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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Phillipe Decouflé à la Villette : un temps incarné et rejoué

Sous le regard de Philippe Decouflé, le temps devient une matière douce, élastique, que la danse étire, replie, transforme. Dans ce spectacle « Entre-Temps » l’humour, la mémoire et la musique s’incarnent en un poème chorégraphique, emmené par le pianiste inspiré Gwendal Giguelay.

« Les Frustrés » montent sur scène et Bretécher se lâche !

Il y a dans cette pièce un parfum de vieille lucidité. Ce genre d’intelligence qui ne cherche pas à plaire, mais à pointer là où ça fait mal. Claire Bretécher en savait quelque chose : sur ses planches, elle a dessiné les angles morts de la modernité, les contradictions molles, les faux combats et les vraies lassitudes.

Georges de La Tour : le feu sous la cendre au musée Jacquemart-André

Il y a des expositions qui parlent fort, et d’autres qui chuchotent. Celle-ci murmure. Le musée Jacquemart-André, toujours habile à tisser des dialogues entre splendeur et intimité, accueille Georges de La Tour, ce peintre de l’effacement flamboyant, ce mystique provincial que la lumière a rendu immortel.

« La Séparation » : l’art du théâtre et de la littérature

Il y a des pièces qui tiennent dans une intrigue, et d’autres qui tiennent dans une fêlure existentielle. "La Séparation" appartient à la seconde catégorie : pas de confort narratif, pas de drame emballé, mais un effritement lent, une langue qui respire comme un animal blessé. Claude Simon, prix Nobel de littérature, ne s’invite pas souvent au théâtre ; Alain Françon, lui, ose l’y porter. Et c’est un choc.

Une « Aida » réinventée à l’Opéra Bastille : le mythe à l’épreuve du présent

Confier "Aida" à Shirin Neshat n’avait rien d’anodin : artiste iranienne, elle a toujours fait de la condition féminine et des fractures politiques le cœur de son œuvre. À Bastille, son regard transforme l’opéra de Verdi en une tragédie qui parle au présent, où les femmes apparaissent comme les véritables centres nerveux du drame et où le peuple opprimé prend enfin toute sa place.

Soulages s’éclaire au Musée du Luxembourg

Dès le seuil franchi, on comprend que « Soulages, une autre lumière » n’est pas une exposition à voir, mais à traverser — un territoire de bruns, de noirs, de blancs qui vibrent dans leur propre gravité. Le papier est partout, fragile, vulnérable. Et pourtant, il impose. 130 œuvres sur papier, dont 25 inédites qui sont toutes autant de voix dévoilées, d’ombres qui parlent.

« Le Repas des fauves », un cluedo sous haute tension de retour sur scène

Nous sommes en 1942 dans la France occupée. Un huis clos se noue dans un appartement cossu parisien. Sept amis se retrouvent pour fêter un anniversaire. Mais ces gens ordinaires, peu préoccupés de l'Occupation, vont se retrouver confrontés à une situation kafkaïenne.

« Le Passé » : l’âme russe possédée par Julien Gosselin

"Le Passé" de Julien Gosselin plonge dans l’univers intense et méconnu de Léonid Andréïev, à partir de cinq œuvre de l’écrivain russe (1871-1919). Avec Ekaterina Ivanovna (1905), pièce centrale d’Andréïev et fil narratif, on y suit une femme mariée, Katia, qui s’ennuie dans un mariage fade, se laisse emporter dans une liaison adultère, puis s’enfonce dans un tourbillon d’excès, d’alcool, de violence conjugale et d’auto-destruction.

Notre Sélection

Laurent Lafitte dans « La Cage aux folles » : la consécration d’un artiste total

l fallait que La Cage aux folles retrouve un jour le Théâtre du Châtelet. La salle aime les éclats, et Olivier Py les défis. Cette nouvelle production, portée par un Laurent Lafitte en état de grâce, assume parfaitement ce double héritage : celui d’un spectacle festif, et celui d’une œuvre dont la légèreté n’a jamais masqué l’aspiration à la liberté.

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Dans son garage, Robert met au point une machine à téléporter… Il suffira d’une petite mouche aventureuse pour déclencher la "métamorphose"  de l’apprenti sorcier Christian Hecq tout droit sorti de l’univers des Deschiens...Tout un programme !