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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Marilyn, dernier regard avec Adjani

Isabelle Adjani, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, est sur scène pour Le Vertige Marilyn. Ce spectacle convoque la figure de l'icône, disparue il y a tout juste 60 ans, et installe, in fine, un face à face entre les deux femmes. Un double jeu troublant qui croise deux destins et nourrit un dialogue imaginaire.

L’ours blanc Pompon et Marina Cedro à la Marie du 9ème (Paris)  

La Mairie du IXème arrondissement de Paris accueille une représentation gratuite du conte musical pour enfants "Pompon Valse". Un spectacle à découvrir le 1er avril 2023. Bien mieux qu'un poisson d'avril, et si le samedi 1er avril 2023, vous emmeniez vos enfants découvrir Pompon Valse, un conte musical pour petits (et plus grands), dont une représentation est donnée gratuitement à la Mairie du IXème arrondissement ?

La Mélisande possédée de Richard Brunel aux Bouffes du Nord 

Richard Brunel livre sa propre interprétation du destin d'une Mélisande lui évoquant des correspondances avec Barbe-Bleue. Celui d'une jeune femme blessée dont l'âme et le corps meurtris se refusent à l'Amour. Pour faire entendre cette écriture entre ciel et terre, entre le visible et l’invisible, où le rapport amoureux se joue dans le silence et l’interdit, Richard Brunel installe une troublante étrangeté, qui saisit les personnages aux prises entre un appel intérieur plus fort qu’eux et la réalité contrariée de leur destin. Un univers flottant entre le conte métaphysique et le réalisme qui nous plonge aussi au coeur d’une psyché et d’un traumatisme lointain

La traversée poétique et organique de Nathalie Béasse

Nous revivrons est une partition libre autour du texte de L’Homme des bois de Tchekhov, où l’humanité et la nature entremêlent leurs destins. De cette puissance évocatrice, Nathalie Béasse (également chorégraphe et plasticienne) s’en empare dans un geste fort et singulier où chaque élément − objet, lumière, son, espace, musique, imaginaire – devient un partenaire de jeu pour les acteurs·ice·s, démultipliant les possibilités d’une fresque nouvelle et son appropriation sensorielle, poétique, terrestre et picturale. Une réussite.

Proust, du côté de chez Christophe Honoré, de retour à la Comédie-Française

"Le côté de Guermantes" est la nouvelle création théâtrale de Christophe Honoré d’après Marcel Proust. Le metteur en scène y livre sa vision personnelle de l’œuvre qui met à jour une aristocratie déliquescente où les accents contemporains renvoient à une illusion perdue. Plaisant.

A l’opéra de Paris, la danse musicale de George Balanchine

Fils de compositeur, George Balanchine (1904-1983) a appris la musique avant la danse. Toute sa vie, il a gardé cet intérêt et cette intime connaissance de la musique qui, seule, a guidé ses créations. Il disait lui-même : "Le ballet est avant tout une affaire de tempo et d’espace : l’espace délimité par la scène, le temps fourni par la musique". C’est donc cette musicalité des corps qui est à l’œuvre en cette soirée consacrée au maître où son classique abstrait, affranchi de toute narration, tend à l’épure et à cette géométrie de l’espace, entièrement dédiée à la musique et au mouvement. Un pur ravissement. Deux pièces majeures font leur entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Ballet impérial, créé en 1941 par l’American Ballet Caravan sur le Concerto pour piano n° 2 de Piotr Ilyitch Tchaïkovski, et Who Cares? créé en 1970 par le NewYork City Ballet sur une musique de George Gershwin. Mikhail Agrest, qui fait ses débuts à l’Opéra de Paris, dirige l’Orchestre de l’Opéra de Paris.

« Tom à la ferme », un huis clos sous haute tension

On se souvient de l’adaptation au cinéma par Xavier Dolan en 2013 de cette pièce étrange de Michel Marc Bouchard, centrée autour du mensonge, de la détresse morale et des non-dits qui accompagnent un jeune homme de retour sur les terres de son compagnon. Après la mort de celui-ci, Tom, se rend à la ferme familiale pour ses funérailles. Il y rencontre sa mère, qui ignore tout de l’orientation sexuelle de son fils défunt, et son frère, un homme viril et violent qui insiste pour que Tom cache leur relation à sa mère éplorée. Tom se tait. Il se laisse définir comme le collègue, le camarade, l’ami, invente un passé au défunt, dont une ex petite amie, donne ainsi le change auprès d’Agathe où s’installe un faux-semblant dont personne pourtant ne semble dupe ! mais aussi et surtout une relation ambiguë avec le frère (Francis) empreinte de violence, de répulsion et d’attraction, de domination et de soumission.

« Le Roi Lear » dans l’aujourd’hui au Français et en direct au cinéma

Le Roi Lear, la pièce monstre de Shakespeare est aussi la plus emblématique de son répertoire, où la tragédie se dispute aux rivalités familiales exacerbées et aux enjeux de pouvoir. D’une puissance inouïe, elle nous entraîne, d’une voix incarnée par chacun des mots, au plus profond de l’expérience humaine et de ses errements existentiels. Dans la version présentée et librement adaptée par Thomas Ostermeier, qui fait son entrée au répertoire de la Comédie-Française, après sa Nuit des Rois en 2019 (reprise au cinéma Pathé Live du 11 au 23 mai 2023) déjà aussi décapante que transgressive, le directeur de la Schaubühne de Berlin voit en Lear par delà la déliquescence du pouvoir, un conflit générationnel sur la transmission de l’héritage et ce refus obsessionnel d’abandonner face à ses filles sa position et son influence. Dans la version présentée et librement adaptée par Thomas Ostermeier, qui fait son entrée au répertoire de la Comédie-Française, après sa Nuit des Rois en 2019 (reprise au cinéma Pathé Live du 11 au 23 mai 2023) déjà aussi décapante que transgressive, le directeur de la Schaubühne de Berlin voit en Lear par delà la déliquescence du pouvoir, un conflit générationnel sur la transmission de l’héritage et ce refus obsessionnel d’abandonner face à ses filles sa position et son influence.

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« Portrait de l’artiste après sa mort » : vertige de la mémoire sous la dictature argentine

Sur scène un acteur (Marcial Di Fonzo Bo) qui, dans un précipité aussi sensible que subtil, évoque un épisode de sa vie, à propos d’un appartement situé à Buenos Aires dont il aurait hérité, mais faisant l’objet d’une procédure judiciaire à la suite d’une possible confiscation intervenue pendant la dictature militaire. Le comédien a lui-même connu et vécu la dictature argentine avant de s’installer en France.