Accueil Blog Page 31

Naïs de Marcel Pagnol, la belle musique du Sud au Lucernaire jusqu’au 30 juin 2024

Le soleil semble illuminer le Théâtre Noir au Lucernaire pendant la représentation de Naïs, les cigales chantent avec un bruit assourdissant et les senteurs de la garrigue se diffusent dans la salle. Sur scène, 2 comédiennes et 4 comédiens chantent l’accent du Sud dans un drame solaire qui rappelle Jean de Florette et Manon des Sources, les 2 œuvres les plus connues de Marcel Pagnol. Les hommes ont le sang chaud et tiennent les femmes sous une emprise mentale héritée de la nuit des temps. Le drame n’est pas loin dans ce moment de théâtre puissant et émouvant.

L’amour au temps des cigales

Pour ceux qui ne le savent pas, Naïs est un film français réalisé par Raymond Leboursier et Marcel Pagnol en 1945 d’après Naïs Micoulin, une nouvelle d’un autre auteur du Sud, Émile Zola. Dans ce film, Toine le bossu est interprété par Fernandel avec une grande humanité. Personnage central du film, dramatique et touchant, il est amoureux de la belle Naïs, tenue d’une main de fer par le père Micoulin, peu enclin à la laisser fricoter avec son prétendant venu de la ville, Frédéric. Le film reprend le thème principal de la nouvelle de Zola, l’impossibilité de communiquer découlant des univers différents dans lesquels vivent les personnages, la ville bourgeoise pour Frédéric, la Provence campagnarde pour la famille Micoulin. Arthur Cachia et sa prothèse dorsale (le bossu, c’est lui!) adapte le scénario du film et sa fin heureuse dans une pièce qui tient en haleine tout du long avec son drame à la fois amoureux et social. Le personnage est tiraillé entre sa loyauté pour l’atrabilaire père Micoulin (Patrick Zard) et son amour secret pour Naïs (Marie Wauquier). Ami du futur avocat séducteur Frédéric (Kévin Coquard) couvé par sa mère protectrice (Lydie Tison), il est pris dans une spirale contradictoire de sentiments qui émeut en ravivant des temps anciens où les parents enfermaient volontiers leurs progénitures dans un carcan aussi austère qu’inexorable. Ecrite en 1883, la nouvelle parle d’une jeune femme aussi belle que farouche et d’une lutte silencieuse entre traditions rigides et aspirations à la liberté où les sentiments de vie et de mort se confrontent dans un emballement inexorable. La mise en scène épurée de Thierry Harcourt (L’amante anglaise, Les Chaises) laisse toute la place aux comédiens avec un minimum de décors tout juste évocateurs, une chaise, un filet de pêche. Le texte est tout empreint de cet accent du Sud, chantant, parfois faussement comique mais à prendre toujours au sérieux.

Le spectacle dure 1h10 pour une intrigue ramassée et menée tambour battant. Les spectateurs sont conquis par l’art des comédiennes et comédiens pour aviver des sentiments vrais tout au long d’une pièce qui enchante par son intensité.

Synopsis:

UN SECRET DE DIEU QU’ON N’A JAMAIS SU

Toine est bossu et souffre de son handicap. Il est amoureux de Naïs, fille d’un paysan violent. Naïs, elle, est amoureuse de Frédéric, jeune homme issu d’une famille bourgeoise. L’été arrive et les jeunes amoureux se laissent aller à des plaisirs que leur condition sociale ne leur permet pas… Naïs est un drame d’Émile Zola adapté au cinéma par Marcel Pagnol. On y retrouve à la fois la puissance et la cruauté d’Émile Zola, enrobées de l’humour et de la poésie propres à Marcel Pagnol. C’est un monde de poésie qui s’ouvre devant nous, et tous ses personnages, aux caractères bien trempés, nous emportent dans un tourbillon de sentiments.

Une histoire et des personnages d’une rare humanité qui nous touchent en plein coeur.

Détails:

Mercredi < samedi 18h30 | Dimanche 15h00

8 mai au 30 juin 2024 au Théâtre Noir

« Oui », une rencontre tourmentée sous le regard acéré de Thomas Bernhard

"Oui", une rencontre tourmentée sous le regard acéré de Thomas Bernhard
Claude Duparfait © Jean-Louis Fernandez

« Oui », une rencontre tourmentée sous le regard acéré de Thomas Bernhard

L’œuvre de Thomas Bernhard brûle d’une rage dévastatrice et se débat à la fois contre et avec le poids d’une culture emprunte de traditions, de chaos et de contradictions. Une hargne propre à dénoncer une société mortifère, gangrénée par sa lâcheté collective, et qui s’efforçait de cacher son passé historique dans lequel elle s’était compromise.

Attaquant violemment son Autriche natale et ses intellectuels, Bernhard témoigne aussi de nos sociétés occidentales écrasées par le poids de la culture muséifiée et conformiste dont elles se servent comme expiation à leur médiocrité et à leur vide spirituel.

Cet emportement verbal qui procède chez le dramaturge d’une impossibilité viscérale à supporter le monde tel qu’il va, est celui d’une voix solitaire, qui butte et s’obstine, soutenue par le seul combat obstiné de l’artiste, jusqu’au risque de sa détestation et de son autodestruction.

Dans Oui, roman publié en 1978, le narrateur (Thomas Bernhard) raconte sa rencontre dans un village perdu de Haute-Autriche avec une autre solitude : une femme, la « Persane », incarnée à l’image par Mina Kavani. Une fois la relation derrière lui, l’homme se souvient des promenades partagées dans la forêt de mélèzes avec elle, tout aussi passionnée que lui par la musique de Robert Schumann et la philosophie d’Arthur Schopenhauer, et interroge les traces qu’elles ont laissées en lui.

Une interprétation de haut vol

Car ce fut comme un jeu de miroirs entre les deux au cours de leur relation, l’un et l’autre étant aussi perdus que désemparés. Deux êtres pétris de solitude : lui, enfermé dans ses obsessions et sa misanthropie ; elle, épouse délaissée et bientôt abandonnée par un riche homme d’affaires venu bâtir, dans un endroit désolé, une maison de béton qui a tout d’une prison.

En fond de scène et pour accompagner épisodiquement cette introspection, des séquences filmées dans la forêt automnale sont projetées, dévoilant deux silhouettes s’y engouffrant.

D’une écriture aussi sensible que musicale, ironique et poétique, à l’acuité implacable, Bernhard scrute jusqu’à l’os l’élan en embuscade aussi bien que l’échec qui lient cet homme et cette femme. De cette spirale rétrospective, hantée par la mémoire de la Persane, c’est la voix de l’éreintement qui se fait entendre entre le sursaut avorté et la déraison d’une intelligence mise à mal qui tourne à vide, imprimant irréductiblement une absurdité de l’existence.

Miroir aussi d’un monde en décomposition, dépourvu de tout esprit, aux relents xénophobes, qu’incarne une contrée retirée, porteuse en son sein d’un véritable étouffement de la chair, d’un enfermement mental et d’un repliement sur soi.

Claude Duparfait, dans une incarnation totale et magistrale, porte de tout son corps désarticulé et à l’abri d’une intonation à la résonance si justement habitée, toute l’intranquillité Bernhardienne et son anéantissement. Du grand art. Bravo !

Dates : du 24 mai au 15 juin 2024 – Lieu : Ateliers Berthier (Paris 17ème)
Mise en scène : Célie Pauthe

Le groupe de rock Blue deal dévoile son deuxième album Can’t kill me twice, sortie le 24 mai 2024 (Dixiefrog)

Le premier album de Blue deal, Holy Ground, est sorti en 2022. Le son est toujours aussi tendance rock, tantôt blues ou rock sudiste, à la frontière de plusieurs styles qui cohabitent avec bonheur. La musique semble datée, donc authentique, c’est fait exprès et ça fait plaisir dans cette époque très portée sur l’AI.

Rock is not dead!

Difficile de deviner a priori que Can’t Kill Me Twice est le second album d’un groupe allemand au nom très anglophone, Blue Deal. Premier album à paraître sur le label Dixiefrog, il contient 11 titres très portés sur le rock des seventies, le titre phare fait d’ailleurs penser à Lynyrd Skynyrd. Les autres titres des musiciens originaires de la Forêt Noire évoquent également d’autres illustres as de la guitare comme Eric Clapton, Rory Gallagher ou Stevie Ray Vaughan. Mélodies, guitare mise en avant, section rythmique réglée au cordeau, chanteur talentueux nommé Joe Fisher, tous les ingrédients sont parfaitement agencés pour un album extrêmement efficace. Le guitariste-producteur Tom Vela est bel et bien un futur as de la gratte, mettant en valeur les morceaux dans une belle furia sonore, comme le montrent les 2 singles Favorite Mistake et Got 2 Go. Le groupe trouve ses racines dans les années 90 où le chanteur et leader Joe Fischer a connu un vrai succès international avec son groupe Cadillac Blues Band, déjà porté par sa voix puissante et un son de guitare clinquant. C’est en 2020 qu’une première mouture de Blue Deal a vu le jour quand le jeune guitariste Tom Vela, le batteur Jürgen Schneckenburger et le bassiste Norbert Roth (remplacé en 2022 par Martin Bürger) ont uni leurs forces qui a enregistré dans la foulée l’opus Holy Ground. Suite à une tournée écossaise couronnée de succès en 2023, le quatuor a écrit un nouvel album enregistré durant l’été. Le groupe a entre-temps remporté le très connu outre-rhin German Blues Challenge annonçant la collaboration avec le label Dixiefrog. L’album séduit par ses mélodies portées par une alliance parfaite de la voix et de la guitare. Le futur tube Got 2 Go ne fait pas de détail, des sonorités blues-rock sur Favorite Mistake, du rock brut sur Short Time Runner, des sonorités à la lisière du funky sur Hard Times, l’album s’écoute d’un seul tenant. Et puis 1942 est un bel hommage à Hendrix et Seen to be believed à Clapton, les meilleurs vins rocks, donc, dans les meilleurs tonneaux.

Blue Deal sera visible en live le 3 juin prochain au New Morning avec The SuperSoul Brothers en première partie, de quoi profiter d’un bon son blues rock, n’hésitez pas à tenter l’expérience!

Solidays 2024, 25 ans de festival sur l’hippodrome de Longchamp du 28 au 30 juin 2024

Le festival Solidays est de retour du 28 au 30 juin 2024 sur l’hippodrome de Longchamp. La programmation s’enrichit avec de nouveaux noms ajoutés: Anitta, Flavien Berger, Mika, La Fève, Laurent Garnier, Santa, Acid Arab, 3 jours de vie et de concert qui s’annoncent trépidants! N’hésitez pas à vous rendre sur le lien pour plus d’informations et pour réserver votre formule de billet ou de pass.

Publireportage:

Né dans une chambre de bonne de 14m2, dans la tête de deux étudiants prêts à changer le monde, le festival Solidays n’est pas un festival comme les autres. Construit sur des valeurs de partage et d’entraide, il nourrit les esprits, réveille les consciences et rapproche les gens. Solidays est un lieu unique de circulation des idées. Année après année, il permet de cultiver le meilleur de chacun. Les jeunes, les militants, les artistes y viennent pour assouvir leur « quête de sens » et partager le plaisir « d’être utile », le plaisir « d’être ensemble ». Il suffit de fouler les pelouses de Longchamp pour mieux comprendre les nombreuses vocations citoyennes et solidaires que cette initiative un peu folle continue de susciter au fil des ans.

Chaque année, outre des rendez-vous musicaux d’exception, le festival propose des temps fortsdes conférences et des temps d’échange autour de grandes questions de société et d’actualité. Sans oublier la rencontre avec les 100 associations françaises et internationales du Village Solidarité qui agissent au quotidien sur des thèmes aussi variés que les droits humains, la santé, la pauvreté, l’environnement, le handicap ou l’exclusion. Solidays est aussi un outil performant contre le sida et la détresse humaine. Grâce à son succès, de nombreux programmes d’aide aux malades et de prévention ont pu être financés, ici et ailleurs.

Près de 4 millions de festivaliers ont déjà foulé les pelouses de Longchamp depuis ce jour de 1999 où Robbie Williams, Youssou N’Dour ou encore Jean-Jacques Goldman ont inauguré la scène principale. 25 ans plus tard, Solidays est plus que jamais « d’intérêt public ». Il démontre avec force à quel point les jeunes sont intimement convaincus que le bonheur, le progrès, le sens que chacun veut donner à son existence, ne peuvent naître de l’individualisme, du repli sur soi ou de l’indifférence à l’égard du monde.

Pour marquer les 25 ans de Solidays, Solidarité Sida a lancé le pari de créer 25 000 vocations solidaires. L’objectif a été atteint ! Une formidable nouvelle pour la solidarité et la prospérité du festival.

Programmation:

Vendredi 28 juin 2024 au festival Solidays 

  • Gazo & Tiakola
  • Trinix
  • Sam Smith 
  • SDM
  • Adèle Castillon 
  • Trym présente Millenium
  • Acid Ararb (live)
  • La Fève
  • The Blessed Madonna
  • Styleto
  • Santa
  • Laurent Garnier 
  • La Darude 
  • La Bug de l’An 2000
  • Hier
  • Marguerite Thiam
  • Simia

Solidays 2024 : les concerts du samedi 29 juin 

  • Anitta
  • Diplo
  • Mika
  • Sam Quealy
  • Brutalismus 3000 
  • PLK
  • So La Lune
  • Werenoi
  • Zed Yun Pavarotti
  • Creeds (live)
  • Jetlag Gang
  • Jungeli
  • Johnny Jane
  • CMAT
  • Urumi
  • Danyl
  • Théa
  • Dabeull Live Band
  • Isaac Delusion
  • Ed Banger Party Busy P & guests
  • TDJ
  • Viens la fête

Dimanche 30 juin 2024 

  • Martin Garrix 
  • Pomme
  • Louise Attaque
  • Zola
  • Charlotte Cardin
  • Tif
  • Caballero & JeanJass
  • Baby Volcano 
  • Naive New Beaters 
  • Flavien Berger 
  • Zamdane
  • Chronologic

Paris, le livre-jeu, un très bel album jeunesse (Flammarion Jeunesse)

Paris, le livre-jeu, un très bel album jeunesse (Flammarion Jeunesse)

A l’occasion des Jeux Olympiques, les éditions Flammarion jeunesse nous propose une nouvelle édition de : Paris, le livre-jeu.

Les illustrations de cet album sont tout simplement magnifiques et emplies d’humour !

Une sorcière s’est infiltrée à Paris et ensorcèle toute la ville ! Il faut à tout prix la trouver.

Le lecteur va suivre les indices qui devraient le mener jusqu’à la sorcière !

Mais en fait, ce n’est pas si simple car à chaque page, le lecteur a plusieurs propositions. C’est un vrai labyrinthe, Paris ! Et si ce n’est pas le bon chemin, ce n’est pas grave, une autre solution sera proposée au lecteur.

L’album fourmille de détails et le jeune lecteur peut passer des heures, même sans savoir lire, pour découvrir ces mille trésors.

C’est également une chouette façon de découvrir Paris et ses merveilles : La Bibliothèque Nationale, le parc zoologique, Notre-Dame, l’Opéra Garnier, le Louvre, les métros, les catacombes, la Roseraie, le Jardin d’Acclimatation, la Cité des sciences, le Musée d’Orsay, le Centre Georges Pompidou, l’Aquarium, la Tour Eiffel…

Mais quel régal ! Attention, la balade ne sera pas de tout repos ! Il va falloir réfléchir, bien observer et répondre aux nombreuses énigmes !

Paris, le livre-jeu est un très chouette album qui fait découvrir Paris autrement ! Notre coup de cœur !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Mai 2024
Auteur : Jeanne Boyer
Illustrateur : Martin Desbat
Editeur : Flammarion Jeunesse
Prix : 13,50 €

Dégustation de 2 Bandol Rosé en prévision de l’été qui vient à grand pas

Alors que l’été approche, c’est le moment de déguster, toujours avec modération, 2 vins rosés de Bandol parfaits pour les terrasses estivales et les évènements entre amis. Tous deux ont du caractère et donnent de belles lettre de noblesse au vin rosé.

Château de Font Vive Bandol rosé 2023 (16 euros TTC)

Ce rosé est un véritable appel à l’été et aux terrasses entre amis. Il se compose de Mourvèdre, Grenache et Cinsault. À l’œil, sa robe rose est pâle et engageante. Au nez, les arômes sont intenses avec des notes de fruits rouges et de fleurs. La bouche est ronde, moelleuse en attaque, assez veloutée avec un long final où la fraîcheur et la nervosité apparaissent, agréable et équilibré, ample et typique. Ce rosé d’appellation AOP Bandol se déguste idéalement avec le poisson, les fruits de mer et la cuisine méditerranéenne, également en apéritif sur une bouillabaisse ou des bouchées à la reine aux fruits de mer. Proposé à 16 euros la bouteille, c’est un très bon rosé de l’été!

Publireportage:

La famille Barthès est à la tête de deux domaines : le Ch. de Font-Vive et le Ch. Barthès, implantés dans les restanques du Val d’Arenc. Elle signe des vins régulièrement en vue dans le Guide des rosés notamment.

Château Jean-Pierre Gaussen Bandol rosé 2022

Composé de 1/3 de Mourvèdre, 1/3 de Cinsault et 1/3 de Grenache, ce vin rosé est proposé au prix TTC de 14,00 € pour un vin tout en profondeur, très authentique et complexe. Il se déguste à l’apéritif et accompagne idéalement les poissons grillés au fenouil, les fruits de mer ou les fromages de chèvre.

Publireportage:

Au cœur de La Cadière d’Azur ce domaine familial créé par Jean-Pierre Gaussen dans les années 60, sur un terroir argilo-calcaire où le Mourvèdre s’exprime dans toute sa puissance pour donner des Vins Rouges d’exceptions que l’on peut boire jeunes comme à leur apogée. Venez découvrir nos vins Rouges, Rosés et Blancs.

Dis-moi que la vie est belle, notre coup de cœur (Flammarion)

Dis-moi que la vie est belle, notre coup de cœur (Flammarion)

Barry Jonsberg est un auteur australien mondialement reconnu. Son dernier roman, Dis-moi que la vie est belle nous a bouleversés !

C’est l’histoire de Cate, jeune fille ado de quinze ans. Caitlyn, Cate ou CC.

Dès la première page, le lecteur veut en savoir plus sur Cate alors qu’elle dit qu’elle n’est pas intéressante ! Mais elle devient très vite notre amie intime.

Ses parents sont divorcés. Mais franchement, elle a trouvé sa vitesse de croisière : 1 week-end tous les 15 jours, elle va chez son père. Et le reste du temps, avec sa mère, qui a un nouveau compagnon, Sam. Elle s’entend bien avec tout le monde. Elle adore son père et ses douces dérives, et s’entend très bien avec sa mère et Sam. Bien sûr, elle a une meilleure amie, Elise. Et la vie d’Elise n’est pas facile car ses parents sont en train de se séparer. Cate et Elise se confient mutuellement toute leur vie.

L’auteur décrit tellement bien ses personnages, leurs ressentis, que nous sommes très vite attachés à Cate.

On commence le roman, et on ne peut plus l’arrêter. On sourit, on rit, et on pleure avec Cate !

C’est un roman publié dans la collection Flammarion jeunesse mais il n’y aucune raison de limiter sa lecture aux ados !

C’est à la fois plein de vie, de vitalité, de joie, d’amour. Tellement vivant ! On aime les folies des we chez son père. On aime que Cate garde son jardin secret à l’abri de chacun de ses parents. Quand elle est chez son père, elle vit à 100% avec lui et ne raconte rien à sa mère. Et vice versa !

Les tourments de l’adolescence sont bien présents. Et la plume de l’auteur nous les rend encore plus réels. Avec une créativité incroyable !

La vie de Cate va être bouleversée. Non pas à cause d’un de ses parents mais à cause du compagnon de sa mère ! Le comble ! Un tsunami ! Un combat qu’elle va devoir mener… Et jusqu’à la fin, on ne sait qui l’emportera !

La vie ne l’épargnera pas. Mais pour autant, la vie reste belle !

Dis-moi que la vie est belle est un magnifique roman. Il a été finaliste du prix Ethel Turner Prize for Young People’s Literature. Il est notre gros coup de cœur !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Barry Jonsberg
Traducteur : Faustina Fiore
Editeur : Flammarion
Prix : 18,90 €

TùCA dévoile son premier album Adishatz le 24 mai (Déluge)

Après une année de concerts à travers la France, le groupe TùCA formé autour de Louis Gachet dévoile son premier album nommé Adishatz.

Un jazz à découvrir

Tuca signifie Dune en langue gasconne, facile à comprendre quand on sait que les 5 musiciens du groupe sont originaires du sud-ouest de la France, Louis Gachet à la trompette, Thomas Gaucher et Martin Ferreyros aux guitares, Cyril Drapé à la contrebasse et Arnaud Bichon à la batterie. Les influences sont multiples pour ce groupe situé entre jazz et rock, allant même jusqu’à la pop sur certains morceaux. Et tout comme la Dune est en évolution perpétuelle en fonction des éléments extérieurs et de l’environnement, le groupe revendique des aspirations en changement perpétuel, pour ne pas rester ni figé ni imperméable aux nouvelles inspirations. Tuca rend hommage à des choses vraies auxquelles ils comptent beaucoup, des personnes, des moments, des sensations, des endroits… Les compositeurs Louis et Thomas Gachet revendiquent des inspirations multiples, au premier lieu leur Gascogne natale qui imprègnent tous leurs morceaux. Le groupe a été récompensé au Grand prix du Jury du 9e Tremplin Action Jazz en 2021 et finaliste du Tremplin ReZZo Jazz à Vienne en 2022, preuve que l’émergence de la formation n’est pas passée inaperçue et que leur énergie touche un public de plus en plus nombreux. L’album compte 11 titres à écouter pour en apprécier la diversité. Le nom de l’album et du premier morceau Adishatz est un mot également issu de la Gascogne, signifiant aussi bien Bonjour qu’Au revoir, coupant le morceau en 2, avec une première partie semblable à une tempête émotionnelle liée à la perte et une deuxième portant sur l’acceptation et l’amour. Le 2e titre Windu est une référence directe à Star Wars et au personnage de Mace Windu, d’où le futurisme du morceau. Le 3e morceau Planus est comme son nom l’indique très planant.

Tous les autres morceaux sont des références claires à des choses existantes, entre calme et tempête avec des musiciens qui partagent leur passion et transmettent de vrais sentiments.

Dates de concert:

Concert de sortie le 19 juin en co-plateau avec Illyes Ferfera Quartet au Studio de l’Ermitage

Je rêve d’être vétérinaire, un documentaire jeunesse (Casterman)

Je rêve d’être vétérinaire, un documentaire jeunesse (Casterman)

Julie Alcouffe est Docteur vétérinaire. Elle a écrit cet album, joliment illustré, pour faire découvrir aux enfants son métier, et sa passion des animaux : Je rêve d’être vétérinaire.
Quel enfant n’a pas rêvé d’être vétérinaire un jour ?

Avec l’album Je rêve d’être vétérinaire, le lecteur découvre tous les secrets de ce métier.

C’est un métier très difficile d’accès. Il faut bien se préparer d  ès le lycée en choisissant les bonnes options scientifiques. Du côté des études, c’est très difficile et la sélection est sévère ! Il n’existe qu’un seul concours pour 4 écoles ! Et pour passer ce concours, il faut faire 2 ans de prépa, très difficiles.
Et au final, moins de 2 élèves sur 10 sont pris !

Et une fois le concours en poche, rien ne sera facile ! Le vétérinaire doit avoir un sacré mental, une super santé car c’est un métier très physique. Il doit aussi avoir le sens du contact, et être hyper réactif. Car en cas d’urgence, il faut réagir très vite !

L’auteur décrit également d’autres métiers en rapport avec les animaux, plus faciles d’accès, comme le maréchal-ferrant, les éleveurs, les toiletteurs, les éducateurs…

Le vétérinaire peut exercer son métier en ville ou à la campagne. Soigner des animaux de compagnie, des animaux rares, des animaux sauvages…

Je rêve d’être vétérinaire est un album, avec de belles illustrations, où l’auteur nous partage sa passion. Et sa vie de vétérinaire au quotidien. Un très chouette album qui sort aujourd’hui !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : 22 mai 2024
Auteur : Julie Alcouffe
Illustrateur : Leonie Koelsch
Editeur : Casterman
Prix : 13,95 €

Vic Chesnutt, le calme et la fureur, une biographie à découvrir aux éditions Playlist Society le 23 mai 2024

Le fait est que le chanteur folk Vic Chesnutt est plutôt un héros très underground, pas très connu voire assez obscur. Ses tubes n’ont jamais défrayé la chronique et lui-même n’a que peu attiré le monde de la musique hormis Michael Stipe, le célèbre chanteur de REM. Sorte d’artiste maudit disparu à seulement 45 ans suite à une overdose de médicaments, il mérite finalement plus qu’une écoute distraite. Artiste connu d’un petit monde de branchés entre les années 90 et 2000, il est devenu paraplégique à seulement 18 ans suite à un accident de voiture. Ce que beaucoup auraient très mal vécu a été pour lui une sorte de bénédiction, lui permettant de se concentrer sur son art et de sortir quelques beaux albums. Ses chansons parlent de faiblesse et de bêtise humaine, avec une touche d’humour et d’ironie, faisant apparaitre au détour de quelques paroles son attirance macabre pour le dernier saut (sot?), ce qu’il finit par faire en 2009. L’ouvrage de Thierry Jourdain est clair et précis, et donne surtout envie de mieux connaitre l’œuvre de cet artiste maudit.

Synopsis:

Originaire du sud des États-Unis, Vic Chesnutt est l’un des grands représentants de la scène musicale folk des années 1990 et 2000. À 18 ans, il survit à un accident de voiture qui le laisse paraplégique, et l’oblige à trouver une manière unique de faire de la musique. Découvert par Michael Stipe, le chanteur du groupe R.E.M., il est à la tête d’une discographie sensible, centrée sur la vulnérabilité et la bêtise humaine, en particulier la sienne. Sombre mais emplie d’humour et d’ironie, son écriture marche dans les pas des textes de Flannery O’Connor et William Faulkner.

Toute sa vie, Vic Chesnutt flirtera avec la mort. Maintes fois sauvé par sa femme ou ses amis, il succombera à une overdose de tranquillisants le 25 novembre 2009, à l’âge de 45 ans. Il laisse derrière lui une œuvre dense, authentique et à fleur de peau. Vic Chesnutt, le calme et la fureur retrace cette existence dévorée par l’addiction, mais toujours en quête d’une échappatoire.

Thierry Jourdain est le fondateur du collectif Equilibre Fragile et de la revue papier du même nom, consacrée à la musique, la photographie et la littérature. Il joue dans le groupe indie rock My Silly Lifestyle, et est l’auteur de plusieurs essais sur la musique, dont Elliott Smith : Can’t Make A Sound (Le Mot et le reste, 2018), Dominique A : La Fossette (Densité, 2021) et R.E.M. (Le Boulon, 2022).

Editeur: Playlist Society

Auteur: Thierry Jourdain

Nombre de pages / Prix: 160 pages / 17 euros

Dans le grand manteau de maman, très bel album jeunesse (Glénat jeunesse)

Dans le grand manteau de maman, très bel album jeunesse (Glénat jeunesse)

Eve-Marie Lobriaut nous propose un nouvel album, très joliment illustré : Dans le grand manteau de maman. Un album qui met l’accent sur l’amour d’une maman.
Noé rentre un soir tout triste de l’école. Il pleure. « Des nuages se sont installés au-dessus de sa tête ». Il ne veut plus aller à l’école. Il veut redevenir tout petit et retourner dans le ventre de sa maman. Là où il fait si doux, si chaud.

Sa maman tricote un grand manteau blanc, avec une grande poche dans laquelle Noé va pouvoir se réfugier. Il y restera le temps qu’il lui faut, pour se sentir à nouveau bien.
Cet album montre au tout-petit l’importance d’une maman à qui on peut tout dire, mais aussi l’importance de s’ouvrir au monde et d’avoir confiance en soi. Noé ne peut pas rester toute sa vie dans cette poche ! Le monde l’attend !

Une grande page est à déployer quand Noé renait au monde. Superbe !

Dans le grand manteau de maman est un très bel album illustré, idéal à offrir pour la fête des mères !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : mai 2024
Auteur : Eve-Marie Lobriaut
Illustrateur : Emilie Angebault
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 13,90 €

8848 mètres, Là-haut, elle ne sera plus la même (Casterman poche)

8848 mètres, Là-haut, elle ne sera plus la même (Casterman poche)

A travers ce superbe roman d’aventures, sorti en 2020, Silène Edgar nous transporte à : 8848 mètres, Là-haut, elle ne sera plus la même.
Mallory a quinze ans. Avec son père, ils ont décidé de faire l’ascension du Mont Everest. 8848m. Le toit du monde.

Elle se prépare, avec lui, depuis longtemps pour ce défi très particulier. Deux mois de préparation intensive avant de partir enfin pour cette aventure extraordinaire. Mallory va faire la connaissance des guides, et des membres de leur équipe. Tous solidaires. Elle va apprendre et découvrir des mondes qu’elle n’imaginait même pas !

Tout au long du roman, on voit Mallory évoluer, devenir chaque jour un peu plus mûre. Elle se détache un peu de son père, pour devenir vraiment elle-même. Le stress est là, même s’il ne faut rien laisser paraître. Ce n’est pas simple de respirer à une si haute altitude. Respirer tout en faisant des efforts physiques intenses. Avec un froid glacial.

Au départ, Mallory n’a pas beaucoup confiance en elle. Elle se laisse un peu porter par les autres, surtout pas son père. Et puis, au final, c’est elle qui va porter son père.

L’auteure décrit très bien les ressentis de Mallo, adolescente, qui traverse des épreuves physiques très rudes, mais qui découvre aussi quelques notions de bouddhisme, de méditation, et des notions comme l’impermanence, la compassion, le semchuk…

Elle rencontre des personnes qui sacrifient leur vie à l’écologie et ramassent tous les déchets laissés par les humains, même en haute montagne !

Il est clair que Mallory a plus appris en quelques semaines que durant sa courte vie ! Elle ne sera plus jamais comme avant !

8848 mètres est un très beau roman, engagé, et pour les bonnes causes. Publik’Art se réjouit qu’il soit de nouveau édité et dans la collection poche ! Accessible au plus grand nombre !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Mai 2024
Auteur : Silène Edgar
Editeur : Casterman
Prix : 7,95 €

Les colons, un western ultra réaliste et retors dans la pampa chilienne, sortie le 21 mai en DVD

Peu de gens connaissent cette page oubliée de l’histoire officielle du Chili, Le film Les Colons revient dessus dans un déroulé sans œillères. Car les colons venus d’Europe et d’Amérique du Nord se sont appropriés une terre sur laquelle vivaient déjà des peuples autochtones, Felipe Gálvez Haberle raconte une histoire de sang et de combat avec une vision assez sombre du génocide que les indiens Selk’nam au Chili ont subi. Le réalisateur s’est intéressé à ce que les livres d’histoire oublient souvent de mentionner, la colonisation s’est faite au prix de souffrances largement passées sous silence. La peuplade sert aujourd’hui d’argument marketing pour le tourisme, guère plus, sans devoir de mémoire à rendre à ceux qui ont été massacrés au début du XXe siècle en Terre de feu.

Une colonisation dans le sang

Le film mélange personnages historiques et fictifs dans un déroulé qui voit des explorateurs cheminer dans de magnifiques paysages hostiles, soucieux de ne pas croiser des indiens qui de tout manière seront décimé en cas de rencontre malencontreuse. Le réalisateur s’est inspiré de récits qu’il a étudiés avec soin pour cette histoire d’expédition où 3 personnages doivent rallier la mer par l’ouest. Une sorte de chasseur de prime issu de l’armée anglaise, un cowboy américain et l’indien Segundo voyagent et font des rencontres. Indiens massacrés sur pied, autre équipe d’explorateurs, les paysages silencieux prennent toute la place à côté des péripéties qui rythment le récit. Le film se déroule en 2 parties, d’abord les faits souvent sanglants et sordides, puis les échanges verbaux où un juge tente d’arracher des informations à Segundo pour relater les horreurs de la colonisation auxquelles il a assisté. Le trait d’union est donc cet indien silencieux mais aux yeux bien ouverts, excellent tireur et souvent en retrait des évènements. Les grands espaces et les intérieurs sont clairement séparés, les horreurs du terrain sont comme oubliées et passées sous silence par les instigateurs, ils ne donnent pas d’instruction devant la caméra mais personne n’est dupe, c’est eux qui favorisent les comportements inhumains et sauvages vis-à-vis des peuples locaux. La violence est crue et brutale, les victimes ont été nombreuses parmi un peuple indien massacré sans vergogne et surtout sans images.

Le film Les Colons est un témoignage éloquent sur le comportement inhumain des colons qui ont massacré les indiens de la Terre de feu. Le film est à découvrir en DVD le 21 mai pour un grand moment d’effroi, sans effets spéciaux ni créatures fantastiques, rien qu’avec des hommes, et ça fait froid dans le dos.

Synopsis: Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan, un soldat britannique, et d’un mercenaire américain, le jeune métis chilien, Segundo, découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.

Foudre, une fiction intense sur les tourments de l’adolescence, sortie en salles le 22 mai 2024

La réalisatrice Carmen Jaquier s’est inspiré de plusieurs éléments décisifs pour échafauder l’intrigue de Foudre. Un fait divers à Berlin où 2 adolescents se sont immolés par le feu et une série de petits carnets appartenant à son arrière-grand-mère dans lesquels, chaque jour, elle dialoguait avec le Seigneur. De là est venue l’idée d’une héroïne obligée de quitter le couvent à contre coeur pour retourner aider sa famille et réaliser une expérience mystique dans les sentiments amoureux.

Un film entre divin et physique

Le film se base très fortement sur les sentiments et les émotions. L’héroïne Elisabeth (Lilith Grasmug) ne peut vivre sa vie qu’en éprouvant la présence de Dieu à ses côtés. De là ce point de vue inédit et vraiment original, et si l’amour physique était la manifestation du divin à travers l’expression du désir? A travers les paysages bucoliques d’une vallée suisse, le personnage oublie la perte de la vie monacale qu’elle désirait de tout son être pour retrouver la présence divine à travers ses liens avec 3 jeunes hommes de son village. De grands moments de suspension suivent des scènes où l’héroïne au regard habité retrouve une raison de vivre. 2 ans de casting sont été nécessaires pour trouver les acteurs de Foudre. Le film d’une grande pudeur déborde pourtant de sentiments montrant l’aspiration profonde d’Elisabeth à ressentir une présence divine à travers les sentiments humains. L’ambiance du film repose à la fois sur les paysages et la musique du compositeur suisse Nicolas Rabaeus qui transmet un souffle autour des personnages, comme une présence invisible qui permet réconfort et protection, comme si le divin apportait une présence constante. Son travail sur Foudre a été récompensé par le prix de la meilleure musique au prix du cinéma suisse en 2023.

Le film apporte un point de vue assez original sur la place de la femme dans une communauté rurale peu désireuse de les libérer de leurs vies familiales rugueuses.

Synopsis: Été 1900, au cœur d’une vallée du sud de la Suisse. Elisabeth, 17 ans, est sur le point de prononcer ses vœux après 5 ans passés au couvent. La mort soudaine de sa sœur l’oblige à retourner dans la ferme familiale pour assumer son nouveau rôle d’aînée. Elisabeth se retrouve vite asphyxiée par cette vie de labeur et obsédée par les mystères qui entourent la disparition de sa sœur. Elle va alors chercher à s’affranchir de son statut et de ses nouveaux engagements.

Heroico, l’enfer des collèges militaires mexicains, sortie en salles le 22 mai

Le réalisateur David Zonana imagine avec son film Heroico les conditions de vie insoutenables des jeunes recrues pendant leur entrainement militaire pour les confronter à la violence endémique de la société mexicaine. Brimades, vexations et punitions ne sont pas tout, les sergents sont des sadiques et font disparaitre les brebis galeuses, sans vergogne et pas sans violence. Le film se déroule tout du long dans une ambiance quasi insoutenable car chaque mot, chaque parole peut entrainer un châtiment, mettant à rude épreuve les nerfs du jeune héros Luis Núñez pris entre le marteau et l’enclume, l’indépendance d’esprit et la servilité.

Un film coup de poing

En plus de raconter une histoire d’aliénation, le film interroge sur la société mexicaine dans son entièreté. Le héros est jeune, malléable, impressionnable, il a besoin de la mutuelle militaire pour permettre à sa mère d’obtenir les soins nécessaires pour soigner son diabète. Il se sent enfermé dans une logique qui le dépasse, confronté à l’insoutenable quotidiennement. Sauf que sa chance est d’avoir été identifié par un sergent qui le protège, pas gratuitement, toute faveur amène des contingences. Dans un pays pauvre comme le Mexique, aux conditions de vie difficiles avec la menace continuelle des cartels de la drogue, les institutions démissionnaires et les espoirs d’une vie normale qui s’envolent devant la brutalité de la réalité. La plupart des jeunes héros du film sont eux-mêmes d’anciens cadets ayant été enrôlés dans l’armée à un moment donné de leur vie, ce qui procure au filme une authenticité augmentée. Lors de sa sortie au Mexique, le distributeur a fait la promotion du film avec le slogan Le film qui dérange le gouvernement mexicain avec pour résultat une vive polémique suscitée par tous ceux qui ont vu une attaque frontale contre l’armée, l’institution la plus puissante du pays. Le film montre des soldats regarder des vidéos violentes sur leurs téléphones, un chien se faire occire, des cadets se fait ratonner, pas un film très simple, pas pour les sensibles en tout cas.

Le film sort en salles le 22 mai pour une expérience cinématographique dérangeante qui ne peut pas laisser indifférent.

Synopsis: Luis, un jeune homme de 18 ans aux racines indigènes, entre au Collège militaire dans l’espoir de s’assurer un meilleur avenir. Là, il se heurte à un système rigide et violent, conçu pour faire de lui un parfait soldat.

Chien blanc, une adaptation très politique du livre de Romain Gary, sortie en salle le 22 mai 2024

Chien blanc est l’adaptation du roman éponyme de Romain Gary publié en 1970. Dans des Etats-Unis déchirés par les tensions raciales, le consul de France Romain Gary et son épouse Jean Seberg recueillent un chien qui se trouve avoir été dressé pour attaquer les noirs. Gary est résolu à ne pas l’euthanasier pour changer sa nature et montrer que la haine de l’autre n’est qu’une mauvaise éducation.

Une adaptation littérale

Denis Ménochet interprète un Romain Gary à la belle barbe poivre et sel mais aussi avec quelques kilos en trop. Kacey Rohl figure une Jean Seberg entichée des black panthers au risque de compromettre sa carrière dans un Hollywood encore dirigé par des boss très blancs et rétrogrades. Le chien blanc figure l’impasse sociétale d’un époque où Martin Luther King vient d’être assassiné et où la population se retrouve perdue sans son guide. Les images d’émeutes violemment réprimées parsèment le film pour une ambiance anxiogène qui reflète une époque où la guerre du Vietnam divisait la nation. Alors que le chien mord à tout va, l’auteur est tiraillé entre ses aspirations libertaires, son épouse qui lui échappe peu à peu et ce chien qu’il ne parvient pas à faire dresser. Le livre est déjà tendu, le film ne l’est pas moins et Denis Minochet livre une interprétation d’un homme prix par une véritable tempête sous son crâne pendant que le spectateur tremble constamment pour son fils Pedro très peu au fait des dangers qu’il court au contact d’un chien si peu engageant, au risque d’un accident malencontrueux.

Le film se suit quasiment comme un documentaire d’époque qui résonne avec l’actualité de 2024.

Synopsis: 1968 – Etats-Unis. Martin Luther King est assassiné et les haines raciales mettent le pays à feu et à sang. Romain Gary et sa femme l’actrice Jean Seberg, qui vivent à Los Angeles, recueillent un chien égaré, dressé exclusivement pour attaquer les Noirs : un chien blanc. L’écrivain, amoureux des animaux, refuse de le faire euthanasier, au risque de mettre en péril sa relation avec Jean, militante pour les droits civiques et très active au sein des Black Panthers.

Qu’as-tu fait à la guerre, Papa, une pochade guerrière à découvrir en Blu-Ray le 21 mai (Rimini éditions)

Le grand réalisateur Blake Edwards (Diamants sur Canapé, La panthère rose, The Party) a réalisé une army comedie au bon milieu du second conflit mondial. Le résultat est une critique acerbe de l’armée, de l’embrigadement armé et du supposé héroïsme guerrier entretenu par l’imagerie officielle.

Une pochage guerrière

James Coburn incarne le supposé héros de cette histoire de guerre où les tambours et les trompettes retentissent dans le générique, où les chefs donnent des ordres abrupts mais où les soldats vont faire semblant de faire la guerre devant des groupies fort dévêtues et admiratives. Le ton est à la pochade, bien loin des images du Jour le plus long ou du Soldat Ryan. Le réalisateur s’est associé au scénariste William Peter Blatty pour imaginer cette sorte de guerre à la guerre, sans victimes mais pas sans gags. Les chutes se multiplient, les jeux effrontés se succèdent, et si les soldats s’étaient en fait bien amusés au lien de s’entretuer, c’est ce qu’imagine ce film un peu daté mais fort rafraichissant dans sa désinvolture continuelle vis-à-vis de l’imagerie officielle. Le compositeur Henri Mancini est une fois de plus à la baguette après L’Extravagant Monsieur Cory (1957), The Pink Panther (1963) et A Shot in the Dark (1964).

Le film se déroule en Italie avec une ribambelle de donzelles langoureuses et pulpeuses, prétextes à des pochades humoristiques qui rythment tout le film pas sérieux pour un sou. Les soldats font semblant de se battre, et ça fait du bien.

Synopsis: Eté 1943, le capitaine américain Cash reçoit l’ordre de ses supérieurs d’envahir le village de Valerno en Sicile. Les habitants acceptent de se rendre à condition de pouvoir célébrer le soir même la fête annuelle du vin… Les Américains et les Italiens vont alors s’unir pour une journée et nuit sous le signe des femmes et de l’alcool. Les choses se gâtent quand les avions allemands et américains prennent pour des émeutes ce qui s’avère être des combats de rues mis en scène par les capitaines Cash et Oppo, pour la tranquillité des habitants.

Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde au Théâtre de la Contrescarpe jusqu’au 16 juin pour 30 représentations exceptionnelles

Le Théâtre de la Contrescarpe reprend pour 30 dates exceptionnelles cette pièce déjà jouée en 2019. Elliot Jenicot reprend le rôle de l’illustre compositeur de pièces aussi connue que les Gymnopédies ou les Gnossiennes. Anaïs Yazit interprète une infirmière aux contours flous au sein d’une institution psychiatrique. Forte en références à la vie de l’homme, la pièce plonge peu à peu dans la fiction pour une intrigue surprenante de bout en bout, entre biographie fantasmée et liberté assumée.

Du théâtre augmenté

La scène est entourée à droite et à gauche par des murs blancs immaculés, le fond de la scène est tapissé d’un écran lui aussi blanc mais sur lequel s’articulent des animations en noir et blanc au fur et à mesure du déroulement des échanges. Un décompte se fait comme pour le décollage d’une fusée vers les étoiles. L’infirmière Anna vient visiter un patient un peu spécial, censément né en 1866 et mort en 1925 d’une cirrhose du foie suite à une vie d’abus alcooliques. Les 2 personnages, Erik Satie et Anna brettent à fleuret moucheté et entrechoquent les unités usuelles de temps et d’espace. Ils parlent du XXe siècle, du XIVe siècle, ils se perdent en références variées pour voir peu à peu l’infirmière d’abord droite dans ses bottes divaguer d’abord imperceptiblement et puis plus franchement. Un numéro de danse en duo, des anecdotes croustillantes sur les rencontres faites par le compositeur durant sa vie avec d’illustres contemporains comme Cocteau, Ravel ou Debussy, des digressions sur la consommation d’alcool excessive de l’homme perpétuellement désargenté et niché dans une maison à Arcueil dépourvue d’eau, de gaz et d’électricité, il est d’abord au centre du récit. Et puis le centre de gravité de la pièce dévie, est-il vraiment Satie? Est-elle vraiment infirmière? La comédienne se met joliment (et littéralement) à nu dans un numéro tout en clair obscur, elle simplement recouverte de tulle tandis qu’elle divague pour la première fois. Et la pièce révèle le secret de personnages aux caractères plus surprenants et à l’histoire tragique. L’1h20 de la pièce passe comme dans un rêve, l’émotion est palpable, les comédiens sont habités, les spectateurs sont subjugués. La musique est omniprésente pour envelopper le moment de théâtre dans le coton d’esprits perturbés et blessés par la vie.

Nul doute que les 30 représentations seront aussi prises d’assaut que celle du 16 mai car la pièce tient à un fil ténu et s’entoure d’une sensibilité émouvante. Comédien et comédienne font vivre un vrai moment d’enchantement à un public qui en redemande. La fantaisie du compositeur côtoie l’art de Laetitia Gonzalbes pour l’écriture et la mise en scène pour un résultat qui subjugue.

Synopsis:

Erik Satie fut un compositeur hors norme. Avant-gardiste virtuose, il composa des musiques aujourd’hui jouées dans le monde entier, telles les célébrissimes Gymnopédies.

En homme libre, il fit de sa vie un véritable roman, avec humour et légèreté, et fut l’ami des grands artistes de son époque : Debussy, Cocteau, Picasso, Ravel…
« Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » conte la vie de cet homme original, à travers une fiction pleine d’ironie, surprenante, musicale, esthétique… à l’image du compositeur.
Ancien pensionnaire de la Comédie Française, Elliot Jenicot compose ici un magnifique duo avec la jeune et talentueuse Anaïs Yazit.

Détails:

Jusqu’au 16 JUIN
• MERCREDIS, JEUDIS, VENDREDIS à 21h

• SAMEDIS à 20h
• DIMANCHES à 18h30

Un silence, une ambiance de thriller psychologique retors à découvrir en DVD le 21 mai

Un silence est déjà le 10e film de Joachim Lafosse, l’occasion pour lui d’ausculter un couple face à des circonstances troubles et particulières. Daniel Auteuil interprète François Schaar, un célèbre avocat confronté à un passé trouble. Car il est miné par un passé de pédophile, il s’est apparemment amendé et s’est soigné mais le doute ressurgit quand un de ses enfants décide de l’attaquer en justice. La mère et épouse Astrid Schaar se retrouve en porte-à-faux, elle qui a toujours soutenu son mari pour l’aider à sortir la tête hors de l’eau. Mais alors que leur plus jeune fils adoptif traverse une période compliquée, les évènements se précipitent et le passé refait surface. Le film est tendu et précipite le spectateur dans un contexte malaisant et perturbant, entre déni et sentiment de honte.

Un film compliqué

Le réalisateur Joachim Lafosse s’est inspiré d’une véritable affaire, l’affaire Hissel avec l’avocat Victor Hissel mis en cause en 2007 pour détention d’images pédopornographiques. Celui qui fut l’ancien avocat de familles de victimes de Marc Dutroux a été condamné à 10 mois de prison ferme. Quant au fils Hissel, Romain, il a poignardé et blessé gravement son père à plusieurs reprises en 2009. Ce contexte a été repris pour un scénario qui met le spectateur mal à l’aise car mis lui-même en porte-à-faux face à cet avocat qui voit peut être des tendances enfouies remonter à la surface à la faveur d’une affaire sur laquelle il travaille. Est-il toujours le même homme malade, lui qui se débat pour donner l’image d’un homme guéri de ses mauvaises tendances? Daniel Auteuil joue ce personnage trouble, le rôle n’est pas simple mais il le revêt avec talent pour figurer toutes les contradictions d’un homme submergé par la honte et usant de tous les moyens pour cacher qui il est vraiment. Quand ses enfants se retournent contre lui, sa femme se met elle-même à douter et ses mécanismes de défense volent en éclat. Et quand la police vient perquisitionner sa maison pour trouver des images dans les différents ordinateurs, le ton monte encore d’un cran. Dans une ambiance ultra réaliste, Daniel Auteuil et Emmanuelle Devos se retrouvent après leur expérience précédente dans un autre drame glaçant inspiré d’un évènement véridique sordide, L’Adversaire. Tourné à Metz, le film montre l’existence d’une famille bourgeoise de province confrontée à une existence cabossée. Malgré des conditions de vie plutôt privilégiées, aucun des membres de la famille ne trouve le repos et la tranquillité, car le silence a miné les fondements de cette famille.

Un silence est un film qui ne peut pas laisser indifférent sur un sujet pas simple. Sa sortie en DVD le 21 mai sera l’occasion de le découvrir pour ceux qui ne l’ont pas vu au cinéma.

Synopsis: Silencieuse depuis 25 ans, Astrid la femme d’un célèbre avocat voit son équilibre familial s’effondrer lorsque ses enfants se mettent en quête de justice.

Prudents et sereins, un album intelligent avec rabats (Glénat Jeunesse)

Prudents et sereins, un album intelligent avec rabats (Glénat Jeunesse)

Les éditions Glénat Jeunesse nous propose une belle collection de documentaires consacrée aux Sciences de la Vie et de la terre, Le monde qui m’entoure. Publik’Art vous a déjà fait découvrir le superbe album : Ca vit, ça pousse.

Prudents et sereins est un très bel album illustré, entièrement cartonné avec plus de 60 volets à soulever, dans la même collection, Le monde qui m’entoure.
Cet album aborde le quotidien des enfants.
Comment vivre en toute sécurité, à la maison, ou dehors.

Etre bien dans sa tête. A chaque rabat, le lecteur trouvera une solution en cas de mal être. Comment gérer ses émotions.
Etre bien dans son corps. Un esprit sain dans un corps sain !
Apprendre à naviguer sur Internet. Sans danger.
Prendre soin de soi mais aussi des autres. Le droit de dire non !
Respecter sa maison avec quelques règles simples.
Et respecter la nature, par exemple, la plage !

Prudents et sereins est un album très pédagogique. Ces jolies illustrations permettent au jeune lecteur de comprendre tout seul la situation. Il sera ravi d’ouvrir tous ces volets. Mais il sera surtout content qu’un adulte le lise avec lui ! Dès l’âge de 3 ans !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Mai 2024
Auteur : Rose McDermott
Illustrateur : Ana Sanfelippo
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 13,90 €

Thomas Cousin dévoile son nouvel EP L’île déserte, sortie le 29 avril

Le chanteur, guitariste et compositeur Thomas Cousin dévoile son nouvel album annoncé par me single du même nom. Voix grave, ambiance pop proche d’un trip hop actualisé, textes poétiques, les chansons sont hypnotiques et parlent en filigrane de la situation actuelle désenchantée.

De la pop française en majesté

Le premier album de Thomas Cousin est paru en 2021 avec Debbie et Moi, un album qui n’a pas laissé indifférent les fans de chanson française dans la droite lignée de Jacques Brel et Georges Brassens, ou plus près de nous de Gaëtan Roussel et Saez. C’est sa propre intimité que dévoile Thomas Cousin, avec des mots vrais et crus arrangés avec gout et composés avec sincérité. Le EP propose 7 titres comme des vignettes intitulées Pas de nom d’artistes, La gifle, Quelquefois le mistral ou La rue en duo avec Evan Braci du groupe Une touche d’optimisme. Les chansons ont toutes déjà fait l’objet de sorties en single avec des clips à admirer sur Youtube. Le maxi L’île déserte propose également 3 nouvelles chansons, inclus la chanson titre. Le titre L’île déserte parle de préoccupations environnementales face au danger fatal qui nous guette de plus en plus. La gifle mêle sonorités hip-hop et paroles droites et directes, tout pour interpeller. Quelque fois le mistral se joue au piano, délicatement, coloré de nostalgie et véritable hymne pour la Provence natale du chanteur, Le duo La rue avec l’accordéon de Evan Braci mélange chaleur et introspection. Pas de nom d’artiste plonge directement dans des sonorités plus rock. Des murs appelle à briser le carcan de la routine et de l’apathie pour se réaliser vraiment

Le nouvel album est vraiment à vif, désireux de toucher au foie et de faire réfléchir, une belle tentative de bousculer le landernau de la chanson française! Comme le dit Thomas Cousin, Parait qu’y a plus d’île déserte de coin de ciel bleu, parait qu’y a plus de soleil, cela reste à vérifier lors d’une prochaine prestation live! Le disque L’île Déserte est disponible sur toutes les plateformes de streaming depuis le 29 avril 2024 pour une écoute qui enchante.

La vie rêvée d’un papillon, après le livre et le film, la BD parue éditions la Boite à Bulles le 16 mai 2024

Tout le monde connait le film avec Steve McQueen en Henri Charrière, enfermé dans les cageots de Cayenne en Guyane, victime des pires sévices mais désireux de s’en échapper coute que coute. Papillon est son surnom, du fait de son tatouage sur la poitrine, et son caractère est inflexible. Les dessins faits à l’encre de Chine en noir et blanc sont incroyables, il alternent avec de non moins magnifiques planches en couleur réalisées sur papier marron, avec des blancs, des bleus et des couleurs qui tranchent avec la matière première. L’ami d’Henri, Louis, ressemble beaucoup à l’acteur qui l’interprète dans le film de 1973, Dustin Hoffman. Riche et avec son magot caché dans le derrière, il monnaye la protection d’Henri pour échapper à un inévitable assassinat crapuleux destiné à mettre la main sur son argent. L’histoire est connue, des conditions hostiles, une chaleur torride, des gardiens très peu capables d’humanité, des maladies foudroyantes, l’endroit est un danger permanent et très peu en réchappent. A force d’obstination, Papillon s’est enfui et il a fait un livre de son histoire pas banale. La BD est formellement magnifique et se lit avec avidité. Contrairement au film, la BD raconte l’après évasion et la résolution à écrire son histoire, de quoi ouvrir le récit et aller au delà des cellules du bagne pour gouter un peu la saveur de la liberté en compagnie d’Henri Charrière, jusqu’à l’évocation du succès littéraire, foudroyant. Les tournées mondiales et la reconnaissance publique, jusqu’à la rencontre avec la jet set, Johnny Halliday, John Lennon, et le revers public, les critiques remettant en doute sa sincérité… inévitables. Le récit est beau, une BD à lire absolument! La fin est lapidaire, Henri Charrière décédera le jour de l’avant-première du film Papillon. Il avait 66 ans. La boucle était bouclée.

Synopsis:

Papillon a été un livre puis un film au succès planétaire… mais qui était vraiment Henri Charrière, cet ancien bagnard devenu célèbre en faisant le récit épique de sa vie ?

Dans les années 1930, Henri Charrière dit « Papillon » est envoyé à perpétuité au bagne de Guyane. Il s’évade enfin au bout de treize ans d’enfer. Il s’installe à Caracas et vit de combines tout en racontant le récit plus ou moins fantasmé de sa vie à tous ceux qu’il rencontre. Dans les années 50, il monte une boîte de nuit et devient un homme localement influent. Un tremblement de terre lui fait tout perdre. Désœuvré, il apprend le succès littéraire d’Albertine Sarrazin avec « L’Astragale », un récit d’évasion. D’une traite, il écrit « Papillon », envoie le manuscrit à l’éditeur Robert Laffont qui l’édite. Papillon devient un phénomène éditorial avec plus de 15 millions d’exemplaires vendus. Le succès est mondial, Henri Charrière a la planète entière pour public.

Son livre est adapté au cinéma avec Steve McQueen et Dustin Hoffman en têtes d’affiche. Le film sort à New York le lendemain de sa mort… Une biographie d’Henri Charrière pour raconter l’homme derrière le mythe qu’il s’est lui-même construit…

Editeur: La Boite à Bulles

Auteur: Sylvère Denné, Sophie Ladame

Nombre de pages / Prix: 128 pages, 22 euros

ROQYA, un film moderne de sorcellerie à découvrir en salles le 15 mai 2024

Un peu de culture générale pour commencer. La Roqya est une utilisation de la parole divine propre à l’Islam. Elle fait partie d’un corps large de la médecine islamique appelée médecine prophétique. C’est un ensemble de méthodes spirituelles qui consisteraient selon ses adeptes à guérir des maladies occultes, comme la possession, par la récitation de versets coraniques. Le réalisateur Saïd Belktibia est un passionné de cinéma de genre, il se souvient avoir été persuadé qu’il était possédé par un djinn (un démon) quand il était jeune avec sa mère qui lui marmonnait des incantations. Il a également souhaité explorer le thème de la violence engendrée par internet et les réseaux sociaux. L’idée d’une chasse aux sorcières modernisée est apparue rapidement pour servir de cadre à un film très tendu.

Une sorcellerie toujours présente

Saïd Belktibia et le scénariste Louis Pénicaut ont imaginé un scénario autour du concept d’ubérisation de la sorcellerie. Le personnage de Nour interprété par Golshifteh Farahani porte le récit en jouant une femme qui refuse de se soumettre et qui se retrouve à tort accusée de sorcellerie parce que son indépendance dérange. C’est surtout une mère qui veut sauver son fils. Nour est une femme de la deuxième ou troisième génération d’immigrés et qui essaie de se construire, entre coutumes, religions et modernité d’un monde ultra capitaliste et masculin. L’ésotérisme est un business qui rapporte, alors elle dérange, jusqu’à se croire possédée, se croyant une sorcière. L’actrice a très vite intéressé le réalisateur car elle se bat pour certaines valeurs, le rôle a d’ailleurs été écrit pour elle. Alors quand elle a accepté le rôle, le rêve est un peu devenu réalité. Le film a été écrit dans une logique de crescendo d’énergie dans une longue fuite en avant. D’où l’action omniprésente et ce ton de thriller qui entretient l’attention tout du long. Le personnage de Nour craint pour sa vie et se bat constamment pour sa survie. Ce premier long métrage de Saïd Belktibia démontre un vrai savoir faire en mélangeant action et profondeur du propos, faisant penser au cinéma du réalisateur coréen Kim Jee-woon, de quoi passer un bon moment de divertissement avec de vraies idées derrière. Le tournage n’a pas été facile, avec de nombreuses nuits blanches et froides.

Roqya ne s’inspire pas d’une histoire vraie mais différents récits réels et dramatiques ont servi de base au film, dont l’histoire d’une jeune femme amoureuse, dont la relation s’était terminée et qui l’a très mal vécu.

Synopsis: Nour vit de contrebande d’animaux exotiques pour des guérisseurs. Lorsqu’une consultation dérape, elle est accusée de sorcellerie. Pourchassée par les habitants du quartier et séparée de son fils, elle se lance alors dans une course effrénée pour le sauver. La traque commence…

Ça vit, ça pousse, un album avec rabats (Glénat Jeunesse)

Ça vit, ça pousse, un album avec rabats (Glénat Jeunesse)

Les éditions Glénat Jeunesse nous propose une belle collection de documentaires consacrée aux Sciences de la Vie et de la terre, Le monde qui m’entoure. Ça vit, ça pousse est un très bel album illustré, entièrement cartonné avec plus de 60 volets à soulever.
C’est à la fois un joli album, très riche en commentaires et très pédagogique. Le jeune lecteur va découvrir les merveilles que recèlent la nature.

Les informations vont étonner les lecteurs, grands et petits !

Savez-vous que les scientifiques estiment que 20 millions d’espèces différentes existent sur la Terre mais qu’on n’en a inventoriées que 2 millions !

C’est le printemps et on voit des fleurs partout ! A partir d’une graine, tout est possible ! Et grâce à ces graines, on se régale !
Connaissez-vous le rôle déterminant des arbres ? Nos poumons verts ?

Le jeune lecteur va également découvrir la naissance des animaux : l’oisillon, les têtards, le papillon, la libellule, le poulain… Également la vie des animaux sauvages, dans la savane, ou des animaux marins.

Ça vit, ça pousse est un album qui dévoile notre Planète sous tous ses aspects, tellement riche et belle. De très belles illustrations et de nombreux rabats qui cachent des beaux secrets sur notre Terre !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Mai 2024
Auteur : Ruth Martin
Illustrateur : Juliana Oakley
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 13,90 €

Les tortues, une love story très moderne, sortie en salles le 15 mai

Un vieux couple vit dans un appartement de Bruxelles. Henri (Olivier Gourmet) et Thom (Dave Johns) sont mariés et leur vie a pris une langueur doucereuse qui leur convient. Mais quand Henri prend sa retraite de policier, quelque chose twiste dans son esprit, comme une prise de conscience que le temps passe et que le laisser aller ne lui suffit plus. Thom ne comprend pas et tente de récupérer son mari, quitte à demander lui-même le divorce.

Une love story moderne

Ce film de séparation surprend par son ton mélancolique et tendre, le couple a bien plus de temps derrière lui que devant et se trouve à la croisée des chemins. Les interminables palabres et querelles font revivre les souvenirs et l’histoire commune. Le policier consciencieux et l’ancien DJ ont fait les compromis nécessaires à la bonne marche de leur relation, Henri ne peut plus continuer, alors il s’inscrit sur des sites de rencontre et met ses distances, il prend même un chien alors que Thom est allergique à l’espère canine. Le long déroulé des tentatives de se réconcilier laisse finalement place à la résignation. L’intérêt du film réside dans l’universalité de la situation, un amour qui se délite, rien de bien commun. La force de l’histoire ne pèse pas grand chose quand il semble que le moment est venu de continuer sa route seul. La résolution d’Henri met Thom au supplice, ses tentatives de récupérer son mari sont vaines. Et si l’amour résidait dans le retour de la liberté, loin des règles du mariage qui pourraient ressembler à un carcan insupportable?

Les tortues est un film bien dans son époque, le couple, le mariage, les envies de liberté, ces notions ont pourtant toujours existé. Le film est à découvrir le 15 mai en salles.

Synopsis: Henri et Thom vivent ensemble à Bruxelles et filent le parfait amour depuis 35 ans, enfin en apparence. Depuis qu’Henri a pris sa retraite de policier, rien ne va plus. Ses journées sont fades et interminables, ses sentiments s’estompent et leur maison est devenue un vrai champ de bataille. Toujours amoureux, Thom est prêt à tout pour raviver la flamme et sauver leur couple, quitte à demander lui-même le divorce…

A LIRE