[BD] Les Yeux Doux : un récit façon George Orwell où Big Brother a les yeux partout (Glénat)
Album plein de charme, Les Yeux Doux fait le récit critique d’un monde qui a perdu toute humanité, où la consommation est érigée en valeur première. Le pendant étant le devoir de produire et l’obligation de surveiller. Surveiller le moindre fait et geste à travers Les Yeux Doux. Mais quand le destin du meilleur surveillant du mois croise le chemin d’une jeune femme et de son frère invisible, tout peut basculer. Au risque, même, de retrouver un peu d’humanité.
Un récit tout en douceur et en poésie, enveloppé dans un dessin très inspiré. La cité ultra-industrialisée n’est pas sans rappeler l’univers de Métropolis. Un univers graphique qu’on apprécie vraiment !
Malgré le côté déjà vu du sujet (1984 d’Orwell…), Les Yeux Doux ne manque pas de nous emporter dans son histoire. A lire !
Extrait de la BD :
Résumé de l’éditeur :
Produire, consommer, contrôler : bienvenue dans notre Société !
Dans un monde dystopique où les usines crachent leur épaisse fumée, les pin-up des « Yeux Doux » veillent… Aucun délit n’échappe à leurs regards langoureux et menaçants depuis qu’une compagnie de surveillance a choisi ces femmes comme logo ! Au milieu des affiches de propagande, Anatole est rivé devant les écrans de surveillance. Employé modèle, sa vie bascule le jour où il repère une jeune voleuse qu’il dénonce sur-le-champ ! Mais pas un jour ne passe sans qu’il ne repense au joli visage de cette inconnue. Car Anatole vient, sans doute pour la première fois, de tomber amoureux ! Il se lance alors à la recherche d’Annabelle, déroge aux règlements et s’embarque dans une folle aventure qui va le mener à rejoindre un réseau de rebelles. Pendant que ses nouveaux compagnons l’accueillent « au jardin des bennes ! », Annabelle se retrouve à la rue avec son frère Arsène. Tout juste licencié, ce dernier est désormais invisible aux yeux de la Société. Mais le destin ne va pas tarder à réunir Annabelle et Anatole, engagés désormais pour une même cause : la révolution ! En abandonnant sa condition de chien de garde du système, Anatole ouvre les yeux sur la manipulation de masse. Se pourrait-il que cet homme jadis maillon fort des « Yeux Doux » devienne une figure-clé du mouvement ? Une poignée de citoyens libres réussiront-ils à renverser la donne ? L’amour a-t-il encore sa place dans ce monde esclavagiste ?
Michel Colline fait une entrée fracassante chez Glénat (après Aspicman et Tueur de Cocho parus chez Treize étrange) à travers ce roman graphique tragi-comique, à mi-chemin entre 1984, Brazil, Les Temps Modernes et Metropolis, qui dénonce le consumérisme moderne avec poésie et grâce, et où des personnages vidés de leur substance retrouvent leur humanité et redécouvrent l’amour. Au scénario, Corbeyran nous surprend dans ce registre et amorce une réflexion profonde. Une pépite à surveiller de près !