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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

« Une cérémonie » ou quand le Raoul Collectif n’en fait qu’à sa fête ! Jubilatoire

Pour son troisième spectacle, le Raoul collectif repart à la conquête du plateau pour interroger la force expiatoire d’un groupe qui se bat contre les périls capitalistes et tout ce qui pourrait entraver ses pulsions de vie. Mais sur un ton jubilatoire - c’est là toute sa force et sa singularité - à la fois festif et baroque, débridé et inspiré, cultivé et foutraque, politique et rebelle. Un manifeste tout droit sorti de nulle part qu’ils transcendent d’un soleil noir, adressé aux héros d’aujourd’hui, aux anticonformistes et chevaliers errants, qui n’ont pas peur des chemins de traverses, de l’ivresse poétique, des idéaux, et de la sacralisation de la pensée.

Une famille intranquille selon Krzysztof Warlikowski, à l’Opéra Garnier

A Quiet Place est créé en 1983 par Leonard Bernstein. Il s’agit de la dernière composition scénique du compositeur américain, pensée comme la suite de l’opéra Trouble in Tahiti, où l’on retrouve le personnage de Sam trois décennies plus tard. Contrairement à son intitulé, A Quiet Place résonne du fracas d’une famille dysfonctionnelle et constitutif de la rupture entre Sam, le père, et ses enfants.

« Enfance » ou l’art introspectif de Nathalie Sarraute sur scène

Porté par deux comédiennes exceptionnelles : Anne Plumet (Nathacha/Nathalie) et son double, sa conscience, Marie-Madeleine Burguet, le spectacle navigue à merveille au gré des souvenirs-sensations. Chaque séquence explore les soubresauts de la conscience de la petite fille : passions et hésitations enfantines, joie, tristesse, angoisse provoquée par une phrase, un geste, un mot…, tous ces tropismes qui provoquent une réaction positive ou négative chez la petite Nathalie et constituent une empreinte indélébile

The Normal Heart ou le combat choc de Larry Kramer de retour sur scène : captivant

L’adaptation de la pièce "The Normal Heart" par Virginie de Clausade est une première en France. Son récit, haletant du début jusqu’à la fin, est un manifeste, une épopée, un cri de révolte. Larry Kramer y raconte son combat contre l’hypocrisie d’une nation quand les pouvoirs politiques niaient les ravages du SIDA. Une transposition théâtrale aussi réussie que passionnante.

Un « Huis clos » brûlant au Théâtre de l’Atelier

"Huis clos" est une pièce en un seul acte, représentée pour la première fois en 1944, un an après la première des "Mouches". La pièce reprend certains éléments tragiques puisque l’intrigue est dominée par la notion de fatalité et de damnation. De plus, la pièce met en scène un trio dans lequel une personne est déjà de trop. En effet, les tragédies reposent souvent sur des relations triangulaires problématiques. Les personnages sont amenés à se dépouiller de toutes les convenances sociales et à construire des relations authentiques. Chacun devient le juge et le bourreau de l’autre. Comme dans "Les Mouches", la pièce interroge la notion de remords et de culpabilité.

Les Soeurs Bienaimé ou la fratrie mal en point

Pascale (Isabelle Gélinas) et sa sœur Michèle (Valérie Lemercier) ne se sont pas vues depuis vingt ans. Lorsque Pascale décide de quitter Paris et son mari pour venir s’installer dans la bergerie de leur enfance, les vieilles rancœurs refont surface. La grande sœur (Michèle), qui l’a élevée, s’est sentie abandonnée et voit d’un très mauvais œil son retour. Elle prend aussi conscience que la névrose familiale n’a pas épargné sa petite sœur. En compagnie de Rémi (Patrick Catalifo), un ami d’enfance toujours amoureux de Pascale, les deux sœurs vont se jauger, se provoquer et s’affronter.

La danse théâtre et organique de Crystal Pite de retour à Garnier : un enchantement

Crystal Pite monte aujourd’hui "Body and Soul" (Corps et âme) en trois actes pour 36 interprètes qui explore le thème de la dualité sous la forme de duos et duels à petite et grande échelle

Extra ! le récital déjanté de Cinq de cœur dans « Oh la belle vie »

Entre music-hall et théâtre, cinq chanteurs classiques soit deux sopranos, une alto, un ténor et un baryton jouent de leurs voix pour construire a cappella un show aussi surprenant que déjanté. A la manière des Frères Jacques, ils réinvente ce genre scénique mêlant comédie, humour et chant où le plateau devient leur terrain de jeux favori à partir de situations de la vie quotidienne qu’ils habillent de standards musicaux revisités et de sketchs abracadabrantesques !

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« Portrait de l’artiste après sa mort » : vertige de la mémoire sous la dictature argentine

Sur scène un acteur (Marcial Di Fonzo Bo) qui, dans un précipité aussi sensible que subtil, évoque un épisode de sa vie, à propos d’un appartement situé à Buenos Aires dont il aurait hérité, mais faisant l’objet d’une procédure judiciaire à la suite d’une possible confiscation intervenue pendant la dictature militaire. Le comédien a lui-même connu et vécu la dictature argentine avant de s’installer en France.