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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Bridget Riley à Orsay : la ligne comme invention, la ligne comme tension

Tout commence par un geste presque scolaire : en 1959, La Britannique copie Le Pont de Courbevoie de Seurat. Un exercice, croit-on. En réalité, une révélation : la lumière n’est pas un voile, c’est une structure. Ce moment de bascule — humble, radical — est le cœur battant de l’exposition. À partir de là, elle ne peindra plus des choses, mais l’acte même de percevoir.

Au Théâtre des Champs-Elysées, une « Damnation de Faust » en demi-teinte

Silvia Costa revisite "La Damnation de Faust" de Berlioz dans une vision intérieure et symbolique au Théâtre des Champs-Élysées. Malgré une distribution vocale somptueuse — Benjamin Bernheim, Victoria Karkacheva, Christian Van Horn — et la direction affûtée de Jakob Lehmann à la tête des Siècles, le spectacle peine à libérer le vertige romantique du chef-d’œuvre.

Valérie Lemercier au Théâtre Marigny : anatomie d’un monde en rire majeur

On dit souvent que le comique, c’est la tragédie qui a pris une bonne douche. Chez Valérie Lemercier, c’est plutôt une tragédie qui a mis une robe de bal avant de tirer la langue au monde. Sur la scène du Théâtre Marigny, l’actrice revient, impériale et délurée, pour jouer à la fois l’orchestre et la partition : un feu d’artifice de personnages, un carnaval des tempéraments, une radioscopie en rires de notre époque qui fou le camp entre vanité, narcissisme et vertige ubuesque.

« Requiem(s) » à la vie, à la mort, selon Angelin Preljocaj

Dans Requiem(s), Angelin Preljocaj se penche sur le deuil et convoque dix-neuf danseurs qui donnent corps à une méditation sur la vie et la mort. Puissant.

« La Jalousie » : le vertige bourgeois selon Michel Fau

Il y a chez Michel Fau un goût rare, presque aristocratique, pour la cruauté polie. Avec "La Jalousie" de Sacha Guitry, qu’il met en scène et interprète à la Michodière, il ne ressuscite pas le boulevard — il le transfigure. Là où d’autres n’auraient vu qu’un vaudeville poudré, Fau découvre une tragédie miniature, sertie dans un écrin d’or et de satin, où chaque sourire cache un gouffre.

« Minimal » à la Bourse de Commerce ou le vertige de l’épure radicale

Présenter le minimalisme dans la démesure de la Bourse de Commerce, c’est comme chuchoter dans une cathédrale : un pari risqué, mais étrangement fécond. Sous la coupole circulaire de Tadao Ando, l’exposition "Minimal", conçue par Jessica Morgan, parvient à transformer ce paradoxe en expérience sensorielle. Elle ne cherche pas à illustrer un mouvement, mais à en éprouver la sensation.

Les nouveaux murs de la Fondation Cartier : là où l’art devient territoire

À deux pas du Louvre, la Fondation Cartier pour l’art contemporain ouvre un nouveau chapitre de son histoire. Le bâtiment signé Jean Nouvel, tout en transparence, accueille l’Exposition Générale, un manifeste poétique où art, science et mémoire se répondent. C’est un vaisseau de verre posé au cœur du Palais-Royal, à la fois aérien et tellurique. Jean Nouvel y rejoue sa grammaire de la lumière : parois translucides, reflets changeants, respiration maîtrisée. Le bâtiment n’impose rien — il accueille, il s’efface, il laisse le monde entrer. Le visiteur avance dans un flux continu, traversé par les ombres des arbres, le murmure de la ville, la rumeur du temps.

Notre Sélection

Laurent Lafitte dans « La Cage aux folles » : la consécration d’un artiste total

l fallait que La Cage aux folles retrouve un jour le Théâtre du Châtelet. La salle aime les éclats, et Olivier Py les défis. Cette nouvelle production, portée par un Laurent Lafitte en état de grâce, assume parfaitement ce double héritage : celui d’un spectacle festif, et celui d’une œuvre dont la légèreté n’a jamais masqué l’aspiration à la liberté.

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Dans son garage, Robert met au point une machine à téléporter… Il suffira d’une petite mouche aventureuse pour déclencher la "métamorphose"  de l’apprenti sorcier Christian Hecq tout droit sorti de l’univers des Deschiens...Tout un programme !