Dans la cour, un film de Pierre Salvadori

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Sortie le : 23 avril 2014

Durée : 1h37

Avec : Gustave Kervern, Catherine Deneuve

Pierre Salvadori nous dresse le portrait d’un homme, Antoine, Gustave Kervern, qui nous paraît un peu bizarre dès les premières minutes du film. A côte de ses pompes.

Synopsis :

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Antoine est musicien. A quarante ans, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d’errance, il se fait embaucher comme gardien d’immeuble. Jeune retraitée, Mathilde découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l’immeuble s’effondrait… Tout doucement, Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir sombrer vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux forment un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.[/pull_quote_center]

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Puis il trouve une place de concierge et très vite, en même temps que lui, on découvre les habitants de l’immeuble. Tous un peu bizarres aussi. Mathilde, interprétée magistralement par Catherine Deneuve, prend de plus en plus d’importance. Son comportement nous intrigue. Un brin de folie ? Ou la folie tout court ?

Salvadori s’approche de façon intime de chacun de ses personnages pour en faire ressortir le côté le moins cartésien. L’humain, dans toute sa splendeur ou plutôt dans toute sa fragilité. L’Humain qui peut chavirer d’un seul coup, sans prévenir. L’appartement de Mathilde a une faille, dans le mur du salon et cela inquiète exagérément Mathilde. Tout part de cette faille. Comme si sa personnalité n’attendait que cette faille pour exploser ! Et Salvadori a écrit ce rôle pour Deneuve. Il est sûr qu’entrer dans la peau d’un tel personnage rempli de paradoxes, est quasi impossible, sauf à Deneuve ! Ce qui est totalement vrai !

Elle nous fait rire quand elle jette une poire sur le concierge du haut de son troisième étage, et elle nous fait chavirer quand elle prend conscience de son état et se livre à Antoine.

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Chaque personnage trouve sa place. Un peu comme si cet immeuble représentait LA société. Antoine ne veut plus de ce monde. Et nous le dit dès les premières minutes du film. La drogue va le maintenir la tête hors de l’eau, durant un certain temps…

Et malgré son mal-être, il aura de l’empathie pour Mathilde, comme pour Lev, un mystique en déroute totale… Pour un homme qui a du mal avec soi-même, on a du mal à croire qu’il peut « porter » ainsi les autres… Complètement improbable.

Mathilde va pouvoir vivre à nouveau normalement après avoir reçu un électrochoc que je ne vous dévoilerai pas. Souvent dans la vie, il vous faut une terrible épreuve pour vous remettre debout et vous donner la force d’avancer à nouveau. Salvadori nous délivre son message intime sur la vie, sur le sens à donner à sa vie.

Si ce film est triste, sombre, il est aussi drôle, rempli d’humour, positif et plein d’espoir.

Bénédicte de Loriol
En fonction depuis 2010, Bénédicte est notre directrice déléguée. Elle partage son expertise en de nombreux domaines. Elle dévore les livres comme d'autres dévorent le chocolat. Responsable des rubriques Littérature et Cinéma, elle gère aussi les opérations concours réalisées avec nos partenaires. Elle est notamment membre de l'Union des Journalistes de Cinéma (UJC).

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