Comment se replonger dans la trajectoire et le répertoire d’Aznavour sur la scène, sans tomber dans le piège du simple hommage ou de la froide reconstitution ? Le pari était risqué : la compagnie Petrossian Theatre, relève ce défi en mêlant ballet contemporain et inspiration théâtrale.
Ce ballet théâtral donc ne joue ni la carte du biopic ni celle du concert nostalgique. Ici, la parole se tait et le corps se souvient. Plus de trente artistes s’élancent sur la scène de Bobino, portés par les chansons de l’artiste comme celles des « Deux Guitares », « La Mama », « À ma fille », « Désormais », « Can Can », « Jezebel », « La Bohème », « Elle » et bien d’autres encore.
Une trame dansée pour dessiner en gestes et fusion des corps la trajectoire d’une vie cabossée et lumineuse.
Une trajectoire iconique
La première partie se grise d’enfance et de rêve, déployant, dans une chorégraphie ciselée, l’éveil artistique d’Aznavour. On devine l’empreinte de l’Arménie et les ombres incontournables de Piaf, Sinatra ou encore Fred Astaire, chacun esquissant leurs influences au détour d’un pas de deux aérien.
La seconde, plus introspective, s’empare de la maturité du chanteur. Les mouvements deviennent plus enroulés, le rythme se charge d’un passé qui pèse, mais la grâce persiste : mention spéciale à l’interprétation de « La Bohème » et son évocation sensorielle. La convocation aussi de Liza Minnelli.
Une fresque en clair-obscur où les tableaux s’enchaînent sans temps mort, passant de la tendresse à la rage en un clin d’œil. Si la mise en scène fleurte avec le kitsch, elle ne s’y noie jamais, esquissant le music-hall, le tango, le ballet russe et même une pointe de cabaret, comme pour rappeler qu’Aznavour fut tout cela à la fois – et tellement plus encore.
Des chaises, une ombre portée suffisent à évoquer un Paris d’outre-mémoire. The Petrossian Troupe d’une précision clinique, parvient à injecter de l’organique dans l’abstraction. La compagnie épouse la célébration du spectacle en passant par l’intime, le tremblé, le presque-dit.
Et que dire de la musique, fil rouge multilingue – français, anglais, arménien, russe qui transporte le spectateur dans un tour du monde émotionnel, fidèle au métissage du chanteur globe-trotteur. La troupe affiche une belle homogénéité emmenée par la performance incandescente du soliste principal, dont chaque envolée, chaque saut, chaque pas, semble crier le nom d’Aznavour et son héritage à la scène, à la vie.
L’alchimie entre les danseurs de la compagnie portés par une énergie sensible, fonctionne bien, offrant des moments poétiques, où l’émotion n’est jamais sacrifiée à la technique.
Dates : du 18 au 20 juillet 2025 – Lieu : Bobino (Paris)
Publié en 1897, le roman de science fiction L’Homme invisible a marqué les esprits. L’auteur H. G. Wells imagine un dénommé Griffin qui invente une formule scientifique permettant de devenir invisible. Couvert de vêtements et le visage enveloppé de bandelettes, il quitte Londres pour se réfugier dans un petit village où sa présence suscite l’étonnement. Le texte de Ned Grujic diffère quelque peu de l’original et la mise en scène est remplie d’une multitude de petites trouvailles imaginées par Sébastien Bergery pour donner de la crédibilité à cet homme invisible très prenant.
Une pièce parfaite pour stimuler l’imagination
Thomas Marceul est le seul comédien visible sur scène, il campe à la fois le narrateur et tous les personnages qu’il incarne avec brio, avec des variations de voix et de postures. Pour l’accompagner, un mannequin se mousse est véhiculé par une équipe de 3 autres comédiens tous vêtus de combinaisons noires. Le scénario est rempli de surprises et les péripéties se succèdent. Solitaire et misanthrope, le fameux homme invisible tente de trouver une formule pour reprendre forme humaine mais ses travaux sont perturbés par l’intrusion continuelle des gérants de l’auberge où il loge. Ces derniers préviennent la police, ce qui crée encore un peu plus de remous. La scène est emprunte d’une obscurité poétique qui figure autant la chambre de l’infortuné scientifique que les différents endroits de l’action. L’audience est pétrifiée devant cette possibilité très improbable de perdre son apparence sans perdre toute sa consistance. Ce qui pourrait passer pour un fantasme avec un champ infini de déviances se révèle surtout rempli d’inconvénients, coupant l’individu de ses semblables et préfigurant l’incommunicabilité autant que la distance entre les êtres. La mise en scène très maline accumule les effets saisissants, comme cette machine à écrire qui fonctionne toute seule ou ces marches qui s’animent sans voir quiconque marcher dessus. Toutes ces petites astuces concourent à une ambiance entre surnaturel et mystère scientifique. Le comédien focalise toute l’attention du public, il se démène comme un beau diable avec ses effets oratoires variés et habités. La pièce passe dans un souffle sans que jamais le public ne dévie le regard d’une pièce qui subjugue par sa belle inventivité.
La pièce se joue encore quelques jours avant la clôture estivale du Lucernaire le 27 juillet, c’est le moment d’aller découvrir cette pièce qui vous suivra bien après la sortie de la salle!
Synopsis: ÊTRE OU DISPARAÎTRE ?
« Et si vous aviez le pouvoir de devenir invisible ? » C’est par ces mots que H.G. Wells fait naître sous nos yeux l’histoire de l’Homme Invisible. Devant sa machine à écrire, avec un véritable amour du théâtre, il fait surgir les personnages de son imaginaire en les jouant à tour de rôle. Autour de lui, les éléments se mettent à bouger, les objets se déplacent, la machine à écrire tape toute seule… Son héros est-il entré dans le bureau par la seule force de son imagination ? Magie et effets spéciaux viennent servir ce conte fantastique plein de surprises qui nous parle de la manipulation génétique et soulève la question de la différence…
Et si, à votre tour, vous déteniez le secret de l’invisibilité, qu’en feriez-vous ?
Créationinédite à découvrir pour la première fois au Lucernaire.
Ce vin rosé sans alcool est issu des cépages emblématiques du Sud de la France, vinifié dans les règles de l’art puis distillé à basse température pour en retirer l’alcool tout en préservant la richesse des arômes. Propose au tarif de 8,20 euros la bouteilles et 49,20 euros les 6 bouteilles ce vin rosé arbore une belle robe rose pâle. Il présente des notes de petits fruits rouges frais et de fruits exotiques avec une finale très fraîche et vive. Le vin peut être Servir frais à 10-12°C et il est souhaitable de le conserver au frais 3 jours après ouverture. Le vin peut idéalement être dégusté avec un tartare de saumon, une pizza blanche et une pavlova aux fruits rouges ou aux fruits exotiques. Ce vin sans alcool est une vraie découverte, les raisins sont vinifiés de façon traditionnelle, comme pour un vin rosé classique avec une désalcoolisation effectuée en fin de fermentation par distillation à froid. Ce procédé permet de préserver au maximum la couleur et le fruité du vin.
Passe colline, AOC Ventoux rosé 2024
Ce vin rosé AOC Ventoux 2024 est proposé à 5,95 euros la bouteille et 35,70 euros les 6 bouteilles. A l’œil, le vin arbore une robe délicate couleur pétale de rose. Au nez, il présente des notes de petits fruits rouges frais : groseille, framboise. En bouche, la finale est portée sur les arômes d’agrumes, vive et aérienne. Le vin est à servir à la température de 10-12°C. Ce vin se déguste idéalement avec des plats estivaux comme une tomate-mozzarella, des poivrons rouges marinés, des grillades, un gravlax de saumon ou du carpaccio de boeuf. Un vin AOC Ventoux parfait pour les longues soirées d’été.
Publireportage: Rhonéa, c’est un collectif de 300 familles d’artisans vignerons réparties sur 2.000ha en Vaucluse, installées au cœur des plus beaux terroirs de la Vallée du Rhône méridionale depuis 3 à 4 générations. De Beaumes de Venise à Rasteau, de Vacqueyras au Ventoux… nos vins racontent notre histoire et notre passion. A l’origine, ce n’était qu’une poignée de familles visionnaires et passionnées qui ont posé les premières pierres des Caves de village dès les années 1920. Leur credo ? Créer un bien commun mettant à profit les talents de chacun pour offrir les meilleures conditions de vinification, d’élevage et de commercialisation. D’années en années, ces projets de société ont pris de l’ampleur et du sens. Aujourd’hui, ce sont près de 300 familles de vignerons sur des petites exploitations – 10ha en moyenne – qui composent un modèle coopératif « nouvelle génération » innovant formé par Rhonéa. Unis par la même passion et uniques par leur histoire, ils transmettent leur savoir-faire à travers les générations. Ils connaissent parfaitement leurs terroirs, leurs parcelles, leurs cépages pour en révéler le meilleur. Millésime après millésime, ils s’engagent pour une viticulture éthique et durable. Modèle d’entreprise parfaitement adapté aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux actuels, notre Coopérative place les artisans vignerons au cœur de la gouvernance et de ses projets de développement. Avec une équipe de 130 salariés, experts de leur métier de la vigne à la commercialisation, ils partagent les mêmes valeurs : solidarité, entraide, respect de l’environnement et capacité d’innovation pour élaborer des vins de qualité assurant le meilleur équilibre entre juste prix au consommateur et juste rémunération au producteur.
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un très bel album documentaire, pour tout-petits : Les vagues de l’océan.
Les pages de cet album, entièrement cartonné, sont découpées en forme de vagues ! Chaque page révèle les secrets de la mer ! Le tout-petit va pouvoir découvrir les merveilles de la faune et de la flore des océans. Les illustrations sont très belles, colorées et justes !
Les vagues de l’océanest un très bel album qui dévoile la richesse de nos océans ! A offrir dès le plus jeune âge !
La comédie en 3 actes de Georges Feydeau est un classique du théâtre parisien. Représentée pour la première fois à Paris en 1894, Un fil à la patte représente à elle seule le meilleur des outrances du vaudeville, sa nouvelle mise en scène par Philippe Person et Florence Le Corre lui adjoint un dynamisme inimitable porté par de jeunes comédiens de la troupe Canapé Rouge Collectif remplis d’énergie et de verve théâtrale. La pièce s’arrête le 27 juillet, il ne faut pas manquer ce grand moment de comédie burlesque survitaminée.
Impossible de ne pas se laisser emporter par la furia
La trame d’Un fil à la patte tourne inévitablement autour de l’amant dans le placard, mis ici au premier plan car il doit se marier. La pièce suit ses pérégrinations entre le premier acte chez sa maitresse chanteuse à succès Lucette Gauthier, le second acte se déroule chez la promise Vivianne Duverger et le troisième acte se tient à l’étage de son appartement parisien. Le rythme est endiablé, les personnages rentrent et sortent de scène dans un ballet incessant fou de dynamisme. La pièce tourne autour de la notion d’incompréhension entre tous les personnages, barrière de la langue pour un général hispanophone et une servante anglaise, hypocrisie continuelle du personnage principal Bois d’Enghien obligé de jongler entre sa promise et sa maitresse, quiproquos permanents entre tous les belligérants. Personne ne se comprend vraiment et les malentendus (volontaires ou non) s’enchainent dans une furia infernale. L’1h40 de spectacle passe dans un souffle et toute la salle suit avec délectation l’évolution d’une intrigue comme une sarabande de bons mots. L’argent est au centre de tout, surtout celui des autres, que chacun cherche à s’accaparer à force de subtiles manigances. La troupe de jeunes comédiens est surprenante de vitalité, les efforts sont payants et les effets comiques font mouche à coup sûr. Le général hispanophone que personne ne comprend et qui menace au pistolet tous ses concurrents amoureux, le héros obligé de se dépatouiller de situations rocambolesques à tout bout de champ, les mensonges éhontés que les spectateurs comprennent mieux que les personnages, le ton est enlevé et la performance collective est complètement aboutie.
Comédiennes et comédiens se connaissent bien et la mécanique est parfaitement huilée, transformant ce qui pourrait être un vaudeville poussiéreux en sitcom scénique irrésistible. Ce fil à la patte est une vraie réjouissante à découvrir avant son achèvement prochain.
Synopsis: CIEL ! MON AMANT SE MARIE !
La pièce s’ouvre chez Lucette Gauthier, chanteuse de café-concert à succès. Son amant, Bois d’Enghien est bien décidé à lui annoncer leur rupture et pour cause : il se marie le soir-même avec Viviane Duverger, fille de la Baronne du même nom. Une galerie de personnages truculents comme montés sur ressorts (des prétendants intrépides ou repoussants, des domestiques zélés ou roublards, une soeur affamée, etc.) se retrouvent pris dans une machine infernale où les quiproquos le disputent aux traits d’esprit. Comédie joyeuse autant que satire sociale : ici seule la femme de « peu de vertu » est amoureuse, tous les autres ne sont mus que par l’argent.
Fuis-moi, je te suis, aime-moi… tu verras !
Création inédite à découvrir pour la première fois au Lucernaire.
Photo Christophe Raynaud de Lage, coll. Comédie-Française
Dernières dates pour « Une Mouette » réinventée au Français sous le regard fébrile d’Elsa Granat
Dans « La Mouette », Anton Tchekhov (1860-1904) fait de l’art et de l’amour le terrain de prédilection des passions inaccomplies et des désillusions.
Celles notamment de Nina, une jeune fille qui rêve d’être actrice mais dont la vocation sera détruite par une trahison amoureuse, ou celles de Constantin Treplev, épris de Nina qui en regarde un autre. Treplev est un jeune auteur épris d’absolu en quête de reconnaissance et de l’amour d’Irina, sa mère, comédienne célèbre, qui le méprise ouvertement et n’a d’yeux que pour l’écrivain en vogue, Trigorine, son amant.
Trigorine représente un art conventionnel, souvent auto-satisfait, un art reconnu mais qui manque cruellement de radicalité, de liberté et sans doute de passion, à l’inverse de celui de Constantin qui se cherche et veut révolutionner le théâtre, témoigner d’un engagement, au risque d’être ridicule, superficiel et dérisoire dans son art.
Une rivalité qui embrasse alors une expérience humaine avec ses non-dits et ses conflits intérieurs, où le spectacle donné par Treplev devant ses proches qui se transforme en un manifeste pour un théâtre avant-gardiste, est fustigé par sa mère.
Si les liens intimes et la condition d’artiste sont mis à mal, l’amour y est aussi compliqué : l’instituteur aime Macha qui aime Constantin qui aime Nina qui aime Trigorine, lequel fait semblant d’aimer Arkadina.
Un geste fort
De cette Mouette, Elsa Granat ose un geste iconoclaste : triturer Tchekhov pour mieux révéler l’ossature tragique d’une pièce que l’on croit connaître. Sa version, à la Comédie-Française, n’est pas une simple relecture, mais un acte de résurrection par l’anachronisme. En ajoutant un préquel (qui révèle les débuts chaotiques d’Arkadina, jeune mère contrainte de sacrifier son rôle parental à sa carrière) et un épilogue inédits, elle fracture le réalisme tchekhovien pour interroger la transmission artistique et les cicatrices familiales.
Et ainsi revisite l’ellipse tragique de la fin (ce fameux coup de feu sec) par un monologue d’Arkadina. Un choix risqué, presque sacrilège, qui transforme la mère égoïste en victime d’un deuil impossible. La pièce bascule alors dans une dimension méta-théâtrale : et si le vrai drame était l’impossibilité de dire l’indicible ?
Elsa Granat opère un renversement de perspective en faisant d’Arkadina et Nina les pôles magnétiques du drame. Leur jeu hors d’un prisme mélancolique – cris, gestes saccadés, rires nerveux – incarne un ici et maintenant rageur, loin du naturalisme feutré. La scène d’ouverture, où Tréplev clame « Ma mère ! » avec une ironie mordante, installe d’emblée un rapport de force crépusculaire.
Une version qui met donc en lumière les luttes et les aspirations des personnages féminins. Les figures de Nina et de Macha ne sont pas seulement des êtres accessoires dans le récit des hommes, mais des personnages complexes, porteurs de désirs, d’angoisses et de rêves. Granat explore leur quête d’identité et de reconnaissance dans un monde où leurs voix sont souvent étouffées.
Une troupe hardie et organique
L’ajout des scènes (la jeunesse d’Arkadina, le régisseur fantôme) s’attache à l’envers du décor des héros, à leurs fantômes intimes. La scénographie, paysage mental, entre espace onirique et lac spectral, devient une métaphore de la mémoire intérieure. La bande-son éclectique et classique (Janis Joplin à Haendel) ancre le texte dans une intemporalité et une urgence à vivre.
Le dispositif scénique de Suzanne Barbaud — une toile peinte manipulable, un lac artificiel noir — ne décore pas, il déconstruit. La toile, tantôt paysage russe, tantôt rideau de scène, devient un personnage à part entière : elle rappelle que « La Mouette » est aussi une pièce sur l’art et la création, le théâtre et son artifice aux prises entre le réel et la fiction.
Avec cette adaptation, Elsa Granat fait de « La Mouette » une fable sur l’obsolescence des formes. En écho à Treplev qui voulait « tuer le théâtre »,Granat le secoue pour mieux le réincarner en laboratoire organique. Sa Mouette ne vole pas – elle se jette en piqué, et c’est dans cette chute et son étourdissement que réside sa dimension transgressive et tragique.
La direction d’acteurs est à saluer par son intensité et ses ruptures. Elle fait de la pièce un espace de lutte et de réinvention, où chaque interprète, loin de la simple illustration, insuffle une physicalité et un mouvement polyphonique au désastre qui court.
Marina Hands en Arkadina brûle littéralement la scène. Possédée d’un art total, tour à tour solaire et corrosive, elle oscille entre cabotinage mélodramatique (voix projetée, gestuelle théâtrale) et fêlure intime d’une densité palpable, passant de la séduction à la vulnérabilité en une fraction de seconde. Son isolement intérieur, ses éclats de voix, ses regards fuyants, traduisent toute l’ambivalence d’une mère-actrice déchirée entre blessure, désamour et narcissisme.
Dans le rôle de Tréplev, Julien Frison est d’une justesse ardente : sensible, idéaliste et désespéré, il porte de tout son être, la fureur et ce manque irréparable.
Adeline d’Hermy (Nina) compose une Nina dévorée, traversée de spasmes émotionnels, passant de l’enthousiasme lumineux à la détresse la plus noire, dans une partition où le corps parle autant que la voix.
Quant au reste de la distribution, elle n’est pas en reste où chacun dessine sa partition dans un élan hardi et à l’unisson, qui donne à cette Mouette une empreinte exceptionnelle.
Dates : du 11 avril au 15 juillet 2025 – Lieu : Comédie Française (Paris) Mise en scène : Elsa Granat
Présenté au Festival international du film fantastique d’Avoriaz 1983, Rêves sanglants est aujourd’hui comme un film précurseur des Griffes de la nuit sorti en 1984.
Un film d’horreur… sanglant…
Dans un hôpital psychiatrique, un jeune patient suicidaire nommé John Doe 83 interprété par l’acteur Zeljko Ivanek), a le pouvoir unique et incontrôlable de transmettre aux autres ses propres cauchemars, de quoi faire flipper la plupart des spectateurs. Et la présence obsédante de sa mère (Shirley Knight) en rajoute une petite touche, véritable cauchemar humain avec son caractère superstitieux et ultra possessif. Le résultat est une accumulation de scènes où suspense et frissons vont crescendo dans un déroulé très hitchcockien. L’enquête menée par une psychiatre détermine l’origine de la maladie de John Doe 83, le film a marqué le festival d’Avoriaz en 1983, The Sender en VO est le premier long-métrage de Roger Christian, réalisateur précédemment décorateur de Star Wars pour lequel il a obtenu un Oscar. Egalement directeur artistique sur le premier Alien, il s’est lancé dans la réalisation avec un film quelque peu tombé dans l’oubli après la sortie du plus percutant Les griffes de la nuit avec son héros si effrayant. Nick Allder officie aux effets spéciaux pour des scènes effrayantes avec rats, cafards et miroirs brisés laissant jaillir des flots de sang.
Les apparitions cauchemardesques se multiplient pour un effet bœuf sur les spectateurs. Si la réalisation est un peu datée, les interprètes principaux sont plutôt bons dans ce film à découvrir en DVD le 12 juillet 2025.
Synopsis: Après avoir tenté de se noyer, un jeune homme amnésique est interné en hôpital psychiatrique. Rapidement, le médecin qui s’occupe de lui et certains patients sont victimes d’hallucinations. Le patient semble posséder un curieux pouvoir : il aurait la possibilité de transmettre ses rêves et cauchemars à d’autres personnes…
Le monde selon Doisneau : poétique, drôle, obstinément humain
D’emblée, l’exposition nous renvoie à un univers familier : celui d’un Paris que l’on croit connaître, mais que Doisneau parvient toujours à réinventer. Pas de chronologie stricte ici, mais des séries thématiques – enfance, banlieue, ateliers, mode, gravité, où tout un monde s’immortalise et s’affirme, inépuisable et complice.
La salle consacrée aux enfants – espiègles, rebelles, libres – frappe fort. Ce n’est pas de la nostalgie, c’est une explosion de vie. Ces visages, cette insouciance, ces gestes volés au hasard, jouent avec l’espace, surgissent, comme un rappel que le regard captif du photographe était avant tout un acte d’affection, tendre et sincère.
L’exposition ne gomme pas la réalité du monde et sa dureté. On y croise des ouvriers de Renault, des mineurs, des marginaux sous un regard malicieux. Mais ici, l’humour n’étouffe jamais la gravité. Au contraire, il souligne une dignité et une humanité partagée, une fierté, entre clair obscur.
Un Paris populaire défile donc sous nos yeux, des banlieues d’à côté et cabossées, des ouvriers à la pause, des enfants qui rient, ces amoureux qui s’embrassent sans se soucier du monde. Doisneau, c’est un regard qui ne vole rien, mais qui reçoit tout — un sourire, une grimace, une larme, un éclat de vie.
Des portraits d’artistes sont aussi saisis : Picasso, Giacometti, Prévert, Malraux ou Beauvoir. D’une complicité rare, on y sent une relation intime entre Doisneau et ses modèles. Plus qu’un observateur, il est un camarade de jeu, un passeur d’âme.
Cette exposition capte ce passage : ces instants ne sont pas figés, ils s’ouvrent vers l’imaginaire. Et font résonner à jamais notre présent. Cet espace temps à vivre pleinement, intensément.
Le musée Maillol signe ici une rétrospective à la hauteur du maître : lumineuse, généreuse, accessible. On y retrouve ce qui fait la grandeur de l’artiste : la simplicité, la fantaisie, l’empathie.
Un « instant donné » qui, loin d’être figé, continue de vibrer, de nous parler, de nous émouvoir. À ne pas manquer pour tous ceux qui croient encore à la beauté des petites choses, à la magie du regard, à la poésie du quotidien et à sa tendresse.
Date : jusqu’au 12 octobre 2025 – Lieu : Musée Maillol (Paris)
« La Tendresse » explosive de Julie Berès (derniers jours)
Être un homme ? Comment résonne cette question aujourd’hui dans un monde encore très marqué par le patriarcat ? et en pleine ère #MeToo ? Face au public, huit jeunes interprètes racontent avec une sensibilité rare leurs colères, leurs hésitations et leurs fragilités. Ils dessinent une série de portraits subtils et poignants où se lit la difficulté, et parfois la honte, d’être un homme.
Sur scène, c’est avec fracas que le modèle de la masculinité est remis en question : par la véhémence de la parole, mais aussi par la danse, les modèles sont déconstruits. Et au fur et à mesure la parole se délie, chaque jeune évoque tour à tour son expérience intime. Le rapport à la paternité, au corps, à la séduction, aux filles et aux garçons sont abordés.
Dans ce tourbillon, les acteurs, exceptionnels, laissent jaillir leur vérité pour inventer, peu à peu, d’autres discours, loin des injonctions sociales et remettre en cause les modèles qui façonnent insidieusement le masculin, mais aussi les milieux dans lesquels les inégalités et les violences subsistent. Les interprètes se souviennent de brimades dans les vestiaires, de violences ordinaires, d’insultes homophobes dans la cour d’école ou d’une éducation familiale rigide et patriarcale.
Corps à corps
D’une scène à l’autre, les protagonistes dans un mouvement choral et une énergie folle, se défient, se chahutent, se consolent, se dévoilent, se confrontent aux injonctions viriles qui les étouffent.
Élaboré à partir d’entretiens et de paroles collectées, le texte écrit à plusieurs mains par Julie Berès, Kevin Keiss, Lisa Guez et AliceZeniter, retranscrit une parole incisive qui évite tous poncifs, discours éculés et leçons de morale.
L’espace du plateau devient alors un lieu performatif qui embrase les corps et cristallise des histoires individuelles, le tout dans un emportement poétique et transgressif, où entre fureur et intimité, entre choeur, solo et battle, l’adresse au public est puissante.
Dans ce ballet survolté aux allures sauvages, la mise en scène de Julie Berès frappe fort et juste. Elle fait la part belle à une orchestration rythmique du texte emmené par le chœur et les solos dont les affrontements se répondent et s’enrichissent mutuellement. Tandis que la théâtralisation des corps à l’unisson se joue du masculin et de sa déconstruction, ouvrant de nouvelles voix/voies pour les hommes.
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un album très humoristique : Attention Tatie moisie.
Chaque mercredi, Zéno va dormir chez sa Tatie. Mais ce n’est pas une Tatie ordinaire. Elle ressemble plutôt à une sorcière, sa Tatie. Du coup, il la surnomme Tatie moisie. Déjà, elle cuisine très mal et Zéno a beaucoup de mal à avaler ses plats qui ne ressemblent à rien ! Elle lui mène la vie trop dure et Zéno subit ! Et elle a un chat-sphinx qui lui ressemble !
Et puis, un beau jour, il décide avec son ami June, de se venger et de transformer sa Tatie…
On aime les illustrations rigolotes d’Agnès Ernoult et l’humour grinçant de l’auteure Maya Saenz.
Attention, Tatie moisie va bien faire rire les jeunes lecteurs !
Cronos est le premier long métrage de Guillermo del Toro. D’abord intitulé Le Vampire d’Aurora Gray, le titre a été modifié à la demande de la productrice Bertha Navarro. Renommé Le Mécanisme de Cronos, le titre a été réduit à Cronos pour plus de simplicité. Le film sort en coffret collector combo ultra HD – Blu Ray version restaurée 4K supervisé par le réalisateur pour découvrir ou redécouvrir un film qui marque pour longtemps.
Un film fantastique marquant
Ce film fantastique écrit et réalisé par Guillermo del Toro a été réalisé en 1993. fantastique et magique présage les réalisations suivantes comme Le Labyrinthe de Pan et La Forme de l’eau. La photographie de qualité et la BO classique sont devenus des marques de fabrique du réalisateur pour une histoire bien menée et des scènes impressionnantes, ni gores ni trop orientées Épouvante / Horreur. Ron Perlman est égal à lui-même, efficace et crédible même dans un rôle relativement annexe. Il interprète le personnage d’Angel de La Guardia, homme de main et neveu de Dieter de La Guardia campé par Claudio Brook. Le rôle principal de l’antiquaire Monsieur Gris est campé par Federico Luppi. Pour produire ce film, Guillermo del Toro s’est endetté de plus d’un quart de million de dollars, obligé de vendre sa voiture, son van et d’hypothéquer sa maison.
Le film est marqué par un réalisme magique à découvrir ou redécouvrir dans une édition collector riche en suppléments, cf la liste ci-dessous.
Synopsis: Au XVIème siècle, un alchimiste invente un étrange mécanisme permettant d’accéder à la vie éternelle. A l’époque actuelle à Mexico, Jesús Gris, un vieil antiquaire, découvre l’horloge de Cronos dissimulée dans une statue. L’objet lui injecte un puissant venin qui lui redonne force et jeunesse, mais le rend dépendant au sang humain. Devenu un monstre, Jesús ne peut compter que sur l’aide de sa petite-fille. Le duo doit lutter contre un richissime homme d’affaires rongé par la maladie, prêt à tout pour posséder le mystérieux appareil.
Suppléments:
(SUR LE BLU-RAY) :
• GEOMETRIA – Premier court-métrage de Guillermo del Toro (1987, 6 min)
• Conversation entre Guillermo del Toro et Olivier Père (2024, inédit, 33 min)
• Entretiens avec Guillermo del Toro : À propos de Cronos (2010, 18 min) /
À propos de Geometria (2010, 7 min)
• Entretien avecGuillermo Navarro, directeur de la photographie (2010, 12 min)
La vie en dedans, de Charlotte Lafon (Hello Editions)
Charlotte Lafon nous confie son journal intime écrit durant le confinement de 2020 : La vie en dedans. C’est un vrai journal de bord qui l’a sans doute aidée à supporter cette nouvelle situation familiale, professionnelle et personnelle. Elle a également eu besoin de partager sur les réseaux sociaux ses propres ressentis au jour le jour, durant cette période difficile. Elle a eu de nombreux soutiens qui l’ont aidée à vivre cette situation à laquelle aucun de nous n’était préparé. Au final, même si elle a souffert, elle dit que ce confinement obligatoire l’a obligée à se découvrir autrement. A voir les autres également sous un autre jour. Sa vie autrement. Sa cellule familiale autrement… Elle est devenue autre, avec une charge mentale démente et un équilibre quotidien à réinventer chaque jour…
Chaque lecteur pourra facilement s’identifier à l’auteure. Ce cheminement qu’elle a fait pour se découvrir en dedans, nous l’avons tous fait, avec plus ou moins de facilité, de douleurs, de violences, de dépressions… Mais une chose est sûre, nous avons tous été profondément marqués par cette période. Et cela nous permet, peut-être, aujourd’hui de davantage jouir de notre liberté.
La vie en dedans est un très beau témoignage de Charlotte Lafon, un témoignage qui reste profond et positif !
Les éditions Milan nous proposent une aventure extraordinaire avec Dam of the forest. Yam-Yam est la nouvelle collection des éditions Milan, qui s’adresse plus particulièrement aux adolescents. Dam est un garçon de 14 ans, tout à fait ordinaire. Enfin, presque ! Il a un don : il fait pousser les plantes à toute vitesse ! Du coup, il devient responsable des plantes à l’école et beaucoup de personnes s’adressent à lui pour soigner leurs plantes… Mais Dam n’est vraiment pas comme tout le monde. Au fil des années, il ne subit aucune transformation physique. Il reste petit, ne grandit pas, ne vieillit pas. Du coup, tout le monde lui pose des questions… Alors, il décide de vivre dans la forêt. De vivre caché. Ce webtoon met l’accent sur l’avenir de notre planète, de la nature, et pose les bonnes questions sur l’héritage que l’on laisse aux générations futures… Les dessins sont volontairement épurés et toujours très expressifs. Dahong vient de sortir le 1er tome de Dam of the forest. Un webtoon à suivre !
« Biographie : Un jeu » : un destin recomposé à revoir sur France 4 à 22h35, le 06 juillet 2025
Bernard Kürmann a la chance, ou le fardeau, de pouvoir rejouer sa vie : fautes, joies et peines… Au cœur de ce fatras, il croit distinguer le nœud de son malheur dans la rencontre qui l’attacha à une femme, sa femme, Antoinette, et s’emploie à en conjurer l’événement.
Comment ne pas la rencontrer ? Comment ne pas l’aimer ? Comment ne pas en mourir ? Dès lors, il va rejouer les scènes de sa vie, pour tenter d’en déjouer le cours et la chute, sous l’égide d’un troisième personnage, ordonnateur/metteur en scène intempestif de ce vertige biographique…
Voici donc posée la règle de ce jeu écrit par Max Frisch qui traque l’idée moderne du destin : réécrire sa biographie avec la possibilité de choisir à chaque instant entre plusieurs solutions. Mais, au moment où cela se produit, un évènement en exclut d’autres.
Alors on rembobine, on remonte loin, très loin, jusqu’à ses 13 ans. Et puis les années passent, à chacune son évènement. Bernard changera-t-il le destin de ce petit camarade turbulent à qui il a amoché l’œil ? Choisira-t-il une autre destination pour son séjour Erasmus que Berkeley, Californie ? Décidera-t-il de se marier avec Brigitte, qu’il n’aime pas et se l’avoue, mais décide d’affectionner quand même ? Et maintenant qu’il a finalement rencontré à nouveau Antoinette, saura-t-il la laisser partir avant qu’ils se réduisent…
Mais jouer avec sa biographie s’avère un jeu dangereux. On réalise à priori qu’on ne peut pas échapper à soi-même et on a beau vouloir tout réécrire, on reste enliser dans ses contradictions et aux prises avec son caractère duquel on se peut se séparer.
Un vertige Pirandellien
La pièce met en abime cette course folle, plus ou moins consciente, que nous menons à l’intérieur de notre propre vie, entre notre passé, nos espoirs, le temps qui passe et la brutalité du réel qui nous assaille. Et scrute sans relâche notre désarroi intime, toujours en embuscade, quand, irréconciliables avec nous-mêmes, nous nous confrontons à ce que nous ne serons pas.
Exploration à ciel ouvert donc des possibilités d’une vie, d’une île. Faire, défaire, refaire, c’est le mystère de la répétition et son saut dans le vide qui à chaque fois rabat les cartes, déplace un pion ici, puis un pion là, jusqu’à tenter de s’approcher d’une fin de partie qui mettrait un terme à sa frustration et comblerait enfin son insatiable insatisfaction.
A l’abri d’une mise en scène fluide et dans un geste cinématographique de Frédéric Bélier-Garcia, s’orchestre finement et habilement ce tragique ou ce comique de répétition, aux lignes de fuite labyrinthiques et étourdissantes, que la scénographie mouvante d’Alban Ho Van accompagne de concert à travers le dédale d’un appartement à géométrie variable.
Le couple Isabelle Carré / José Garcia fonctionne bien. A la fois détachée et affranchie Isabelle Carré irradie la scène d’une justesse parfaite. Face à elle, José Garcia est cet homme à vif, retranché dans ses certitudes se débattant comme un diable avec son envie d’en découdre et une résistance intérieure qui l’en empêche. Quant à Jérôme Kircher, il incarne ce meneur de jeu aussi intriguant que mystérieux.
Date : 06 juillet 2025 sur France 4 à 22h35 Mise en scène : Frédéric Bélier-Garcia
Le Château de France propose un vin rouge tout à fait spécial avec une étiquette montrant un coq multicolore qui prend fièrement la place centrale pour casser les codes. Composé des cépages Merlot pour 45 % et Cabernet Sauvignon pour 55 %, le vin est vinifié en cuves inox avec une extraction douce et élevé partiellement en barriques selon le millésime pendant 6 mois. A l’œil, le vin apparait avec une belle robe grenat éclatant. Le nez est porté sur les fruits rouges croquants (cerise, fraise, groseille) avec une touche florale et une pointe d’épices. La bouche est souple, juteuse, bien équilibrée, avec des tanins fondus et une finale fraîche et fruitée. Le vin accompagne idéalement des apéros conviviaux et des pique-niques ensoleillés, ainsi que les viandes grillées (brochettes, côtes d’agneau) ou un poulet rôti, des lasagnes ou un burger. Le vin est distribué en vente directe, en CHR ou chez des cavistes. Le prix TTC de vente au Château est de 12,70 euros, un prix très doux pour un vin parfait en ce début d’été, à consommer toujours avec modération.
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Propriété familiale membre de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, le Château de France fait partie des plus anciens propriétaires de l’appellation Pessac-Léognan. Le Château de France, qui avait été repris en 1971 par Bernard Thomassin est conseillé depuis 1996 par Michel Rolland, et Arnaud Thomassin en assure la direction. Le vignoble est constitué de 36 ha de Cabernet sauvignon et de Merlot pour la production de vin rouge et 4 ha de Sauvignon et de Sémillon pour la production de vin blanc. Arnaud Thomassin produit des vins rouges et blancs d’une grande finesse et résolument de garde : le Château de France rouge et le Château de France blanc se partagent les reconnaissances mondiales. Le Château de France applique des pratiques environnementales depuis déjà en 2016, l’adhésion au SME du vin de Bordeaux.
Herman Dune est un habitué de la page alors qu’est sorti le 13 juin son nouvel album Odyseus. Toujours autant à la marge, l’artiste anti-folk se présente comme un voyage personnel dans un univers personnel tumultueux. Il compte bien défendre son disque en live à travers toute l’Europe, Royaume-Uni inclus, avec un passage parisien les 3 et 4 novembre au Café de la Danse.
Un disque charnière?
Le projet Herman Dune a été fondé il y a déjà quelques décennies, à la fin des années 1990 autour de l’artiste furieusement franco-suédois David Ivar. Les influences folk sont inévitables et tout fait penser aux illustres ainés Bob Dylan et Leonard Cohen, sans oublier des touches country (Townes Van Zandt, John Prine) et indie-Folk (Elliot Smith, Lucinda Williams, Silver Jews). David Ivar est né et élevé à Paris, il chante en anglais et s’accompagne à la guitare acoustique pour un style furieusement personnel et presque antidaté. Le départ pour San Pedro date de 2015 dans le quartier ouvrier et portuaire de Los Angeles, grand centre national et même international du Punk Rock Californien. Il s’y est installé avec sa femme et collaboratrice Mayon ainsi que ses 3 chats noirs. Santa Cruz Records est son label et il est niché dans un bungalow californien. 6 albums là bas plus tard sur 15 au total , il est toujours très actif. La guitare est là évidemment, mais aussi la contrebasse, le violon, la mandoline et l’harmonica. Les 12 titres évoquent l’amour, l’absence, la distance et inévitablement la maturité pour un opus très sensible et sincère. L’origine de l’album Odysseús est un moment charnière où l’artiste est resté coincé à Montréal pendant la pandémie, loin de sa famille restée à LA, l’isolement dans un hôtel désert a duré le temps que la régularisation de ses papiers soit effective. Il a profité de sa situation pour visiter chaque jour la tombe de Leonard Cohen toute proche pour y dépose une pierre ou une fleur. L’inspiration est venue de la solitude et de l’isolement. Son retour en Californie a été marqué par son mariage et la rencontre avec le producteur David Garza, très respecté sur la scène musicale américaine. Ils ont imaginé ensemble un concept unique, enregistrer à domicile les morceaux en live accompagné de musiciens de renom, sans casques ni retouches, dans une démarche aussi nue et authentique que possible.
Le résultat est un album pris sur le vif, vibrant et chaleureux, tout rempli d’humanité et sans aucun artifice. Du bon, du beau, à d »couvrir en live les 3 et 4 novembre prochains au Café de la danse.
« Turandot » de Puccini : Bob Wilson en majesté à revoir avec Opéra d’été
Chaque été depuis plus de dix ans, l’Opéra national de Paris propose Opéra d’été, des projections de ses spectacles en accès libre et gratuit à travers toute la France. De Perpignan à Quimper, en passant par Vesoul et la Guadeloupe, Opéra d’été permet à tous les publics de découvrir, à proximité de leur domicile ou sur leur lieu de vacances, des œuvres lyriques et chorégraphiques captées au Palais Garnier ou à l’Opéra Bastille.
Pour cet été 2025, quatre spectacles sont proposés dont « Turandot » de Giacomo Puccini, mis en scène par Bob Wilson, le 4 juillet à 19h30 dans le Gers à Valence-sur-Baïse.
Le metteur en scène Bob Wilson avec cette production, dirigée par le chef Marco Armiliato, nous plonge dans ce chef d’œuvre, fort de son geste à la beauté aussi graphique que minimaliste. Un éblouissement.
Écrite à partir de la pièce éponyme du dramaturge italien Carlo Gozzi et créée le 25 avril 1926 à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini, « Turandot » est le dernier opéra de Puccini.
Inspiré d’un poème épique persan du XIIe siècle, « Turandot » donna l’occasion au compositeur de s’immerger dans un nouvel univers sonore et dramaturgique. Avec elle, il put ainsi mettre de côté l’hyper-réalisme et l’ancrage contemporain qui avaient marqué ses créations de jeunesse et se laisser séduire au contraire par l’exotisme et l’érotisme, ainsi qu’aux mystères permis par l’éloignement géographique et chronologique, à l’instar de la figure représentée par la princesse chinoise, apparemment incapable d’aimer mais qui finalement sut elle aussi s’abandonner aux promesses délicieuses de son prétendant anonyme.
Dans une Chine millénaire et cruelle vit une belle princesse glaciale qui fait décapiter tout prétendant échouant à résoudre trois difficiles énigmes. Au moment où le prince de Perse va être exécuté, un inconnu paraît et frappe de trois coups le gong qui le déclare candidat…
Transformant en 1920 cette légende ancienne au parfum orientaliste, Puccini invente un opéra poignant entre pouvoir, amour et cruauté.
Et qui mieux que Bob Wilson pour mettre en scène cette œuvre orientaliste où son esthétique minimaliste (abstraction du plateau décomposant des espaces géométriques délimités par une scénographie de lumières, des dégradés ou purs aplats, le tout encadré de panneaux noirs et de droits néons) fait naître un nouveau rapport à la scène, déstructurant le temps et l’espace jusqu’à tendre à l’intemporalité.
Avec « Turandot », la fresque grandiose et légendaire plantée dans une Asie immémoriale qui met en scène une protagoniste controversée, dont les émotions conflictuelles et le comportement extrême bâtissent l’intrigue, et foisonne de mélodies mémorables et inspirées, BobWilson y calque sa partition formelle/abstraite (images – lumières – scénographie) et son épure extrême, portant à son paroxysme la dimension allégorique, allusive, dramatique, onirique et mélodique de l’œuvre.
D’une épure virtuose, la mise en scène immaculée d’une perfection inouïe s’empare avec un geste rare de cette odyssée, où les chanteurs/comédiens à la gestuelle inspirée du théâtre nô impriment un jeu millimétré et hiératique. Tandis que des faisceaux de lumière encerclent les visages, esquissent par contraste les silhouettes et morcellent les corps aux prises avec la passion et la tension du drame.
Une scénographie immatérielle
A l’abri en fond de scène d’un à-plat lumineux propre au vocabulaire wilsonien, se projettent successivement différents tons d’abord bleutés puis progressivement métallisés et camaïeux au gré des changements de situation et d’affect des personnages. Le tout dans une chorégraphie scénique aux lignes graphiques qui ouvre ou délimite la perspective et scrute de ces images glacées la dramaturgie.
Image impressionnante que celle de la première apparition de « Turandot » dans une robe rouge à l’éclat fascinant, debout sur une passerelle traversant lentement la scène côté cour à plusieurs mètres de hauteur. De même que ces soldats cuirassés et masqués de noir. Ou encore l’apparition du peuple en toges et robes noires plongé dans l’obscurité tandis que des dignitaires en riches costumes traditionnels sont alignés et offrent sous une lumière blanche, un contraste immatériel.
Il y a aussi les ministres Ping, Pang et Pong, contrepoint burlesque à la tragédie qui viennent perturber la torpeur ambiante en dignes descendants de la commedia dell’arte et dont le jeu emprunte aussi à la gestuelle facétieuse et narrative de Bob Wilson.
Avec ses maquillages crayeux, ses somptueux costumes de Jacques Reynaud, ses scènes de groupe, cette gestuelle ritualisée, cette lumière sculptée et contrastée, son univers minimaliste, Bob Wilson crée une partition, en correspondance parfaite avec l’orientalisme chinois et son empreinte millénaire, qui épouse le traitement thématique des personnages et/ou des situations.
La direction musicale, emmenée d’une main de maître par Marco Armiliato, tour à tour fine, subtile, puissante et toujours fluide, se charge sur la partition luxuriante et foisonnante, des voix irradiantes à la transparence vibrante, sacralisant l’emprise du drame et son dénouement heureux. Pour un spectacle total…
Date : 4 juillet 2025 à 19h30 – Lieu : Abbaye de Flaran – Valence-sur-Baïse (Gers)
Mise en scène : Bob Wilson
Les éditions Milan nous proposent un très chouette album sur l’arrivée d’un petit frère : Tom tant attendu.
C’est l’histoire d’un petit garçon qui attend avec impatience l’arrivée de son petit frère. Il est seul avec sa grand-mère en attendant que ses parents reviennent avec le bébé. Il va devenir grand frère ! Et bien sûr, il est tout content mais en même temps, un petit peu inquiet !
Tom tant attenduest un bel album, de Stéphanie Demasse-Pottier, qui aborde l’arrivée d’un bébé avec beaucoup de poésie. On aime les illustrations pleine page d’Arnaud Nebbache ! En ces temps de canicule, il nous refroidit bien, avec toute cette neige !
Les grandes questions des petits curieux : L’école maternelle (Casterman)
Publik’Art vous a déjà fait découvrir cette nouvelle collection chez Casterman : Les grandes questions des petits curieux. Un album documentaire jeunesse. Aujourd’hui, dans cette même collection, on va découvrir : L’école maternelle.
Le jeune lecteur va découvrir les réponses aux nombreuses questions qu’il se pose, en ouvrant 50 flaps !
Il va tout savoir sur l’école maternelle et cela pourrait vraiment l’aider avant de faire sa 1ère rentrée ! Comment se passe une journée d’école ? Comment est la salle de classe ? Quelles activités fait-on à l’école ? Comment vivre ensemble ? Comment fait-on du sport ? Et la cantine ? et le dortoir ? Et les récréations ?
Bref, Les grandes questions des petits curieux : L’école maternelle, est un album avec de chouettes illustrations, entièrement cartonné, à offrir à tous les petits avant septembre !
Festival d’Avignon 2025 : honneur à l’autre et sous les mots le feu…
Le rideau se lève du 5 au 26 juillet 2025 pour la 79ᵉ édition du Festival d’Avignon – In, orchestrée par Tiago Rodrigues. Fort de son mot d’ordre « Ensemble », l’édition célèbre le lien, la parole et les cultures, illustré par la devise du poète palestinien Mahmoud Darwich : « Je suis toi dans les mots ».
Une langue invitée : l’arabe mise à l’honneur
Après l’anglais (2023) et l’espagnol (2024), l’édition 2025 met à l’honneur la langue arabe, dans toute sa richesse patrimoniale et contemporaine. Douze spectacles ou événements portés par des artistes issus du Maghreb et du monde arabe (Maroc, Liban, Syrie, Palestine) marquent d’une ouverture plurielle cette programmation, soutenue par l’Institut du Monde Arabe.
La chorégraphe cap-verdienne Marlène Monteiro Freitas est désignée artiste complice de l’édition.
Reconnue pour sa démarche protéiforme et puissante, elle ouvrira le festival dans la Cour d’honneur du Palais des Papes avec « NÔT », une pièce issue des Mille et une nuits. Un cadre unique donc promettant une expérience sensorielle, entre danse et performance, à l’image de sa réputation internationale.
Une programmation dense et éclectique
Parmi les 42 projets artistiques prévus, dont 20 premières mondiales, 300 événements et deux expositions jalonneront ces trois semaines de fête théâtrale.
On signale notamment :
Le Canard sauvage d’Henrik Ibsen, mis en scène par Thomas Ostermeier, directeur artistique de la Schaubühne à Berlin, débute dès le 5 juillet à l’Opéra Grand Avignon, dans une version contemporaine de ce classique du XIXᵉ siècle.
Fidèle à son approche artistique, il transpose l’intrigue dans notre époque, avec un plateau tournant, un accent sur l’intimité des personnages et une langue modernisée pour une pièce qui met en tension la vérité et le mensonge au cœur de la famille Ekdal. Et où toute vérité n’est pas bonne à dire …
Thomas Ostermeier revient à Avignon après ses adaptations marquantes d’Ibsen et de Shaekespeare où son spectacle est très attendu.
« Le Soulier de satin » porté par la Comédie-Française — création fleuve et majeure de cette édition après son succès public et critique parisien, constituera aussi un évènement pour les festivaliers.
« BREL » par Anne Teresa de Keersmaeker & Solal Mariotte à la Carrière de Boulbon. Une création qui s’annonce comme un moment fort de la grande prêtresse de la danse contemporaine.
Et de nombreuses autres propositions mêlant théâtre, danse, musique, performance, autour de l’arabe ou d’univers multiples, à La FabricA, dans les cloîtres, lycées partenaires, etc.
Enfin, pour la première fois, le Off et le In partagent des dates communes (5–26 juillet), dans une démarche de coopération inédite.
Ce nouvel album très reggae de Fatbabs se distingue par sa belle liste d’invités, jugez plutôt: Capleton, Naâman, ChristopherMartin, Biga*Ranx, Jahneration, MarcusGad, QueenOmega, Jah Lil, Cheeko, c’est un vrai all star game. De quoi donner envie de découvrir un album rythmé et rempli de morceaux addictifs entre France et Jamaïque.
Un album à faire tourner en boucles
Fatbabs est un beatmaker emblématique de la scène reggae française. Son nouvel album This Love Is Forever est sorti sur le label Big Scoop Records est se compose de 18 titres avec 21 artistes réunis à cette occasion, tous issus des scènes française et caribéenne. Les titres Rambo (Feat Naâman & Davojah), End of War (Feat Jah Lil), Hurry Up (Feat Capleton) ou encore Skanking Loud (Feat WalshyFire, Vanzo, Kimeco, Cheeko, Davojah) sortis en single ont déjà pu annoncer la couleur. L’ambiance est colorée, vivifiante, de quoi dispenser de très bonnes vibes alors que l’été débute. Le titre le plus porteur de l’album est I Feel Your Love avec les participations de Naâman, Marcus Gad et Pressure Busspipe. Le refrain avec Naâman a été enregistré avant sa disparition en février 2025, et c’est un peu le morceau étendard du projet. Le message porte autour de l’importance primordiale de l’amour. le morceau sera probablement très acclamé lors de la tournée organisée dans toute la France, les dates sont inscrites à la fin de l’article. Fatbabs est un beatmaker reconnu et acclamé, il a travaillé avec de nombreux artistes, ce qui explique la liste longue comme le bras d’invités. Par delà les styles et les origines, il privilégies les rencontres et les métissages entre reggae, soul et hip-hop pour un univers très personnel, rempli de générosité et d’humanité. Producteur très demandé, il marie les voix et les musiques dans un beau creuset universel.
L’album This love is forever est une belle découverte remplie de joie et de bonnes vibrations, à écouter tout l’été pour se mettre en condition.
Tournée This Love is Forever : 21/06 – Boat Party – Granville 28/06 – Bobital – Trélivan 17/07 – World Festival – Ambert 18/07 – Piscina Dub Fest – Lisbonne 26/07 – Au Fil du son – Civray 2/08 – Sunska Festival – Vertheuil (I Feel Your Love – Tribute to Naâman) 8/08 – No Logo BZH – Fort Saint Père (I Feel Your Love – Tribute to Naâman) 9/08 – No Logo – Fraisans (I Feel Your Love – Tribute to Naâman) 15/08 – Kermes Festival – Barenton 16/08 – Xsmoz Festival – Saint Aubin sur mer 14/09 – La Flume Enchantée – Gévézé 11/10 – BADABOUM – Paris
Vis maintenant, de Philippe Brun (Editions du Panthéon)
Quand on commence le roman de Philippe Brun, Vis maintenant, on ne sait pas trop où l’auteur veut nous emmener. Mais on suit Thomas, comme on suit Pauline. On se laisse entraîner par leur jeunesse, leur fougue, leurs expériences, leurs désirs… Et puis, on chemine doucement vers une tout autre direction, celle de l’amour, l’amour de jeunesse, les traumatismes, les non-dits, les horreurs… Pour arriver à une étude de la complexité des sentiments humains et la capacité de chacun d’arriver à la résilience… La plume de l’auteur sonne très juste ! Très humaine. Très vrai.
Vis maintenant est un livre court, mais percutant !
Les vins de la maison E. Guigal proposent une gamme étendue de vins du Rhône, notamment Côte-Rotie, Ermitage, Condrieu, Saint-Joseph et donc Côtes du Rhône rouge, rosé et blanc. La dégustation du Côtes du Rhône rosé 2024 permet de donner une idée sur la qualité des breuvages, au prix d’environ 12 euros comme vu sur différents sites internet.
Un vin rosé qualitatif
Le Côtes du Rhône Rosé 2024 de la maison Guigal se compose de 70% de cépage Grenache, de 20% de cépage Cinsault et de 10% de cépage Syrah. A l’oeil, le vin apparait avec une belle robe rosée limpide et brillante. Le nez est expressif avec des notes de petits fruits rouges et d’agrumes, ainsi que des notes de framboise et de groseille. La bouche est fruitée, le vin est fin et rond, équilibré et élégant. Vinifié par le procédé de saignée issu d’une courte macération et d’une longue fermentation avec contrôle des températures autour de 18°C, et élevé en cuves inox, le Côtes du Rhône rosé 2024 met en avant ses qualités de fraîcheur et d’harmonie. Il accompagne idéalement des entrées variées, des poissons grillés et des viandes blanches, notamment la volaille.
Ce vin rosé de qualité a remporté de nombreuses suffrages lors de dégustations à l’aveugle réalisées en compagnie d’autres grands rosés français et internationaux. L’été est là, déjà chaud, il ne faut pas hésiter à découvrir ce vin rosé bien au-dessus du lot.
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C’est au sud de Lyon, à Ampuis, au cœur de l’appellation Côte-Rôtie, sur cette terre abrupte façonnée par le Rhône, puis cultivée en terrasses depuis l’antiquité que la Maison Guigal travaille avec passion et persévérance les grandes appellations de la Vallée du Rhône.
Le Domaine est constitué aujourd’hui de nombreux vignobles d’exception : Côte-Rôtie, Condrieu, Hermitage, Châteauneuf-du-Pape, Saint-Joseph, Crozes-Hermitage … D’illustres parcelles qui ont donné naissance à des flacons prestigieux et mettent en lumière l’excellence de cette cave.
La préservation du vignoble et le respect de cette terre nourricière sont au cœur des exigences du Domaine Guigal. Façonner et entretenir les terrasses, tailler et prendre soin des vignes, une attention de chaque instant, sans artifice, une viticulture à l’écoute de la nature, raisonnée et bienveillante, à l’image des hommes qui la font et des vins qui en émergent.
Wassim Soubra est un pianiste et compositeur libano-français. Son nouvel album Il Vento est sorti le 13 juin 2025, une belle découverte avec du piano, du violon et de belles mélodies.
Un voyage musical
Il Vento voit l’artiste entouré de musiciens venus de tous horizons, Julie Sevilla-Fraysse au violoncelle, d’Henri Tournier à la flûte et de Khaled Al-Jaramani au oud. Wassim Soubra a débuté son ascension au début des années 2000 avec un projet Bach to Beirut qui a fait parlé de lui avec un bel hommage à la musique de J.S. Bach sur des sonorités orientalisantes faites de piano, d’oud et de percussions. C’est ensuite un album piano solo produit par l’Institut du Monde Arabe qui est sorti, intitulé Sonates Orientales, de quoi lui ouvrir les portes des grandes salles de concert. Compositeur qui s’abreuve aux sources du classique et de la musique orientale, Wassim Sombra imagine des mélodies très cinématographiques entre Orient et Occident. Wassim Soubra est né à Beyrouth et réside à Paris. Initié au piano dès l’âge de 4 ans, il a quitté le Liban en 1974 alors que la guerre civile meurtrière débutait. Parti pour la France, il a poursuivi des études de droit. Diplômé en 1978, il est retourné à Beyrouth et il s’est alors pleinement consacré à sa passion pour la musique et le piano. Admis au Conservatoire de musique de Boston en 1980, son chemin était tout tracé. En 1982, il a approfondi ses études de piano à l’École Normale de Musique avec un diplôme de licence en pédagogie pianistique obtenu en 1986. Formé également à la danse, il a découvert l’improvisation. Wassim Soubra a poursuivi sa formation en composition musicale à la Schola Cantorum de Paris sous la direction de Pierre Doury et Michel Merlet. Contrepoint, harmonie et orchestration ont été des domaines où il s’est perfectionné. Il a depuis composé pour le piano solo, des trios, des quatuors et des quintettes, mais aussi pour des œuvres plus monumentales comme des opéras et des oratorios.
Il Vento voit le piano de Wassim Soubra virevolter dialogue avec le violoncelle de Julie Sevilla-Fraysse, la flûte d’Henri Tournier et l’oud de Khaled Al-Jaramani pour un beau moment musical à découvrir.
Les « Mythologies » revues et corrigées par Angelin Preljocaj et l’ex-Daft Punk Thomas Bangalter
A travers les grands mythes grecs (Icare et le Minotaure, Les Gorgones, Zeus, Aphrodite, les Amazones…), Angelin Preljocaj, adepte des contes et récits légendaires (Blanche-Neige, Roméo et Juliette, Siddhârta…), explore avec cette nouvelle création ce que cachent nos rituels et croyances.
Ces grands récits d’histoire font ainsi écho à des sujets d’actualité (conflit en Ukraine, identités de genres, violences sexuelles…) par le biais des projections du plasticien et vidéaste Nicolas Clauss, qui scénarisent la traversée.
C’est l’imaginaire collectif que le chorégraphe sonde. Il convoque vingt danseurs : dix danseurs du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux et dix danseurs du Ballet Preljocaj pour explorer ces mythes fondateurs, les faisant dialoguer avec nos rituels contemporains. Que se cache-t-il dans l’ombre de nos existences, entre nos peurs, nos idéaux et nos croyance ? Que peut-on lire entre les lignes de nos rites d’aujourd’hui ? Les corps sont, sans doute, les révélateurs les plus à même d’exprimer cet indicible.
A l’assaut des mythologies
Au rythme d’une vingtaine de tableaux qui s’enchaînent dans une gestuelle néo-classique, les danseurs s’emparent des figures mythologiques de la Grèce ancienne, de Persée à Icare, et de quelques « mythologies » contemporaines empruntées à Roland Barthes.
Tout le vocabulaire virtuose de la danse de Preljocaj, empreint de motifs déstructurés, de lente fluidité en accélération interrompue, s’imprègne de la dimension guerrière et mémorielle inhérente à la dramaturgie, qui font revivre Les Naïades, Aphrodite ou encore Arès, dieu de la guerre, à l’abri de duos ou des scènes d’ensemble aussi construites que cinématographiques.
Là où les « Mythologies » et leur emprise tiennent lieu de verbe chorégraphique à la fois ciselé, intense, et percutant. Le tout porté par la partition nerveuse avec ses ruptures mais aussi lyrique de l’ex-Daft Punk Thomas Bangalter qui compose une symphonie de cordes et de cuivres, jouée en live sous la baguette du chef Romain Dumas.
Elle accompagne de concert les gestes légers et parfois plus combatifs des danseurs. Le mélange des instruments (cordes, bois, cuivres, percussions) d’inspiration baroque soutient et illustre avec force le changement d’univers propre à chaque tableau et à sa brûlure épique.
Dates : du 25 au 29 juin 2025 – Lieu : La Seine musicale (Boulogne) Création : Angelin Preljocav & Thomas Bangalter