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Amaury Jacquet

Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.

Bergman sous le regard percutant d’Ivo van Hove

Bergman sous le regard percutant d'Ivo van Hove Le metteur en scène Ivo van Hove poursuit son compagnonnage avec l'œuvre d'Ingmar Bergman. Précédemment, il avait...

Turandot de Puccini : Bob Wilson en majesté

Et qui mieux que Bob Wilson pour mettre en scène cette œuvre orientaliste où son esthétique minimaliste (abstraction du plateau décomposant des espaces géométriques délimités par une scénographie de lumières, des dégradés ou purs aplats, le tout encadré de panneaux noirs et de droits néons) fait naître un nouveau rapport à la scène, déstructurant le temps et l’espace jusqu’à tendre à l’intemporalité.

« Exit Above », dans les pas du blues et d’Anne Teresa De Keersmaeker

"Exit Above", dans les pas du blues et d'Anne Teresa De Keersmaeker Avec sa dernière création "Exit Above", d’après La Tempête de Shakespeare, la chorégraphe...

Réouverture gagnante du Théâtre de la Ville avec le Nederlands Dans Theater

Le Nederlands Dans Theater (NDT), basé à la Haye, figure majeure de la danse contemporaine a imposé sa marque par des productions non conformistes et originales. Elle est de retour à Paris sur la nouvelle scène du Théâtre de la ville après 7 ans de travaux avec deux pièces qui sortent des sentiers battus.

Un Cocteau endiablé au Théâtre de l’Atelier

crite dix ans après "La Voix humaine", cette pièce de Jean Cocteau semble en répéter les caractéristiques essentielles : une femme délaissée (Romane Bohringer) souffre à en crever de l’absence, des mensonges et du silence de son amant (Tristan Sagon). Dans un dialogue visuel et charnel intense avec la comédienne aussi animale que guerrière, le danseur Tristan Sagon donne corps à ce mutisme et à son emprise.

« L’Affaire Makropoulos » convoque Hollywood à l’Opéra Bastille

Janáček est à deux ans de la mort lorsqu’il compose "L’Affaire Makropoulos". Le portrait cruel d'une femme qui a bu l’élixir d’immortalité plus de 300 ans auparavant et qui s’abîme sans relâche dans ce paradis artificiel. Car qu’est-ce que vivre lorsque l’on a déjà tout vécu, tout ressenti, tout appris, lorsque le temps et la répétition émoussent toute émotion, tout désir, tout envie et qu’il ne reste que lassitude et ennui ?

Judith Chemla, une Violetta en état de grâce

"La Traviata. Vous méritez un avenir meilleur", version revisitée de l’œuvre de Verdi, revient au Théâtre des Bouffes du Nord où elle fut créée en 2016. Ce retour en majesté est porté par l’incandescente et vibrante soprano Judith Chemla dans le rôle titre. Le célèbre opéra est inspiré de La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils, et de la vie dissolue de la courtisane Marie Duplessis, femme de son siècle et victime annoncée de sa condition sociale. Benjamin Lazar et ses treize interprètes, musiciens /chanteurs, s'emparent avec un geste fort de son destin tragique à partir de larges extraits de la partition, – l’orchestre étant réduit à une douzaine d’instruments – alternant en fluidité avec le texte parlé, librement inspiré du livret de Francesco Maria Piave d’après "La Dame aux camélias", et de scènes où s’évoque le spleen d’un XIXe siècle en quête de sensations fortes, de passions humaines et d’étourdissement.

« Roméo et Juliette » : le geste enlevé et total de Thomas Jolly à l’Opéra Bastille, sur France.tv

vec Roméo et Juliette de Charles Gounod, Thomas Jolly s’empare du mythe des amants de Vérone et signe une version opératique qui fera date. A l’abri d’une mise en scène spectaculaire et grandiose, empreinte d’une esthétique baroque et ténébreuse, à la lisière du fantastique et de l’onirisme, qui s’appuie sur des costumes aux infinies références et des jeux de lumière d'Antoine Travert scénarisant ou découpant l’espace, il installe la dramaturgie. Elle s’appuie sur un décor monumental conçu par Bruno de Lavenère qui reconstitue le grand escalier du Palais Garnier, assorti de petits balcons et surplombés d’une dizaine de chandeliers. En tournoyant sur lui-même , le décor offre dans une fluidité parfaitement orchestrée, des images saisissantes au gré des tableaux évoqués comme celles de la scène salle de bal, du balcon, de l’autel nuptial, des combats entre les deux clans ou encore de la crypte mortuaire où les éclairages participent au climat. Il est un écrin organique à la tension et à la fureur de vivre qui se déploient et attisent de bout en bout le drame shakespearien.

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« Portrait de l’artiste après sa mort » : vertige de la mémoire sous la dictature argentine

Sur scène un acteur (Marcial Di Fonzo Bo) qui, dans un précipité aussi sensible que subtil, évoque un épisode de sa vie, à propos d’un appartement situé à Buenos Aires dont il aurait hérité, mais faisant l’objet d’une procédure judiciaire à la suite d’une possible confiscation intervenue pendant la dictature militaire. Le comédien a lui-même connu et vécu la dictature argentine avant de s’installer en France.