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Un plan infaillible, de Pacco (Casterman)

Un plan infaillible, de Pacco (Casterman)

Publik’Art est heureux de vous faire découvrir la dernière petite pépite de Pacco : Un plan infaillible, Comment j’ai réalisé mes plus grands rêves.
C’est un roman graphique fabuleux ! Pacco nous raconte sa vie, avec beaucoup d’humour. Depuis tout petit il avait un rêve : devenir auteur de BD. Il voulait que son enfant écrive à la case : métier du père : auteur de BD. C’est chose faite !

Aujourd’hui, tout le monde connait Pacco ! Mais quand on lit son roman graphique autobiographique, on se rend compte que sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille ! Que d’épreuves, que de doutes, que d’échecs, que d’aventures malheureuses avant d’arriver au succès !
On adore ses dessins. On ne s’en lasse jamais !

Pacco a beaucoup d’humour et d’auto-dérision quand il parle de lui.

A travers ce « plan infaillible, l’auteur nous donne quelques clés de sa réussite. Jusqu’où serions-nous prêts à réaliser nos rêves ? Et quels sont vraiment nos objectifs ? Quel sens donner à notre vie ? Comment améliorer notre quotidien ?

Vous trouverez, également chez Casterman, l’album Toi & Moi, de Pacco, paru en octobre 2024. Egalement une pure réussite !

Un plan infaillible est un très chouette album, où Pacco se confie au lecteur, de façon intime. Ainsi l’aidera-t-il à trouver lui aussi sa voie, celle qui va le rendre heureux ! Un très beau livre à commander au Père Noël, pour tout âge ! Notre coup de coeur !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Octobre 2025
Auteur : Pacco
Illustrateur : Pacco
Editeur : Casterman
Prix : 25 €

Nouvel EP du groupe punk français Yoko? Oh no! à l’horizon, avec un titre direct, Merde in France

Le trio bordelais Yoko ? Oh No ! à tendance très punk avait révélé son album déjà très énervé Tatoos & Chlamydia en 2021, il dévoile bientôt un EP qui met les pieds dans le plat, Merde in France, avec une pochette qui devrait ne pas passer inaperçue. Les 4 titres sont chantés en anglais avec un esprit rebelle qui fait plaisir.

De l’énergie à revendre

Yoko? Oh No!, ce n’est pas seulement une référence très explicite à la compagne de John Lennon, c’est surtout une voix, une guitare et une batterie pour une immédiateté qui change des albums trop souvent formatés, de quoi raviver l’énergie punk des seventies et rappeler à nos oreilles endolories les riffs tout aussi acérés de ceux de The Hives ou NoFX. 4 morceaux directs qui sentent la sueur et qui débordent d’humour, comme le montre bien la pochette du EP à prendre au second degré. Yoko? Oh No! ne déroge pas à sa ligne énervée et énergique pour revendiquer l’esprit contestataire du punk rock venu de la perfide Albion, pas de compromis, la musique sent la sueur et la bière. Avec un positionnement garage à tendance pop, le trio bordelais emprunte avec bonheur aux mélodies des Beatles et aux riffs des groupes en THE qui ont fait le bonheur des fans des années 2000. Les 4 morceaux ne cherchent pas midi à 14h, c’est du beau bruit qui fait sautiller sur place, ce que démontrent aisément les performances scéniques du groupe. Yoko? Oh No! ne se contente pas de jouer les morceaux, ils jouent avec le public et le pousse au bout de leurs capacités pulmonaires. Le groupe a défouraillé au Jalles House Rock ou dans des salles aussi importantes que le Bus Palladium à Paris ou le Dublin Castle à Londres. Depuis 2021, le groupe a fait du chemin avec l’arrivée de Gauthier à la batterie pour un impact rythmique encore plus percutant

Yoko? Oh No! travaille son identité sonore pour passer un cap et parvenir à enfin se professionnaliser. Leur EP propose une vraie expérience sonore à découvrir au plus tôt.

[BD] Les Piliers de la Terre – Tome 03 : Le Chantier de l’Espoir ou comment bâtir au milieu des flammes (Glénat)

Un chantier réduit en cendres

Dans ce troisième tome de l’adaptation BD du chef-d’œuvre de Ken Follett, Didier Alcante et Steven Dupré reprennent le récit là où tout menace de s’effondrer : l’église de Kingsbridge vient de brûler, laissant Tom le Bâtisseur, Philip et tout le village face à une tâche titanesque. L’ambiance est sombre, lourde d’incertitude, et le titre Le Chantier de l’Espoir prend immédiatement tout son sens. L’album s’ouvre sur une communauté brisée, mais déterminée à reconstruire sa cathédrale — symbole d’avenir autant que de foi.

Un dessin qui érige le XIIᵉ siècle sous nos yeux

Les critiques soulignent la qualité impressionnante du travail de Steven Dupré. Chaque planche restitue la rudesse du Moyen Âge : le grain de la pierre, la boue, les charpentes, la violence du feu. Les décors, fouillés et crédibles, nous immergent totalement dans cette époque où chaque poutre soulevée est un exploit. Un soin graphique qui fait de cette adaptation l’une des plus réussies du genre.

Fidélité narrative et tensions maîtrisées

Côté scénario, Alcante reste fidèle à l’esprit du roman tout en rendant le récit accessible. On navigue entre drames familiaux, machinations politiques et défis architecturaux. Certes, le rythme est parfois abrupt — conséquence de la densité du roman — mais l’ensemble reste cohérent et très efficace. Ce tome installe une tension continue : reconstruire ne sera pas seulement un projet monumental, mais un combat contre les hommes, la nature et le temps.

Une fresque historique qui continue de captiver

Ce troisième opus confirme la solidité de l’adaptation : ambitieux, visuellement superbe et narrativement riche. Un indispensable pour quiconque aime les sagas historiques où le destin des hommes se joue dans la poussière des chantiers.

Résumé de l’éditeur :

Au temps des bâtisseurs de cathédrales : redécouvrez la fresque monumentale de Ken Follett dans une saga épique en bande dessinée.

Angleterre, XIIsiècle. Dans un royaume en perdition, morcelé par la guerre et affaibli par la famine, Tom, modeste maître bâtisseur, rêve de construire un jour la plus grandiose des cathédrales… Avec Ellen, sa compagne, ils ont bravé le froid et la misère pour arriver à Kingsbridge. Quand un incendie ravage l’église de la ville en pleine nuit, Tom propose aux hommes de foi de s’atteler à la tâche pour reconstruire l’édifice ! Mais certains dignitaires ne voient pas d’un bon œil ces travaux. La famille Hamleigh et l’évêque Waleran, fermement opposés à ce projet, n’hésiteront pas à user de leur pouvoir pour ralentir la construction. De son côté, Tom jouit du soutien de Philip, le prieur de Kingsbridge, mais aussi de l’appui des villageois et des moines qu’il a su convaincre de l’aider sur le chantier. Alfred, Martha et Jack, le fils d’Ellen, sont également solidaires avec Tom. La reconstruction de la cathédrale avance lentement malgré les tensions et les intrigues politiques. Bientôt, une visite pourrait tout changer, celle de l’évêque Henry… La venue de ce saint homme à la Pentecôte s’annonce cruciale pour l’avenir de la cathédrale. Tom parviendra-t-il à démontrer qu’il est à la hauteur d’une telle tâche ?

Date de parution : le 19 novembre 2025
Auteurs
: Didier Alcante (Scénariste)
Steven Dupré (Dessinateur)
Ken Follett (D’après l’oeuvre de)
Genre : histoire, roman
Editeur : Glénat
Prix : 17 €

Pekka Halonen au Petit Palais : la Finlande comme territoire intérieur

Pekka Halonen au Petit Palais : la Finlande comme territoire intérieur
Pekka Halonen, Jeune garçon sur le rivage, 1891-1893. Huile sur toile, 45 × 36,5 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Hannu Pakarinen)

Pekka Halonen au Petit Palais : la Finlande comme territoire intérieur

Au Petit Palais, Pekka Halonen ne se dévoile pas tout de suite. Il préfère s’approcher en silence, comme la lumière d’hiver qui glisse entre les branches avant de toucher la neige. On avance dans la première salle et quelque chose se décante en soi, presque imperceptiblement.

Une observation plus lente, un silence religieux. Il faut toujours un peu de temps pour entrer dans les paysages enneigés : ils exigent qu’on laisse l’image s’ancrer.

Halonen peint la neige comme on écrit un poème : en acceptant de ne pas tout déchiffrer, en laissant les nuances dialoguer entre elles. Chez lui, le blanc n’est jamais un blanc. C’est un souffle, une peau, un tissu de lumière, un secret qui s’étire.

Parfois, on croit entendre le craquement feutré de la glace dans une toile. Parfois, on sent presque l’odeur froide du matin, cette odeur qui n’appartient à aucune palette, mais que l’exposition tente pourtant d’approcher, par quelques notes boisées.

Les tableaux de Halonen ne sont pas des fenêtres ouvertes sur la Finlande : ce sont des méditations intérieures. On traverse un lac gelé, on suit la courbe des pins, on glisse du regard sur la surface immobile de l’eau, figée dans son propre rêve.

La nature comme sentinelle

Tout est calme, mais jamais figé. La nature, chez l’artiste, s’impose avec une lenteur qui force l’humilité. Les arbres ne posent pas ; ils vivent. Les rochers ne décorent pas ; ils attendent. Le peintre, lui, ne capture rien : il accompagne. Et soudain, dans ce monde pétri de calme, surgit la mémoire de Paris.

Les couleurs de Gauguin, les compositions japonisantes, la modernité qui bouscule puis se retire, laissant place à une intériorité lumineuse. C’est comme si Halonen avait rapporté de la ville un langage nouveau pour dire la solitude des forêts. Rien de spectaculaire : juste une précision plus grande, une manière de tenir le silence sans qu’il pèse.

« Halosenniemi » — sa maison-atelier au bord du lac Tuusula, réévoquée ici — apparaît comme un cœur battant. Une maison où l’on sent la chaleur du poêle, le parfum des tomates mûres, les voix des enfants qui traversent la pièce comme un rayon de soleil.

On imagine le peintre posant son chevalet, sortant dans la neige, revenant les joues rougies, déposant dans chaque toile un peu de son quotidien. Rien de romantisé : juste la vérité simple d’une vie tenue entre travail, amour et nature.

À mesure qu’on progresse, l’exposition devient un voyage intérieur. On ne regarde plus simplement des tableaux : on se laisse traverser par eux. Et quand vient la dernière salle, on a l’impression étrange qu’il neige un peu en soi.

Pas la neige qui tombe — la neige qui reste. Celle qui adoucit le monde, celle qui efface le bruit, celle qui nous rappelle que la beauté n’est pas toujours dans ce qui surprend, mais souvent dans ce qui insiste doucement.

Halonen nous parle d’un monde immobile et pourtant vibrant. D’une neige qui n’éteint pas : qui révèle. Une exposition qui, sans hausser la voix, laisse une empreinte persistante. Et avec cette certitude discrète que Halonen n’a pas peint des paysages : il a peint la façon dont un être humain peut se relier au monde.

 Dates : du 4 novembre 2025 au 22 février 2026 – Lieu : Petit Palais (Paris)

Pinocchio, album audio, avec CD (Glénat jeunesse)

Pinocchio, album audio, avec CD (Glénat jeunesse)

Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un magnifique album, grand format et grande qualité de papier, d’une version revisitée de Pinocchio.
C’est Marlène Jobert qui a adapté cette version et qui l’interprète merveilleusement ! C’est tout simplement superbe ! On apprécie autant le scénario, version moderne du conte, que les illustrations, sublimes, d’Hervé Le Goff. Cet album peut être lu par les plus jeunes, qui se feront leur propre scénario rien qu’en regardant les illustrations. Ils pourront également écouter la version audio, soit avec le CD, soit avec le flashcode. Une pépite !
Pinocchio ne demande qu’à être aimé, et compris, par tous les petits lecteurs ! Une très belle idée de cadeau à commander au Père Noël. Une jolie collection à avoir dans sa bibliothèque !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 13 novembre 2025
Auteur : Marlène Jobert
Illustrateur : Hervé Le Goff
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 18,90 €

[BD] L’Ombre des Lumières T03 : Le Démon des Grands Lacs » ou un dernier tour de manège (Delcourt)

L’Ombre des Lumières T03 : Le Démon des Grands Lacs » ou un dernier tour de manège

Dans ce troisième et ultime volet de la trilogie signée Alain Ayroles (scénario) & Richard Guérineau (dessin et couleurs), l’ambitieux libertin chevalier de Saint-Sauveur pousse son jeu jusqu’à la folie. Après les intrigues de cour et de cœur, le voici en pleine forêt du Nouveau-Monde, où le pari sulfureux touche à son paroxysme. La narration épistolaire — si valorisée dans les critiques des deux premiers tomes pour son audace formelle — se fait ici plus fluide, emmenée par un souffle d’aventure sauvage.

Visuellement, Guérineau s’en donne à cœur joie : vastes panoramas des grands lacs canadiens, luxuriance de la forêt, tension entre la civilisation et l’indigène. Le contraste entre cour de Versailles et toundra nord-américaine prend tout son relief. On retrouve l’élégance du trait, les décors fouillés, le sens du cadre déjà soulignés par les observateurs.

Narrativement, ce volume livre ce qu’on attendait : non seulement la chute du libertin — ou sa révélation comme pantin d’un destin plus cruel encore — mais aussi la nature comme juge silencieux. Le pari cynique fait basculer l’homme dans une zone de non-retour. 

Au final, le triptyque se clôt avec panache, mêlant machination XVIIIᵉ siècle, aventure pulp en Amérique, et questionnement sur l’ombre portée par les Lumières. Un bel ouvrage à offrir autant pour son ambition littéraire que pour ses planches somptueuses.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Fin du premier cycle des péripéties épistolaires du vil chevalier de Saint-Sauveur. Au coeur de l’Amérique sauvage du XVIIIe siècle, Ayroles et Guérineau nous entraînent dans un récit où se mêlent romance, manigances et grande aventure.
La guerre gronde dans les sauvages Amériques. Le chevalier de Saint-Sauveur ne s’en soucie guère. Seule lui importe la réussite de son pari : l’innocente Aimée d’Archambaud doit épouser un Iroquois ! Pour cela, l’infâme libertin est prêt aux plus tortueuses manigances. Coups de tomahawk et réparties cinglantes vont fuser dans le silence de la forêt !
Date de parution : le 19 novembre 2025
Auteurs
: Alain Ayroles (scénario), Richard Guérineau (dessinateur)
Genre : histoire
Editeur : Delcourt
Prix : 23,75 €

Le groupe pop français BOPS en concert au Pop up le jeudi 20 novembre, réservez votre place!

L’article sur leur récent album Panic soulignait la qualité des compositions d’un album qui pourrait faire reconnaitre le groupe à une plus grande échelle. C’est maintenant l’occasion de les découvrir en live ce jeudi 20 novembre au Pop up, moi j’y serai avec en plus une interview à la clé, parution prochaine sur la page Publik’Art.

Communiqué de presse:

Avec PANIC, leur troisième album, les Rennais de BOPS signent un retour fulgurant sur la scène indé française – avec l’envie de saisir un instant précis : une empreinte brute plutôt qu’une évolution calculée. Venez découvrir les morceaux de ce nouvel album en live ce jeudi 20 novembre au Pop-Up (Paris: Métro Gare de Lyon ou Ledru Rollin). Enregistré  live  au  mythique Studio La Frette, sous la houlette du réalisateur Samy Osta (La Femme, Feu! Chatterton, Juniore), BOPS produisent un album éclair, capté en 5 jours, avant d’y ajouter dans un second temps les arrangements et voix fleuves qui font leur singularité. À  l’image  du  titre  de  ce  nouvel  album,  l’urgence  devient  méthode  :  six  mois d’écriture  condensée, sans  filtre  ni  retouches  excessives pour un regard cinglant sur les  paniques  contemporaines.   Armés  d’un  piano  droit,  guitare  acoustique, Juno, MS20 et  boîtes à rythmes, ils confrontent dans leurs nouvelles compositions les dysfonctionnements sociaux, mêlant critique politique et sonorités analogiques sur dix titres.

Après   un   premier   album   éponyme   garage  rock  Ty  Segallien  en  2017,  et  les premières tournées  européennes  façon  pizzeria  tour, les trois frères Louis, Oscar, Germain Bop bifurquent pendant la pandémie et composent un second album Sounds of Parade en 2022. Le trio rennais BOPS devenu quatuor avec l’arrivée de Tom Beaudouin proposent   alors   une   pop   grinçante   et  arrangée, où le jeu des influences indie anglo-saxonne se diversifie et se singularise, à l’image du visuel Seiz Breur placardé en cover. Plusieurs kilomètres et festivals plus loin, de l’Angleterre à l’Allemagne tandis qu’ils vantaient sur No Job les mérites de Pôle Emploi devenu France Travail, les revoici tiens donc au travail avec l’envie de saisir un instant précis – une empreinte brute plutôt qu’une évolution calculée. L’urgence devient méthode : six mois d’écriture condensée, sans filtre, sans retouches excessives. Armés d’un piano droit, guitare acoustique, Juno, MS20 et boîtes à rythmes, ils confrontent dans leurs nouvelles compositions les dysfonctionnements sociaux, où s’entrelacent critique politique et sonorités analogiques.

[Manga] Dragon Ball – Full Color – Le Roi Démon Piccolo – Tome 04 de Akira Toriyama (Glénat)

[Manga] Dragon Ball – Full Color – Le Roi Démon Piccolo – Tome 04 de Akira Toriyama (Glénat)

Ce Dragon Ball Full Color – Le Roi Démon Piccolo – Tome 04 marque l’un des sommets narratifs de la première grande saga imaginée par Akira Toriyama. Alors que le monde tremble sous la domination du terrible Piccolo Daimaô, ce volume condense toute la tension accumulée : la confrontation entre le démon et ceux qui tentent de le sceller atteint ici son point de rupture.

Le résumé l’annonce d’ailleurs avec sobriété : les techniques du Tout-Puissant, incarné sous une forme humaine, semblent insuffisantes face à la puissance surnaturelle de Piccolo. C’est alors que Son Goku entre en scène, non plus comme un enfant insouciant, mais comme un véritable héros conscient de ce qui se joue. Ce tome capte ce moment charnière où le personnage bascule : fin de l’innocence, début d’une responsabilité démesurée.

Visuellement, l’édition Full Color sublime cet affrontement mythique. Les couleurs dynamisent les pages, renforcent l’impact des coups, et donnent un souffle nouveau aux scènes que les fans connaissent par cœur. Le combat final, d’une intensité rarement atteinte dans l’arc « enfant » de Goku, devient une explosion narrative et graphique. C’est aussi un tournant dans l’univers de Dragon Ball : après cette bataille, rien ne sera plus comme avant.

Ce tome combine nostalgie, spectaculaire et émotion brute. Une pièce incontournable pour qui veut redécouvrir l’un des moments les plus iconiques de la série — ou le découvrir pour la première fois sous son plus bel écrin.

Résumé de l’éditeur :

Ayant endossé l’identité d’un humain, le Tout Puissant s’apprête à se confronter à Piccolo, pour le sceller à jamais. Malheureusement, les techniques de combat semblent insuffisantes face aux capacités de ce redoutable adversaire… Son Goku semble même saisir les enjeux cachés de ce duel. Comment se conclura-t-il ?

Date de parution : le 19 novembre 2025
Auteurs
: Akira Toriyama
Genre : Dragon Ball
Editeur : Glénat
Prix : 14,95 €

Sortie de la BD Blue Tatoo aux éditions La Boite à Bulles

La BD Blue Tattoo raconte l’histoire d’Olive Oatman, la femme tatouée, enlevée par des indiens d’Amérique et retournée à son monde d’origine. Un livre raconte son histoire, que 2 chasseurs de prime s’échine à retrouver pour que plus aucun exemplaire ne circule plus. L’un des deux chasseurs de prime garde un livre et commence à le lire, découvrant ainsi l’histoire d’Olive. L’ambiance de western s’imprime dès le départ avec un convoi de chariots attaqué avec Olive comme unique survivante avec sa petite sœur. Une vie de labeur et de servitude débute avant que la tribu ne les vende à une autre tribu, les Mohaves qui les traitent avec beaucoup plus de bienveillance. Les jeunes femmes apprennent une autre culture et vont recevoir des tatouages comme marque d’appartenance à leur nouvelle famille d’accueil. Les tatouages sont faits sur le visage pour toutes les femmes de la tribu. La mort de la petite sœur précède les retrouvailles avec son frère qui ramène Olive avec lui. C’est un journaliste qui découvre cette histoire et la raconte pour la faire connaitre au grand public. L’histoire n’est pas très connue de par chez nous, c’est un point de vue beaucoup plus authentique de ce qu’étaient les indiens d’Amérique, pas des sauvages mais des êtres humains avec des sentiments et une vraie culture. Les dessins de la BD sont très réalistes et le scénario est assez prenant pour ne pas lâcher la BD avant la dernière page. La lecture faire surgir des images très évocatrices avec tous ces allers retours temporels dans l’esprit du lecteur qui attend une adaptation cinématographique avec impatience.

Synopsis: L’incroyable destinée d’Olive Oatman surnommée « la femme tatouée », enlevée par les Amérindiens puis arrachée à sa famille adoptive pour retrouver la « civilisation »…

Deux chasseurs de prime mènent une traque bien étrange : ils doivent collecter et détruire le plus possible de livres racontant la destinée d’Olive Oatman. Pour chaque couverture rapportée, ils recevront 5 dollars de leur commanditaire.

Pete, l’un de ces « rabatteurs », sait lire et écrire. La curiosité le pousse à ne pas détruire l’un des exemplaires et à en parcourir le récit. À travers sa lecture, nous découvrons la vie d’Olive Oatman, enlevée par des Amérindiens, intégrée à une tribu bienveillante, tatouée puis ramenée de force à la civilisation…

Pourquoi leur commanditaire tient-il tant à voir ces livres disparaître ? Quel est son lien avec la fameuse « femme tatouée » ?

Un splendide western historique, conté de main de maître par Rodolphe.

Editeur: La Boite à bulles

Auteur: Pierre-Emmanuel Dequest & Rodolphe Jacquette

Nombre de pages / Prix: 96 pages / 20 euros

Dans la blancheur, le feu : Gosselin face à Duras

Dans la blancheur, le feu : Gosselin face à Duras
Musée Duras – Denis Eyriey et Mélodie Adda © Simon Gosselin

Dans la blancheur, le feu : Gosselin face à Duras

Avec « Musée Duras« , Julien Gosselin transforme l’Atelier Berthier en une vaste chambre blanche où l’œuvre de Duras se déploie comme un organisme vivant.

Dix heures de spectacle, cinq volets, onze textes : non pas une rétrospective mais un long corridor où l’écriture durassienne se heurte, se répète, se fissure. Rien n’est montré comme un monument ; tout est remis en circulation.

Dès les premiers instants, on comprend que le « musée » annoncé n’a rien de patrimonial. La blancheur du plateau agit moins comme une vitrine que comme une zone d’effacement.

C’est une page vide où viennent se projeter voix, corps et images, mais aussi cette matière sonore qui irrigue le spectacle et en constitue la colonne vertébrale.

Car la musique (Guillaume Bachelé, Maxence Vandevelde) loin d’être un simple habillage, installe une pression souterraine. Elle pulse, griffe, prolonge les silences ; elle crée le climat affectif dans lequel la langue de Duras redevient dangereuse, imprévisible.

Par moments électronique, ailleurs minimale ou granuleuse, elle donne à chaque fragment son propre climat intérieur : l’étouffement sensuel de « L’Amant », la stupeur sèche de « La douleur », l’hypnose liquide de « L’Homme atlantique ».

Le son ne souligne pas : il déplace. Il ouvre des failles dans le texte, il en révèle les zones de trouble.

Le texte comme percussion, le son comme ligne de fuite

L’une des forces de « Musée Duras » réside donc dans l’usage précis, presque sensuel, de la musique. Gosselin n’utilise pas le son pour accompagner ; il s’en sert pour bousculer la langue.

Les compositions, parfois électroniques, parfois d’une simplicité presque brute, installent une tension continue : une respiration altérée qui fait vibrer les mots et pousse les interprètes vers une sincérité que la seule parole n’aurait pas déclenchée. La musique, ici, n’illustre rien : elle creuse.

Elle devient un sol instable sous les acteurs, une architecture parallèle qui donne au musée sa profondeur invisible. Elle crée ces moments d’éclat où un texte qu’on croyait connaître redevient soudain imprévisible, presque neuf.

Dans « L’Amant », elle agit comme un contrepoint frontal, une pulsation qui arrache le récit à son aura mythique pour en faire un aveu instable, lancé au public comme une confidence qu’on ne maîtrise pas.

Dans « L’Homme atlantique », la musique fonctionne comme une chambre d’échos : un espace mental, liquide, où la voix semble hésiter entre disparaître et se fixer. Dans « La douleur », elle devient une matière sourde, une lente montée d’air qui rend audible cette sensation d’attente infinie que Duras décrit.

Le pari d’avoir monté ces textes avec les jeunes interprètes du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, issus des Ateliers de 3ème année de la promo 2025, s’avère décisif. Plutôt que de figer Duras dans la révérence, Gosselin provoque un frottement entre une écriture mythifiée et des corps encore en formation.

Ce décalage crée une vérité nouvelle : une parole moins incarnée qu’exposée, traversée, parfois chancelante — mais justement vibrante. Leur proximité constante avec le public, leurs sorties et retours incessants, leurs manipulations à vue de la vidéo composent une dramaturgie de l’instant où chaque apparition semble fragile, disponible, et donc précieuse.

Ils ne jouent pas la légende. Ils jouent une langue. Ils l’approchent, la malmènent parfois, la portent à bras-le-corps, avec une fragilité qui leur appartient entièrement. Cette fragilité devient elle-même une forme de vérité.

Leur proximité avec le public, les allées et venues multiples, les changements à vue, les caméras manipulées par les interprètes : autant d’éléments qui dissolvent tout rapport hiérarchique entre présentation et exposition.

On ne visite pas un musée, vraiment. On traverse un atelier en activité, où rien n’est fixé, où tout est en train de se faire — ou de se défaire.

Certaines pièces trouvent dans ce dispositif une limpidité saisissante : « Suzanna Andler », révélée par la frontalité du jeu ; « L’Amante anglaise », qui déploie sous la lumière nue une tension quasi documentaire ; « La maladie de la mort », suspendue dans un clair-obscur sonore où la distance devient métaphysique ; « La Musica deuxième » qui trouve une justesse rare : un face-à-face dépouillé où la musique et les silences déploient une tension d’une précision presque douloureuse, révélant la tendresse brutale et l’infinie ambiguïté du couple durassien magistralement interprété par les deux comédiens (Denis Eyriey et Mélodie Adda).

D’autres fragments assument leur instabilité, comme des tentatives laissées visibles. Mais Gosselin ne cherche jamais l’homogénéité. Il préfère le chantier à la synthèse, la contradiction à la cohérence.

Au fil des heures, la structure éclatée finit par produire un état particulier : celui d’un spectateur qui ne suit plus un spectacle, mais traverse une durée. Une durée soulevée par la musique, aimantée par les voix, traversée par les manques. La fin n’en est pas une ; elle ressemble à un simple relâchement de la pression, comme si le musée continuait hors du théâtre.

« Musée Duras » est moins une adaptation qu’un laboratoire vivant, une topographie du désir, de la perte et de la parole en état d’urgence. Un spectacle qui ne cherche pas à rassurer, ni même à séduire, mais à troubler — avec une lucidité et une sensibilité exceptionnelles. C’est un musée qui n’expose rien.

Un musée qui écoute. Un musée qui brûle. Un espace où l’œuvre, la jeunesse des interprètes et le geste scénique et sonore de Gosselin composent moins un hommage qu’une mise en danger. Duras et son embrasement du tout si propre à son écriture, en sort non pas clarifiée, mais rallumée — plus incertaine, plus ravageuse, plus vibrante, plus vivante que jamais.

 Dates : du 9 au 30 novembre 2025 – Lieu : Odéon – Berthier (Paris 17)
Mise en scène et scénographie : Julien Gosselin

[BD] Le Village – Le cauchemar qui ne dit jamais son nom (Delcourt)

Le Village – Le cauchemar qui ne dit jamais son nom

Le Village est un roman graphique qui s’attaque à l’horreur sans artifices, en misant sur l’atmosphère, le trouble et l’inexpliqué. Thilliez et Tackian construisent un récit qui démarre comme une enquête classique avant de glisser, presque insensiblement, vers quelque chose de beaucoup plus ancien, plus opaque, plus dérangeant.

La scène d’ouverture suffit à donner le ton : des dizaines de cadavres retrouvés dans une rivière, impeccablement vêtus de blouses d’hôpital, mais avec les cerveaux littéralement dissous. Une vision clinique et monstrueuse à la fois, qui lance les enquêteurs dans un spirale de mystères — disparition d’un village entier, traces d’expériences scientifiques, folklore local qui refuse de mourir.

Le dessin de Kamil Kochanski joue ici un rôle essentiel. Pas d’exagération gore, pas d’exubérance colorée : son trait reste réaliste, sec, chargé de gris profonds et de textures presque charbonneuses. Une esthétique froide, organique, qui sert parfaitement le récit. Les décors sont pesants, les visages semblent habités par l’épuisement ou la peur, et chaque planche porte cette sensation de malaise diffus qui tient jusqu’à la dernière page.

S’il reste quelques zones volontairement floues dans l’intrigue — ce qui pourra frustrer certains lecteurs — l’ensemble fonctionne parce qu’il mise sur la tension psychologique plus que sur la démonstration. Le Village est un thriller horrifique efficace, anxiogène et immersif, pensé pour être ressenti autant que compris.

Extrait de la BD :

Le Village – Le cauchemar qui ne dit jamais son nom

Le Village est un roman graphique qui s’attaque à l’horreur sans artifices, en misant sur l’atmosphère, le trouble et l’inexpliqué. Thilliez et Tackian construisent un récit qui démarre comme une enquête classique avant de glisser, presque insensiblement, vers quelque chose de beaucoup plus ancien, plus opaque, plus dérangeant.

La scène d’ouverture suffit à donner le ton : des dizaines de cadavres retrouvés dans une rivière, impeccablement vêtus de blouses d’hôpital, mais avec les cerveaux littéralement dissous. Une vision clinique et monstrueuse à la fois, qui lance les enquêteurs dans un spirale de mystères — disparition d’un village entier, traces d’expériences scientifiques, folklore local qui refuse de mourir.

Le dessin de Kamil Kochanski joue ici un rôle essentiel. Pas d’exagération gore, pas d’exubérance colorée : son trait reste réaliste, sec, chargé de gris profonds et de textures presque charbonneuses. Une esthétique froide, organique, qui sert parfaitement le récit. Les décors sont pesants, les visages semblent habités par l’épuisement ou la peur, et chaque planche porte cette sensation de malaise diffus qui tient jusqu’à la dernière page.

S’il reste quelques zones volontairement floues dans l’intrigue — ce qui pourra frustrer certains lecteurs — l’ensemble fonctionne parce qu’il mise sur la tension psychologique plus que sur la démonstration. Le Village est un thriller horrifique efficace, anxiogène et immersif, pensé pour être ressenti autant que compris.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

La découverte de dizaines de cadavres dans une rivière marque le début d’un cauchemar. Les corps, vêtus de blouses d’hôpital, sont intacts mais leurs cerveaux ont mystérieusement fondu.
Une enquêtrice est entraînée dans un tourbillon de secrets où science, ésotérisme et terreur se croisent. Mais ce qu’elle découvre dépasse de loin l’horreur conventionnelle. Quelque chose d’ancien et d’inexplicable se tapit dans l’ombre : un village, capable de faire disparaître des populations entières, qui apparaît et disparaît à travers les âges, laissant derrière lui un sillage de mort.
Date de parution : le 12 novembre 2025
Auteurs
: Franck Thilliez, Niko Tackian (scénario), Kamil Kochanski (dessinateur), Facio (coloriste)
Genre : comics, thriller, horreur
Editeur : Delcourt
Prix : 20,50 €

[Comics] Deathbringer – Quand les ténèbres deviennent art (Delcourt)

[Comics] Deathbringer – Quand les ténèbres deviennent art (Delcourt)

Avec Deathbringer, Ismaël Legrand livre un premier album qui impressionne par sa maîtrise graphique autant qu’il divise par son approche narrative. En noir et blanc intégral, l’ouvrage s’impose visuellement dès les premières pages : ombres denses, contrastes violents, lumière quasi mystique — tout respire la puissance et la douleur. Legrand ne cherche pas à plaire, il cherche à marquer. Et c’est réussi.

Le récit, lui, emprunte aux grands codes de la dark fantasy : un guerrier solitaire, une inquisitrice déterminée, une entité maléfique millénaire. Rien de foncièrement inédit, mais une vraie sincérité dans la manière de raconter, presque méditative. On sent derrière chaque case un auteur habité, nourri par l’imaginaire religieux et le désenchantement médiéval.

Certains lecteurs trouveront l’ensemble un peu convenu dans le fond, mais la forme compense largement : la composition des planches, le grain du trait, le jeu sur les ombres et la matière donnent une dimension quasi cinématographique. On pense à Berserk, à Hellboy, à certaines gravures gothiques — mais sans imitation servile.

Deathbringer n’est pas un divertissement. C’est une expérience sensorielle et symbolique, un cri visuel porté par un auteur à suivre de près. 

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Un guerrier énigmatique et une inquisitrice unis sans le savoir dans leur lutte contre une redoutable entité maléfique. Avec ce premier album au noir et blanc puissant, Ismaël Legrand pose un regard neuf sur la dark fantasy.
Un guerrier solitaire arpente les terres ravagées d’un univers médiéval hanté par des forces occultes. Au même moment, une jeune inquisitrice renoue avec son ascendance païenne afin de percer le secret de ses origines. Le lien qui les unit se révèlera à travers leur lutte commune contre un dévoreur de mondes qui s’est échappé de sa prison magique pour corrompre les âmes et détruire le vivant.
Date de parution : le 12 novembre 2025
Auteurs
: Ismaël Legrand (scénario et dessin)
Genre : comics, esothérique
Editeur : Delcourt
Prix : 25,50 €

[BD jeunesse] On a perdu Titeuf ! – le livre jeu (Glénat)

Où est passée la mèche de Titeuf ?

Avec On a perdu Titeuf ! publié chez Glénat, Zep et Éric Buche offrent un joyeux détour dans l’univers du plus célèbre garnement à la mèche blonde. Cette fois, pas d’histoires de récré ni de gaffes en série, mais un grand jeu d’observation où le lecteur doit retrouver Titeuf et ses copains dans des planches surchargées de détails et de clins d’œil.

Chaque double page transporte dans un décor familier — la piscine municipale, les pistes de ski, la colo ou la cour d’école —, débordant de vie et d’humour. Les illustrations d’Éric Buche s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de Zep, tout en apportant une fraîcheur graphique et un dynamisme irrésistible.

Le plaisir est immédiat : petits et grands se prêtent au jeu, scrutant les pages à la recherche de la fameuse mèche jaune. Le format « cherche et trouve » renouvelle l’expérience Titeuf en la rendant interactive, conviviale et propice au partage familial.

Seul petit bémol : les nostalgiques des albums classiques regretteront peut-être l’absence de gags, mais la bonne humeur et l’énergie communicative de l’ouvrage compensent largement.

Un livre-jeu malin, drôle et nostalgique, parfait pour un moment complice entre générations.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

À la recherche de la mèche blonde la plus célèbre de la bande dessinée !

Titeuf nous accompagne depuis trois décennies, alors quand on perd sa trace entre les pages, on n’a qu’une hâte : retrouver sa mèche blonde. Dans l’agitation de la piscine, des sports d’hiver, de la fête de colo, de la cour de récré bondée ou au square, saurez-vous retrouver la silhouette de Titeuf et celle de ses camarades ? Imaginé par Zep (au scénario) et Buche (au dessin) sur le mode cherche & trouve, ce livre-jeu plein de surprises pour toute la famille vous permettra de plonger dans l’univers de Titeuf et de vous amuser en aiguisant votre sens de l’observation. Avec sa bonne humeur contagieuse, Titeuf nous embarque dans des dédales colorés et rigolos. Un conseil : ouvrez bien l’œil car il pourrait se cacher là où vous l’attendiez le moins !

Date de parution : le 13 novembre 2025
Auteurs
: Zep, Eric Buche (scénario)
Eric Buche (dessin)
Genre : BD humour, jeunesse, cherche et trouve
Editeur : Glénat
Prix : 12 €

L’adaptation culte d’American Psycho s’offre une somptueuse édition en Steelbook 4K chez l’Atelier d’Images.

Qui est Patrick Bateman ? Cette question continue à flotter dans l’air 25 ans après la sortie au cinéma de l’adaptation du roman culte de l’américain Bret Easton Ellis, le bien nommé American Psycho, par Mary Harron. Tout d’abord, il s’agit de la silhouette inoubliable d’un Christian Bale dans la forme physique de sa vie. Lui habitué à se fondre dans ses personnages à la manière forte Actor’s Studio, allant jusqu’à puiser son mimétisme physique tout au fond de ses pores. Pour camper Bateman, l’acteur américain n’a pas laisser le moindre centimètre au hasard dans sa recherche de la perfection esthétique, comme pour coller au plus près des mots d’Ellis et son univers de golden boy peuplé de créatures de rêve. Muscles saillants, visage taillé à la serpe, sourire ultrabrite, rien ne manque à la panoplie du mec parfait. En ce point précis, l’édition steelbook, concoctée avec délectation par l’Atelier d’Images, ne pouvait rendre un plus bel hommage à l’œuvre de Harron. Un merveilleux objet de culte qui brille et joue sur une intense déclinaison de rouges … Une perfection signée Flore Maquin.

Psycho killer, qu’est-ce que c’est ?

Toute l’ambiguïté de Patrick Bateman est donc retranscrite sur la pochette du steelbook. Côté pile, le working boy concentré ultime, le loup de Wall Street, celui qui est prêt à en découdre pour une carte de visite à la texture et aux caractères plus soyeux que la sienne. Au recto, Bateman convoque l’esprit du Norman Bates de Hitchcock à travers cet immense couteau perlé de sang qui confirme le parallèle Psycho du titre. De cet état d’esprit profondément maniaque, nait le monstre qui hantera plusieurs générations à travers des scènes de pures démences et de massacres sans limite. Toute la puissance narrative du roman de Bret Easton Ellis a trouvé un répondant visuel fort à travers les images de Mary Harron et de son interprète Christian Bale. Mais tout cela est-il bien réel ? De nombreuses scènes peuvent laisser entendre que Bateman est complètement perdu dans la frénésie de son quotidien. Psychose ou psychopathe ? Le film interroge régulièrement ce paradoxe en nous prenant à parti, nous spectateurs sidérés. A vous de vous faire votre idée dans un tout nouveau master pour cette édition 4K de prestige, le tout en vous trémoussant sur Sussudio de Phil Collins, évidemment.

La réédition d’American Psycho en Steelbook 4K est sortie 4 novembre 2025, au prix indicatif de 34,99 €. On y retrouve une présentation du film par la très compétente Judith Beauvallet (Demoiselles d’Horreur / Ecran Large), 5 scènes coupées avec commentaire optionnel de la réalisatrice, ainsi que les documentaires « Autour du film », « Le Downtown des années 80’ » et « Le journal d’un tueur ? ».

Synopsis : Au coeur des années Reagan, Patrick Bateman est un pur produit de la réussite américaine. Jeune, riche, il est un de ces golden boys qui triomphent à la bourse. Seul le nec plus ultra est digne de lui et il s’emploie à ne retrouver que des symboles qui lui renvoient une image de succès. Il accumule, avec une obsession maladive, les vêtements selects, les relations enviables. Derrière sa façade de Dandy et de richesse se cache un homme malade et violent…

Une BD choc avec L’homme du dernier kilomètre aux éditions La Boite à Bulles

La Boite à Bulles ose un point de vue différent sur les attentats du 13 novembre 2025. Alors que les célébrations ont battu leur plein et que les témoignages de survivants affluent, que la série Des vivants sur France 2 créée l’évènement, la BD fait le point avec pour personnage central Ali Oulkadi. Cet individu a vu sa vie basculer lorsqu’il a reçu un SMS du frère de son meilleur ami. Sans le savoir, il va aider le dernier terroriste du 13 novembre 2025, auteur des attentats de la veille à Paris. Certains la considèreront comme mal venue, la BD permet surtout de s’interroger. Comment définir l’AMT, l’association de malfaiteurs terroristes. Ali aurait-il du et pu se dénoncer après avoir fait le taxi pour un individu recherché par toutes les polices? Avait-il le choix étant donné qu’il s’agissait de son meilleur ami et de son frère? L’autrice été au plus près du procès des attentats qu’elle a suivi pour livrer un récit factuel qui laisse la porte ouverte, car Ali a privilégié l’amitié au discernement, pas sûr que tout le monde ait pu fait autre chose à sa place, c’est une question ouverte à laquelle il appartiendra à chacun de répondre. Les dessins sont réalistes et donnent la pleine mesure à une histoire qui se détache du point de vue habituel sur ces évènements.

Synopis: Un album choc qui plonge dans l’intimité des terroristes du 13 novembre en adoptant un point de vue unique, pour répondre à une question : pourquoi n’a-t-on rien vu venir ?

Molenbeek, 14 novembre 2015, la vie d’Ali Oulkadi s’apprête à basculer lorsqu’il reçoit l’appel d’un proche lui demandant de venir le retrouver. Avec cet ami se trouve Salah, le petit frère de Brahim Abdeslam, l’un des meilleurs amis d’Ali. Ce qu’Ali ne sait pas encore, c’est que Salah revient de Paris, qu’il est en fuite et qu’il est l’un des derniers survivants du convoi de la mort qui a commis les attentats de la veille.

Pour avoir été l’ami de Brahim et avoir convoyé Salah – l’homme le plus recherché d’Europe – sur quelques hectomètres, Ali sera arrêté et se trouvera inculpé pour association de malfaiteurs terroriste.

Incarcéré pendant 31 mois, en Belgique puis en France, Ali a le temps de revisiter ces dernières années, aux circonstances qui l’auront conduit, bien malgré lui, à se retrouver lié aux attentats du 13 novembre 2015. Et à essayer de comprendre comment Brahim, son frère de cœur, a pu lui dissimuler de tels actes en préparation, et pourquoi Salah a-t-il fait appel à lui lors de sa fuite.

A partir de l’enquête de Virginie Lorentz, L’Homme du dernier kilomètre revient sur l’histoire d’Ali Oulkadi, ami, à son insu, des auteurs des attentats les plus meurtriers de l’histoire française.

Editeur: La Boite à Bulles

Auteur: Virginie Lorentz, Anaële Hermans & David Cénou

Nombre de pages / Prix: 128 pages / 22 euros

Paris Photo 2025, sous la verrière, l’image en mouvement

Paris Photo 2025, sous la verrière, l’image en mouvement
Amigo de El Friki y pared rosa. | 2025 | 120 x 150 cm | Felipe Romero Beltrán, Hatch Gallery and Klemm’s

Paris Photo 2025, sous la verrière, l’image en mouvement

Sous la nef du Grand Palais, la photographie impose son souffle. Loin des effets spectaculaires, Paris Photo 2025 choisit la respiration : un regard élargi, des voix nouvelles, un art qui se souvient, s’hybride et se réinvente.

Cette 28ᵉ édition ne cherche pas l’éblouissement : elle veut la clarté. Les 183 galeries venues de 33 pays forment moins une foire qu’un paysage — un espace mouvant où les images se répondent, se parlent, se contredisent.

Le cœur du parcours repose sur deux mots : paysage et filiation. Deux lignes de force qui se rejoignent dans un même geste : relier. Le paysage n’est plus décor mais empreinte ; la filiation, plus héritage que lignée.

On photographie moins ce qu’on voit que ce qu’on transmet, et cela change tout. Les artistes racontent comment le sol, la peau, la lumière deviennent mémoire.

La photographie quitte le spectaculaire pour retrouver le sensible, cette attention sensorielle qui rend visible ce qui persiste après l’image.

L’installation monumentale de Sophie Ristelhueber ouvre la voie : un mur de guerre et de mémoire, aussi massif qu’émouvant. Ailleurs, Atong Atem éclate la couleur dans un hommage vibrant aux identités diasporiques.

Dana Lixenberg poursuit ses portraits silencieux des communautés américaines, quand Felipe Romero Beltrán capture la tension fragile des corps en transit.

Un déplacement du regard

Bérangère Fromont, elle, explore la lumière comme blessure, comme trace du vivant. Partout, la même volonté : faire de l’image non un document, mais une expérience. Le spectateur n’est plus face à une œuvre ; il est dans son champ magnétique.

On circule, on s’approche, on respire. La photographie ne fige plus le réel : elle le laisse vibrer, trembler, s’ouvrir.

L’édition 2025 s’ouvre plus que jamais aux scènes venues d’ailleurs. Inde, Japon, Proche-Orient, Afrique, Amérique latine : le monde photographique devient polyphonique. Les jeunes artistes n’imitent plus les modèles occidentaux ; ils inventent leur propre syntaxe visuelle.

Certains mêlent textile, archives et collage numérique. D’autres utilisent la photographie comme rituel, comme geste de réparation. Le médium, longtemps instrument de domination, se retourne : il devient outil d’émancipation, de récit intime. Ce déplacement du regard est la grande réussite de cette édition.

Et dans cet écosystème élargi, l’hybridation se fait apaisée. Plus de fracture entre argentique et numérique : juste un dialogue entre les deux. L’IA, discrète, sert parfois à combler une absence ou à reconstituer un souvenir manquant. La technique n’est plus enjeu, elle est moyen d’émotion.

En quittant la nef, la lumière de novembre caresse les marches du Grand Palais. On garde en tête un visage, un horizon, une ombre. Paris Photo 2025 n’a rien d’un feu d’artifice : c’est une invitation. Et sous la verrière, la photographie, cette vieille compagne du réel, murmure encore : « Je ne montre plus le monde. Je t’invite à le regarder. »

 Dates : du 13 au 16 novembre 2025 – Lieu : Paris Photo 2025 (Paris)

Le grand retour de Morbida Tralala avec le Tome 2 Halloween

La jeune sorcière Morbida Tralala est de retour dans un Tome 2 rempli de mystères et d’épreuves. Elle doit remporter 3 épreuves pour sauver les enfants de monstres dans une ambiance effrayante, pas trop non plus pour ne pas faire fuir les jeunes lecteurs.

Une histoire réjouissante

La lecture est simple, avec tout de même des mots un peu compliqués qu’il faut que les enfants recherchent pour leur plus grand bonheur. Les surprises s’enchainent, l’héroïne rencontre des monstres et des méchants qui lui barrent la route et qu’elle doit vaincre en utilisant la magie. L’univers d’Harry Potter n’est pas loin, même si l’histoire ne se déroule pas dans une école. Les enfants de 8 ans auront le sentiment de grandir Vitesse Grand V avec un roman qui les aide à devenir un peu plus matures. Le passage du grand combat final est trépidant et rempli d’action pour un grand moment de lecture. Le titre Halloween souligne le caractère effrayant d’un ouvrage que les plus jeunes ne lâcheront pas avant la dernière page. Après le premier tome Le train Fantôme très réussi (génial! selon une jeune lectrice de 8 ans que je connais bien) où l’héroïne combattait plusieurs méchants avec un combat final trépidant contre un horrible vampire, le tome 2 est encore meilleur avec un univers toujours plus foisonnant, avec une mention spéciale pour la méchante belle-mère Dame Fraya.

Les dessins très évocateurs et très bien faits de l’illustratrice Judy concourent à la réussite d’un ouvrage que les enfants ne sont pas près d’arrêter de relire au moins 10 fois! Vivement les tome 3 avec les décombres d’une tour d’où surgit une armée de fantômes terrifiants!

Synopsis: Un roman plein d’humour, de magie et de frissons ! Morbida Tralala affronte Halloween et ses créatures dans une aventure fantastique où courage, amitié et mystère se mêlent. Idéal dès 8 ans !

[BD jeunesse] The Lapins Crétins – Tome 18 : « Quel chantier ! » (Glénat)

Un apéritif de gags à tout casser

Dans ce nouvel opus de la célèbre série humoristique publiée aux Éditions Glénat, les incorrigibles Les Lapins Crétins troquent brièvement leurs bêtises habituelles pour s’attaquer… au BTP. Entre perceuses impropres, panneaux de circulation détournés et chantiers transformés en terrains de désastre, le ton reste loufoque et déjanté.

Le sel de la série

Graphiquement, c’est toujours vif, coloré et pétillant. L’esprit visuel des Lapins Crétins fonctionne : on retrouve le style slapstick, l’univers iconoclaste et le ton « marteau ». Le concept « chantier » permet quelques gags vraiment sympathiques et offre un terrain d’exploration assez inédit pour la série.
Cependant, on note que, dans cet album, la fraîcheur peut parfois s’émousser. Le fil rouge reste assez léger — on a davantage l’impression d’une succession de sketches indépendants plutôt que d’une véritable progression narrative.

Pour qui et pourquoi ?

Cet album est idéal pour les lecteurs jeunes (et les lecteurs jeunes de cœur) qui recherchent un moment léger, sans prise de tête, fidèle à l’univers des Lapins Crétins. En revanche, pour un public plus exigeant en matière de construction narrative ou d’évolution de personnage, ce Tome 18 pourra sembler un peu léger — amusant, mais peu renouvelé.

Un album fidèle à ce qu’on attend des Lapins Crétins : fun, coloré, sans prise de tête. Mais si vous cherchiez plus qu’un simple déferlement de gags, vous resterez peut-être un peu sur votre faim.


Résumé de l’éditeur : 

Bricoleurs mais complètement marteaux !

Imprévisibles, déjantés et surtout très drôles, les Lapins mettent une sacrée pagaille partout où ils passent. Une fois n’est pas coutume, après avoir démontré leur vaste médiocrité dans les tâches ménagères, l’école, la mode ou le rangement… nos Lapins se tournent vers les travaux, les chantiers et le dur labeur. Mais savent-il seulement utiliser une perceuse ? Et que dire des chantiers dans le BTP, où ils risquent de provoquer une catastrophe à chaque seconde ? Avant de se faire congédier de chaque nouveau poste, nos joyeux gaffeurs comptent bien en profiter et s’essayer à tous les métiers, quitte à tout casser. Dénués de tout sens pratique, ils ne sont pas près de sauver la planète en réduisant leur consommation d’électricité ni à vous prêter main-forte sur la route. D’ailleurs, gare à vous si vous prenez la voiture : nos Lapins ont la fâcheuse manie de s’amuser avec les panneaux de circulation…

Date de parution : 13 novembre 2025
Auteur(s)
: Dab’s (Scénariste)
Thomas Priou (Dessinateur)
Genre : humour, jeunesse
Editeur : Glénat
Prix : 11,50 €

The Vine Street Shuffle dévoile son premier album Zebedee – The Vine Street Shuffle does Earl Hooker chez Rock’n’Hall / Dixiefrog

The Vine Street Shuffle a sorti récemment son premier album intitulé Zebedee – The Vine Street Shuffle does Earl Hooker, révélé le 12 septembre 2025 chez Rock’n’Hall/ Dixiefrog pour un grand moment de blues.

Du vrai blues de Chicago

The Vine Street Shuffle est un trio composé de Philippe Quinette à la contrebasse, Aliocha Thévenet à la guitare et Marc Delmas à la batterie. De la musique sans voix ni paroles pour transporter l’auditeur aux sources légendaires du blues américain avec une forte connotation blues de Chicago. L’album contient des morceaux instrumentaux pas forcément très connus, exhumés pour une réinterprétation authentique, aucun standard rabattu 1000 fois à la carte, les puristes apprécieront, les autres iront de découverte en découverte pour un moment d’écoute précieux. Beaucoup le savent mais il ne coute rien de le rappeler, Earl Hooker était le cousin du très célèbre John Lee Hooke. Connu pour avoir été accompagnateur de Muddy Waters, Earl Hooker a laissé son empreinte dans l’histoire du blues et a composé certaines des plus fameux standards du blues, repris par de nombreux guitaristes et pas les moins connus, voyez plutôt: Buddy Guy, Keith Richards, BB King et Jimmy Page, excusez du peu. Le premier morceau Frog Hop – The Leading Brand medley est une très bonne introduction à l’univers instrumental de Earl Hooker, puissant en diable. Off the Hook est un peu l’étendard de l’album, porté par un clip révélant l’alchimie entre les 3 musiciens, révélant la richesse du blues de Chicago dans les années 50, celui qui a notamment inspiré des pointures rock comme les Rolling Stones, Jeff Beck, the Animals ou Eric Clapton. Le trio a invité le chanteur, compositeur et guitariste américain Neal Black sur l’album pour rappeler la force de sa réputation sur le circuit des concerts blues dans toute la France en compagnie de Cincinnati Slim, Fred Chapellier ou Sophie Malbec. Les autres morceaux enchainent les performances, un disque à ne pas manquer.

Zebedee – The Vine Street Shuffle does Earl Hooker contient 12 pépites blues à écouter de toute urgence pour rappeler que le guitariste Earl Hooker était une pointure trop tôt décédé en 1970. Profitez du trip blues à fond les ballons!

Bilal Hamdad — Paname, ou la solitude habitée au Petit Palais

Bilal Hamdad — Paname, ou la solitude habitée
Bilal Hamdad, Reflets, 2024. Huile sur toile, 245 × 200 cm. Collection particulière. Courtesy de l’artiste et TEMPLON, Paris – Bruxelles – New York. (Photo © Isabelle Arthuis © Adagp, Paris, 2025)

Bilal Hamdad — Paname, ou la solitude habitée au Petit-Palais

Au Petit Palais, le peintre Bilal Hamdad investit les galeries permanentes avec une vingtaine d’œuvres qui mêlent réalisme contemporain et héritage des maîtres anciens. Dans Paname, il fait dialoguer le Paris d’aujourd’hui avec celui de Courbet et de Manet, entre effervescence urbaine et silence intérieur.

Il faut apprendre à ralentir pour entrer dans les toiles de Bilal Hamdad. Né à Sidi Bel Abbès en 1987, formé à Alger, puis à Bourges et aux Beaux-Arts de Paris, l’artiste compose ses œuvres à partir de photographies prises sur le vif.

Il y capte les interstices du quotidien : un café au petit matin, un couloir de métro, un visage absorbé dans la foule.

Regard immobile sur la ville

Le résultat est d’un naturalisme vibrant, où chaque reflet, chaque clair-obscur semble respirer. Le peintre observe la ville comme un organisme vivant — traversé d’âmes, de gestes suspendus, de pensées en suspens. « J’essaie d’écouter la ville par le silence des gens« , confie-t-il.

Hamdad revendique ses filiations : Velázquez, Caravage, Rubens, Manet, Courbet, Degas, Hopper. Ces influences nourrissent sa pratique, mais ne la déterminent pas : elles forment un langage qu’il réinvente. Dans Sérénité d’une ombre, la lumière rase d’un bar fait surgir un hommage discret à Manet et à son Bar aux Folies-Bergère.

Chaque toile interroge la place du regard, la dignité des gestes simples, la beauté d’un instant ordinaire. « À l’effervescence de la ville, Bilal Hamdad oppose la résonance silencieuse des individus« .

Le point culminant de l’exposition est sans doute Paname, fresque monumentale inspirée des Halles de Paris de Léon Lhermitte. Hamdad y peint un marché éphémère saisi à la sortie du métro : un Paris populaire, vibrant, traversé d’ombres et de couleurs.

Le tableau, à la fois documentaire et fable picturale, réunit les thèmes chers à l’artiste : la foule, l’absence, la lumière. On retrouve ici la tension entre réalisme et poésie, entre mémoire du passé et battement du présent.

En conjuguant le regard des maîtres et le souffle du réel, l’artiste affirme la pertinence de la peinture à l’ère des images fugitives. Son œuvre, à la fois humaniste et méditative, fait du silence un espace d’émotion. Paname n’est pas un manifeste mais un arrêt sur image recomposé où le peintre fait du Paris d’aujourd’hui, un miroir d’un monde intérieur.

Paname s’impose comme une méditation sur la condition urbaine et sa part d’ultra moderne solitude où la peinture retrouve sa place de témoin. Entre l’éclat des vitrines et le silence des regards, l’artiste compose avec brio une partition de lumière et d’absence, un Paris intérieur où chaque ombre raconte un fragment d’humanité.

 Dates : du 17 octobre 2025 au 8 février 2026 (entrée libre) – Lieu : Petit Palais (Paris)

Atua Blues dévoile leur nouvel album très blues, Two Roots, sortie me 17 octobre chez Dixiefrog

Comme son nom l’indique, le duo Atua Blues propose un album de blues des plus authentiques, fermez les yeux et vous vous retrouvez au plus profond des Etats-Unis. Le chanteur français David Noël des SuperSoul Brothers français s’associe au bluesman maori Grant Haua pour un album qui envoie du lourd, du blues.

Du blues plein la tête

La rencontre entre les 2 compères s’est réalisée à l’occasion de l’enregistrement de l’album de la chanteuse néo-zélandaise Delayne, compatriote de Grant HauaLe rapprochement a été forcément facilité par l’appartenance de chacun au label français Dixiefrog, spécialisé notamment dans le blues. Et comme la planète terre est maintenant facilement connectée à travers les 2 pôles, l’échange de fichiers sonores se fait maintenant super facilement. L’enregistrement des 11 titres de l’album Two Roots s’est fait avec l’adjonction de Tim Julian à la basse, aux claviers et aux percussions, ainsi que du batteur James Bos, avec en plus la voix très soul de Tara Julian et l’orgue de Julian Stantau (également membre de SuperSoul Brother). L’album s’ouvre sur les notes d’orgue du classique Amazing Grace, l’un des cantiques chrétiens les plus célèbres du monde anglophone, dont la première publication des paroles date de 1779, la voix de David Noël fait merveille. Grant Haua se joint à lui pour un mélange de voix très soul funky, et quand la six cordes s’y met, c’est du grand art. Le second titre très country bluegrass River Blues est le titre phare de l’album chanté par Grant Haua avec cette fois David Noël aux chœurs, du blues, du vrai. David Noël reprend le lead au micro pour le très funky Hard Lovin’ Woman avec toujours la six cordes de Grant Haua pour une belle touche country. La ballade I Get The Blues baisse le rythme mais pas l’émotion, la bluette touche au cœur. Les aficionados de George Harrison reconnaitront facilement le classique My Sweet Lord tiré du non moins classique album All things must pass dans une version très fidèle mais à la sauce blues, une vraie réussite. No Competition débute avec un orgue qui rappelle les grandes heures de Stevie Wonder avant de basculer dans le blues. Suck It Up continue sur une rythmique enlevée, Rose ne baisse pas le rythme, Who’s gonna change my soul creuse encore un peu plus le sillon blues pour ce qui ressemble d’abord à un bœuf intimiste avant de gagner peu à peu en intensité. Fisherman déploie d’abord une guitare électrique frissonnante qui se mélange peu à peu à la voix. Le dernier titre What Have We Done ne change pas de braquet, de quoi conclure parfaitement un album bon à écouter d’une traite.

Le disque est une excellente surprise, de quoi replonger allègrement dans le blues et réécouter les classiques, en plus de cet album à ne pas lâcher pendant au moins un bon mois.

Hilda e& Twig, Le réveil de l’homme de glace (Casterman)

Hilda & Twig, Le réveil de l’homme de glace (Casterman)

Les éditions Casterman nous proposent le tome 2 des aventures d’Hilda & Twig : Le réveil de l’homme de glace.
Hilda est en vacances avec son amie troll, Burku. Comme la neige annoncé n’arrive toujours pas, Twig décide d’aller réveiller l’Homme de Glace ! Mais quelle idée il a eue !!! Comment va-t-il faire pour stopper la catastrophe qu’il a lui-même déclenchée ?
Les illustrations sont très sympa, colorées et pleines d’humour. Une bande dessinée comme on les aime : avec des valeurs humaines, et l’amitié au centre de l’histoire !
Hilda e& Twig, Le réveil de l’homme de glace est une chouette bande dessinée, à suivre ! Dès l’âge de 5 ans !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Novembre 2025
Auteur : Luke Pearson
Illustrateur : Luke Pearson
Editeur : Casterman
Prix : 13,50 €

« Éblouir Paris » : John Singer Sargent, le jeune prodige américain qui secoua le Salon mondain

« Éblouir Paris » : Johan Singer Sargent, le jeune prodige américain qui secoua le Salon
© musée d’Orsay – L. Striffling

« Éblouir Paris » : John Singer Sargent, le jeune prodige américain qui secoua le Salon mondain

Il y a des artistes dont le nom résonne, mais dont la présence en France reste étonnamment discrète. John Singer Sargent en fait partie. L’exposition « Éblouir Paris » au musée d’Orsay revient sur la décennie (1874-1884) où ce jeune Américain, formé à Paris chez Carolus-Duran, fit trembler le Salon et redéfinir le portrait mondain.

Le parcours commence par les années d’apprentissage. Études de nu, esquisses rapides, premiers portraits : on y devine déjà la maîtrise d’un geste à la fois sûr et volontaire.

Viennent ensuite les voyages — Italie, Espagne, Maroc — qui transforment la lumière en langage pictural. Chaque toile devient expérience, chaque paysage, un laboratoire de sensations.

Une virtuosité picturale évidente

Mais c’est dans les portraits parisiens que Sargent éblouit vraiment. Le Docteur Pozzi à son cabinet (1881) impose sa prestance rouge cardinal : un médecin mondain peint comme un prince de la Renaissance.

Devant cette toile, on sent l’intelligence du cadrage, la maîtrise absolue du geste : chaque pli de sa tenue, chaque reflet du tissu est une déclaration de force. Sargent ne reproduit pas : il orchestre.

Madame X (1884) provoque le scandale et fascine toujours par sa désinvolture. Le portrait de Virginie Gautreau trône comme un défi. Épaule nue, bretelle glissant, profil tourné : tout Paris avait crié au scandale en 1884. Aujourd’hui encore, le tableau brûle d’une beauté trop consciente d’elle-même.

On ne sait plus qui domine qui : le modèle ou le peintre. La peinture, ici, n’est plus un hommage mais une exposition du pouvoir — celui du regard, du désir, du prestige. C’est le moment où Sargent devient moderne malgré lui : il peint la société en la bousculant par delà une esthétique parfaite et assumée.

L’exposition souligne ce paradoxe : en peignant la haute société, le peintre interroge sa propre mise en scène. L’artiste jongle avec la technique, la psychologie et la modernité, tout en restant attaché à Paris, lieu de sa première incandescence.

Elle restitue aussi magnifiquement la dimension cosmopolite de Sargent. Il est l’artiste d’une Europe qui circule, qui échange, qui peint sans frontière. Américain d’origine, Italien de cœur, Parisien d’adoption, Londonien par nécessité.

Ce mélange se ressent dans sa peinture : un académisme maîtrisé, mais jamais rigide ; une sensualité contenue, mais toujours prête à déborder.

La scénographie d’Orsay, subtile, joue de la lumière et de l’ombre pour mettre en valeur ces chefs-d’œuvre. Le parcours révèle un Sargent cosmopolite, audacieux, sensible à la lumière et aux visages, mais surtout un peintre capable de transformer l’élégance en acte plastique, la mondanité en expérience esthétique. 

On sort de l’exposition avec l’impression d’avoir traversé une décennie de virtuosité et d’élan vital. John Singer Sargent n’est pas seulement un portraitiste américain : il est, pour Paris, un éclaireur, un regard qui continue d’aveugler par excès de clarté.

 Dates : du 23 septembre 2025 au 11 janvier 2026 – Lieu : Musée d’Orsay (Paris)

Hugo Jardin dévoile son nouvel EP amosphérique, intitulé Cantique, sortie le 31 octobre

Hugo Jardin a dévoilé son premier EP Cantique paru en octobre 2025. Artiste chanteur, il écrit ses textes et évolue dans une chanson française teintée de pop mélodique et atmosphérique. Le premier morceau Cantique était paru en 2024, vient maintenant la suite avec un deuxième volet sous forme de EP avec 5 morceaux, les compositions sont douces, apaisées, parfait pour la rêverie.

Un univers musical en apesanteur

Le premier morceau Cantique en 2024 imaginait un monde sur le déclin, hanté par le passé et en passe de s’écrouler. Le ton est très pop rock pour des paroles poétiques qui invitent à la réflexion ainsi qu’à l’introspection quant à l’avenir de l’être humain. Les influences sont claires, Brel évidemment, voire David Bowie époque Blackstar à la toute fin de sa carrière (et de sa vie). L’artiste installe une atmosphère dramatique et intense, de quoi penser aussi à une pop anglo-saxonne loin de toute légèreté comme celle de Radiohead. L’artiste chante mais pas seulement, il se veut artiste total pour une vraie immersion théâtrale. Le premier morceau Rêve fait penser aux orchestrations de Gainsbourg époque Melody Nelson avec ses arpèges à la guitare, les mélodies font penser à un Yves Simon post apocalyptique. C’est une musique légère mais le propos est quelque peu plus concerné. Cantique II fait penser à une berceuse, voire à une valse, ça tangue, ça enivre, avec toujours cette guitare accompagnée d’une batterie et d’une basse, la référence explicite est Pink Floyd époques More et Obscured by Clouds. Eaux troubles louvoie toujours entre les orchestrations seventies de Gainsbourg, le morceau fait aussi penser au très bon France Culture d’Arnaud Fleurent Didier, sur un versant plus intimiste et moins porté sur l’héritage familial, l’artiste parle plus qu’il ne chante, ça demande de s’immerger dans cette déclaration d’amour contrariée. Le quatrième morceau Dumb est plus musical, mais désenchante et ironique, un morceau pour la radio, plus accessible mais pas moins ardu. Le cinquième morceau Cantique I clôt l’EP sur le versant fin du monde.

L’EP 5 titres révèle un artiste qui pourrait bien finir par se révéler au grand public par ses qualités d’écriture et d’interprétation, c’est vraiment très prenant et intense. Né à Paris, l’artiste a découvert la scène par la face punk avant de monter plusieurs groupes en France et à New York, et d’enchaîne les concerts depuis son adolescence. Passionné de poésie, il a déjà publié un premier recueil), il fait en parallèle de la danse butö et du mime, de quoi donner envie de le découvrir!

[BD] Obrigan – Le Serment des Druides T1 : « La sève, le sang, les larmes » (éd. Soleil)

Une enquête druidique aux confins de la Forêt

Dans le royaume de la Forêt, quarante-neuf soldats sont retrouvés massacrés dans une citadelle réputée imprenable. Obrigan, maître druide de l’Ordre des Loups, est mandaté pour démêler l’énigme, tandis qu’un mal ancien éveille les terres du Nord. Olivier Peru (scénario) et Pierre-Denis Goux (dessin), accompagnés de Jérôme Alvarez aux couleurs, lancent une nouvelle saga de dark fantasy celtique publiée chez Soleil.

Des images somptueuses, un monde riche

Visuellement, l’album est une réussite. Les planches de Goux composent des forêts brumeuses, citadelles minérales et créatures inquiétantes, magnifiées par une palette organique. La mise en scène alterne panoramas et gros plans inspirés, donnant de l’ampleur à l’univers. Les amateurs de l’école « heroic fantasy » de Soleil retrouveront une patte familière et généreuse, servie par un sens du détail immersif.

Un démarrage perfectible côté rythme

Côté récit, l’accroche est solide (un crime impossible) et les enjeux se posent clairement. Néanmoins, ce premier tome s’attarde longuement sur l’exposition : dialogues abondants, scènes explicatives et retours sur la mythologie alourdissent la progression. Le mystère avance, mais par petites touches, et l’album donne parfois l’impression de retenir son souffle trop longtemps. Dit autrement : l’univers séduit, mais le tempo manque d’allant et la logorrhée narrative peut freiner l’immersion. On sent pourtant, dans les ultimes pages, la promesse d’un élan plus tranchant pour la suite.

Verdict

Un écrin graphique de haut niveau et un cadre mythologique intrigant ; on aurait aimé un récit moins bavard et plus nerveux. Curiosité maintenue pour le tome 2.


Résumé de l’éditeur : 

49 soldats tués dans une des citadelles les mieux gardées des terres du nord. Un seul témoin devenu fou. Une enquête impossible… sauf pour Obrigan, un des plus sages maîtres druides du royaume de la Forêt.

Depuis un millénaire, les druides protègent le royaume de la Forêt, ils conseillent et secourent les hommes à travers le monde. Et alors qu’Obrigan, un druide de l’ordre des Loups, doit résoudre le mystère d’un massacre impossible, un mal ancien se réveille et pousse les terres du Nord à la guerre… Quant à la vérité, il va falloir la chercher jusque dans les plus noirs secrets de la Forêt. 

Date de parution : 5 novembre 2025
Auteur(s)
: Olivier Peru (Scénariste)
Pierre-Denis Goux (Dessinateur) Jérôme Alvarez (coloriste)
Genre : fantasy
Editeur : Soleil
Prix : 16,50 €

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