Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène de Christian Schiaretti, à Paris

Le Roi Learde William Shakespeare mise en scène  Christian Schi

© Christian Ganet

Théâtre de la Ville jusqu’au 25 mai 2014 (durée 3h55) avec entracte

En fidèle héritier shakespearien où l’imposante scène circulaire au décor épuré trace un demi cercle qui rappelle les théâtres élisabéthains, le directeur du TNP de Villeurbanne, Christian Schiaretti, nous livre une version puissamment politique de ce « Roi Lear » où les enjeux intimes et géopolitiques scellent sa chute.  Et pour incarner le vieux Lear, un monstre sacré : Serge Merlin, 81 ans, impressionnant de virtuosité dont le jeu incandescent s’inscrit comme nul autre dans cette tragédie de père abandonné et de souverain déchu, méprisé de tous.

Le Roi Learde William Shakespeare mise en scène  Christian Schi

© Christian Ganet
[pull_quote_center]Un spectacle de répertoire dans la pure tradition du théâtre de Jean Villar[/pull_quote_center]

Dans l’Angleterre médiévale, Lear, roi guerrier et tyran vieillissant, se décide à partager son empire entre ses trois filles, à condition qu’elles déclarent publiquement l’amour qu’elles lui portent. Tandis que les aînées rivalisent d’allégeance, la benjamine Cordélia refuse le jeu de la confession publique entrainant les foudres du monarque et son bannissement avant que les aînées décident de s’affranchir de l’autorité royale en chassant leur père du pouvoir.

Le royaume sombre rapidement dans les guerres et les luttes de clans où les drames sanglants se disputent aux destins politiques et démesurés des protagonistes.

Le Roi Learde William Shakespeare mise en scène  Christian Schi

© Christian Ganet

Dans une scène-arène propice à tous les oracles, les combats et à tous les déchirements, Serge Merlin irradie la scène. Se montrant tour à tour puissant et fragile, autoritaire et désœuvré, sénile et enfantin, il nous entraîne, d’une voix sonore et ténébreuse, au plus profond de l’âme humaine et de ses errements.

[pull_quote_left]Et pour incarner le vieux Lear, un monstre sacré :  Serge Merlin, 81 ans, impressionnant de virtuosité dont le jeu incandescent s’inscrit comme nul autre dans cette tragédie de père abandonné et de souverain déchu, méprisé de tous[/pull_quote_left]

A l’abri de mouvements chorégraphiques et hiératiques parfaitement orchestrés, les 25 comédiens vont et viennent sur le plateau grâce aux nombreuses portes encerclant l’espace où se déploie implacablement la folie des hommes prisonniers de leur soif de pouvoir et de domination.

Le Roi Learde William Shakespeare mise en scène  Christian Schi

© Christian Ganet

Ils impriment un rythme et une énergie sans faille à la langue crépusculaire de Shakespeare dans une traduction limpide et vibrante de Yves Bonnefoy.

Un spectacle de répertoire dans la pure tradition exigeante du théâtre de Jean Villar

Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

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