Mad Max, au delà de la radicalité aux éditions Playlist Society, une analyse multiple de la mythologie post apocalyptique de George Miller

Playlist Society laisse pour une fois la parole à plusieurs contributeurs pour tenter de cerner l’univers Mad Max. Alors si les analyses sont parfois un peu succinctes avec moins de 30 pages allouées à chaque rédacteur, la multiplicité des angles permet de cerner l’histoire, le contexte, les contraintes et les ambitions qui ont accompagné l’oeuvre du réalisateur australien George Miller. A la lecture des 128 pages, il y a de quoi vouloir plonger encore un peu plus dans un univers de moins en moins dystopique et aux ambitions autant formelles que scénaristiques tellement poussées que la quadrilogie est devenue tout simplement culte.

Une histoire puissamment réaliste

Ceux qui l’ont vu en 1979 le savent bien, le premier Mad Max était d’abord classé X, donc difficile à voir. Car très violent, certainement trop pour la censure tatillonne de l’époque. Avec un budget minimal, George Miller a imposé pourtant sa patte pour toucher une audience très large au niveau mondial. Car le film tourné en Australie est imprégné de la culture locale faite d’immigration européenne, de forte culture automobile pour parcourir les grands espaces et d’héroïsme très mâle dans un pays que la civilisation européenne a du dompter, quitte à laisser sur le carreau la population aborigène locale. La mythologie australienne imprègne le premier volet pour se diffuser dans les 3 suivants. Jusqu’à 2015 et la diffusion d’un Mad Max Fury Road largement acclamé avec ses cascades furieusement réalistes réalisées sans (trop) d’effets spéciaux pour plus de punch à l’écran. Et ça a marché, toute une nouvelle génération s’est ruée sur les anciens épisodes avec le d’abord policier Mel Gibson devenu un outlaw dans un monde sans loi suite à l’élimination violente de sa famille. L’ouvrage de Playlist Society peut se lire d’une traite ou se déguster pour peser les mots des illustres rédacteurs de la collection. Les mots sont précis et les analyses finement amenées, jusqu’à titiller le cortex du lecteur. Si le sujet est grand public, à la limite du blockbuster, les pistes déroulées rivalisent d’ingéniosité, de quoi s’élever à la hauteur de la légende d’une collection qui commence à faire son nid dans l’esprit des cinéphiles, pour devenir bientôt culte elle aussi?

Après quoi… 15? 20? livres lus chez Playlist Society, il n’est pas question de s’attendre à une quelconque facilité, les auteurs qui écrivent ici livrent de vraies pépites d’analyse, de quoi contextualiser, analyser et rêver sur des histoires qui cachent bien leur jeu. Et derrière la poussière du bush australien se cache une mine d’analyses brillamment exposées dans cet ouvrage petit mais costaud.

Synopsis: De son surgissement, incarné par Mel Gibson, à sa renaissance, portée par Tom Hardy et Charlize Theron, la saga Mad Max a traversé pied au plancher quatre décennies de cinéma. Peuplée de formes hybrides, elle se nourrit de mutations successives, passant du film fauché au spectacle total, du nihilisme à la fragile lueur d’espoir. Chacun des quatre films remet les compteurs à zéro et réinvente la saga. Pour nous alerter sur les catastrophes écologiques et sociales à venir, ils transforment les voitures en monstres. Elles consument les hommes, deviennent un prolongement de leurs chairs, un substitut de leurs âmes.

Dopés à l’adrénaline, noircis par la hantise de la dévastation, les Mad Max soulignent l’influence destructrice des hommes sur le monde. Mad Max, au-delà de la radicalité est une plongée dans l’œuvre phare de George Miller, créateur lucide et ambitieux, qui espère prendre les hommes de vitesse pour ouvrir une voie vers un futur vivable.

Editeur: Playlist Society

Auteurs: Nico Prat, Manouk Borzakian, Alexandre Mathis, Elise Lépine, Erwan Desbois, Lloyd Chéry

Nombre de pages / Prix: 128 pages, 14 euros

NOS NOTES ...
Qualité de l'ouvrage
Plaisir de la lecture
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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