Le film Occidental met en boite l’état du monde occidental

Occidental
Occidental, film de Neïl Beloufa

Le film Occidental met en boite l’état du monde occidental

Mercredi 28 mars sort sur les écrans français un film volontairement assez expérimental réalisé par Neïl Beloufa, artiste contemporain politique et réalisateur qui expose actuellement à Paris au Palais de Tokyo L’Ennemi de mon Ennemi. Un casting de choix justifie le visionnage de Occidental, un film métaphore sur l’état du monde contemporain, et ce n’est pas forcément très positif.

Un monde perdu

Une dizaine de personnages se croise dans un maelström d’intrigues parallèles. Deux compagnons difficiles à cerner louent la suite nuptiale de l’Hôtel Occidental sans que l’on sache s’il s’agît d’un couple homosexuel, de complices réunis pour un braquage ou de fugitifsIdir Chender et Paul Hamy parlent français, italien et brouillent les pistes. Ils sont bientôt pris en grippe par la gérante de l’hôtel (Anna Ivacheff) qui cherche à s’en débarrasser à tout prix. Ses deux employés Romy (Louise Orry-Diquéro) et Khaled (Hamza Meziani) sont tout aussi peu enclins à intervenir que la police démunie en l’absence de délits. Quant aux autres occupants de l’hôtel, certains font la fête et d’autres semblent errer sans but. L’intrigue principale du film est longtemps difficile à cerner, il faut donc se gratter le ciboulot pour deviner l’intention philosophique du réalisateur. Car tout ce beau monde représente bien une métaphore actuelle du monde occidental, ce qu’explique fort bien le nom de l’hôtel et le titre du film. Car tous les personnages se jaugent, s’épient et se défient en permanence. L’empathie est absente d’un univers de rapports de force et de conflits. Neïl Beloufa n’est pas un artiste contemporain pour rien, les décors très toc semblent être faits exprès pour finir en cendres, les lumières toujours très crues figurent un monde aveuglé par les pensées toxiques des personnages. Car un sentiment de peur accompagne la défiance ambiante sans que le spectateur comprenne vraiment son origine, comme si les personnages avaient été conditionnés à s’en prendre aux autres sans raison particulière. Tout ce beau monde semble évoluer comme des poulets sans têtes, forcément déraisonnables et irréfléchis.

Occidental évolue dans un concept au fort coefficient anxiogène, comme un signal d’alarme sciemment tiré par le réalisateur. L’occasion de réfléchir pour un temps assez court mais intense (1h17) avant d’aller voir l’exposition de Neïl Beloufa au Palais de Tokyo.

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Occidental
Occidental

Antonio et Giorgio, un couple improbable à l’étrange accent italien, entrent à l’Hôtel Occidental pour y réserver la suite nuptiale. Alors que dans les rues la révolte gronde, leur arrivée va transformer l’atmosphère paisible de l’établissement en théâtre d’une suspicion généralisée. Amants ou voleurs, les deux hommes dissimulent-ils leur identité ou sont-ils victimes des préjugés et des peurs qui traversent notre société?

Sortie : le 28 mars 2018
Durée : 1h17
Réalisateur : Neïl Beloufa
Avec : Idir ChenderLouise Orry-DiquéroAnna Ivacheff
Genre : Comédie dramatique

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NOS NOTES ...
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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