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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« L’Evénement » d’Annie Ernaux et les mots pour le dire de Marianne Basler

Depuis 35 ans, Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature en 2022, se raconte, elle, son père, sa mère, ses amants, ses années, et là, dans ce récit intime présenté sur scène, l’avortement clandestin qu’elle a subi en 1964, et qui faillit lui coûter la vie. Elle était alors une étudiante de 23 ans.

Avec Élodie Emery, méditer c’est pas gagné !

Imaginez une joute intime, où la journaliste n’emballe pas les faits dans des superlatifs forcenés, mais les sert avec la netteté d’un scalpel — tout en décochant des gags qui font mouche. Un humour grinçant, ironique, très calibré journalistiquement, qui nous fait rire avant de nous laisser bouche bée devant la gravité du propos.

« Une heure à t’attendre » ou une rencontre qui défie les codes

À première vue, "Une heure à t’attendre" raconte l’histoire banale d’un mari et d’un amant qui attendent une femme. Mais cette simplicité est pour le moins trompeuse. Car sous la plume de Sylvain Meyniac, le dispositif se transforme rapidement en une tragi-comédie aussi ambiguë que subtile. Pour un huis clos à la fois sensible et imprévisible.

Lady Macbeth de Msensk ou l’amour à mort selon Warlikowski, est à (re)voir sur Mezzo Opéra

Lady Macbeth de Mzensk est un brûlot, un coup de poing, un de ces opéras qui marque durablement l’imaginaire. Chef-d’œuvre d’un Chostakovitch d’à peine trente ans, le livret entraine l’art lyrique sur des voies sulfureuses.

A l’opéra de Paris, la danse musicale de George Balanchine sur France 4

Fils de compositeur, George Balanchine (1904-1983) a appris la musique avant la danse. Toute sa vie, il a gardé cet intérêt et cette intime connaissance de la musique qui, seule, a guidé ses créations. Il disait lui-même : "Le ballet est avant tout une affaire de tempo et d’espace : l’espace délimité par la scène, le temps fourni par la musique". C’est donc cette musicalité des corps qui est à l’œuvre en cette soirée consacrée au maître où son classique abstrait, affranchi de toute narration, tend à l’épure et à cette géométrie de l’espace, entièrement dédiée à la musique et au mouvement. Un pur ravissement. Deux pièces majeures font leur entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Ballet impérial, créé en 1941 par l’American Ballet Caravan sur le Concerto pour piano n° 2 de Piotr Ilyitch Tchaïkovski, et Who Cares? créé en 1970 par le NewYork City Ballet sur une musique de George Gershwin. Mikhail Agrest, qui fait ses débuts à l’Opéra de Paris, dirige l’Orchestre de l’Opéra de Paris.

Disparition d’Agnès Berthon, figure emblématique et singulière de l’œuvre de Joël Pommerat

Née à Alger le 23 juin 1959, jumelle de Florence, rapatriée sans souvenir mais avec la mémoire d’un exil fondateur, Agnès Berthon a grandi entre Massif central et Méditerranée, rock anglais et adolescence électrique.

« Mad Men » : le vide sublime du rêve américain

"Mad Men", c’est une série qui a réussi l’exploit de transformer le néant en objet d’art. Sept saisons où l’on regarde des types fumer, boire, tromper leurs femmes et essayer de vendre du shampoing comme si c’était Shakespeare. Et le pire ? On est fascinés. Parce que derrière les costumes taillés et les répliques glacées, il y a quelque chose de plus grand, de plus sombre : le spectacle sublime de l’illusion qui se fissure.

Marie-Laure de Decker à la MEP : l’art de viser juste

La MEP nous tend le miroir d’une époque en cendresfeu : Vietnam, Tchad, Soweto, l’ombre de Pinochet… Le conflit est là, bien présent, mais Marie-Laure de Decker évite le choc frontal — elle préfère le hors-champ, la suggestion, l’humanité effleurée, non la violence surimprimée

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Laurent Lafitte dans « La Cage aux folles » : la consécration d’un artiste total

l fallait que La Cage aux folles retrouve un jour le Théâtre du Châtelet. La salle aime les éclats, et Olivier Py les défis. Cette nouvelle production, portée par un Laurent Lafitte en état de grâce, assume parfaitement ce double héritage : celui d’un spectacle festif, et celui d’une œuvre dont la légèreté n’a jamais masqué l’aspiration à la liberté.

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Dans son garage, Robert met au point une machine à téléporter… Il suffira d’une petite mouche aventureuse pour déclencher la "métamorphose"  de l’apprenti sorcier Christian Hecq tout droit sorti de l’univers des Deschiens...Tout un programme !