Un été afghan, un documentaire issu des archives de James Ivory, sortie en salles le 24 janvier

Le réalisateur James Ivory (Chambre avec vue, Les Vestiges du Jour) exhume de ses archives personnelles de vieux films tournée à Kaboul en 1960 alors qu’il faisait des repérages en vue d’un prochain film.

Un beau retour vers le passé

Les images montrent un monde ancien, avant l’invasion soviétique, avant les Moudjahidins, avant l’occupation américaine, bien loin de la situation actuelle. Le réalisateur évoque les mœurs d’un pays hors du monde, où un décret a permis aux femmes de sortir de l’enfermement domestique pour occuper des postes de travail, du moins dans la capitale. Le voile est très répandu et le respect des convenances est une obligation tacite. Les occidentaux bénéficient d’un bar et d’une piscine, loin des regards. Il filme des enfants jouant au water polo avec une tête de chèvre, les images défilent avec la voix off du vieux sage, à l’origine de nombreux chefs d’œuvres du cinéma mondial. Des pages d’histoire se mélangent à des considérations personnelles venues d’un occidental âgé venu des Etats-Unis au regard acéré sur ce qu’il observe. Il sait la rigueur des mœurs et imagine très bien la vie dans les campagnes, la capitale n’est pas représentative et si les agents infiltrés de la CIA s’y ébattent joyeusement, ils sont bien loin de connaitre toutes les arcanes secrètes de ce pays millénaire. L’agriculture est reine, les technologies sont sommaires, le pays est avant tout agraire et pas encore tourné vers la guerre permanente. C’est alors un carrefour des cultures au cœur battant. Le réalisateur insère aussi des pages personnelles pour raconter sa jeunesse et son histoire, de manière très intime…

Le documentaire se regarde avec intérêt pour tenter de percer les mystères de ce pays transformé en à peine 60 ans. Le film est emprunt d’une belle poésie à découvrir.

Synopsis: En 1960, le cinéaste James Ivory s’est rendu en Afghanistan pour tourner des scènes destinées à un film documentaire. Le film n’a jamais été réalisé, et les images sont restées enfermées dans une malle pendant 60 ans. En 2022, à l’âge de 94 ans, il a décidé de se plonger dans ce matériel unique pour se remémorer sa jeunesse et comprendre ainsi comment ce voyage improbable loin de sa petite ville américaine de l’Oregon a contribué à former le célèbre cinéaste qu’il est devenu.

NOS NOTES ...
Originalité
Réalisation
Portée du sujet
Plaisir de la séance
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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