« L’Effet Miroir » passé au crible sous le regard singulier de Léonore Confino

"L'Effet Miroir" passé au crible sous le regard singulier de Léonore Confino
© Fabienne Rappeneau

« L’Effet Miroir » passé au crible sous le regard singulier de Léonore Confino

Avec L’Effet miroir, Léonore Confino signe une pièce singulière où son écriture à la lisière du fantastique et de l’absurde, cohabite allègrement avec la comédie de boulevard, n’hésitant pas à déstabiliser le spectateur. Une réussite.

Théophile est un auteur à succès en manque d’inspiration. Jusqu’au jour où il retrouve l’élan de l’écriture et achève un conte philosophique, peuplé de créatures marines, au récit très éloigné de la commande littéraire et commercial attendue.

Car à travers cette histoire d’oursins, de sirènes, de crevettes, tout droit sortie de son imaginaire et miroir transgressif de l’inconscient, ces proches croient pouvoir se reconnaitre dans cette faune aquatique qui leur est hostile, faisant alors exploser la fausse harmonie conjugale et familiale existante.

Des reflets psychanalytiques 

Une déflagration qui est propice à une cascade de situations ubuesque et de joutes verbales qui font voler en éclat les non-dits et les secrets, tout en renvoyant les protagonistes à leurs névroses, leurs actes manqués, leurs peurs, leurs frustrations et leurs désirs inavoués.

Cette part d’ombre et double qui traverse alors chacun des personnages et dont le miroir du XVIIe siècle acheté une fortune par Théophile, qui trône au centre de la pièce, constitue la métaphore et interroge aussi la projection d’un surmoi et de sa représentation revisitée par les autres. Tout un programme !

La mise en scène inventive et esthétisante de Julien Boisselier s’orchestre entre chien et loup à l’abri d’un ton décalé et surréaliste. Elle fait la part belle au jeu des comédiens qui s’en donnent à cœur joie et à une atmosphère aussi étrange que suspendue à cette embardée folle et introspective.

Les quatre comédiens : François Vincentelli, Caroline Anglade, Jeanne Arènes et Eric Laugérias sont formidables d’ambiguïté et de révolte trop longtemps intériorisée. Bravo !

Dates : jusqu’au 13 janvier 2024 – Lieu : Théâtre de l’Oeuvre  (Paris)
Metteur en scène : Julien Boisselier

NOS NOTES ...
Originalité
Scénographie
Mise en scène
Jeu des acteurs
Amaury Jacquet
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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