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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Othello ou la passion selon Shakespeare ! sur France 4, le 28 avril à 21h00

Shakespeare analyse avec génie l’humain dans sa dimension intemporelle et universelle. Complexes, équivoques et ambigus, tout en clairs-obscurs et en contrastes, ses personnages de théaâtre et quel théâtre laissent deviner, dans le conflit entre raison et passion, monstruosité et angélisme, sublime et grotesque, toute l’ambivalence d’une humanité protéiforme. Après Le roi Lear qu’il avait monté au festival d’Avignon il y a 15 ans, Jean-François Sivadier revient à Shakespeare avec Othello et nous offre un grand moment de théâtre. La pièce emblématique du dramaturge anglais nous embarque dans les aventures d’un homme d’honneur, le Maure de Venise, qui après avoir offert sa confiance au plus fourbe des êtres, Iago, finira par sombrer dans la barbarie.

Maurice Béjart à l’Opéra Bastille, l’âme dansée sur France 4, le 23 avril à 21h10

Le Ballet de l’Opéra rend hommage à son ancien chorégraphe phare disparu il y a 15 ans, Maurice Béjart, en présentant trois œuvres créées dans les années 1970 : L’Oiseau de feu, Le Chant du compagnon errant et le mythique Boléro. Et cette grammaire chorégraphique toujours lisible et fluide qui consacre avec cette marque si particulière, l’expressivité du geste à l’exaltation de la musique, surfant sur les bases de la danse classique et académique tout en impulsant une modernité emprunte des courants néo-classiques et modernes. Elle est servie ce soir à la perfection par le corps de ballet emmené par les Etoiles Mathieu Ganio, Germain Louvet, Hugo Marchand, et Amandine Albisson où la danse dans une épure totale et graphique imprime des images fortes, des tableaux en mouvement, et une géométrie des corps.

« Jours de joie » : le geste enlevé de Stéphane Braunschweig aux Ateliers Berthier

Avec "Jours de joie", il interroge le glissement des relations familiales, conjugales, amoureuses, amicales, à travers des groupes de personnes qui, au demeurant, ne se connaissent pas et se trouvent réunis fortuitement. Dans cet opus, comme dans les autres, des gens font face aux difficultés de la vie. Mais la pièce explore ici la façon dont ils vont, les uns et les autres, pouvoir survivre à ces malheurs et les personnages sont ici plus normaux. Le théâtre ne naît plus de la folie, mais de la rencontre entre ces femmes et ces hommes, de l’humour et de l’étrangeté des liens qu’ils peuvent nouer. La mise en scène au cordeau de Stéphane Braunschweig restitue à merveille ce théâtre de mots et de jeu écrit comme une partition de musique, avec des reprises de thèmes qui instaure une rythmique où les thèmes circulent d’un personnage à l’autre, comme dans une pièce de Tchekhov.

Fanny Ardant : héroïne amoureuse et magnifique

Fanny Ardant : héroïne amoureuse et magnifique Fanny Ardant revient sur scène dans l’adaptation du roman fleuve de Laurence Plazenet, "La blessure et la soif", récit...

« L’Argent de la vieille » les rend tous fous !

"L'Argent de la vieille" les rend tous fous ! Après avoir interprété Joan Crawford dans une évocation de sa rivalité légendaire avec Bette Davis (Michel...

« James Brown mettait des bigoudis » : la tragédie drôle et piquante de Yasmina Reza  

Yasmina Reza n’a pas son pareil pour distiller les situations incongrues qui font tomber les masques, exploser les certitudes et exacerber les manques. Des personnages perdus, fragiles, désinvoltes, se débattent avec leur conditionnement social et ses travers, poussés dans leurs derniers retranchements ou chacun se confronte au masque de la comédie humaine, à sa solitude, à son vide existentiel mais aussi à sa rébellion sous-jacente et singulière qui les rendent tous attachants.

« Nom » de Constance Debré : une sensibilité écorchée sur scène

"Avec n’importe quels parents j’aurais écrit le même livre. Avec n’importe quelle enfance. Avec n’importe quel nom. Je raconterai toujours la même chose. Qu’il faut se barrer. De n’importe où et n’importe comment [...] Possible que les temps qui viennent détruisent les vieilles structures, les familles, le couple, l’amour, le travail, tout ce qu’on a appris..." Ces mots sont ceux de de Constance Debré, issus de son troisième livre "Nom" (Flammarion, 2022), dont le texte est adapté pour la première fois au théâtre.

Le Malade Imaginaire plus actuel que jamais sous le regard affûté de Tigran Mekhitarian 

Comme pour son adaptation des Fourberies de Scapin, Tigran Mekhitarian a choisi de transposer son Malade Imaginaire, à notre époque. Dans cette appropriation singulière de la langue moliéresque, Tigran Mekhitarian conserve le texte original, mais l’enrichi de séquences personnelles toujours justes (chant, danse, rap) et d’un phrasé nerveux, qui l’ancre pleinement dans l’aujourd’hui et au plus près de son humanité : une réussite.

Notre Sélection

« Un soir de gala » pour un dernier tour de piste facétieux et radieux avec Vincent Dedienne, olé !

Le ton est donné et pourtant s’il n’en joue pas vraiment, l’imposant instrument est au centre de ce seul en scène inclassable, couronné du Molière de l’humour 2022, dont le dernier tour de piste avec ces dernières représentations est un numéro de haut vol. Regard rieur et malicieux, costume noir et chemise blanche, Dedienne sort le grand jeu pour faire entendre ses mots et cet humour mâtiné de tendresse, d’une imparable absurdité et d’une nostalgie éternelle.