FIPA 2015 : Films primés : Rwanda, la vie après et Marsman

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Rwanda, la vie après – Paroles de mères

Prix du Public et Prix Télérama

Rwanda, la vie après – Paroles de mères

Benoît Dervaux et André Versaille ont réalisé ce documentaire sur des femmes Tutsies qui ont été violées en 1994, lors du génocide perpétré par les Hutus. Les Hutus n’avaient qu’un seul but : supprimer tous les Tutsies, tuer tous les hommes et violer toutes les femmes.

Rwanda, la vie après – Paroles de mères : La parole est laissée à six femmes. Bien sûr, on imagine la souffrance que cela a dû engendrer chez elles. Se remémorer ces actes infâmes, cette barbarie qu’elles ont vécu, remettre des mots sur des actes qui ne sont pas humains. Leurs viols, au pluriel, leurs souffrances, leurs cauchemars. Tout cela, elles nous les confient. A visage découvert. Plan fixe de la caméra sur leurs visages fermés où les cicatrisent ne se voient pas mais envahissent leur corps. Elles parlent et ne nous cachent rien. Et nous devons entendre l’irréparable, l’insoutenable. Comme un devoir.

20 ans après. Rien n’est oublié.

Comme si les viols n’étaient pas suffisants, ces femmes racontent les conséquences de ces viols, la découverte de leur grossesse monstrueuse. Et ensuite, cet enfant, qu’il faut assumer. Une femme a même eu des jumeaux… Que dire aux enfants sur leur père ?

A leur tour, les enfants deviennent des preuves vivantes de ces actes barbares.

D’autres femmes se sont révélées porteuses du Sida. En plus d’une grossesse. Comme si cela ne suffisait pas…

Rwanda, la vie après – Paroles de mères : Le film les met au centre et c’est une façon de donner à ces femmes, d’une incroyable dignité, toute leur place, elles qui ont eu l’impression d’avoir été rejetées par tous, même par leur famille. Seule la souffrance était leur quotidien, et le reste toujours vingt ans après.

Nous partons aussi à la rencontre, très brève, de leurs enfants, qui ont aujourd’hui une vingtaine d’années. Paroles très dures entre mère et enfant. Enormément de souffrance. Ces enfants sont aussi les victimes de cet horrible génocide. 20 ans après, rien n’est effacé et rien ne sera jamais effacé. Mais ils ont tous réussi à surmonter leurs souffrances et à croire à nouveau à la Vie, sans jamais perdre leur Foi en Dieu. Alors que la position de l’Eglise, au moment du génocide, fait peur. « Prenez qui vous voulez, mais n’attaquez pas les bâtiments de l’église… », a dit l’évêque.

Les réalisateurs ont bien conscience que ce serait une épreuve terrible pour ces femmes et leurs enfants de reparler du passé alors, leur rencontre fut très brève et le film, Rwanda, la vie après – Paroles de mères fut tourné en vingt jours. La dimension contemporaine du génocide était donné.

Rwanda, la vie après – Paroles de mères veut être un film porteur d’espoir pour toutes les femmes victimes de violence sexuelle, dans le Monde. Les paroles de ces femmes sont fortes de résonnance et sont d’une lucidité et d’une force inouïe. Et nous ne sommes pas près de les oublier. A jamais gravées dans nos mémoires.

Le public lui a octroyé son prix et il a aussi obtenu le Prix Télérama ! Une belle vengeance sur un passé absolument monstrueux.

Arte a acheté le film qui sera visionné le 8 mars, lors de la Journée de la Femme. Tout un symbole qui va permettre à chaque victime d’être entendue et reconnue. Reconnue comme victime.

Enfin, pourrait-on seulement ajouter…

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Marsman

Le Prix Mitrani et Fipa d’Or pour la meilleure interprétation masculine pour Jurgen Delnaet

Marsman

Publik’Art a vu cette série belge, Marsman, de Mathias Sercu, le lendemain de la remise des Prix. Car c’est cela aussi le Fipa : comme on ne peut pas tout voir, le dimanche qui suit la cérémonie de clôture, le public peut revoir tous les films primés. Un grand luxe !

En effet, Marsman a été primé deux fois : Le Prix Mitrani qui lui a remis un superbe Makhila, et le Fipa d’Or pour la meilleure interprétation masculine pour Jurgen Delnaet. Il est vrai qu’il joue très bien.

C’est l’histoire de Nico Marsman qui perd tout d’un seul coup : sa mère, son boulot, sa femme qui le quitte, et son orchestre avec ses potes dans lequel il ne peut plus jouer car il doit garder son frère autiste.

On a beaucoup dit que c’était très drôle. Certes, il y a beaucoup d’humour, mais de là à éclater de rire… Pas souvent !

Un looser qui essaie de comprendre pourquoi il est aussi maladroit et aussi looser…

Avec l’humour belge…

Bénédicte de Loriol
En fonction depuis 2010, Bénédicte est notre directrice déléguée. Elle partage son expertise en de nombreux domaines. Elle dévore les livres comme d'autres dévorent le chocolat. Responsable des rubriques Littérature et Cinéma, elle gère aussi les opérations concours réalisées avec nos partenaires. Elle est notamment membre de l'Union des Journalistes de Cinéma (UJC).

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