Le Théâtre du Châtelet propose un spectacle total avec la nouvelle adaptation des Misérables. Le livret en français a été remanié par Alain Boublil mais les airs sont connus, et même mondialement connus. Les 3h de spectacle avec entracte passent dans un souffle tant l’intrigue est prenante et les numéros des solistes impressionnants. Pas une minute d’ennui et la montre est portée disparue. La magie opère, Valjean, Fantine, Javert, Cosette et Marius empliront toutes vos nuits de souvenirs indélébiles une fois le spectacle clôturé.
Une vraie magie de Noël
L’intrigue est connue. Jean Valjean est condamné au bagne pour avoir volé une miche de pain. Javert le garde et le prévient, il ne sera jamais vraiment libéré de son emprise mentale. Alors qu’il est généreusement recueilli par un prêtre, Valjean s’enfuit avec toute l’argenterie mais le prêtre ne lui en porte pas grief et le libère des gendarmes venus l’arrêter. Devenu un respectable maire et entrepreneur, Valjean fait malencontreusement viré la pauvre Fantine, mais pris de remord, il promet de s’occuper de sa fille placée dans les griffes du cruel couple Thénardier. Des années passent, Cosette s’éprend de Marius, Javert et les Thénardier retrouvent la trace de Valjean, une tentative de soulèvement entraine Marius dans la tourmente. Même sans voir lu le majestueux ouvrage de Victor Hugo, tout le monde connait une histoire devenue un classique de la littérature française. Le livre est devenu connu mondialement avec la comédie française produite à Broadway et à Londres, peut être même la plus connue avec Cats, Chicago et Le Roi Lion. Il fallait donc un spectacle et des interprètes au niveau pour relever le défi avec brio. Le pari est tenu, le spectacle est total et emporte le public dans une folle sarabande d’émotion, de rires et de larmes. Car le destin ne ménage pas les protagonistes. Les interprètes sont en tout points parfaits, les voix portent fort, juste et loin, le public ne s’y trompe pas, concluant chaque moment fort d’une belle salve d’applaudissements. Le décor se meut avec facilité sur une scène d’une taille respectable pour accueillir l’évènement musical de la fin d’année 2024, appelé à se prolonger durant l’année 2025. Benoit Rameau en Valjean fait montre d’un charisme éblouissant, Sébastien Duchange est un Javert retors à souhait, Claire Pérot tire de belles larmes du public dans son rôle de Fantine, le couple Thénardier formé par David Alexis et Christine Bonnard est joyeusement truculent, le couple Cosette et Marius est parfait avec Juliette Artigala et Jacques Preiss. Les voix sont au rendez-vous et entendre toute la distribution s’époumoner sur la musique dirigée par Alexandra Cravero et jouée par un orchestre virevoltant fait battre très fort le coeur. La mise en scène est complétée d’effets visuels qui suggèrent parfois les décors avec des images qui se surimpriment sur la scène et les comédiens, pour des atmosphères mystérieuses du plus bel effet. Vraiment, le pari est plus que tenu.
1978 semble hier tant Les Misérables n’ont pas vieilli d’un iota depuis la création du spectacle. Impossible de rester insensible devant un moment de musique d’une telle qualité. Les chants touchent au coeur, les enfants solistes font chavirer les spectateurs, la salve d’applaudissements finale valide un spectacle appelé à rester longtemps gravé dans les mémoires. Il reste quelques places, il faut se ruer dessus tant qu’il en est encore temps.
Synopsis: Comédie musicale de tous les records, Les Misérables doit son succès à l’universalité de son histoire, qui a su toucher plus de 130 millions de spectateurs à travers le monde. Cette nouvelle production, en langue française, 45 ans après les débuts de l’aventure en 1978, permet de redécouvrir de nombreuses chansons devenues intemporelles : J’avais rêvé, À la volonté du peuple, Mon histoire, Le Grand jour… Le livret est remanié pour l’occasion par Alain Boublil. Au service du texte, la mise en scène souligne la dimension symbolique des personnages (Jean Valjean, Cosette, Javert, Les Thénardier, Gavroche…) tout en préservant la fluidité de passage d’un décor à l’autre, caractéristique de l’œuvre. La fresque humaniste de Victor Hugo retrouve dans la musique son ampleur et résonne en tout un chacun : “Tant qu’il y aura sur terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles”.
Détails:
Production : Théâtre du Châtelet et SPJL Production – Stéphane Letellier-Rampon, en accord avec Cameron Mackintosh.
En accord avec Music Theatre International, Drama Paris et Cameron Mackintosh Ltd.
- Horaires: 15h 19h30 20h 20h
- Durée: 03:00 (avec entracte)
- Lieu: Grande Salle
- Tarifs: De 12 à 119 €