Un très ambivalent Monsieur Motobécane au Théâtre Antoine

Monsieur Motobécane
Monsieur Motobécane, mise en scène de Catherine Maignan et Bernard Crombey , Théâtre Antoine

Un très ambivalent Monsieur Motobécane au Théâtre Antoine

Le lundi 26 mars a eu lieu une représentation unique de la pièce Monsieur Motobécane au Théâtre AntoineBernard Combey joue depuis 2005 cette adaptation d’un texte tiré de l’ouvrage Le Ravisseur de Paul Savatier édité en 1978 chez Julliard. Le seul en scène voit un personnage mi-lunaire mi-déficient raconter son histoire du fin fond de sa cellule, lui qui a été accusé de la disparition d’une petite fille, il raconte avec ses mots l’erreur de la justice et ses bons sentiments. Le ton très Deschiens de la pièce a divisé le public à en juger par le nombre significatif de spectateurs qui se sont éclipsés plus ou moins discrètement avant la fin. Il faut dire que le parti pris très rustique du personnage interroge sur son ingénuité. Est-il simplement benêt ou potentiellement dangereux, la question ne cessera de tarauder de nombreux spectateurs.

Un exercice de style périlleux

Dès le départ, le ton est donné. Monsieur Motobécane vit dans le nord, il subsiste de la récupération de bouteilles vides et ne connait du monde que ce que son modeste engin bleu pétaradant peut lui permettre d’en voir. Mais surtout il manie le français avec l’ignorance de celui qui n’a jamais eu la capacité d’en apprendre beaucoup plus au delà de la 5e. Son langage fleuri fleure bon la campagne, la faute de grammaire et le néologisme. La pièce entière se déroule au fil des intonations doucereuses de ce gentil pécore accusé de la mort d’une petite fille de 10 ans. Lui explique avoir voulu la soustraire, avec son accord, à la violence de ses parents. Il s’en explique avec naïveté à un public suspendu à ses lèvres. Un plateau bancal de 9 mètres carrés figure la cellule exigüe de celui qui se remémore l’emballement médiatique autour de la disparition de la jeune fille. Certains y verront un éloge de la candeur, d’autres s’interrogeront sur la caricature plus ou moins bienveillante faite de cet homme de la campagne, qui plus est du Nord, pas bien malin mais dont le potentiel de nuisance reste à définir. Victor de son vrai nom vitupère contre cette justice qui met tout le monde dans des cases sans chercher à comprendre vraiment le cours des choses. Beaucoup se demanderont cependant si ses propos incohérents tiennent plus de la sincérité que de la nigauderie, jusqu’à finalement s’interroger sur sa conscience de soi-même. Le personnage est-il seulement naïf ou bien irresponsable? Dans ce cas là, la pièce perd beaucoup de son attrait tant une ambiguité douteuse ne cesse de pointer à longueur d’explications.

A s’en tenir au premier degré et à la volonté de bien faire du personnage, la pièce flirte déjà dangereusement du côté de la caricature. A chercher un peu plus loin, la pièce met surtout mal à l’aise. L’émotion recherchée est alors difficilement trouvable, surtout si l’humour des Deschiens vous laisse plus qu’insensible.

Dates :  26 mars
Lieu : Théâtre Antoine (Paris)
Metteur en scène : Catherine Maignan, Bernard Crombey

Avec : Bernard Crombey

NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Jeu de l'acteur
Texte
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
tres-ambivalent-monsieur-motobecane-theatre-antoine Un très ambivalent Monsieur Motobécane au Théâtre Antoine Le lundi 26 mars a eu lieu une représentation unique de la pièce Monsieur Motobécane au Théâtre Antoine. Bernard Combey joue depuis 2005 cette adaptation d'un texte tiré de l'ouvrage Le Ravisseur de Paul Savatier édité en 1978 chez Julliard. Le seul...

1 COMMENTAIRE

  1. Bonjour,
    Je suis absolument d’accord avec votre critique de cette pièce terriblement insupportable.J’ai failli partir au bout de 5 minutes, je suis restée par politesse peut-être ? Voix inaudible, mise en scène inexistante, dialecte semi- picard incompréhensible, et surtout cette ambiguïté doucereuse qui dérange et m’a révoltée.Je suis sortie à la fois écœurée et triste d’avoir perdu mon temps et mon argent. Cet artiste joue ce monologue depuis plus de 10 ans , pourquoi ?

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