Le jeu de l’amour et du hasard, Marivaux à la Pépinière Théâtre

LE JEU DE L AMOUR Affiche

Théâtre la Pépinière
www.theatrelapepiniere.com
Du mardi au samedi à 21h – matinée le samedi à 16h

La pièce de Marivaux n’a pas pris une ride depuis 1730. Philippe Calvario, le metteur en scène, ajoute encore une fois une touche ultra-moderne à une pièce vieille de plus de deux siècles. Il y a quelques mois, Calvario signait également la mise en scène du Marie Tudor de Victor Hugo, récit auquel il donnait une ambiance kitsch et rock’n roll sans pour autant perdre la beauté du texte initial. Il réalise ici la même prouesse (NDLR : encore mieux même). 

LE JEU DE L AMOUR Photo Libre de droits (Arlequin et Dorante) (c)Christophe Vootz

«  La loi du désir. Ici, il faut aimer celui qu’on doit et ne pas aimer celui qu’on croit. Il faut donc vivre son désir interdit dans un monde où la valeur des sentiments est dictée par la loi. » Philippe Calvario. 

Marivaux, spécialiste du jeu de l’amour au XVIIIème, signait en 1730 cette comédie à l’italienne sur le sentiment amoureux. Dorante et Silvia (du nom de l’actrice favorite de Marivaux) doivent se marier dans la pure tradition bourgeoise. Mais l’un et l’autre ne se connaissent pas et veulent tout deux se jouer le même tour : échanger leurs rôles avec leurs valets respectif Lisette et Arlequin, pour leur première rencontre. Sylvia va donc devenir Lisette, Dorante Arlequin, et vice-versa. Sans le savoir donc, les deux promis vont se retrouver l’un en face de l’autre, travestis dans une classe sociale qui n’est pas la leur. Les seuls au courant de l’intégralité de la supercherie sont le père et le frère de Sylvia, qui n’hésiteront pas à jouer de la situation. Dans cette fresque sociale, c’est la condition amoureuse que Marivaux décrit : peut-on aimer quelqu’un lorsqu’on croit qu’il n’est pas de la même classe sociale (alors qu’en fait, il l’est !), de simples suivants peuvent-ils se glisser dans la peau d’un bourgeois ? Quiproquos, jeux de rôles et curiosités sont au programme de cette pièce d’un autre temps.

LE JEU DE L AMOUR Photo Libre de droits (Arlequin et Lisette) (c)Christophe Vootz

Philippe Calvario donne d’autant plus de charme à la pièce qu’il se l’approprie intégralement : une bande originale pleine de Gainsbourg, quelques chorégraphies entre deux actes et des aller et venues des acteurs depuis la salle jusqu’à la scène. La pièce de Marivaux n’a certainement jamais été aussi vivante, et aussi musicale.

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