur, plus libre que jamais, compose la narration. Car le spectateur est dans la position d’un enquêteur dont le parcours est jalonné par des moments-clés, où c’est à lui d’agencer à sa guise et selon son propre ressenti, les pièces d’un puzzle dont le dessin se précise peu à peu tout au long de la représentation.

Notre Sélection

« Portrait de l’artiste après sa mort » : vertige de la mémoire sous la dictature argentine

Sur scène un acteur (Marcial Di Fonzo Bo) qui, dans un précipité aussi sensible que subtil, évoque un épisode de sa vie, à propos d’un appartement situé à Buenos Aires dont il aurait hérité, mais faisant l’objet d’une procédure judiciaire à la suite d’une possible confiscation intervenue pendant la dictature militaire. Le comédien a lui-même connu et vécu la dictature argentine avant de s’installer en France.