Réparer les vivants, un hymne à la vie au Théâtre Paris-Villette

reparervivantsRéparer les vivants, une adaptation du roman de Maylis de Kerangal

Début 2014, Maylis de Kerangal publiait son roman Réparer les vivants, qui a été honoré de nombreux prix littéraires. Dans ce livre, elle raconte la terrible histoire de Simon, jeune garçon de 19 ans emporté par un accident de voiture, et de ses parents qui devront choisir ou pas de donner les organes de leur fils. De ce roman sont nées plusieurs adaptations théâtrales dont celle de Sylvain Maurice jouée à guichet fermé au Théâtre Paris-Villette. Un seul en scène musical qui fait trembler.   

Simon a 19 ans, et c’est après une session de surf avec ses copains, sur la route qui les ramène au Havre, qu’il succombe aux blessures d’un accident de voiture. Déclaré mort cérébralement, le corps de Simon respire encore de manière artificielle. Dévastés, ses parents vont devoir se confronter à un choix qui bouleversera leur vie future : celui de donner à d’autres les organes de leur propre fils.

Vincent Dissez réalise une prouesse incroyable et transporte toute la salle dans le récit poignant de Maylis de Kerangal

Comment penser à la vie lorsqu’on est confronté à la mort de son enfant ? Qu’aurait-il souhaité du haut de ses dix-neuf jeunes années ? La mère de Simon est dévastée par une montagne de questions sans réponse qui « tournoient autour d’elle comme des cerceaux bouillants ». Son père lui, est pris d’accès de colère et ne parvient pas à prendre une décision. Dans cette mise en scène, Vincent Dissez est presque seul sur scène, simplement accompagné du compositeur et musicien Joachim Latarjet, perché au-dessus de la scène et qui rythme l’intégralité de la représentation. Endossant le rôle du gamin insouciant qu’était Simon, puis des parents traumatisés ou encore de l’infirmier empathique, Vincent Dissez réalise une prouesse incroyable et transporte toute la salle dans le récit poignant de Maylis de Kerangal. Il raconte et vit l’histoire de la courte jeunesse de Simon Limbres,  décrit les étapes de cette transplantation bouleversante, emmène son public dans les coulisses des hôpitaux. D’une mise en scène minimaliste et épurée, Vincent Dissez et Joachim Latarjet façonnent un véritable décor. Grâce à des jeux de lumières épatants et à une composition musicale rythmée, ce décor purifié devient vivant. Et on se laisser transporter par cette odyssée moderne, ce souffle de vie dans un récit qui pourtant raconte la mort.

Cette véritable course à l’espoir se résume, et c’était là l’inspiration de Maylis de Kerangal lorsqu’elle écrivait ce roman, par une phrase de Tchekhov dans Platonov : « Enterrer les morts, réparer les vivants ».

Dates :  Jusqu’au 17 avril
Lieu Théâtre Paris Villette

Metteur en scène : Sylvain Maurice
Avec : Vincent Dissez, Joachim Latarjet

NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Jeu des comédiens
Texte
Charlotte Henry
Théâtrophile, je prends un malin plaisir à dénicher de petites merveilles dans les salles parisiennes. J'aime aussi la politique et les chats, mais ça, c'est une autre histoire...
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