Gunfight décomplexé dans Free Fire

Free Fire
Free Fire, film de Ben Wheatley , Copyright Splendid Film

Gunfight décomplexé dans Free Fire

Free Fire annonce la couleur dès l’énoncé du titre. Flingues et fusils mitrailleurs sont mis à l’honneur dans un duel sanglant opposants vendeurs et acheteurs d’une vente d’armes qui tourne mal. Des protagonistes trop tendus pour être honnêtes ne parviennent pas à éteindre le feu d’une querelle qui accumule les cartouches et les plaies sanglantes tout au long d’un film multipliant les cadavres. Répliques drolatiques et coups de théâtre truculents émaillent un scénario sans fioritures porté par un casting de haut vol au coeur d’une usine servant de décor à un huit clos anxiogène en diable. Le rythme du film enchaine dialogues débridés et funfights épileptiques, certains adoreront, d’autres seront plutôt agacés par le mélange des genres.

Balles perdues et malentendus

Le trop rare Sam Riley (Control, Sur la route) met le feu aux poudres quand ses camarades acheteurs d’une cargaison d’armes ne parviennent pas à calmer un quidam énervé contre lui dans le camp des vendeurs. Trop de monde hante l’usine désaffectée pour apaiser les tensions et si les plus professionnels tentent de ramener tout le monde à la raison pour écourter l’entrevue au plus vite, le ton monte inexorablement. Jusqu’au premier coup de feu et l’enchainement fatal. Free Fire a tout de l’exercice de style, aux frontières de la caricature mais non pas sans un certain art de la mise en scène. Et il en faut pour accumuler les chargeurs sans lasser l’audience. Une galerie d’acteurs de renom agrémente le gunfight. Brie Larson a tout de la (fausse) vierge effarouchée, Sharlto Copley balade son éternel accent afrikaner, Cillian Murphy aimerait partir avec ses armes mais sans succès, Armie Hammer joue au gentleman braqueur. Chacun joue sa partition dans un déroulement qui accumule les coups de théâtre. Sacs de sable et piliers de béton servent d’abris pour éviter les balles mais personne n’échappe aux ricochets ni aux balles perdues. Au contraire d’un James Bond éternellement protégé par un bouclier invisible lui faisant échapper aux balles, les personnages ne peuvent éviter les blessures, les conduisant à se trainer inexorablement sur un sol rocailleux.

Une béchamel infernale

1h30 durant, le rythme varie entre règlement de comptes et apartés truculents. Ce qui devrait maintenir l’attention du spectateur peut au contraire le perdre. Car au contraire du très efficace et presque cartoonesque Shootemp’up porté par Clive Owen et Paul Giamatti, Free Fire a le défaut de ses qualités. Son réalisme exacerbé est desservi par une tonalité par trop sérieuse qui empêche de véritablement prendre son pied. Le destin des protagonistes est scellé et certains connaitront un trépas pas du tout enviable. En étant dénué de flashbacks ou de mise en abime, Free Fire privilégie le premier degré frontal pour une impasse scénaristique. Les faciès de douleur rappellent ceux de Tom Cruise et Ken Watanabe dans Le dernier Samourai quand ils se prennent une avalanche de balles dans la chevauchée finale. Là où le film se veut réaliste, il laisse des personnages criblés de balles accumuler les bons mots et se trainer sur le sol. On se croirait dans un manga japonais, pas du tout dans un film de Scorsese crédité du rôle de producteur exécutif. Ce Free Fire ne prenant donc jamais parti entre réalisme et farce burlesque, le spectateur peut ne plus savoir sur quel pied danser. Ce qui peut lasser.

Free Fire promettait du fun et de la mitraille, c’est le cas et les aficionados se régaleront. Les admirateurs de Scorsese resteront pourtant sur leur faim tant le film accumule les clichés.

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Free Fire
Free Fire


Une vente d’armes clandestine doit avoir lieu dans un entrepôt désert. Tous ceux qui y sont associés se retrouvent face à face : deux Irlandais, Justine, l’intermédiaire, et le gang dirigé par Vernon et Ord. Mais rien ne se passe comme prévu et la transaction vire à l’affrontement. C’est désormais chacun pour soi… pour s’en sortir, il va falloir être malin et résistant.

Sortie : le 14 juin 2017
Durée : 1h30
Réalisateur : Ben Wheatley
Avec : Brie Larson, Cillian Murphy, Armie Hammer
Genre : Action, Thriller, Comédie

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NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Réalisation
Jeu des acteurs
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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