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Bridget Riley à Orsay : la ligne comme invention, la ligne comme tension

Bridget Riley à Orsay : la ligne comme invention, la ligne comme tension
Bridget Riley
Cataract 2, 1967
© Anna Arca/ © Bridget Riley 2025. All rights reserved

Bridget Riley à Orsay : la ligne comme invention, la ligne comme tension

Il y a des expositions qu’on traverse. Et puis, il y a celles qui nous magnétisent. L’exposition Bridget Riley : « Point de départ », au Musée d’Orsay, appartient à cette seconde catégorie : un parcours qui ne montre pas seulement des tableaux, mais l’invention d’un regard hypnotique.

Tout commence par un geste presque scolaire : en 1959, La Britannique (née en 1931) copie Le Pont de Courbevoie de Seurat. Un exercice, croit-on. En réalité, une révélation : la lumière n’est pas un voile, c’est une structure.

Ce moment de bascule — humble, radical — est le cœur battant de l’exposition. À partir de là, elle ne peindra plus des choses, mais l’acte même de percevoir.

Les salles d’Orsay, baignées d’une lumière mate, déroulent cette métamorphose. D’abord les paysages vibrants encore d’une mémoire figurative, puis les noirs et blancs des débuts optiques, enfin les grandes toiles chromatiques où tout oscille. L’œil tremble, le sol se dérobe, la peinture devient une onde.

La pulsation du regard

Le musée, intelligemment, ne cède jamais au spectaculaire. Il tisse un lien silencieux entre Riley et Seurat, entre la patience du pointilliste et la tension du minimalisme. Ce dialogue-là fait sens : derrière les effets d’optique, on redécouvre une peinture de la concentration, presque spirituelle.

Pour conclure, cette exposition est une victoire sensuelle et intellectuelle. Elle nous rappelle que l’art ne doit pas être seulement vu, mais vécu. L’artiste redonne à la couleur sa fonction de choc, à la ligne sa tension, à la toile sa capacité à se redéfinir dans le regard de chacun.

Oui — il y a du plaisir pur à s’adonner à « Point de départ ». Mais il y a aussi du sérieux. Le musée joue son rôle de médiateur, de passeur, d’interprète. Et le spectateur est invité à être plus qu’un passant : il doit devenir enquêteur de sa propre perception.

On ressort d’Orsay avec l’esprit plus léger, comme après un long regard au soleil. Bridget Riley nous rappelle que voir, c’est un verbe d’action : on ne contemple pas, on prend part à l’acte et à sa métamorphose visuelle et sensorielle.

Trois oeuvres phares à ne pas manquer :
1. Copy after Le Pont de Courbevoie (1959)
Le tableau-source. Riley y apprend le rythme caché des couleurs. La toile tremble doucement, déjà.
2. Pink Landscape (1960)
Un entre-deux. Le paysage devient prétexte à l’abstraction. Le rose y pulse comme une respiration.
3. Cataract 2 (1967)
La maturité. L’œil bascule, la toile s’anime. Ici, tout bouge : non l’image, mais celui qui la regarde..

 Dates : du 21 octobre 2025 au 25 janvier 2026 – Lieu : Musée d’Orsay (Paris)

Ouverture à Paris de l’Académie des Métiers du Cinéma et de l’Audiovisuel (AMCA)

La première promotion de 60 étudiants de l’AMCA est attendue pour mi-janvier 2026 et un échange avec son fondateur et directeur Benattou Benichou a permis d’en savoir plus sur les ambitions de ce cursus qui se veut adapté aux réalités du marché du cinéma et de l’audiovisuel.

Une école ancrée dans le réel

L’école est située dans le 19ᵉ arrondissement de Paris rue de cambrai. Au milieu d’un parc où se situent également des sociétés de jeux vidéos, des administrations et un grand jardin, cette nouvelle école se différencie des écoles déjà existantes par son corps enseignant composé exclusivement de professionnels encore en activité pour offrir aux étudiants une immersion directe dans la réalité des métiers. La formation vise à une intégration rapide sur le marché du travail dès la première année du cursus avec la participation à un certain nombre de tournages des intervenants ainsi qu’aux projets portés par la société de production Yes We Do dont les bureaux sont installés au sein de l’école, pour être au plus proche des talents de demain. Le planning du cursus compte 1 an et demi de tronc commun et 1 an et demi de spécialisation. Lui-même metteur en scène et fort d’une expérience de 24 ans au CLCF (Conservatoire du Cinéma et de la Fiction), Benattou Bénichou insiste sur plusieurs points importants. D’abord les intervenants sont des professionnels du cinéma qui se sont regroupés pour créer une petite académie à 60 participants pour un cursus qui permet d’identifier les qualités et défauts de chacun. Parmi eux se trouvent le réalisateur de jeux d’enfants, Yann Samuell, le réalisateur de Pourquoi tu souris?, Chad Chenouga, le réalisateur de Kaboul Kitchen, Frédéric Berthe, le premier assistant sur La source des femmes, Olivier Jacquet, le scénariste et producteur américain Michael Bronner (Capitaine Philips avec Tom Hanks), que des gens du métier qui font partie de la grande famille du cinéma. L’objectif avoué de la formation est de personnaliser le plus possible son cursus sur le modèle américain où 50 étudiants sont accueillis par exemple à l’école de cinéma d’UCLA. Les partenaires de cette école sont pour l’instant Loca Images, Bellefaye, Serial B, Yes We Do Production, Troubadours, d’autres pourraient se joindre au projet prochainement.

Un cursus particulier et adapté au monde du travail

Comme expliqué, chaque réalisateur s’engage à prendre 10 étudiants sur les plateaux sur leurs projets pour côtoyer des professionnels du métier. Cette expérience permet un accompagnement plus personnalisé pour connaitre le projet et les ambitions de chacun et les mettre en contact avec le réseau du réalisateur. Le but avoué est de faire aboutir les projets les plus avancés des étudiants, avec la possibilité d’un vrai plan de financement avec subventions publiques, mécénat et production privée, et un vrai script pour monter un projet pré financé et permettre à l’étudiant de monter son projet avec une aide à la réalisation, et ce à toutes les étapes du projet. Benattou Bénichou sait bien que les étudiants ne savent pas forcément dès le départ à qui s’adresser et comment monter un dossier de production, ce que l’école peut leur permettre. Point important, le cursus de l’AMCA exclut toute forme d’alternance qui fonctionne généralement surtout pour le montage ou le métier d’assistant de production, le risque reste de ne pas se faire embaucher à l’issu de l’alternance, ce qui arrive hélas trop souvent, tout en représentant des couts assez élevés. Le directeur garde à l’esprit l’exemple très pragmatique des universités aux USA qui forment les étudiants pour des entreprises, comme de l’alternance mais en beaucoup plus opérationnel, avec un emploi sûr à la fin.

L’école se situe rue de cambrai, métro Corentin Cariou sur la ligne 7, à proximité de La Villette. La rentrée décalée est prévue début/mi janvier 2026 avec une accélération prévue de la formation au cours de l’année. La promotion est en cours de sélection pour avoir assez de qualité dans les candidats, le moment de postuler.

Jeu : Roule galette (Flammarion jeunesse)

Jeu : Roule galette (Flammarion jeunesse)

Les éditions Flammarion jeunesse nous proposent un coffret jeu inspiré de l’album connu de tous : Roule Galette !
Les enfants retrouveront les héros de l’album et même un lanceur de galette !
Le jeu est très simple à comprendre, dure environ 15 minutes et peut être joué dès l’âge de 3 ans ! De 2 à 4 joueurs !
Le coffret entièrement cartonné est magnifique et comprend : 1 plateau de jeu, 1 lanceur de galette, 1 galette, 16 parts de galette, 15 cartes d’action, 5 cartes de score, 4 pions Animal, 4 pions Obstacle, 1 livret de règles.
Jeu : Roule galette : voilà une chouette idée de cadeau à commander au Père Noël !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 5 novembre 2025
Auteur : collectif
Illustrateur : Pierre Belvès
Editeur : Flammarion jeunesse
Prix : 19,90 €

La maison à la petite porte rouge (Bayard jeunesse)

La maison à la petite porte rouge (Bayard jeunesse)

Publik’Art vous a déjà fait découvrir la collection « Môme » des éditions Bayard jeunesse, avec un chouette album : Catherine.

Aujourd’hui, nous allons vous présenter un album, de très grande qualité, une véritable pépite ! Que ce soit au niveau du scénario, de Grace Easton, ou au niveau de ses illustrations !
La maison à la petite porte rouge raconte l’histoire d’un Souriceau et d’une petite fille. Tout y est beau, doux, magique ! Le jeune lecteur pourra ouvrir de nombreuses portes qui cachent toutes des trésors. Les détails sont infinis et d’une immense beauté ! Le souriceau va perdre sa maison et Olivia va tout faire pour que ce Souriceau retrouve un foyer. C’est tout simplement notre coup de coeur !
La maison à la petite porte rouge est un très bel album à commander d’urgence au Père Noël, pour tous les enfants sans limite d’âge !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Octobre 2025
Auteur : Grace Easton
Illustrateur : Grace Easton
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 13,90 €

Gaspard et l’arche de Noël (Glénat jeunesse)

Gaspard et l’arche de Noël (Glénat jeunesse)

Publik’Art vous a déjà fait découvrir les histoires extraordinaires d’Aldebert avec son album : Gaspard et la maison dentée.

Aujourd’hui, un nouvel album vient de sortir : Gaspard et l’arche de Noël. On adore Gaspard et sa drôle de famille ! On est sûr qu’avec eux, on va passer un super moment, rempli d’aventures uniques !
Toute la famille est réunie, au chalet, pour célébrer Noël. Mais vous imaginez bien qu’avec Gaspard, rien ne se passe comme chez tout le monde ! Le lecteur va le suivre avec beaucoup d’intérêt, quelquefois beaucoup d’inquiétude, lors de ses expéditions extraordinaires à travers le Monde !

Gaspard et l’arche de Noël est un album à lire, avec de très chouettes illustrations, et aussi à écouter sur toutes les plateformes de streaming ! En plus, c’est l’auteur lui-même, Aldebert, qui raconte l’histoire, avec une bande son géniale ! Voilà un bel album, d’une chouette collection, à commander au Père Noël !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Novembre 2025
Auteur : Aldebert
Illustrateur : Florent Bégu et Dayan dewaele
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 12,90 €

Les comptines du Père Castor de Noël

Les comptines du Père Castor de Noël : Mon livre à écouter.

Même si Noël peut paraître encore un peu lointain, Publik’Art ne peut s’empêcher de vous partager ce superbe album à écouter qui vient de sortir !
Que du bonheur ! Vous retrouverez les grands classiques de votre enfance :
Mon beau sapin • Les p’tits flocons • 1, 2, 3, dans sa hotte en bois • Noël, c’est comme un rythme de jazz • Vent frais • Neige, neige blanche • Là-haut sur la montagne • Trois p’tits lutins • We Wish You a Merry Christmas • Douce nuit • L’as-tu vu ? • Brille, brille petite étoile.
Et les illustrations sont ravissantes ! L’album est entièrement cartonné, aux coins arrondis, le boitier sonore est sans plastique, et les piles longue durée !
Alors, n’hésitez plus : offrez ce superbe livre à écouter à vos petits et toute la famille chantonnera les chants des comptines du Père Castor de Noël !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 15 octobre 2025

Illustratrice : Madeleine Brunelet
Editeur : Père Castor
Prix : 19,50 €

Au Théâtre des Champs-Elysées, une « Damnation de Faust » en demi-teinte

Au Théâtre des Champs-Elysées, une “Damnation de Faust” en demi-teinte
©Vincent Pontet

Au Théâtre des Champs-Elysées, une « Damnation de Faust » en demi-teinte

Silvia Costa revisite « La Damnation de Faust » de Berlioz dans une vision intérieure et symbolique au Théâtre des Champs-Élysées. Malgré une distribution vocale somptueuse — Benjamin Bernheim, Victoria Karkacheva, Christian Van Horn — et la direction affûtée de Jakob Lehmann à la tête des Siècles, le spectacle peine à libérer le vertige romantique du chef-d’œuvre.

Oubliez les steppes, les sabbats et les ciels embrasés : Costa enferme Faust dans une chambre d’enfant, espace d’un passé régressif où tout semble suspendu. Peluches, lampe de chevet, décor neutre : le mythe se fait introspection. Faust n’est plus l’homme qui vend son âme, mais celui qui contemple son propre vide.

L’idée séduit d’abord par son acuité contemporaine : ce Faust, reclus et spectral, parle à notre époque désabusée. Mais la scénographie, figée dans son concept, tourne vite au tableau immobile. Les symboles se répètent, la tension dramatique se délite. Le pacte avec Méphisto se réduit à une rêverie. Ce que Costa projetait en cohérence intentionnelle, elle le perd en incarnation : Berlioz, poète du vertige, s’y assèche.

À la tête des Siècles, Jakob Lehmann offre une lecture fine, équilibrée, d’une beauté sonore indéniable. Les timbres d’époque déploient une transparence admirable : bois clairs, cors ronds, cordes souples. On goûte la précision du geste, la clarté du contrepoint, l’attention au texte.

Mais cette élégance confine aussi à la retenue. La « Marche hongroise » manque de panache, le sabbat final reste contenu, presque policé. Lehmann dissèque là où Berlioz appelle l’incandescence. Sa lecture charme l’oreille, sans jamais faire vaciller l’âme ; on aimerait plus de fièvre, plus de chaos, plus d’enfer.

Benjamin Bernheim, voix ardente et magnifique

Benjamin Bernheim livre un Faust exemplaire : diction limpide, ligne souveraine, musicalité d’orfèvre. Son timbre clair, rayonnant, épouse la langue française avec une élégance rare. Pourtant, la mise en scène le réduit à une intériorité quasi statique : il chante magnifiquement, mais semble prisonnier de lui-même.

Victoria Karkacheva, au mezzo velouté, émeut dans son “D’amour, l’ardente flamme” d’une pureté suspendue ; une Marguerite de lumière et d’ombre, mais distante, presque absente. Face à eux, Christian Van Horn impose une présence puissante et raffinée : voix large, sombre, autoritaire. Son Méphisto manque toutefois de mordant : le français s’émousse, et Costa en fait un double de Faust plus qu’un démon tentateur.

Cette damnation, plus rêve que chute, plus concept que brûlure, nous laisse au bord du gouffre sans jamais oser nous y précipiter.

 Dates : du 3 au 15 novembre 2025 – Lieu : Théâtre des Champs-Elysées (Paris)
Mise en scène : Silvia Costa

Matt Pascale and The Stomps dévoile leur nouvel album blues rock intitulé Home, sortie le 24 octobre chez Dixiefrog

Le second album de Matt Pascale and The Stomps s’articule autour du chanteur guitariste d’origine italienne Matt Pasquale. Basé en Norvège et très inspiré de Stevie Ray Vaughan et Jimi Hendrix, il ballade sa voix sonore et éraillée sur les morceaux d’un album résolument blues rock portés par des fortes tonalités de guitare. Remarqué par l’European Blues Union, il a obtenu une bourse pour l’Académie Blues du Notodden Blues Festival en Norvège. Dans un album enregistré par le boss de la mafia blues-rock Fabrizio Grossi au Studio Soul Garage à Los Angeles, il exprime avec sa voix et son jeu de guitare son amour du blues et du rock.

Un album qui accroche le cœur avec le grapin du blues

Le quatuor 50% italien et composé également d’un suisse italophone et d’un turco-batave est allé enregistrer son album à LA, pour du vrai blues, avec également des touches de funk, de soul et une atmosphère hautement seventies. L’album est souvent puissant comme sur le morceau titre et parfois très léger comme sur F*ucked Up Once Again. Matt parcourt allègrement le manche de sa 6 cordes pour une belle démonstration de son savoir faire guitaristique. Sa voix rappelle parfois celle de son glorieux ainé Zuccchero comme sur Why don’t you tell me a lie, entre italiens, on se comprend. Les morceaux Lost & Found et Mr. No Money sont plus telluriques. Mais le producteur aime apporter des touches variées, comme ce qui ressemble à du reggae électrique sur Hide & Seek. Le classique Me & The Devil de Robert Johnson est gonflé aux stéroïdes avec une guitare slide qui prend toute la place du champ sonore de l’auditeur avec une rythmique saccadée du meilleur effet.

Les morceaux sont chantés en anglais, la voix crache, l’auditeur est comblé par cet album très ricain dans l’âme.

Roslend, Deux mondes (Bayard jeunesse)

Roslend, Deux mondes (Bayard jeunesse)

Vous connaissez sans doute le roman de Nathalie Somers, Roslend, paru en 2017. Un roman qui a reçu de nombreux prix :
– Le Grand Prix de l’imaginaire 2019
– Le Prix littéraire des collégiens de l’Hérault 2018
– Le Prix livrentête
– Le Prix de Saint-Maur en poche.


Nathalie Somers a décidé d’adapter son roman en bande dessinée. Le premier tome de la série, Roslend, vient de sortir : Deux mondes. On découvre le jeune héros, Lucan, partagé entre deux mondes : d’un côté sa vie à Londres, en 1940, en pleine guerre, et de l’autre, Lucan est propulsé à Roslend. Un univers complètement extraordinaire mais également menacé. La mission de Lucan va être rude !
Publik’art a aimé cette aventure fantastique, et ses illustrations, de Thomas Labourot, qui reflètent tellement l’ambiance de ces deux mondes. Vraiment fantastiques !
Roslend, Deux mondes, est une très belle adaptation. On a déjà hâte de découvrir le tome 2 !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : octobre 2025
Auteur : Nathalie Somers
Illustrateur : Thomas Labourot
Editeur : Bayard jeunesse
Prix : 16,90 €

Valérie Lemercier au Théâtre Marigny : anatomie d’un monde en rire majeur

Valérie Lemercier au Théâtre Marigny : anatomie d’un monde en rire majeur

Valérie Lemercier au Théâtre Marigny : anatomie d’un monde en rire majeur

On dit souvent que le comique, c’est la tragédie qui a pris une bonne douche. Chez Valérie Lemercier, c’est plutôt une tragédie qui a mis une robe de bal avant de tirer la langue au monde.

Sur la scène du Théâtre Marigny, l’actrice revient, impériale et délurée, pour jouer à la fois l’orchestre et la partition : un feu d’artifice de personnages, un carnaval des tempéraments, une radioscopie en rires de notre époque qui fou le camp entre vanité, narcissisme et vertige ubuesque.

Elle surgit, sautille et danse, puis se transforme aussitôt en une mosaïque de figures — la fermière perchée, la militante écolo qui s’écoute parler, la gamine trop vive, la bourgeoise sans filtre — tout un peuple miniature, hilarant et inquiétant.

Chez Lemercier, la caricature n’est jamais gratuite : c’est un miroir grossissant de nos travers, un microscope braqué sur les névroses du quotidien et d’une époque.

L’incarnation d’un style : satire, absurdité et portraits burlesques

Son art n’est pas celui du sketch, mais de la mue. Elle change de peau comme d’humeur, glissant d’un personnage à l’autre avec une précision de danseuse et une désinvolture d’enfant.

Sa voix, son corps, son rythme : tout se transforme. Elle ne joue pas des rôles — elle fait éclater le concept même de personnage. À force de métamorphoses, elle devient le chœur dissonant d’un monde qui ne sait plus très bien où il va.

Sa force est celui de l’équilibre instable. Car elle conjugue la distinction du ton et la sauvagerie du propos, la clarté du geste et le vertige de la métamorphose. Le rire, chez elle, n’est jamais un effet : c’est un réflexe vital, une façon d’exorciser la bêtise et les paradoxes humains.

Une désinvolture qui n’a plus rien à prouver, et tout à inventer. Ses personnages sont des éclats de réel, traversés d’angoisses, de désirs, de maladresses. Ce n’est pas du stand-up, c’est une traversée du présent — un portrait collectif qui danse sur le fil du grotesque.

Et c’est là son élégance : derrière les rires, elle convoque quelque chose de profondément humain — cette absurdité tendre qui relie le grotesque à la classe. Lemercier ne juge pas, elle observe. Elle tord la réalité, la polit, la plie en tragi-comique, sans jamais la casser. On rit, mais d’un rire qui gratte un peu, beaucoup et qui bouscule.

Son jeu, tout en vivacité maîtrisée, rappelle que l’humour n’est pas un geste aimable mais un acte d’insoumission. À une époque où le rire doit s’excuser d’exister, Lemercier avance comme une contrebandière : elle charrie une lucidité sous couvert de divertissement. Pas de morale, pas de leçon, juste une formidable énergie qui secoue la torpeur des bons sentiments.

On est happé par cette liberté. Pas celle, bruyante, du provocateur à la mode ; mais celle, rare, d’une artiste qui ose ne pas plaire. Lemercier ne cherche ni l’approbation ni la connivence. Elle rit à côté du public, pas au-dessus. Et c’est précisément pour cela qu’on rit avec elle : parce que tout est vrai, déformé, mais foncièrement vrai.

 Dates : jusqu’au 3 janvier 2026 – Lieu : Théâtre de Marigny (Paris)

Calendrier de l’Avent : 24 histoires pour attendre Noël (Milan)

Calendrier de l’Avent : 24 histoires pour attendre Noël (Milan)

Le temps de Noël est arrivé ! Nous allons enfin pouvoir nous consacrer à la préparation de cette fête ! Et vivre notre temps de l’Avent, avec nos enfants.

Les éditions Milan nous proposent un Calendrier de l’Avent exceptionnel, très grand format (30x40cm), sous forme de coffret double page.
Bien sûr ce superbe calendrier tient debout et peut se mettre sur la cheminée en attendant Noêl ! 
Chaque jour, l’enfant ouvrira la fenêtre et découvrira un petit livre illustré, avec une histoire sur Noël. Une vraie petite histoire ! Il pourra ensuite garder ces petits livres comme des trésors ! Ce sera ainsi sa première bibliothèque !
Ce calendrier est très joli, merveilleusement illustré par Lucie Brunellière.
Alors, n’hésitez pas cette année, optez pour cette oeuvre qui réjouira votre enfant chaque soir, avec une belle histoire en ouvrant une fenêtre de son Calendrier de l’Avent

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Septembre 2025
Auteur : Collectif
Illustrateur : Lucie Brunellière
Editeur : Milan
Prix : 23,90 €

Sortie de l’album de Abyr, avec un grand shoot d’émotions, le 7 novembre

Abyr aspire l’auditeur dans un univers franco-oriental fascinant pour créer une chanson française douce et remplie d’émotions. La chanteuse et poétesse franco-libanaise arrivée à Paris à l’âge de 5 mois pour fuir la guerre qui faisait rage à l’époque au Liban. En réaction à ces souvenirs douloureux, elle a choisi de chanter l’amour, la résilience des femmes et l’espoir né de la vie en exil.

Un album pour l’avenir des enfants de son pays

La chanteuse et poétesse franco-libanaise use de sa voix caressante pour toucher l’auditeur au fond du cœur avec des textes qui évoquent l’exil, l’innocence brisée des enfants plongés dans la guerre, les bonheurs et combats de l’existence. Elle a trouve son inspiration chez les divas du proche orient comme la grande Fairuz et dans les grandes ainées de la chanson française comme Barbara. Le premier album d’ Abyr est en grande partie chanté en français, avec des touches orientales qui ensorcèlent les chansons et l’auditeur. L’album a été composé par Sebka et arrangé par Antoine Rault (Carmen Maria Vega, Lescop, Forever Pavot, Vox Low) pour une très belle découverte musicale. Son premier EP La Femme au Bouclier est paru en 2022, arrangé par Chadi Chouman et cet album en est le digne successeur.
Née au Liban d’un père libanais et d’une mère palestinienne au milieu de la guerre civile, elle a empreint sa musique des traumatismes du déracinement, mais aussi de la force et de la résilience nécessaires pour continuer à avancer, avec l’apport incommensurable de la poésie et de la sensibilité. Abyr incorpore dans ses textes une intensité peu commune pour parler d’elle, de son histoire et de celle de ses parents.

Abyr s’inscrit dans l’héritage de la chanson française pour créer des élans poétiques pleins de charme. Abyr pourra être entendue sur scène le 15 novembre au Pic (Petit Ivry Cabaret) à Ivry et puis en tournée.

[BD] Alexandre VI tome 2 – Le règne des Borgia 2/2 (Glénat)

Après un premier volume dense et immersif, Simona Mogavino et Alessio Lapo referment avec ce second tome leur fresque sur Alexandre VI, figure à part dans la galerie des papes et incarnation des ambivalences de la Renaissance. Nous sommes en 1495. Le nouveau pape Borgia, récemment intronisé, tente d’assurer sa domination politique et spirituelle alors que Charles VIII marche sur Florence. Sa légitimité déjà contestée, sa réputation sulfureuse et les réseaux d’influence qui l’enserrent transforment Rome en théâtre permanent de manipulations, d’alliances opportunistes et de coups de force. Le Vatican est ici une arène, pas un sanctuaire.

Mogavino reste dans sa ligne : un scénario historiquement documenté, sec et frontal, où l’on sent la jubilation de disséquer l’époque, ses puissances et ses hypocrisies. Elle n’épargne rien des stratégies et des doubles jeux, et l’on comprend ici mieux que jamais pourquoi les Borgia continuent de fasciner. Lapo met en images cet entrelacs de passions politiques avec son trait reconnaissable, son sens du mouvement et des visages expressifs. Mais autant le dire – certains lecteurs pourront trouver ces planches un peu sages, manquant parfois de détails ou d’une vraie singularité graphique capable de faire basculer la série vers l’inoubliable.

Reste une BD historique ambitieuse, rigoureuse, jamais paresseuse dans son rapport à la vérité documentaire. On n’est clairement pas dans la reconstitution figée, mais dans la politique pure, la dramaturgie du pouvoir, et l’autopsie d’une époque qui invente déjà la modernité.

Alexandre VI demeure un excellent terrain de jeu pour qui aime l’Histoire quand elle mord.


Résumé de l’éditeur : 

Rome, 1495. Récemment sacré Pape, Alexandre VI doit faire face aux troupes du roi Charles VIII qui marchent sur Florence. Homme d’État d’envergure à la réputation sulfureuse, il va choisir la voie de la diplomatie pour défendre l’Italie… À travers ce second tome, nous découvrons un fin stratège qui œuvra toute sa vie pour se maintenir au pouvoir, un homme orgueilleux qui proclama l’an 1500 année sainte et un père ambitieux qui n’eut de cesse de rechercher les alliances lucratives pour ses fils. Un pape dans l’Histoire est une grande collection pour redécouvrir l’Histoire du monde occidental. De l’Antiquité à aujourd’hui, en passant par le Moyen Âge et la période moderne, les grands papes ont toujours été des acteurs de premier plan de l’Histoire. 

Date de parution : 5 novembre 2025
Auteur(s)
: Bernard Lecomte (Conseiller historique)
Simona Mogavino (Scénariste)
Alessio Lapo (Dessinateur)
Genre : histoire
Editeur : Glénat
Prix : 16 €

Le groupe de salsa Siacara dévoile son nouvel album Semillas Para el futuro le 6 novembre

Siácara est un groupe de salsa international créé à l’été 2022. Leur style est empreint d’une salsa tourbillonnante, colorée et pleine d’énergie. Le nom du groupe provient d’une expression utilisée dans les Caraïbes pour chasser les mauvais esprits, de quoi retranscrire la mission que s’est donnée le groupe: proposer une musique où chaque note ensorcèle et où la danse est un rituel de libération. Le groupe se concentre sur la réalité de la vie en Amérique latine et la diaspora issue de ce continent, le regard du groupe est porté sur la vie et l’espoir, les chansons sont remplies d’une énergie folle, les ondes positives sont totales. Le premier album Semillas Para El Futuro (Des Graines Pour Le Futur en français) plonge l’auditeur dans le bain de la salsa, avec des touches afro-latines et des intentions libératrices. Les chansons de l’album racontent des histoires, des instantanés de vie avec toujours l’aspiration à la danse pour célébrer la vie, de quoi nourrir les espoirs dans l’avenir et repousser les mauvais esprits. Les membres du groupe sont issus de divers pays, pour un melting pot fascinant d’inspirations. République Dominicaine, Cuba, Vénézuela, Equateur, Pérou, France, le style du groupe mélange à la salsa des touches de rumba cubaine, du mambo et du latin-jazz. L’album Semillas Para El Futuro est disponible sur toutes les plateformes et demande à être écouté pour découvrir les membres du groupe avec la chanteuse dominicaine Corina Santana, les musiciens français Antoine Madet (saxophone ténor) et Rémi Roux-Probel (trompette), le pianiste équatorien Daniel Mancero (auteur-compositeur du groupe), le joueur de congas vénézuélien Javier Currucho Galdo, le bassiste cubain Luis Manresa et batteur et joueur de timbales péruvien Alain Chimpen Olarte. Une alchimie qui fonctionne!

[Album jeunesse] La Grande Nuit de Petit Sapin : Le Noël qui fait battre le cœur un peu plus fort ❤️ (Gautier-Languereau)

Avec La Grande Nuit de Petit Sapin, Bernard Villiot et Orélie Gouel offrent un conte d’hiver tendre et intelligent, qui parle d’envie, d’illusion… et de vraie magie de Noël.

Un Noël différent de celui qu’il imaginait

Petit Sapin voit tous les autres sapins partir vers les maisons. Lui reste seul, persuadé d’avoir raté la grande nuit. Il est triste, déçu, persuadé de manquer quelque chose.

Mais ses amis animaux connaissent un autre chemin. Ils l’emmènent, ensemble, jusqu’à la ville. Là où tout scintille, là où les vitrines brillent, là où les chants résonnent. Petit Sapin découvre la magie de Noël… mais aussi l’envers du décor : après les fêtes, les sapins sont rejetés sur le trottoir. Et il comprend alors que sa place, enraciné dans la forêt, entouré de ceux qui l’aiment, est peut-être la plus belle.

Un album qui parle aux enfants

Ce livre montre qu’on peut envier la vie des autres… sans savoir ce qu’elle devient ensuite. Un message subtil, puissant, qui invite à aimer ce qu’on a, et à trouver la magie là où l’on est. Les images d’Orélie Gouel sont d’une douceur lumineuse, avec cette poésie d’hiver qui apaise.


Résumé de l’éditeur : 

Quand un sapin est tout riquiqui, aucun humain ne le choisit pour fêter Noël.
Cette année, c’est décidé, Petit Sapin veut découvrir où sont partis ses grands frères de la forêt.

Date de parution : 15 octobre 2025
Auteur(s)
: Bernard Villiot, Oréli GOUEL
Genre : album jeunesse
Editeur : Gautier-Languereau
Prix : 12,99 €

[Comics] Les Acharnés : Hors série de Criminal d’Ed Brubaker et Sean Phillips (Delcourt)

Obsession, vengeance et vertige moral

Brubaker et Phillips reviennent dans l’univers de Criminal avec Les Acharnés un volume hors-série qui frappe encore par sa noirceur et sa profondeur. Trois destins y convergent : Jacob, scénariste de BD qu’Hollywood tente de broyer tout en l’aspirant ; Angie, enfant de l’Undertow, hantée par la douleur, dont la colère est devenue colonne vertébrale ; et Tracy Lawless, figure fantôme, vétéran et revenant, qui fait une nouvelle apparition dans cette ville qui l’a fait et défait.

Tout se joue autour d’un noyau commun : l’obsession. Ces personnages ne vivent pas, ils persistent. Ils ne respirent pas, ils tiennent. Ils ne sont pas guidés par la morale, mais par l’injonction de finir ce qu’ils ont commencé, quel qu’en soit le prix. Et la ville autour est un miroir, abîmé, agressif, lumineux et toxique à la fois.

Brubaker a toujours su disséquer le crime, pas comme un décor mais comme une matière première, un milieu, presque une sociologie. Ici, il va encore plus loin : il montre comment l’industrie de l’image, du glamour et de la fiction peut être un espace criminel aussi réel et aussi violent que la rue. Phillips, avec son fils Jacob aux couleurs, offre toujours le même grain charnu, dense, qui colle littéralement aux doigts. C’est du polar poisseux, adulte, nervuré.

Les Acharnés n’est pas un simple « nouveau tome ». C’est une proposition entière. Un retour au cœur d’un monde où l’on ne vit que par ce qui nous détruit. Un grand Brubaker. Un grand Criminal. Un grand morceau de noir.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Dans ce jeu de destins croisés auquel les auteurs nous ont habitués, on retrouve Jacob, l’auteur de BD aigri, mais aussi Tracy Lawless, de retour en ville après une période en tant que membre des forces spéciales.
A Hollywood, Jacob travaille sur l’adaptation en série télé d’une de ses BD. Rapidement, il se retrouve piégé entre une tante vieillissante et les vautours qui entourent cette industrie. Angie, qui a grandi à l’Undertow, cherche à se venger. Tracy Lawless est de retour en ville après avoir quitté les forces spéciales. Un récit coup de poing autour de l’ambition, de la cupidité et des liens du sang.

Date de parution : le 05 novembre 2025
Auteurs
: Ed Brubaker (scénario),
Sean Phillips (dessin), Jacob Phillips (couleurs)
Genre : Polar
Editeur : Delcourt
Prix : 29,95 € (144 pages)

Diana, Confidences d’une princesse rebelle (Steinkis)

Diana, Confidences d’une princesse rebelle (Steinkis)

Les éditions Steinkis nous proposent un roman graphique sur : Diana, Confidences d’une princesse rebelle.
Au printemps 1997, quelques mois avant sa mort, la princesse Diana a donné une interview, à Kensington Palace, avec la journaliste du Monde, Annick Cojean.
Sophie Couturier, pour l’écriture, et Sandrine Revel, pour les illustrations, donnent vie à cet interview incroyable de Diana. Sur le ton de la confidence, Diana va se révéler avec beaucoup de sincérité et de liberté. La journaliste va mettre en avant le côté humanitaire de Diana. Son besoin de donner aux autres : « Quiconque en détresse m’appellera, j’accourrai, où qu’il soit. »
A l’époque, en 1997, la journaliste Annick Cojean écrit, pour Le Monde, douze articles sur de grandes personnalités, pour la série : Retour sur Images. Et comme par magie, la princesse Diana accepte de rencontrer cette journaliste française. Elle intitulera son article qui paraitra le 27 août 1997, soit 4 jours avant sa mort, « La princesse au grand coeur« .
On ne peut qu’être touché par ce roman graphique dont on appréciera particulièrement les illustrations, très élégantes. On découvre la princesse telle qu’elle était, une femme au grand coeur !
Diana, Confidences d’une princesse rebelle est un très beau roman graphique, très touchant !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 30 octobre 2025
Auteur : Sophie Couturier
Illustrateur : Sandrine Revel
Editeur : Les éditions Steinkis
Prix : 23 €

Cachemire dévoile son nouvel album très rock, Suffit juste d’une seconde

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Cachemire est un groupe de Rock français. Fondé en 2012 à Nantes, le groupe s’est installé dans le paysage musical hexagonal avec un son résolument rock, avec une voix puissante et des guitares qui saturent l’oreille avec leurs sonorités stridentes pour accompagner un chant exprimé en français entre hard rock, metal et punk. Ca dépote grave.

Un disque pour les sourds?

Cachemire était composé historiquement d’un combo exclusivement masculin, ce qui n’est plus le cas depuis l’arrimage début 2025 d’une cinquième membre en la personne de la guitariste blonde Alice Animal. Issue d’un Power Trio, elle a rencontré le combo lors d’un festival dans le nord intitulé Le Grand Tintouin. Pas un souvenir musical inoubliable, mais l’occasion de rencontrer Fred Bastard et de se mettre d’accord. La nouvelle présence féminine à la guitare apporte un surplus d’énergie sauvage, et ça s’entend sur l’album. Le quintette a publié leur 4e album Suffit juste d’une seconde comme une nouvelle étape dans leur parcours fort en décibels. Le Rock est total, sans concessions avec 13 titres fidèles au format rock, 3 minutes et quelques, c’est précis, net, la guitare défouraille et le chanteur s’égosille avec talent. La production a été enregistrée à Bruxelles pour accoucher d’un album parfait pour la scène, et le public nombreux du groupe. Rien de révolutionnaire mais de la vraie efficacité, preuve que le temps n’a pas d’emprise sur le groupe, toujours aussi déterminé à défendre son beefsteak avec ardeur et talent. Pied au plancher et Suis moi Baby sortis en amont ont annoncé la couleur, le reste de l’album est du même acabit, ça culbute allégrement la boite en acier avec la voix de Fred Bastard bien en avant. Les textes sont écrits à la première personne pour une vraie immersion de l’auditeur, comme dans le titre Adam où un enfant se sent coincé dans le mauvais corps. A l’ancienne rend hommage à l’historique rock francophone, c’est décidemment une thématique immanquable sur ce très bon Suffit juste d’une seconde.

Pas de chichi ou de mascarade, Cachemire s’inscrit dans la droite lignée des ainés Led Zeppelin avec une référence plus qu’explicite à un de leurs titres les plus connus, tout est dit.

[Album jeunesse] Madame la Nuit : quand la nuit décide… de ne jamais s’éteindre ✨🌙 (Gautier-Languereau)

Avec Madame la Nuit, Fabrice Colin et Laura El imaginent un conte nocturne à la fois malicieux et poétique. Ici, la Nuit n’est pas un décor : c’est un personnage à part entière. Capricieuse, excentrique, joyeuse… qui décide tout à coup de ne plus aller se coucher.

Une nuit qui s’installe… et qui ne part plus

Madame la Nuit adore faire la fête, sortir, danser, virevolter. Alors un jour, elle ne rentre plus. Plus du tout. La Grande Ville bascule dans une nuit permanente. Les enfants vont à l’école dans l’obscurité, les jeux se font sous les étoiles, les lampadaires deviennent soleil. C’est drôle au début, c’est magique… puis tout le monde commence à fatiguer. Et une question s’impose : comment convaincre Madame la Nuit d’aller enfin dormir ?

Un univers visuel intense et hypnotique

Laura El joue avec les contrastes, les lumières, les halos, les couleurs qui vibrent dans le noir. On ressent l’épaisseur veloutée de la nuit, son mouvement, sa folie douce. Et page après page, la ville devient un théâtre nocturne fascinant.

Un album qui réinvente la nuit
Madame la Nuit est une histoire sur le rythme, le repos, la mesure, mais aussi sur la beauté de la nuit quand elle est rare et précieuse. Une fable ludique et philosophique à la fois, qui émerveille les enfants et fait sourire les parents.


Résumé de l’éditeur : 

Madame la Nuit aime faire la fête! Sortir, danser sans s’arrêter…
Alors pourquoi aller se reposer?
Un jour, elle décide de ne pas rentrer.
Du tout.

Depuis, dans la Grande Ville, il fait toujours nuit.
Sortir le chien, jouer à la marelle, courir à l’école…
tout se passe dans le miroitement des étoiles et des réverbères.
C’est amusant… et puis, ça l’est un peu moins.
Comment convaincre Madame la Nuit d’aller se coucher?

Un conte nocturne poétique et enchanteur, éclatant de couleurs,
pour s’émerveiller des petits mystères de la nuit.

Date de parution : 15 octobre 2025
Auteur(s)
: Fabrice Colin, Laura El
Genre : album jeunesse
Editeur : Gautier-Languereau
Prix : 14,95 €

[Album jeunesse] Le Bois aux écureuils : un album qui se lit en jouant — et qui se joue en lisant. 🍂🧡 (Gautier-Languereau)

Avec Le Bois aux écureuils, Philippe Jalbert propose un album-cherche & trouve qui a la finesse d’être à la fois un jeu, une histoire et une immersion sensible dans la forêt. Tout commence par une scène toute simple : Papa Écureuil a une grande nouvelle à annoncer à ses neuf petits. Une nouvelle importante, qu’il veut partager avec eux. Mais très vite, il se rend compte qu’il est seul. Les petits ont disparu. Où sont-ils passés ? Sont-ils encore dans le grand chêne ? Cachés dans les fourrés ? En train de jouer entre les feuilles mortes ? L’album devient alors une enquête douce et amusante, à hauteur d’enfant. Page après page, Papa Écureuil avance dans la forêt, et l’enfant-lecteur l’accompagne, observe, cherche, déduit, fouille l’image avec ses yeux. La balade n’est jamais linéaire : elle se transforme en promenade automnale pleine de détails, de pistes, d’animaux, de recoins, de micro-scènes qui enrichissent l’attention et la capacité d’observation des plus jeunes.

Les illustrations, riches et texturées, donnent à la forêt une vraie densité : on sent presque l’humidité de la mousse, le craquement des fougères, la douceur veloutée des feuilles. On passe du large panoramique au minuscule détail visuel, ce qui crée un vrai plaisir de lecture.

Le Bois aux écureuils est un livre qui mobilise l’œil, mais aussi l’émotion. Il parle du lien, du rassemblement, de la famille, et de la joie de partager une nouvelle ensemble. Un album chaleureux, sensoriel, et profondément réconfortant.


Résumé de l’éditeur : 

Dans le grand chêne, Papa Écureuil cherche partout ses neuf petits. Il a une grande nouvelle à leur annoncer, mais impossible de les retrouver !
Dans les hautes herbes, dans les troncs des arbres ou occupés à grignoter des baies, où sont-ils donc tous passés ?

Une malicieuse histoire Cherche et Trouve, avec plus de 60 personnages à retrouver.

Date de parution : 22 octobre 2025
Auteur(s)
: Philippe Jalbert
Genre : album jeunesse
Editeur : Gautier-Languereau
Prix : 15,90 €

« Requiem(s) » à la vie, à la mort, selon Angelin Preljocaj

« Requiem(s) » à la vie, à la mort, selon Angelin Preljocaj
Photo © Yang Wang

« Requiem(s) » à la vie, à la mort, selon Angelin Preljocaj

Dans Requiem(s), Angelin Preljocaj se penche sur le deuil et convoque dix-neuf danseurs qui donnent corps à une méditation sur la vie et la mort. Puissant.

Tandis que des maîtres tels que Haydn, Fauré et Ligeti ont immortalisé à jamais cette forme musicale, Preljocaj se la réapproprie ardemment à travers une bande son revisitée qui va des requiems et chants liturgiques en passant par le hard-rock, le folklore islandais et jusqu’au métal…

Une mosaïque d’échos d’outre-tombe comme autant de variations qui saisissent sans relâche la complexité des émotions humaines face à la perte, naviguant entre peine et allégresse, douleur et mémoire salvatrice.

Procession des corps

En une succession de tableaux sophistiqués, parfois épurés, symboliques et ou mythologiques, les danseurs forment un ballet tribal aux prises entre tristesse dévastatrice et force vitale captive d’une remémoration des souvenirs, brouillant les frontières entre la mort et la vie.

Tout le vocabulaire virtuose de la danse de Preljocaj, empreint de motifs déstructurés, de lente fluidité en accélération interrompue, s’imprègne de la dimension cérémoniale et mémorielle de la traversée.

Car malgré le deuil, les lames de fond de la vie remontent à la surface, habitent littéralement la danse, traversent les corps, les transcendent pour insuffler un espoir. Une lueur dans la nuit. Et une manière pour Angelin Preljocaj de nous dire que la mort fait partie de la vie.

Dates : du 4 au 5 novembre 2025 – Lieu : Les Arènes du Grand Paris Sud
Chorégraphe : Angelin Preljocaj

L’accident de piano, le surprenant dernier film de Quentin Dupieux sort en DVD, BRD et VOD le 4 novembre

L’accident de piano est du pur Quentin Dupieux barré et cynique, porté par une actrice principale qui joue un vrai rôle de composition. Pour ceux qui ont apprécié Le Daim et Yannick, cet accident de piano devrait leur plaire avec sa critique acerbe des réseaux sociaux et sa violence décomplexée. Cette histoire d’influenceuse incapable de ressentir la douleur physique a tout de la comédie noire, devenue riche mais insensible devant la portée de ses posts internet. L’humour est décalé, c’est un vrai film de Dupieux, et il interroge sur les valeurs d’une nouvelle génération en roue libre.

Une comédie noire décomplexée

L’héroïne du film se prénomme Magaloche, elle revêt les traits d’une Adèle Exarchopoulos loin de sa sexytude habituelle, elle est au contraire toujours mal fagotée et arbore un seyant appareil dentaire. Ce rôle de composition montre son talent d’actrice, elle démontre qu’elle peut changer de cape selon les films avec une perruque coupée au couteau de cuisine, elle incarne un vrai antihéros anxiogène et antipathique. Son personnage enchaine les mises en scène visant à lui faire mal, ce qu’elle fait sans se poser de questions car elle ne peut pas ressentir la douleur. La récompense en est une renommée impressionnante sur le net et des revenus confortables. Mais ce qui devait arriver arriva, une mise en scène dérape et cause d’irrémédiables dommages collatéraux. Obligée d’assumer pour une fois ses actes, elle se retrouve victime d’un odieux chantage et doit réagir pour survivre, quoiqu’en soient les conséquences. Les films récents de Dupieux sont riches en casting choral, c’est encore une fois le cas. Jérôme Commandeur en assistant sournois et velléitaire, Sandrine Kiberlain en personnage trouble, Karim Leklou en fan transi et décérébré, chacun concourt au côté what the fuck du film pour une radioscopie acerbe de notre société fascinée par des vidéos de 10 secondes diffusées sur le net.

L’Accident de piano est une comédie qui fait rire jaune devant les outrances de son héroïne, à découvrir en DVD, BRD et VOD le 4 novembre.

Synopsis: Magalie est une star du web hors sol et sans morale qui gagne des fortunes en postant des contenus choc sur les réseaux. Après un accident grave survenu sur le tournage d’une de ses vidéos, Magalie s’isole à la montagne avec Patrick, son assistant personnel, pour faire un break. Une journaliste détenant une information sensible commence à lui faire du chantage… La vie de Magalie bascule.

[Album jeunesse] Ensemble on peut tout faire : quand le monde se construit mieux à plusieurs (Gautier-Languereau)

Avec Ensemble on peut tout faire, Chris Saunders nous offre un album lumineux, qui parle avec simplicité d’un thème essentiel : la force du collectif. Ici, chaque page nous rappelle que l’union décuple les talents, que l’entraide ouvre des portes, et qu’ensemble, vraiment, on peut déplacer des montagnes.

Un récit optimiste et porteur d’espoir

Dans cette histoire, chacun a son idée, son geste ou sa petite compétence. Pris isolément, cela semble minuscule. Mais mis bout à bout, tout prend une autre dimension. L’album montre que les grands projets ne sont jamais le fruit d’un seul, mais la somme d’énergies, de regards et d’engagements multiples. Une belle métaphore pour montrer aux enfants que le “je” peut se transformer en “nous” pour créer quelque chose d’immense.

Un univers visuel lumineux et chaleureux

Les illustrations jouent avec les couleurs, l’énergie et la joie du partage. Chaque page irradie une poésie douce, en laissant à l’enfant le plaisir d’observer comment les gestes s’additionnent de façon presque magique. C’est beau, c’est tendre, et cela donne envie de continuer à tourner les pages pour voir naître ce que chacun apporte.

Un album plein de sens pour toutes les générations

Ensemble on peut tout faire rappelle subtilement que grandir, c’est découvrir que l’on n’est jamais seul. L’album aborde avec finesse la solidarité, la coopération et la puissance du collectif. Un message universel, parfaitement adapté aux petits lecteurs… et utile aussi pour les adultes qui les accompagnent.

Avec Ensemble on peut tout faire, Chris Saunders propose un album doux, inspirant, et profondément humaniste. Un livre à offrir pour montrer à chaque enfant – et à chaque parent – que le monde se construit mieux à plusieurs.


Résumé de l’éditeur : 

Léon le pâtissier régale tous les gourmands de la Forêt. Un jour, il reçoit une commande spéciale, à livrer très loin. Il n’y a pas une minute à perdre !

Date de parution : 17 septembre 2025
Auteur(s)
: Chris Saunders
Genre : album jeunesse
Editeur : Gautier-Languereau
Prix : 14,95 €

Deux Amériques sous la même lumière : Edward Weston & Tyler Mitchell à la MEP

Deux Amériques sous la même lumière : Edward Weston & Tyler Mitchell à la MEP

Tyler Mitchell, Ancestors, 2021 © Tyler Mitchell Courtesy de l’artiste et Gagosian

Deux Amériques sous la même lumière : Edward Weston & Tyler Mitchell à la MEP

À la Maison Européenne de la Photographie (MEP), deux expositions se répondent sans s’opposer : l’Amérique moderniste d’Edward Weston et celle, onirique et politique, de Tyler Mitchell. Deux regards donc, deux générations, une même foi dans la lumière.

Le réel comme prière

Au 1er étage, le visiteur entre dans un espace de calme et de rigueur. Weston, pionnier de la photographie moderniste américaine, y est présenté dans toute la clarté de sa quête formelle. À travers plus d’une centaine de tirages d’époque, on découvre un regard qui a cherché la perfection du simple. Un poivron, une coquille, un nu — tout devient architecture.

Edward Weston, Nude on Sand, Oceano, 1936 © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents / Edward Weston, Adagp, Paris, 2025 Courtesy Wilson Centre for Photography

Weston photographie comme on médite : dans le silence, dans la discipline, avec l’humilité d’un artisan. L’exposition, tirée de la prestigieuse collection du Wilson Centre for Photography, rappelle combien il a façonné le XXᵉ siècle photographique : il a fait de la lumière une matière, et de la matière, une vérité. « Je vois des formes et des textures, non des choses », écrivait-il. Weston ne documente pas : il transfigure.

Le rêve comme résistance

À l’étage au dessus, Tyler Mitchell déroule un contrepoint lumineux. Premier photographe noir à avoir signé une couverture de Vogue (celle de Beyoncé, en 2018), il réinvente ici la douceur comme un acte de liberté. Ses portraits, baignés de lumière dorée, montrent des corps noirs dans des espaces de calme et d’abandon.

Pas de lutte ici, pas de colère : Mitchell s’inscrit dans l’après. De ce qui vient quand la représentation cesse d’être une revendication, et devient simplement une évidence.

Tyler Mitchell, Riverside Scene, 2021 © Tyler Mitchell Courtesy de l’artiste et Gagosian

Dans cette utopie visuelle, les gestes sont tendres, les regards ouverts. La couleur, vibrante mais profonde, semble intemporelle. Mitchell ne cherche pas à capturer : il construit des lieux d’apaisement, des fragments d’un monde réconcilié.

Ce que la MEP réussit avec élégance, c’est de ne jamais forcer la comparaison. Weston et Mitchell se regardent de loin — et pourtant, tout les relie. Tous deux croient à la puissance de la lumière.

Chez Weston, elle ordonne le monde ; chez Mitchell, elle le libère. Le premier taille dans la réalité pour en extraire la forme pure ; le second l’enveloppe de couleurs pour y semer l’espoir. Un même geste, deux temporalités : la rigueur d’hier pour l’un, la possibilité d’une île aujourd’hui pour l’autre.

 Dates : du 15 octobre 2025 au 25 janvier 2026 – Lieu : MEP (Paris)

« …Et maintenant on l’appelle EL MAGNIFICO » : les aficionados de Terence Hill vont se régaler avec 2 éditions Blu-Ray + DVD

Beaucoup se souviennent des soirées du mardi soir sur la 5 à la télé avec le duo Terence Hill et Bud Spencer. Trinita, Deux super flics, Pair et impair, toute une époque avec beaucoup de fun et de baffes. El Magnifico voit Terence Hill évoluer tout seul, dans la lignée d’un autre cowboy solitaire, Lucky Luke évidemment. Le far West de la fin du XIXe siècle est recrée avec un héros vivant des aventures rocambolesques avec son cheval et son 6 coups. Mais attention, Terence Hill n’est pas forcément ici l’incarnation du pistolero habile à affronter ses adversaires en duel, il est censé être plus instruit et plus éduqué, il doit apprendre à se défendre et à manier le revolver et ce même s’il n’en a d’abord pas très envie. Détail croustillant, le film, supposé se dérouler dans l’Ouest américain, a été tourné en réalité dans l’ex-Yougoslavie, en face de l’Italie. Pour l’anecdote, l’acteur Harry Carey Jr. était apparu dans le film On continue l’appeler Trinita, il jouait le père de Trinita et Bambino du même réalisateur Enzo Barboni. Quant à Salvatore Borgese, il a joué avec le duo Terence Hill-Bud Spencer dans Pair et impair et Salut l’ami, adieu le trésor. Et si Bud Spencer n’apparait pas dans le film, c’est parce qu’il jouait en même temps dans un autre western, Amigo, mon colt a deux mots à te dire. En conséquence, Gregory Walcott fait ici office de remplaçant comme malabar de service, avec en prime la voix de Claude Bertrand dans la version française. Lors de sa sortie en salles, le film n’a hélas pas rencontré le succès escompté, en France comme Italie. Reste un film à l’ancienne pour une belle dose de nostalgie.

Synopsis: Tom Moore est un étudiant assidu d’une grande école britannique. Lorsque son père, Joe, un célèbre cow-boy de l’Ouest américain, décède, Tom retourne dans sa ville natale où il rencontre les amis de son père : Bull, Holy Joe et Monkey, des hommes rustres sans aucune notion de politesse. Déçu d’imaginer son père côtoyer de telles personnes, Tom entreprend de les remettre sur le droit chemin. Mais les hommes du Far Ouest ne se laissent pas faire et décident à la place d’apprendre au jeune anglais à devenir un véritable cowboy.

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