La liste de mes envies de Grégoire Delacourt, mise en scène par Anne Bouvier, à Paris (critique n°2)

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Ciné 13 Théâtre du 29/11/2014 à 21:00 au 10/01/2015 à 21:00

Ce fut un des succès littéraire de 2012 : La liste de mes envies de Grégoire Delacourt s’est vendu à plus de 400 000 exemplaires. Une adaptation au cinéma a été réalisée avec Mathilde Seigner et Marc Lavoine dans les deux rôles principaux. Au théâtre, il est transposé grâce à la finesse d’Anne Bouvier et à l’excellent comédien, Mikaël Chirinian, capable d’endosser comme un seul homme tous les personnages, aussi bien masculins que féminins.

Jocelyne est une modeste mercière habitant à Arras. Elle est mariée à Jocelyn, son premier amour, ouvrier dans une usine de la ville. Ils sont parents de deux grands enfants, partis faire leur vie, sachant qu’un troisième est mort à la naissance.

[pull_quote_left]Mikael Chirinian interprète avec beaucoup de justesse et d’intensité ces personnes en quête d’être et/ou d’avoir pour un sacré dilemme.[/pull_quote_left]

Elle imagine souvent à voix haute la vie qu’elle avait rêvée et la femme qu’elle aurait voulue être mais s’emploie avec un bon sens très pragmatique à se satisfaire de l’existence qu’elle mène. Jusqu’au au jour où, encouragée par ses deux meilleures amies, elle achète un ticket de Loto et gagne le gros lot.

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Mais rapidement refroidie par une psychologue de la Française des jeux qui la met en garde contre les quémandeurs, les profiteurs, les bonimenteurs, de toute espèce, elle décide de ne pas encaisser immédiatement son gain afin de réfléchir à sa vie avec ou sans fortune et de le taire à tout son entourage.

Et c’est cette réflexion – sous forme d’un parcours initiatique où la petitesse de la nature humaine finira par la rattraper – à la fois drôle, profonde et humaniste à travers laquelle l’héroïne porte un regard sur elle et les autres jusqu’à la révéler à elle même, qui constitue toute la saveur et l’originalité de cette fable très contemporaine.

Dans une scénographie de bric et de broc, finement inventive, où le mobilier est drapé de tricot mais aussi entrecoupée de quelques vieux tubes mélancoliques allant de Diane Tell en passant par Johny Hallyday, Mikael Chirinian interprète avec beaucoup de justesse et d’intensité ces personnes en quête d’être et/ou d’avoir pour un sacré dilemme, banco..!

Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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