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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Les Soeurs Bienaimé ou la fratrie mal en point

Pascale (Isabelle Gélinas) et sa sœur Michèle (Valérie Lemercier) ne se sont pas vues depuis vingt ans. Lorsque Pascale décide de quitter Paris et son mari pour venir s’installer dans la bergerie de leur enfance, les vieilles rancœurs refont surface. La grande sœur (Michèle), qui l’a élevée, s’est sentie abandonnée et voit d’un très mauvais œil son retour. Elle prend aussi conscience que la névrose familiale n’a pas épargné sa petite sœur. En compagnie de Rémi (Patrick Catalifo), un ami d’enfance toujours amoureux de Pascale, les deux sœurs vont se jauger, se provoquer et s’affronter.

La danse théâtre et organique de Crystal Pite de retour à Garnier : un enchantement

Crystal Pite monte aujourd’hui "Body and Soul" (Corps et âme) en trois actes pour 36 interprètes qui explore le thème de la dualité sous la forme de duos et duels à petite et grande échelle

Extra ! le récital déjanté de Cinq de cœur dans « Oh la belle vie »

Entre music-hall et théâtre, cinq chanteurs classiques soit deux sopranos, une alto, un ténor et un baryton jouent de leurs voix pour construire a cappella un show aussi surprenant que déjanté. A la manière des Frères Jacques, ils réinvente ce genre scénique mêlant comédie, humour et chant où le plateau devient leur terrain de jeux favori à partir de situations de la vie quotidienne qu’ils habillent de standards musicaux revisités et de sketchs abracadabrantesques !

Lady Macbeth de Msensk ou l’amour à mort selon Warlikowski, est à (re)voir sur Mezzo Live

Lady Macbeth de Mzensk est un brûlot, un coup de poing, un de ces opéras qui marque durablement l’imaginaire. Chef-d’œuvre d’un Chostakovitch d’à peine trente ans, le livret entraine l’art lyrique sur des voies sulfureuses.

« Avant la retraite », un huit clos sulfureux au Théâtre de la Porte Saint-Martin

L’œuvre de Thomas Bernhard brûle d’une rage dévastatrice et se débat à la fois contre et avec le poids d’une culture emprunte de traditions, de chaos et de contradictions. Une hargne propre à dénoncer une société mortifère, gangrénée par sa lâcheté collective, et qui s’efforçait de cacher son passé historique dans lequel elle s’était compromise. Attaquant violemment son Autriche natale et son histoire, Bernhard témoigne aussi de nos sociétés occidentales écrasées par le poids de la culture muséifiée et conformiste dont elles se servent comme expiation à leur médiocrité et à leur vide spirituel. Coincés dans la maison familiale, un frère et deux soeurs attendent que l’heure soit venue. L’heure de la retraite. L’heure de fêter l’anniversaire de Himmler, comme tous les ans. L’heure de pouvoir le faire au grand jour, à nouveau. Créée en 1979, Avant la retraite s’apparente à un exutoire destiné à se débarrasser des résidus nazis nichés dans les entrailles domestiques des sociétés allemandes et autrichiennes.

Top 10 Théâtre : le meilleur de l’année 2021

Comme pour chaque fin d’année et sa rétrospective, nous nous sommes livrés au classement traditionnel des 10 meilleures pièces de théâtre de l’année 2021. Le classement retenu s’attache à des écritures théâtrales nouvelles, singulières, audacieuses, revisitées ou plus intimes, portées par une qualité de jeu toujours extrême, pour un théâtre qui parle forcément de nous pour mieux parler des autres et donc du monde.

Au Français, un “Music-hall” qui swingue sous la parole intranquille de Lagarce

Les trois acteurs sont là, quelque part, dans la salle. Ils attendent un public qui, peut-être ne viendra pas. C’est l’histoire d’un énième recommencement, de trois personnes qui se livrent et tentent, une fois encore, de suspendre à jamais l’instant de la représentation, où tout devient encore possible. Et de là peut surgir la parole, son silence aussi ; la possibilité de dire comme de ne plus dire et que cela soit entendu.

Notre Sélection

« Le Messie » selon Wilson : icônes, silences et éclats – à (re)voir sur ARTE concert en hommage au grand Bob

En hommage à Bob Wilson, disparu le 31 juillet 2025, (notre article ici), ARTE concert propose de (re)découvrir sa mise en scène du célèbre oratorio de Haendel réorchestré par Mozart. Un spectacle créé à Salzbourg en 2020, porté par le chef d'orchestre français Marc Minkowski et Les Musiciens du Louvre. Capté le 23 janvier 2020 lors de la Semaine Mozart à Salzbourg en Autriche et disponible jusqu’au 5 novembre 2025.

Couteaux affûtés, esprits aussi : Julien Lefebvre relance la partie

’assassinat — ce vieux sport d’intérieur que la littérature anglaise a su élever au rang d’art dramatique — revient, sous les traits ciselés de Julien Lefebvre, hanter les planches d’un théâtre victorien aussi feutré qu’assourdissant de mystères.

Bob Wilson, l’architecte de l’épure s’est éteint – Hommage à un sculpteur d’images, de sensations, de silence et de lumière

Bob Wilson est mort. L’annonce résonne comme un coup de tonnerre feutré dans le ciel de la scène contemporaine. L’Américain au regard d’architecte, aux gestes millimétrés, aux silences qui parlent plus que les mots, s’en est allé, laissant derrière lui une œuvre qui défie le temps, la narration linéaire, la logique même du spectacle.