L’envers du rêve américain froidement dévoilé dans Moi, Tonya

Moi Tonya
Moi Tonya, film de Craig Gillespie

L’envers du rêve américain froidement dévoilé dans Moi, Tonya

Moi, Tonya offre à Margot Robbie la possibilité de briller dans un premier rôle inspiré de l’histoire réelle de Tonya Harding mêlée au scandale de 1994 avec l’agression retentissante de Nancy Kerrigan. Tous ceux qui ont connu l’histoire à l’époque ont subi de plein fouet la vindicte populaire et l’opprobre des médias contre la patineuse américaine blonde jetée en pâture et condamnée de facto. Le film propose une vision contradictoire pleine d’humour et d’outrance portée par un montage ultra dynamique et des personnages white trash volontairement têtes à claques. Le résultat est évidemment excessif, peut être trop, aboutissant à une histoire ultra subjective et à prendre avec des pincettes. Ce n’est pas demain que l’on connaitra le fin mot de l’histoire…

Une histoire de résilience

Bien malin celui qui dira connaitre le parcours personnel de Tonya Harding. Le film offre un tableau sans concessions d’une jeune fille pauvre passionnée de patinage et décidée à devenir une grande championne. Entre un père qui lui apprend à manier le fusil, une mère au langage de charretière et un milieu furieusement redneck, la future championne s’habitue à la violence de son milieu, ne s’offusquant plus de prendre des claques, reproduisant même le schéma avec son futur boyfriend. Le film verse-t-il dans la farce ou dans la reproduction de la réalité véritable, la question taraude le spectateur qui passe tout de même un excellent moment devant des réparties injurieuses sorties de nulle part et des scènes bigger than life. Insultes, réparties scabreuses et comportements outranciers sont le pain quotidien d’une jeune femme non diplômée pour qui la réussite sur la glace sert d’unique exutoire pour monter l’échelle sociale. Le film insiste sur le mépris d’une aristocratie de la glace qui n’accepte pas son caractère bien trempé et ses tenues cousues à la main, tout à l’inverse des midinettes toutes coulées dans le même moule. Le film insiste tout du long sur sa spécificité, jeune fille élevée par une mère tyrannique (troublante Allison Janney) et prisonnière de son milieu. Mais elle sera la première américaine à réaliser un triple axel dans une année 1991 qui lui verra connaitre la consécration et la reconnaissance.

Une affaire Nancy Kerrigan marquée au fer rouge

Le souvenir de l’affaire Nancy Kerrigan hante les mémoires de médias américains monocentriques. Si le film prend le parti de plutôt disculper Tonya Harding placée au coeur d’une tourmente sans fin, il appartient au spectateur de prendre le recul nécessaire pour ne pas gober tout cru le parti pris du film. Car l’important est ailleurs, dans ce parcours d’une outsider à qui la médaille d’or olympique était promise mais que d’innombrables bâtons dans les roues ont laissé sur le bord de la route de l’American Dream. Là où Hollywood adore montrer des ascensions réalisées à la force du poignet par delà l’adversité, le film choisit au contraire de respecter la réalité et de montrer une jeune fille qui n’a jamais réussi à percer le plafond de verre d’une société profondément injuste et inégalitaire. Mais là où le film réussit à captiver, c’est avec toutes ces scènes surréalistes à coup de Suck my dick et injures diverses. Le film est naturaliste, ce n’est pas la moindre de ses qualités.

Moi, Tonya mérite amplement le coup d’oeil sans néanmoins atteindre le niveau de film inoubliable, la faute à une histoire traitée de manière binaire et à un parti pris avant tout subjectif. Reste Margot Robbie saisissante en jeune femme white trash brut de décoffrage, de quoi bien rire devant son comportement de garçon manqué.

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Moi Tonya
Moi Tonya

En 1994, le milieu sportif est bouleversé en apprenant que Nancy Kerrigan, jeune patineuse artistique promise à un brillant avenir, est sauvagement attaquée. Plus choquant encore, la championne Tonya Harding et ses proches sont soupçonnés d’avoir planifié et mis à exécution l’agression…

Sortie : le 21 février 2018
Durée : 2h00
Réalisateur : Craig Gillespie
Avec : Margot RobbieAllison JanneySebastian Stan
Genre : Drame, Biopic, Comédie

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NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Réalisation
Jeu des acteurs
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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