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Un beau film témoignage avec La mère de tous les mensonges, sortie le 28 février 2024

Le film a obtenu le Prix de la Mise en Scène dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023. Il revient sur les évènements tragiques de mai 1981 avec la répression féroce qui a suivi les émeutes du pain qui se sont produites à Casablanca. Une chape de plomb s’est posée sur cette période malgré les disparitions nombreuses. La réalisatrice imagine un récit entre témoignages familiaux et maquette représentant tous les protagonistes da la famille, Asmae la jeune réalisatrice marocaine, la mère taiseuse, la grand-mère dictatrice et les autres.

Un film émouvant

C’est à l’occasion d’un voyage chez ses parents à Casablanca qu’Asmae revient sur les évènements de mai 1981. Si elle vient officiellement aider à finaliser un déménagement, ce dernier retour dans la maison de son enfance est pour elle l’occasion de trier les vieilles affaires et de faire revivre les souvenirs oubliés. C’est en tombant sur une vieille photo prise dans la cour d’une école maternelle avec des enfants qu’elle se voit assise sur un banc, regardant timidement l’appareil-photo, unique souvenir ravivant l’image de son enfance. Mais est-ce vraiment elle l’enfant sur cette image, le doute advient. Alors elle décide de faire parler ses parents, et pour cela Asmae introduit une caméra pour raviver cet incident intime et évoquer d’autres souvenirs auxquels elle ne croit pas non plus. La photo devient le point de départ d’une enquête minutieuse où la réalisatrice va interroger tous ses proches pour dévoiler les mensonges cachés et enfin connaitre les vérités trop longtemps tues. Le scénario très original mélange histoire de sa famille et Histoire du Maroc au temps des années de plomb 1970-1980 marquées par la répression des opposants politiques sous le roi Hassan II. Le film montre aussi une grand-mère dictatrice au caractère bien trempé et interdisant de conserver toute photo. Avec l’utilisation de la voix off, Asmae donne vie à des figurines évoluant sur des maquettes reproduisant le quartier de son enfance pour remplacer les photos disparues. Le film prend des atours de devoir de mémoire pour ceux qui sont morts sous la répression pour le seul motif que les manifestants réclamaient le droit à se nourrir et à vivre de leur travail.

Le film est l’occasion de se souvenir pour continuer à vivre avec cette histoire, aussi bien pour la famille que pour le Maroc.

Synopsis: Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C’est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.

[Album jeunesse] Un jardin de Bonheur, magnifique album à découpes de Britta Teckentrup (Glénat Jeunesse)

[Album jeunesse] Un jardin de Bonheur, magnifique album à découpes de Britta Teckentrup (Glénat Jeunesse)

Comme un hymne à la nature, Un jardin de bonheur est une échappée onirique d’un petit bonhomme qui n’arrive pas à dormir et décide de suivre une étoile qui brille à travers sa fenêtre. On part alors à l’aventure à travers un univers poétique et enveloppant, qui nous berce par sa magie dans un jeu de découpes très soignées.

Un album coup de coeur, idéal pour accompagner nos enfants dans le monde des rêves en toute sérénité. 

Extrait :

Résumé de l’éditeur :

Après L’Arbre de la gentillesse, un nouveau voyage onirique offert par Britta Teckentrup

Toi qui n’arrives pas à t’endormir, suis l’étoile avec confiance, elle t’emmènera vers un endroit merveilleux…
Un album tendre et poétique, aux découpes délicates, qui donnera des ailes à l’imagination des petits rêveurs.

 

Date de parution : le 31 janvier 2024
Auteur(s) : Britta Teckentrup (scénario, dessin)
Genre : jeunesse, découpes
Editeur : Glénat
Prix : 13,90 €

Satoshi, l’amour d’une mère plus fort que tout, sortie en salle le 28 février

Avec Satoshi, le réalisateur Junpei Matsumoto s’inspire d’une histoire vraie et retrouve des acteurs avec qui il a déjà travaillé, Taketo Tanaka dans son premier film en 2012, Lily Franky dans Perfect Revolution. Le film est sorti au Japon en 2022 et met en scène la relation touchante d’une mère et de son fils soudés face au handicap. Le cas le plus connu d’une personne sourde et aveugle est celui d’Helen Keller, née en Alabama en 1880 et victime d’une congestion cérébrale qui la laissée sourde et aveugle. Devenue conférencière et écrivaine, elle a marqué la première moitié du XXe siècle par ses combats politiques et féministes malgré son handicap. Satoshi raconte une même histoire de résilience d’une manière extrêmement touchante.

Une belle leçon de vie

Helen Keller le disait, tout a ses merveilles, l’obscurité et le silence aussi. Satoshi montre le coup de bambou ressenti par la famille Fukushima quand le petit dernier vif et intelligent Satoshi voit sa vision se voiler petit à petit jusqu’à perdre la vue définitivement à l’âge de 9 ans. Sa famille l’entoure d’un amour inconditionnel qui lui permet de d’adapter à ce handicap, Entouré d’une famille aimante, Satoshi s’adapte brillamment à ce terrible handicap, apprenant le braille pour lui permettre de poursuivre normalement ses études. Mais le destin s’acharne contre lui quand il perd l’audition au moment où il doit intégrer l’université. Devenu sourd et aveugle, il se retrouve comme coupé du monde, isolé en lui-même. Il faudra l’amour et la persévérance de sa mère pour aider et sauver son fils en lui donnant envie de surmonter les obstacles que la vie a placé devant lui. Si Satoshi ne peut plus voir et entendre, il peut ressentir. Le film décrit minutieusement la situation vécue par la famille Fukushima face à ces handicaps additionnés, comment y faire face et comment mener un combat difficile pour surmonter l’inacceptable dans un déroulé des plus réalistes. Satoshi ne baisse pas les bras pour continuer à vivre et à éprouver le bonheur d’être en vie. Ce biopic touche au cœur dans une narration aussi douce que tendre, surtout quand on sait que Satoshi est devenu le premier professeur d’université aveugle et sourd au monde. 

Le film évite le ton mélo pour ne pas tomber dans un pathos inutile, Jumpei Matsumoto réalise un véritable hymne à la vie à découvrir en salles le 28 février.

Synopsis: Satoshi est aveugle depuis ses 9 ans. Sa vie bascule une seconde fois à 18 ans, lorsqu’il commence à perdre l’audition. Accompagné par sa mère, Satoshi va réapprendre à vivre et s’évertuer à découvrir un nouveau sens à sa vie. Une superbe leçon de résilience basée sur une histoire vraie.

Death Game, tome 1 : le webtoon où l’on meurt plusieurs fois (Kbooks)

Death Game, tome 1 : le webtoon où l’on meurt plusieurs fois (Kbooks)

Après avoir un peu trop négligé le libre arbitre de la Mort, Choi Yijae est condamné à vivre 13 fois des situations dans lesquelles il devra tenter d’échapper à cette dernière. Choi Yijae a en effet décidé de se suicider, exténué par son travail. Mais il va en payer le prix fort. Car lorsqu’il se réveille dans la peau d’un autre, il sait qu’il va à nouveau mourir. A moins de parvenir à s’extirper des griffes infernales de la mort. 

Death Game est donc un jeu imposé par la Mort, qui insufflera peut être à Choi Yijae l’envie de vivre ! En attendant, dans ce premier tome en tous cas, le jeune homme va sérieusement trébucher. Un album divertissant où l’on switche d’un personnage à un autre avec « plaisir », découvrant avec surprises les nouvelles peaux que notre jeune suicidaire emprunte.

A suivre !

Extrait :

Résumé de l’éditeur :

Dans ce webtoon dramatique, Choi Yijae, un jeune homme détruit par la société, va défier la Mort. Manque de chance, ce n’est pas du goût de cette dernière ! Il va alors devoir vivre 13 vies, ou plutôt, tenter d’esquiver 13 morts.
Après une longue période de chômage, d’échecs amoureux et problème financiers, Choi Yijae prend la décision de mettre fin à ses jours. Au moment de se tuer, il défie la Mort et se réveille alors dans un avion, avec un visage différent. Une femme se présente alors à lui comme étant la Mort en personne ! Se disant insultée, elle décide de le punir en le condamnant à mourir… jusqu’à ce qu’il soit capable de l’éviter.
Date de parution : le 24 janvier 2024
Auteurs
: Wonsik Lee (scénario) Hyochan Kim (dessin)
Genre : thriller
Editeur : Kbooks
Prix : 14,95 €
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[BD] La Guerre des Amazones : one shot efficace sur une conquête Viking féminine radicalement musclée (Soleil / Quadrants)

[BD] La Guerre des Amazones : one shot efficace sur une conquête Viking féminine radicalement musclée (Soleil / Quadrants)

Album one shot aussi rythmé que musclé, La Guerre des Amazones fait le récit d’une guerre de résistance à l’époque carolingienne, quand une jeune reine doit tenir tête à au fils de Charlemagne venu lui forcer la main et la christianiser. Un scénario plutôt classique mais servi avec une grande efficacité.

On a en effet plaisir à suivre l’intrigue, qui glisse parfois vers le fantastique, aux côtés de personnages féminins travaillés et mis en images par Guillermo G. Escalada. Le dessinateur basque est malheureusement décédé avant d’avoir pu achever l’album mais ses confrères Iñaki Holgado et Nicolas Bègue permettent de conclure avec 7 pages parfaitement respectueuses du style graphique de l’auteur. Le résultat est bluffant.

La Guerre des Amazones n’a pas manqué de nous séduire. A lire d’urgence !

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Krok, roi de Bohème, se prépare à affronter le fils de Charlemagne. Il cède la charge du royaume à la plus sage de ses filles, Libussa. La jeune reine entre en résistance, guidée par les puissantes visions de sa soeur, Téta, soutenue par la détermination des femmes demeurées au château. Et par le courage de ses guerrières, dont l’une la trouble profondément, Vlasta aux longs cheveux blancs.

Date de parution : le 31 janvier 2024
Auteurs
: Stéphane Piatzszek (scénario) et Guillermo G. Escalada (dessin)
Genre : Histoire, Guerres
Editeur : Soleil / Quadrants
Prix : 15,50 €
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Le groupe de reprise So Floyd reprend sa tournée hexagonale avec un concert le 8 mars au Palais des Sports de Paris

So Floyd est le groupe de reprise ultime des chansons de Pink Floyd. Un concert à la Salle Pleyel en février 2023 a permis de se rendre compte de la qualité des reprises. Guitare, voix, scénographie, tout est parfait et respecte scrupuleusement l’esprit de Pink Floyd. Le groupe est de retour pour interpréter les titres les plus emblématiques du groupe originaire de Cambridge, formé en 1967 par leur premier leader légendaire Syd Barrett et devenu un énorme groupe au succès mondial après les ventes colossales de l’album Dark Side of the Moon sorti en 1973. La formation française So Floyd rend un hommage parfait au groupe Pink Floyd avec une maîtrise totale et une fidélité impressionnante aux albums du groupe, traversant les différentes époques sans aucun faux pas, de The Wall à Shine on, en passant par Learning to Fly et Division Bell. L’univers musical est respecté avec une vraie fidélité tour à tour psychédélique, planante et rock. Un concert à ne pas manquer!

Publireportage:

Après l’incroyable succès de leurs premiers concerts, le groupe SO FLOYD revient sur scène pour une tournée dans les plus grandes salles de France. SO FLOYD revisitera les plus grand succès du groupe britannique PINK FLOYD,  des morceaux ancrés dans la mémoire collective et des concerts inscrits au Panthéon de la musique ! Revivez sur scène tous les titres légendaires, De «Money» à «Learning To Fly», en passant par «Another Brick In The Wall», «Shine On You Crazy Diamond », « Time » ou « Wish you were here », toutes les chansons magiques du Floyd défilent, magnifiées par un son et un light-show dignes des concerts de ce groupe mythique. Un show en quatre actes, correspondant à autant d’univers visuels et sonores, qui permet de retrouver les diverses époques de la production musicale riche et variée de ce groupe culte. Deux heures de spectacle pour un hommage troublant qui promet un bond dans le temps et une approche originale de l’œuvre du plus grand groupe des années 70 !

SO FLOYD EN TOURNÉE

11 janvier – Summum – Grenoble /12 janvier  – Zénith – Toulon  / 18 janvier – Le Galaxie – Amneville / 19 janvier – Arena – Reims /27 janvier – Arena Futuroscope – Poitiers /

28 janvier – L’Arkea – Bordeaux 1er février – Le Dôme – Marseille 2 février – Arena de Narbonne / 9 Février – Espace Mayenne – Laval /10 février – Zénith de Caen  / 7 mars – Amphithéâtre 3000 Lyon /

8 mars – Le Dôme de Paris Palais des sports

Une Traviata version 2.0 jusqu’au 25 février à l’Opéra Bastille

L’Opéra Bastille à Paris propose l’opéra en 3 actes La Traviata, un des plus grands classiques de l’Opéra universel. Créé par Guiseppe Verdi en 1853 d’après le roman d’Alexandre Dumas filsLa Dame aux camélias (1848), la signification en français du mot italien La Traviata est la délurée, la dévoyée, la débauchée.

Une mise en scène clivante

Le metteur en scène Simon Stone prend l’expression au pied de la lettre en faisant évoluer l’héroïne Violetta dans un monde de la nuit décadent, avec ses néons porno chics, ses habits SM et ses manières animales. Violetta n’est plus cette fille de joie qui vend son corps comme dans le personnage de La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, elle est une star des réseaux sociaux qui vend son image et ses conseils numériques sur le net à grand renfort de posts, de selfies et de stories. La scène de l’Opéra Bastille voit un cadre monté sur une plateforme mobile dévoiler des décors changeants, une automobile, une statue et même un tracteur. Le rythme est incandescent, la descente en enfer bouleversante pour 3h20 de spectacle total. Surtout que les 2 interprètes principaux livrent une prestation de haute volée. Nadine Sierra en Violetta et René Barbera en Alfredo laissent les spectateur pantois, ébahis, éblouis. Il faut entendre cet Addio del Passato de l’acte 3 pour le croire. La voix est au diapason de l’œuvre de Verdi, quasiment l’égale de celle d’Anna Netrebko dans une vidéo Youtube légendaire reprenant sa prestation au Festival de Salzbourg en 2005. L’intrigue laisse percevoir des hymnes symbolisant quasiment à eux seuls l’Italie dans les publicités et les esprits (Libiamo, ne’ lieti calici, Noi siamo zingarelle, Amami Alfredo, Sempre libera).

Alors les puristes se soulèveront contre une mise en scène qui met en avant les corps et les artifices sexuels avec si peu de pudeur. Mais si l’intention peut être discutée par les tenants d’un classicisme absolu, la posture est finalement très moderne, osée, et permet de dépoussiérer l’œuvre sans la travestir, c’est bien l’essentiel.

Synopsis:

Qui est la Traviata ? Pour le metteur en scène australien Simon Stone, remarqué pour son talent à rafraîchir les classiques, Violetta n’est pas cette demi-mondaine qui vend son corps, comme dans La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, à l’origine de l’opéra de Verdi. Elle est une star des réseaux sociaux qui monnaye son image et ses conseils numériques à grand renfort de « posts », de « selfies » et de « stories ». Hélas ! Ce monde hyperconnecté n’empêche pas la belle, comme au XIXe siècle, de devoir sacrifier son amour pour Alfredo sur l’autel des conventions sociales. Cette lecture contemporaine s’accorde aux intentions de Verdi qui, tout en composant une musique fiévreuse et virtuose, critique la brutalité d’une société du paraître, machine à broyer les individualités. Surtout quand elles sont des femmes qui aspirent à être libres. « Sempre libera », l’air le plus célèbre de Violetta, n’est-il pas l’étendard de cet opéra ?

Les poils de la colère, un petit livre illustré de Vicdoux (Editions Lapin)

Les poils de la colère, un petit livre illustré de Vicdoux (Editions Lapin)

Vicdoux est illustratrice et créatrice. C’est une femme engagée qui écrit, dessine sur des sujets, des combats qui lui tiennent à cœur. Surtout autour de la femme.
Avec Les poils de la colère, Vicdoux crie sa colère contre la société patriarcale. C’est elle qui nous dicte ses lois, depuis toujours ! Avec une inégalité criante entre l’homme et la femme. Vicdoux dessine sa colère, avec beaucoup d’humour. On sent le vécu de l’auteure !

La nature a créé l’homme et la femme avec des poils. L’homme peut garder ses poils, même en être fier alors que la femme doit tout faire pour se débarrasser de ses poils, considérés depuis toujours comme disgracieux. Mais au nom de quoi, se révolte l’auteure ?

Pourquoi lui faut-il subir cet état et souffrir encore et encore lors de chaque épilation ?

Le féminisme et la colère protègent Vic des regards des autres pour qu’enfin, un jour, elle assume son corps. Sans le martyriser. Avec ses poils. Un féminisme engagé !
Ce petit album graphique en dit long sur la société dans laquelle nous vivons !

Les poils de la colère est un livre à mettre entre toutes les mains, aussi bien masculines que féminines. Si le regard des hommes changeait cela serait plus facile à mettre en place et tellement libérateur pour la femme ! Surtout aujourd’hui où la barbe est tant à la mode !

Un petit livre qui va faire énormément de bien à toutes les jeunes adolescentes qui doivent accepter leur nouveau corps, avec des poils ! Dommage que l’auteure n’ait pas révélé le rôle naturel du poil : une protection naturelle contre de nombreuses infections… Une raison de plus pour les garder ! De nombreuses stars commencent à les montrer, leurs poils, sur Instagram ! La révolution est en route !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Mars 2023
Auteur : Vicdoux
Editeur : Editions Lapin
Prix : 14€

Revivre, un documentaire éblouissant sur la rage de vivre, à découvrir en salle le 28 février

Le documentaire Revivre est un énorme moment d’émotion. 2 jeunes couples font face à l’état d’urgence médicale absolue de leurs enfants. Le cœur du premier fonctionne mal, le foie du second est en détresse, les parents attendent une rémission miraculeuse ou une greffe providentielle. La caméra reste toujours pudique, saisissant des moments de vie, tout simplement, entre périodes d’espoir, fatigue compréhensible qui rend irritable et irrité, les parents connaissent des expériences de vie que personne ne leur envie. Autour d’eux, un personnel médical dévoué, omniprésent, prêt à répondre à toutes les questions, à tempérer les espoirs et à remettre les choses en perspective. L’1h38 de documentaire fait chavirer le cœur et l’esprit, rien de moins, surtout si vous êtes parents, forcément.

Un documentaire obligatoire

Le réalisateur Karim Dridi voulait initialement faire un film sur le travail des clowns à l’hôpital, après sa rencontre avec l’association Le Rire Médecin et sa fondatrice Caroline Simonds. Des scènes touchantes montrent les sourires sur les visages des enfants devant ces drôles de personnage venus chanter des chansons, jouer de la guitare et apporter de la joie dans le milieu aseptisé de l’hôpital, tout blanc et tout hygiénique. C’est lorsque le réalisateur a vu un bébé qui venait de se faire opérer du cœur, avec son cœur battant sous le drap qui recouvrait sa poitrine, plongé dans un coma artificiel, qu’il a remarqué l’électrocardiogramme s’animer sous l’effet de la musique jouée par 2 clowns et qu’il a décidé de changer l’optique du film. Revivre est devenu un film documentaire en réanimation pédiatrique, soutenu dans cette démarche par le professeur Fabrice Michel, chef de service de réanimation pédiatrique de l’hôpital de la Timone à Marseille. Les portes de son service ont été grandes ouvertes pour permettre au réalisateur de suivre 2 familles, 2 papas et 2 mamans plongés dans le gouffre de la maladie de leur tout petit enfant. C’est ainsi tout l’ensemble du service de réanimation pédiatrique qui sert de cadre au documentaire, avec des vrais héros du quotidien mis en avant, qui ne comptent par leurs heures, toujours présents, toujours d’humeur constante. La difficulté de se faire accepter par les parents a été vite surmontée par l’accord de 4 parents de participer. Romane et Julien, les parents de Luna, Ismaël et Stéphanie, les parents de Sélim, tous ont accepté pour donner de l’espoir à d’autres parents confrontés à une situation compliquée similaire. Le film montre la force des parents et des enfants malgré les difficultés, mais aussi la qualité d’un service public qui sauve les enfants et qu’il faut absolument préserver.

Revivre peut être l’occasion d’engager des discussions sur l’hôpital public, sur la crise des services pédiatriques et sur le sujet sensible du don d’organes des enfants. Le visionnage est rempli d’une émotion incommensurable, la question ne se pose même pas, ce type de service pédiatrique est une obligation absolue qui doit se situer au-dessus de tous les débats stériles de rentabilité, car on parle ici de vie, pas d’argent.

Synopsis: Jour et nuit, deux couples de parents entourent leurs enfants de soin et d’attention, dans l’attente d’un don d’organe. Leur soutien, allié à l’extraordinaire dévouement des soignants, est vital sur le chemin de la guérison. Une célébration de l’espoir, de la résilience et de l’engagement – une véritable histoire d’amour !

2 vins rouges dégustés pour la Saint Valentin: Le Rasteau La Bastide 2022 du Domaine Brusset et la Grande Réserve 2019 du Château Lastours

Pour la Saint-Valentin 2024, 2 vins rouges ont été dégustés avec plaisir, ces 2 cuvées méritent une attention toute particulière pour se rendre compte de leurs qualités.

Domaine Brusset, La Bastide 2022 Rasteau

Le Domaine Brusset : La Bastide 2022, Rasteau est une cuvée composée des cépages Grenache et Mourvèdre. A l’œil, sa robe est grenat. Le nez est assez intense et frais avec des arômes de fruits noirs (cassis), cigare, épicé réglisse et poivre noir. La bouche est mûre et fondue, ample et gourmande, puissante, élégante et gourmande, fruitée groseille et mûre, avec des tanins veloutés et une belle fraîcheur jusque dans la longue persistance. Le vin peut se déguster avec des tartines aux magrets de canard et au chèvre chaud, du jambon grillé, un bœuf carottes, un rôti de porc aux pruneaux, du gratin au potiron, un gigot d’agneau, du brie de Meaux et un tarte à la crème de marrons et noix. Le vin est distribué en vente directe, en CHR et chez les cavistes, son prix TTC de vente à la cave de 22,00 euros.

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Dans ce domaine familial, depuis 1947, la famille Brusset a su allier au savoir faire les nouvelles techniques apportées par chaque génération. André Brusset (1910-1999), fondateur de l’exploitation, a transmis sa passion à son fils Daniel et son petit-fils Laurent. Deux passionnés, deux expériences, qui font du Domaine Brusset une rareté où la complémentarité de deux générations donne les meilleurs résultats, dans le respect des traditions. La Philosophie Familiale se perpétue et peut se résumer ainsi : privilégier au mieux l’expression de chaque terroir – travail du sol par de nombreux labours dans le plus grand respect de nos vignobles – ébourgeonnages sévères et vendanges en vert assurent des rendements faibles. Pour cela, les options les plus pointues sont retenues pour le plus grand respect de l’environnement et de la biodiversité. Ces démarches se concrétisent par deux certifications en cours HVE et biologiques.

Le Château Lastours, Grande réserve 2019

Le Chateau de Lastours Grande Réserve 2019, AOC Corbières rouge Bio (Prix: 39 euros au Château) est un vin de style, élégant et expressif, issu d’un travail parcellaire et d’un travail minutieux et précis en cave. Il est composé des cépages Syrah, Grenache, Mourvèdre et Carignan. A l’œil, sa robe est rubis très profond. Le nez est intense avec des arômes de fruits noirs (cassis-mûre) et rouges (framboise), finement épicé muscade, vanille et chocolat. La bouche est élégante et dense, structurée aux tanins fondus, riche avec des fruits noirs confiturés, longue sur des saveurs torréfiées et chocolatées, cacao et réglisse en finale. Il se déguste idéalement avec un carpaccio de bœuf, du magret de canard au grill, un rôti de sanglier, un cuissot de chevreuil ou des fromages affinés (munster, fourme d’Ambert, Brie …).

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Le Château de Lastours est un domaine vallonné de 850 hectares dont une centaine d’hectares de vignes et 10 hectares d’oliviers ancré dans le terroir des Corbières maritimes. Certifié en agriculture biologique depuis 2020, c’est l’un des précurseurs en Languedoc. Thibaut de Braquilanges dirige cette propriété de la famille Allard, il produit avec son équipe des vins de style, expressifs, à la forte personnalité – https://www.chateaudelastours.com/

Ce Doudou que j’aime infiniment, un album de Casterminouche

Ce Doudou que j’aime infiniment, un album de Casterminouche

Publik’Art vous avait déjà fait découvrir cette chouette collection Casterminouche, réservée aux jeunes lecteurs, dès 3 ans.

Après ce Papa qui t’aime infiniment, voilà, Ce Doudou que j’aime infiniment.

L’enfant fait une déclaration d’amour à son doudou ! Chaque petit lecteur va pouvoir s’identifier à lui ! Car qui n’aime pas infiniment son doudou ?

Cet objet transitionnel de Winnicott est devenu le meilleur ami de chaque bébé, de chaque enfant. Encore davantage aujourd’hui avec la garde en crèche ou chez la nounou. Le doudou permet à l’enfant de supporter la séparation avec sa mère.

Ce Doudou que j’aime infiniment est un album joliment illustré qui raconte la vie d’un doudou, mais pas n’importe quel doudou !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Février 2024
Auteure : Capucine Lewalle
Illustratrice : Maud Legrand
Editeur : Casterminouche
Prix : 5,95 €

Le ravissement d’Iris Kaltenbäck, un film intense en DVD/BRD/VOD le 20 février

La réalisatrice Iris Kaltenbäck est tombée sur un fait divers raconté en deux phrases dans les journaux : une jeune femme emprunte l’enfant de sa meilleure amie et fait croire à un homme qu’elle en est la mère. L’histoire est à peine croyable, mais vraie. L’actrice Hafsia Herzi découverte dans le mémorable La graine et le mulet interprète Lydia, cette jeune femme fragile prise au piège d’un subterfuge qui la dépasse.

Un tabou social

Le film place au centre du récit le bébé prénommé Esmé, joie du couple qui l’a enfanté mais aussi objet de sentiments contradictoires. Les parents sont à cran, fatigués, Lydia est la meilleure amie de Salomé (Nina Meurisse), cette dernière est heureuse de pouvoir se reposer quand sa meilleure amie s’occupe de sa fille. L’histoire pourrait être simple et belle, mais Lydia twiste pour des raisons qui n’appartiennent qu’à son personnage. Elle a passé une nuit avec Milos (très convaincant Alexis Manenti) et lui fait croire qu’elle a donné naissance à son enfant. Lui si distant devient beaucoup plus présent, l’évolution de l’histoire surprend Lydia, elle ne se rend visiblement pas compte de la portée de son geste. Ce que la justice considère comme un kidnapping pur et simple tombe sous le coup d’une peine de justice, ce n’est qu’un grand cri du cœur pour elle, elle joue le jeu de la maternité sans penser à tout ce qu’il y a derrière comme responsabilités. Lydia et Salomé se décrivent comme des amies très fortes, quand l’une est up l’autre est down. Le mensonge va tout remettre en cause, transformant Lydia en menace pour l’enfant Esmé. Surtout que Lydia est sage femme, elle connait les épreuves traversées par les jeunes mamans, ce qui peut expliquer son désir de maternité, s’imaginant que son amie va lui prêter son enfant, voire la lui donner, touchant ainsi à une sorte de pathologie psychiatrique. Le film est accompagné par une voix off, celle de Milos qui tente d’expliquer les évènements avec des mots simples qui tombent parfois à côté mais toujours sincères.

Le film a été présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023 et il a obtenu le Prix SACD. Le titre ne doit pas être confondu avec le récent L’enlèvement de Marco Bellocchio, lui aussi un film intense. Le ravissement raconte une solitude dans le milieu urbain contemporain et le résultat d’1h37 amène à discuter sur le sens et la portée de ce geste si peu croyable.

Synopsis: Comment la vie de Lydia, sage-femme très investie dans son travail, a-t-elle déraillé ? Est-ce sa rupture amoureuse, la grossesse de sa meilleure amie Salomé, ou la rencontre de Milos, un possible nouvel amour ? Lydia s’enferme dans une spirale de mensonges et leur vie à tous bascule….

Le ciel rouge, un très beau film dramatique allemand, sortie en DVD le 20 février 2024

2 amis allemands partent sur la cote baltique pour travailler, le premier à son livre, le second à réparer la maison de campagne de ses parents, dans un contexte de vacances qui va leur révéler bien des secrets. Ils ne se doutent pas que ce séjour va changer leur vie à jamais. Le réalisateur Christian Petzold a imaginé cette histoire pendant le premier confinement de la crise sanitaire, avec cette histoire de feu de forêt en arrière plan qui préfigure les drames qui se trament au cœur de la maison. Le film est d’une belle intensité avec ces personnages qui se cachent aux autres pour finalement se dévoiler inévitablement, le plus souvent à leur corps défendant.

Un film d’été entre espoirs déçus et drames existentiels

Le Ciel rouge se déroule pendant la période si particulière de l’été, hors du monde et hors du temps. Ce style de film estival se décline en films d’horreur dans le cinéma américain ou en éducation sentimentale dans le cinéma français. Christian Petzold propose une déclinaison germanique des plus fascinantes. Le taiseux et renfrogné Léon (Thomas Schubert) souhaite finaliser l’écriture de son livre à tous prix, il se fixe des objectifs studieux loin de la langueur estivale. Sauf que rien ne va se dérouler comme prévu. Son ami Félix (Langston Uibel) l’incite à profiter de la plage avoisinante, fne jeune femme amie de la famille, Nadia (Paula Beer), batifole avec le beau Devid (Enno Trebs), empêchant Léon de dormir et le renfrognant d’autant plus l’ours Léon. Tous les 4 sont obligés de cohabiter dans la maison forestière et les surprises s’accumulent. Si Nadia parait douce et légère, elle se révèle avoir beaucoup plus de fond qu’attendu. Devid séduit Félix et Léon subit un spleen existentiel proche de l’abattre. Le film peut rappeler l’ouvrage Les affinités électives de Goethe, où 2 couples voient leurs configurations initiales se modifier au cours de l’ouvrage. Alors que le danger d’un feu de forêt se rapproche de la maison, la tension augmente, les ambitions littéraires de Léon sont remises en cause, Félix et Devid se rapprochent, Nadia attise les sentiments de Léon, le film se change en vaudeville alors que l’intrigue se densifie de plus en plus, jusqu’à la tragédie finale, causée par le feu.

Le réalisateur avoue son attrait pour le cinéma d’Eric Rohmer, pas une surprise au vu du déroulé d’un film qui tient en haleine tout du long. Le personnage central de Léon intrigue et agace, mais il fascine aussi. Le film, récompensé par le Grand prix du jury au Festival de Berlin est à découvrir en DVD le 20 février 2024.

Synopsis: Une petite maison de vacances au bord de la mer Baltique. Les journées sont chaudes et il n’a pas plu depuis des semaines. Quatre jeunes gens se réunissent, des amis anciens et nouveaux. Les forêts desséchées qui les entourent commencent à s’enflammer, tout comme leurs émotions. Le bonheur, la luxure et l’amour, mais aussi les jalousies, les rancœurs et les tensions. Pendant ce temps, les forêts brûlent. Et très vite, les flammes sont là.

24 heures à New York, un film éclairant la transexualité, sortie en DVD le 20 février 2024

24 heures à New-York évoque le déchirement entre deux mondes, que ce soit au niveau de la couleur de peau, du genre, de la nationalité ou de l’orientation sexuelle. Le réalisateur Vuk Lungulov-Klotz évoque aussi le fait d’évoluer entre la personne que nous étions et celle que nous sommes devenu, et comment faire cohabiter cette différence. Le film montre comment l’ouverture vers l’autre peut nous aider à appréhender cette différence, de manière assez surprenante.

Un film rempli d’humanité

24 heures sont nécessaires pour Feña, un jeune homme trans d’origine latino-américaine pour faire la paix avec son passé et son présent. Il échange avec son ex amoureux, sa petite sœur et son père pour mettre les choses au point. Il vit à New York, est entouré d’amis mais possède également des blessures secrètes auxquelles il doit se confronter pour complètement accepter sa vie. Pendant longtemps, Vuk Lungulov-Klotz n’a pas pu rencontrer d’autres personnes transsexuelles. Après son coming out, il se sentait seul dans cet état d’esprit et a eu envie de raconter des histoires à travers son propre regard. Il a grandi entre le Chili et les Etats-Unis, premier signe d’une double culture qui le suit depuis toujours et lui permet de comprendre le passage de l’état d’homme straight à celui de transgenre. Comme il n’a pas vu des films reflétant son histoire et ses sentiments, il a envie de porter cette histoire à l’écran. A l’opposée des représentations habituelles où les personnages trans se justifient ou se voient réduits à cette seule caractéristique, il a tenté d’ouvrir le spectre beaucoup plus grand. Les transformations physiques et mentales ainsi que la transition de genre peuvent sembler extrêmement lointaines pour certains, il a donc voulu raconter une expérience humaine en explorant trois relations intimes dans la vie du personnage principal, abordant des questions liées au genre, à l’amour et à l’entredeux, révélant que l’humanité est plus forte que la simple transition de genre.

Le film est un beau focus sur l’humanité qui existe en chacun de nous, dépassant la simple question de la transsexualité.

Synopsis: Feña est un jeune homme trans qui mène une existence trépidante à New York. Au cours d’une seule journée, son père chilien, son ex-petit ami et sa demi-sœur de 13 ans refont surface dans sa vie. Ayant perdu le contact avec eux depuis sa transition, Feña va devoir réinventer ces anciennes relations, tout en gérant les défis quotidiens liés à sa nouvelle identité.

Déserts, une comédie burlesque comme un miroir de la société marocaine, sortie en DVD le 20 février

Déserts se veut un périple burlesque au fin fond du Maroc éternel, le résultat est des plus originaux. A travers les pérégrinations de 2 amis agents du recouvrement, le film offre une description haut en couleur d’une société encore extrêmement rurale et souvent désargentée.
Les 2 bons à rien jouent aux durs pour remplir des objectifs inatteignables, devenant presque ridicules à l’écran donc attachants. Ce duo d’amis habillés tout pareils, au même look et à la même tenue vivent une aventure rocambolesque quand le destin met sur leur route un personnage mystérieux, apparemment évadé de prison aux intentions indiscernables.

Un buddy movie au bled

Dans leur vieillie R9 cabossée couleur bordeaux, les 2 héros font peine à voir. Tout conne faux dans leur dégaine, costumes, cravates, ils tentent de cacher leur incompétence derrière une façade qu’ils pensent convaincantes. Le film débute comme une comédie qui fonctionne sur un différentiel de réalité, ils réclament des remboursements de dettes extravagantes à des familles qui n’ont rien pour subsister. Leur activité sent la magouille à plein nez mais ile jouent le jeu, faut de mieux. Derrière ce scénario picaresque se cache une vision sans fard d’une société exsangue. Les agents vont de rencontres en rencontres pour une accumulation de péripéties cocasses. Les villages visités offrent le tableau d’une ruralité coupée de tout, isolée des villes et coupée des sources de financement. La situation a beau donner l’air d’être très difficile, le film ne se départit jamais d’une bonne dose d’humour noir. Déserts est le 5e long-métrage du réalisateur Faouzi Bensaïdi (Mille Mois) et il y insère de nombreux double-sens pour capter des histoires qui décrivent toutes la même impasse sociétale. Le
road-movie est décalé et prend une toute autre tournure à la moitié du film quand ce qui ressemble à un mystérieux évadé apparait donnant au film des airs de western dans la poussière du désert. Il en ressort toujours les mêmes thèmes forts, la précarité des habitants, un capitalisme aveugle qui ressemble à un racket et la place centrale d’un patriarcat ancestral qui asphyxie la société marocaine.

Le film offre des beaux paysages d’un Maroc où se débattent des paysages rêvant d’évasion malgré la précarité du quotidien. Sélectionné à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, Déserts est un film très original à découvrir en DVD le 20 février 2024

Synopsis: Mehdi et Hamid travaillent pour une agence de recouvrement à Casablanca. Les deux pieds nickelés arpentent des villages lointains du grand sud marocain pour soutirer de l’argent à des familles surendettées…

Un classique du manga à découvrir, Contes du caniveau, sortie le 15 février aux éditions Cornélius

Contes du caniveau est l’œuvre du pionnier du manga alternatif des années 1960-1970 Tadao Tsuge. La BD est un recueil en français de ses œuvres parues initialement entre 1969 et 1974. C’est inédit, le premier de ses livres à paraitre en français contient 7 histoires parues principalement dans les pages du célèbre magazine Garo. Un second volume doit paraitre prochainement. Cette parution est l’occasion de mettre en avant une partie du catalogue manga à travers une opération commerciale dédiée au gekija. Un pin’s inédit a été créé à partir d’un dessin de Yoshihiro Tatsumi et cet objet sera offert dans les librairies participantes pour l’achat des Contes du caniveau ou d’un manga tiré d’une sélection de 14 titres.

Un manga historique

L’auteur s’est inspiré des ruelles misérables de Tokyo à l’époque de son écriture, et plus précisément celles d’un des quartiers les plus défavorisés de Tokyo, Tateishi. Les yakusas et les prostituées jonchaient les ruelles et les histoires racontées dans l’ouvrage reflètent la dureté du quotidien. Les personnages principaux sont des marginaux et des exclus représentés dans des chroniques abruptes écrites sans œillères ni concessions, bien loin des manges habituels souvent emprunts de romantisme ou de fantaisie. L’auteur met en avant la noirceur d’une société encore en construction après la seconde guerre mondiale et le bond industriel de l’après guerre. Tadao Tsuge décrit les laissés pour compte, les moins que rien et les petites gens sans perspectives. Ce sont des entraineuses, des proxénètes, des truands, des voyous et des alcooliques qui hantent les pages d’un manga qui se veut un héritage des temps anciens et un fidèle reflet d’une vérité mal connue aujourd’hui. La fatalité frappe les oubliés de la croissance économique prodigieuse et c’est une lutte pour la survie qui apparait au fur et à mesure des pages. D’un côté le progrès, de l’autre les parasites, la dichotomie est claire, l’auteur s’intéresse aux seconds. Le dessin montre les prémices des mangas actuels, moins stylisé, réaliste avant tout, en noir et blanc et sans couleurs. De quoi prendre conscience de la réalité difficile vécue pas ceux qui ne s’inséraient pas dans la marche en avant forcée vécue par le pays après 1945.

Ce premier recueil de nouvelles fait plonger dans un univers noir et gris, représentatif de ce qu’était la vie pour nombre des habitants de Tokyo à l’époque. Le pessimisme est roi et Tadao Tsuge a véritablement fondé le genre du gekiga (alias dessins dramatiques) aujourd’hui si répandu et célébré.

Synopsis: Recueil d’histoires parues au Japon entre 1969 et 1974. S’inspirant de ses souvenirs personnels, l’auteur dénonce les vices et les travers de la société japonaise d’après-guerre. Il met en lumière la rudesse de la vie en brossant le quotidien des truands, des prostituées et des autres laissés-pour-compte, qui luttent pour survivre dans un pays au bord du chaos.

Editeur: Cornélius

Auteur: Tadao Tsuge

Nombre de pages / Prix: 248 pages / 26,50 euros

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Une "Mouche" impayable aux Bouffes du Nord
© Fabrice Robin

Une « Mouche » impayable aux Bouffes du Nord

Dans son garage, Robert met au point une machine à téléporter… Il suffira d’une petite mouche aventureuse pour déclencher la « métamorphose »  de l’apprenti faussement sorcier Christian Hecq tout droit sorti de l’univers des Deschiens…Tout un programme !

Christian Hecq et Valérie Lesort ont imaginé ce spectacle à la fois hilarant et noir en s’inspirant d’un épisode de l’émission documentaire belge « Strip-tease », produite dans les années 1980, dans lequel un cultivateur charentais s’était mis dans la tête de construire une soucoupe volante dans son jardin, et de la nouvelle « La Mouche » de George Langelaan (qui a elle-même donné le film The Fly de David Cronenberg).

Il en ressort ici une histoire cauchemardesque de science-fiction crasseuse, mêlée de trivialités, qui n’épargne guère la sensibilité du spectateur. Car ici rien ne les arrête, ni le corps élastique, et objet de métamorphoses horrifiantes de Christian Hecq, ni la gestuelle et les mimiques désopilantes de Valérie Lesort sans oublier l’univers rugueux et outrancier d’Odette (Christine Murillo). Un régal !

Un univers singulier et farfelu

Robert est un vieux garçon, tantôt attardé, tantôt génial, et surtout mal dans sa peau. Il vit avec sa mère Odette donc qui prend beaucoup de place ! trop sans aucun doute, et dans une relation d’amour et de haine, tantôt bourreau tantôt victime, qui est aussi une composante de la pièce.

Robert passe le plus clair de son temps dans le garage, sa chambre laboratoire, à construire une machine à téléporter. Il teste son invention sur des objets, sur des animaux et, enfin, sur la pauvre Marie-Pierre, une ancienne camarade de classe qui se volatilise pendant l’expérience. Robert part à sa recherche en se téléportant lui-même. Mais une mouche va tout bouleverser…

Dans un décor vintage bricolé, kitch à souhait, et des effets visuels saisissants qui composent un univers farfelu et décalé, Christine Murillo et Christian Hecq incarnent un impayable duo mère-fils, quand Valérie Lesort et Jan Hammenecker donnent le change avec gourmandise, elle en gourde hallucinée et lui en inspecteur Derrick raté.

Acteur-marionnette de lui-même, Christian Hecq offre un numéro d’acteur délirant. Il se régale dans cette incroyable transformation et passe avec brio du benêt initial au monstre inquiétant de la fin du spectacle. Il faut le voir se transformer devant nous en mouche qui le conduit à ramper sur le mur. Quant à Christine Murillo en mère possessive et castratrice, elle est épatante de folie, d’humanité et de gouaille décomplexée. Bravo !

Dates : du 7 au 25 février 2024 – Lieu : Théâtre des Bouffes du Nord (Paris)
Adaptation et mise en scène : Valérie Lesort et Christian Hecq

Le Roi Lion au Théâtre Mogador, un moment magique pour toute la famille

1 million de spectateurs se sont déjà rendus au Théâtre Mogador pour voir le spectacle du Roi Lion. Tout le monde a vu le dessin animé Disney sorti en 1994, avec le méchant Scar, le roi Mufasa, le jeune Simba et la troupe d’animaux qui l’accompagnent. Le Théâtre Mogador accueille pour une 3e saison la comédie musicale américaine Le Roi Lion créée par Roger Allers et Irene Mecchi avec des paroles de Tim Rice et une musique d’Elton John, inspirée du film homonyme des studios Disney et créée le 8 juillet 1997 à l’Orpheum Theatre de Minneapolis. Le spectacle est grandiose dés les premières minutes, les enfants écarquillent grand les yeux et les parents se rappellent des souvenirs inscrits dans leur esprit. Costumes, musique, humour, tragédie, Le Roi Lion contient tous les ingrédients d’un spectacle total. La salle était pleine, les salves d’applaudissement faisaient trembler les sièges, le moment de magie est total. L’aventure du Roi Lion se poursuit à Mogador jusqu’au 14 juillet 2024.

Synopsis:

Le jour se lève sur l’immensité de la savane, avec son cortège de sons et de bruits amplifiés. L’aube rougeoyante voit la gent animale se rassembler. C’est une nouvelle journée qui naît… et une nouvelle vie. Au fin fond de cette Afrique qui vit au rythme de son coeur palpitant, serpente le sentier semé d’embûches qui mène à la maturité. Pour un jeune lionceau qui vient de naître commence le merveilleux cycle de la vie. Simba vient au monde sous un soleil radieux. Devant le parterre rassemblant tout le règne animal, il est fièrement présenté comme le futur successeur de son père, le roi Mufasa. Pourtant, sa jeunesse insouciante prend brutalement fin par la traîtrise de son oncle Scar, qui s’arroge le pouvoir. Obligé de se réfugier dans la jungle obscure, Simba entame un long périple jalonné de mille dangers. Mais, il acquiert sa maturité en sachant prendre confiance en lui, grâce à de nouveaux amis et grâce à l’éveil de son amour pour une compagne. Finalement, Simba décide de clore le cycle qui est le sien en venant revendiquer haut et fort ce qui lui revient : son trône. 

L’île au trésor, en édition collector, intégrale et illustrée (Sarbacane)

L’île au trésor, en édition collector, intégrale et illustrée (Sarbacane)

Les éditions Sarbacane nous propose une magnifique édition de luxe du roman : L’île au trésor, de Robert Louis Stevenson. Histoire qui a été écrite en 1881 !
C’est une version intégrale, et merveilleusement illustrée par Anton Lomaev. Chaque illustration ressemble à un tableau, en couleurs ou couleur sépia. C’est juste sublime. Le livre, grand format, a une très belle couverture cartonnée. Edition collector.

Le texte intégral de Robert Louis Stevenson a été traduit par Jean-Jacques Greif. Il a parfaitement conservé le langage familier des « vrais » pirates ! C’est un pur régal !

Nous avons tous lu, dans notre enfance, L’île au trésor ! Le fait de se replonger dans cette merveilleuse aventure, ne peut que nous enchanter. Nous retrouvons le jeune Jim Hawkins, embarqué dans une aventure complètement folle. Il tient l’auberge familiale avec sa mère alors qu’il rencontre un pirate qui se fait tuer sous ses yeux. Il comprend vite qu’il y a quelque chose à prendre dans la malle du pirate. Il s’empare des pièces d’or et d’un vieux paquet soigneusement emballé. Il s’agirait d’une carte au trésor…

Très vite, Jim va former un équipage avec son ami le Dr Livesey et le capitaine Smolet, capitaine de l’Hispaniola. Et en route pour l’aventure vers l’île au trésor !
Avec des aventures toutes plus incroyables les unes que les autres !

Jim va-t-il s’en sortir vivant au milieu de tous ces pirates ? Sur qui peut-il vraiment compter ?
Qui va trouver le fameux trésor ? 

Naturellement, Publik’Art ne vous dévoilera rien des aventures musclées de Jim ! On tremble souvent pour lui !

Ce magnifique livre, L’île au trésor, est un superbe cadeau à offrir aux petits comme aux grands ! Une collection hors-norme, pour un chef-d’œuvre de la littérature, et illustré par un grand illustrateur-peintre contemporain ! Notre coup de cœur !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Novembre 2023
Auteur :Robert Louis Stevenson
Illustrateur : Anton Lomaev
Editeur : Sarbacane
Prix : 35€

Une belle soirée Chassenay d’Arce au Sir Winston à Paris

Le dernier moment passé avec l’équipe de Chassenay d’Arce au restaurant Bonhomme laisse un souvenir difficile malgré la qualité du moment. La nuit d’avant, un incendie détruisait totalement un bâtiment du champagne Chassenay d’Arce, celui affecté à l’accueil et au stockages des matières sèches. Mais la vie continue et le plaisir de retrouver la responsable marketing opérationnel et digital Elise Dinquel, le chef de caves Romain Aubriot et le directeur Manuel Henon reste toujours le même. Alors que le salon Vinexpo bat son plein à Paris Expo Porte de Versailles, la maison de champagne a invité journalistes, confrères et exposants au Sir Winston pour un moment de convivialité autour de quelques bouteilles dégustées avec modération, avec un DJ pour l’ambiance musicale et quelques mignardises proposées par l’établissement. Ce moment fut l’occasion d’échanger sur les nouveautés de la maison avec un verre de Cuvée première brut issue d’un assemblage de 60,5% de Pinot Noir, de 39% de Chardonnay et de 0,5% de Pinot blanc, un champagne classique et complexe tout à fait caractéristique du terroir de la Vallée de l’Arce, avec de fines bulles apportant élégance et fraicheur pour une belle longueur en bouche. Le rendez vous est pris pour une prochaine dégustation afin de découvrir les nouvelles cuvées de la maison Chassenay d’Arce.

Publireportage:

Fondée par 5 pionniers en 1956 à Ville-sur-Arce, ce sont aujourd’hui 130 familles et 3 générations de vignerons qui composent la Maison Chassenay d’Arce. Le fonctionnement d’origine perdure dans un même esprit de coopération, de solidarité et de transmission des savoirs. Au cœur de la Côte des Bar, le vignoble Chassenay d’Arce s’étend sur 315 hectares et sur 14 villages répartis le long de la rivière, l’Arce. Façonné par un paysage unique où alternent vignes et forêts, il est également caractérisé par la diversité de nos cépages et par la culture raisonnée que nous y pratiquons. L’esprit de la Maison, c’est à la fois l’esprit de famille, l’esprit du terroir et l’exigence partagée par nos vignerons pour élaborer des champagnes de grande qualité. Les champagnes Chassenay d’Arce sont l’expression du terroir spécifique de la Côte des Bar et de son sol kimméridgien autrefois recouvert par la mer. Au fil des saisons, les pieds de vignes prennent corps, les grappes se colorent et les cuvées s’élaborent… La vallée de l’Arce est située tout au sud de la Champagne à proximité de la Bourgogne. La douceur du climat, l’exposition des vignes et la nature des sols (ici, les ceps plongent leurs racines dans des marnes caillouteuses) permettent de récolter à la fin de l’été des fruits à pleine maturité. Le cépage dominant sur ce territoire est le pinot noir. Nous élevons également du chardonnay, du pinot meunier et du pinot blanc, ancien cépage de la Champagne. Cette diversité nous permet de proposer des cuvées aux personnalités très variées. Tout au long de l’année, chaque pied de vigne est ici choyé et façonné pour offrir le meilleur de lui-même et donner les raisins les plus généreux. Nous sommes la première Maison de champagne labellisée Vignerons Engagés. Basé sur un cahier des charges exigeant, le label est audité par l’AFNOR tous les 18 mois. Il s’appuie sur la norme ISO 26000, référence internationale reconnue par plus de 100 pays pour le développement durable et la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Nous défendons une vision globale bâtie sur 4 piliers fondamentaux : agir pour l’environnement, garantir une qualité de la vigne au verre, soutenir le territoire et le patrimoine local, offrir le juste prix au producteur et au consommateur. Être Vignerons Engagés, c’est adresser un signal fort, celui d’une organisation qui assume les impacts de ses décisions et s’engage pour un développement durable de ses activités. Cela se traduit de façon tangible dans nos actions et investissements via : un mode de culture raisonné, des achats éco-responsables, des coûts de fonctionnement énergétiques maitrisés, des déchets recyclés, des dispositifs en faveur de la biodiversité, Plus qu’une démarche environnementale, c’est une véritable philosophie sociétale que nous défendons.

Pour en savoir plus : www.vignerons-engages.com

Découverte éblouissante des Virginia Wines à l’ambassade des Etats-Unis

C’est dans le cadre prestigieux de l’ambassade américaine que les vins de Virginie ont été présentés au cours d’un diner fastueux. 7 vins ont été dégustés pour un reflet fidèle de la diversité des cépages et des appellations. Région américaine viticole depuis les temps de l’ancien président Thomas Jefferson, la 6e région productrice de vin en volume aux Etats-Unis est reconnue pour la qualité de ses vins. Cet évènement a été l’occasion d’une belle confirmation avec cavistes, producteurs et rédacteurs vins rassemblés autour d’un diner spécialement concocté par les chefs Yves Roquet de la résidence de l’ambassadeur et Tim Moore de Early Mountain Vineyards en Virginie. Les vins de chacun des 7 domaines présents à Vinexpo ont été dégustés, en présence des viticulteurs ou de leurs représentants: Early Mountain Vineyards, King Family Vineyards, Michael Shaps Wineworks, Paradise Springs Winery, Rosemont Vineyards, Veritas Vineyard and Winery et Williamsburg Winery.

Des vins de Virginie à découvrir

La région viticole de Virginie compte plus de 280 vignobles et sept appellations d’origine (American  Viticultural  Areas). Les Etats-Unis comptent outre la Californie mondialement connue pour sa Nappa Valley de nombreuses autres régions productrices comme l’Oregon, l’État de Washington, New York, le Texas et donc la Virginie, qui connait une production de vins à petite échelle dont très peu de cuvées traversent les frontières de l’État et donc du pays. Le producteurs multiplient les occasions de se faire connaitre, à travers l’œnotourisme et des rencontres aux cours d’évènements prestigieux. Car la Virginie est une région productrice de vin très ancienne, avant même la création des Etats-Unis au cours du 18e siècle, les vignes produisaient déjà du vin. Ce fut un grand amateur de vins français, un des premiers présidents américains Thomas Jefferson, qui fit beaucoup pour développer la culture de la vigne dans une des 13 premières colonies de l’union. Si le succès ne fut pas forcément au rendez-vous à cause des maladies qui proliférèrent, les bases étaient jetées. Pour l’anecdote, il est aujourd’hui possible de visiter la maison historique de Thomas Jefferson à Monticello, demeure inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. L’industrie viticole de Virginie a connu un nouvel essor à partir des années 70 alors que la famille italienne Zonin et son vignoble de Barboursville s’y installaient. Les années 80 et 90 ont vu de nombreux vignobles éclore et les années 2000 ont vu passer le nombre de vignobles de 160 à aujourd’hui 280.

Un diner somptueux

C’est Madame l’ambassadrice elle-même Mme Denise Campbell-Bauer qui a accueilli les convives au 41, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Ce rendez-vous au cœur de l’ambassade est l’occasion d’échanger, en anglais et en française pour mieux connaitre la région de Virginie et ses producteurs. Le diner a été un grand moment de gastronomie. L’entrée était composée de 3 mignardises, gaufre de patate douce de Caroline du Nord et pickles de légumes aux grains de caviar, tartare de bœuf au caviar osciètre royale avec sa crème de Koji et un pancake de maïs avec sa gelée de pomelos de Floride et son homard du Maine. Le vin proposé était le très profond Petit Manseng 2021 de Michael Shaps. Puis carpaccio de Saint-Jacques avec un tartare d’avocat avec un autre vin blanc, le très fruité sauvignon blanc 2021 de King Family Vineyards. Puis Filet de bœuf Black Angus rôti au poivre avec son mille-feuille de pommes de terre et échalottes confites. 3 vins rouges à déguster, tous très différents, l’intense Cabernet franc 2013 de Rosemont Vineyards, le plus équilibré Rise 2017 de Early Mountain Vineyards, le fruité PVT 2019 de Paradise Springs, le très gouleyant Trianon 2019 de The Williamsburg Vinery. En dessert, douceur au chocolat d’après James Henings avec sa glace à la mélasse de sorgho et ses mignardises, accompagné du liquoreux Raisin d’être 2015 de Michael Shaps.

La soirée fut une très belle occasion de découvrir des vins de qualité variés, reflets d’une région viticole aux production diverses.

Une triste histoire de vendetta dans le film Nuit noire en Anatolie, sortie en salles le 14 février 2024

Nuit noire en Anatolie rappelle tant de films tout aussi dramatiques où la vendetta ou la loi du talion s’appliquent sans discernement dans la ruralité la plus désertique, comme ici en Anatolie au cœur de la Turquie éternelle. Ishak revient dans son village natal 7 ans après l’avoir quitté. Il n’est pas le bienvenu mais lui se targue de venir s’occuper de sa mère malade. Rapidement, les regards en coin s’accumulent, des images du passé ressurgissent et le spectateur en vient à comprendre le drame silencieux qui se joue. Le film fonctionne par fulgurances, de longues plages de calme alternent avec des coups d’éclat tristes à mourir. Le film se suit comme un thriller rural à l’instar de Jean de Florette où l’appel à la vengeance occasionne tant de chagrin.

Une vengeance brutale

Ce qui marque le plus dans Nuit noire en Anatolie, ce sont les paysages sublimes où les falaises abruptes cohabitent avec des bois épars. Un petit village semble vivre en harmonie jusqu’à l’arrivée d’Ishak. Mais les non-dits ont la vie dure et les inimités se font jour rapidement. Pourquoi le jeune Ali a-t-il disparu si soudainement 7 ans auparavant? Les raisons vont être communiquées au compte gouttes jusqu’à ce que la sérénité du village soit battue en brèches sous les coups de boutoir d’habitants taiseux et retors. L’hostilité se répand comme une trainée de poudre alors qu’Ishak se transforme en personne à abattre. Pourquoi? Les raisons se cachent du côté de la jeune Sultan, autrefois courtisée par tous, et du côté du comportement inapproprié du jeune Ali, coupable d’enlever les pièges à ours dans une contrée où les locaux n’aiment pas qu’on leur dicte leur comportement. Et comme lui et Sultan ressentent une attirance interdite l’un pour l’autre, les choses ne vont faire que s’envenimer. Les sauts temporels révèlent des indices tout au long du film pour une narration qui prend littéralement aux tripes.

Acteurs et actrices se fondent magnifiquement dans le moule de leurs personnages, le résultat est à la hauteur de l’attente pour un film qui se suit comme un drame naturaliste mâtiné de thriller.

Synopsis: Ishak vit seul dans la province d’Anatolie et gagne sa vie en jouant du luth dans une boîte de nuit. Un jour, il doit se rendre au chevet de sa mère dans son village natal qu’il a dû quitter subitement 7 ans auparavant. De retour dans son village Ishak est alors confronté à l’hostilité de tous ainsi qu’aux tourments de son propre passé.

Ca m’énerve, un album jeunesse de Casterminouche

Ca m’énerve, un album jeunesse de Casterminouche)

Ca m’énerve est un petit album souple, joliment illustré, des Editions Casterman dans la collection Casterminouche.

C’est l’histoire d’un petit garçon qui, dès le réveil, s’est levé du mauvais pied. Il s’énerve tout seul.

On l’a oublié ce matin, alors forcément ça l’énerve.
Personne ne l’a réveillé.
Alors tout l’énerve, même son doudou !

Du coup, il décide de tout faire tout seul. Il s’habille tout seul, il fait son lit tout seul, il prépare son petit-déjeuner tout seul, et il continue à s’énerver.
Il aimerait tellement habiter chez sa grand-mère… Mais il décide de partir à l’école, oubliant qu’aujourd’hui, c’est dimanche…

Ca m’énerve est un album qui permet au jeune d’exprimer sa colère. Après la colère, on se sent tellement mieux… L’auteur, Rémi Chaurand écrit depuis toujours pour la jeunesse. C’est lui qui écrit les scénarios des fabuleux  » Tom Tom et Nana » !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Février 2024
Auteur : Rémi Chaurand
Illustrateur : Thierry Manes
Editeur : Casterman
Prix : 5,95 €

L’éducation sentimentale, Flaubert adapté avec grâce et talent au Théâtre de Poche jusqu’au 3 mars 2024

Le Théâtre de Poche propose une adaptation ambitieuse du classique de Gustave Flaubert. Woody Allen cite Sentimental education by Flaubert au début de Manhattan à propos des things worth living for, au milieu des swedish movies et de Groucho Marx, et on comprend pourquoi. Les 2 comédiens Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps rendent plus qu’un vibrant hommage à un chef d’œuvre de la littérature française qui a fait souffrir des générations de lycéens hexagonaux par sa longueur et sa hardiesse. Le texte est dense, les personnages sont nombreux et le destin du jeune oisif Frédéric Moreau a fait réfléchir nombre d’adolescents épris d’idéaux et d’illusions. Au milieu d’évènements historiques majeurs du XIXe siècle, il choisit la voie de l’amour à jamais contrarié, ce que les 2 comédiens musiciens évoquent avec maestria.

Un temps ancien ravivé avec énergie

Le XIXe siècle, ses révolutions, les rentes, les villages à portée de tir de la capitale, les rêves d’ascension sociale et d’union pécuniairement avantageuse. Flaubert, à l’instar de Balzac ou Stendhal dans le même siècle, en rend compte avec un sens aigu de la psychologie humaine. Gustave Moreau monte à Paris pour faire son droit, mais voyant bien l’effet qu’il fait sur la gente féminine, il se demande s’il ne vaut pas mieux choisir un chemin plus simple. Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps interprètent toute la galerie des personnages avec rythme et densité, les époux Arnoux, Rosanette, Deslauriers, le ménage Dambreuse, le père Roque, la jeune Louise, Frédéric Moreau gravite au centre d’une galaxie où bourgeois, ambitieux et petites gens se côtoient au gré des révolutions d’un monde qui hésite entre la monarchie, la république et l’empire. Entre citations et apartés musicaux, l’histoire et l’Histoire se racontent sans fausse note devant un public conquis. Les 2 comédiens s’accompagnent à la guitare ou brandissent un micro pour des effets scéniques démultipliés.

Flaubert aurait adoré cette adaptation pleine de liberté et de partis pris anarchique, le texte n’en pâtit pas du tout et nombreux sont ceux dans le public qui ont du réfléchir à la possibilité d’une relecture de ce pavé central de la littérature française. De quoi en conclure que l’objectif de la pièce est atteint,

Synopsis: Voici l’épopée ordinaire d’un des plus magnifiques anti-héros de la littérature : Frédéric Moreau. En pleine Monarchie de juillet, entre Nogent et Paris, suivons les déambulations amoureuses et politiques de cet enfant d’un siècle en pleine mutation. De ce roman d’apprentissage qui pulvérise nos dernières illusions, deux acteurs-musiciens font une matière à jouer moderne et survoltée. Flaubert s’électrise !

Détails:

Du mardi au samedi 19H – dimanche 15H jusqu’au dimanche 3 mars 2024

Durée : 1h20

Les souliers rouges à la Salle Pleyel, une comédie musicale entre ballet et damnation pour le plus grand plaisir des petits et des grands

Les souliers rouges est une comédie musicale créée aux Folies Bergères en 2020 par Marc Lavoine et Fabrice Aboulker. Le spectacle est inspiré du conte de Hans Andersen nommé Les Souliers Rouges. La féérie est de retour les 9, 10 et 11 Février 2024 à Paris – Salle Pleyel avant de partir en tournée dans toute la France.

Une comédie musicale pour toute la famille

Le spectacle de 2 heures est mis en scène par Jérémie Lippmann avec des beaux tours de chant et des numéros de danse chorégraphiés par Tamara Fernando. Les 3 personnages principaux interprétés par Céleste Hauser, Guilhem Valayé et Benjamin Siksou multiplient les tours de chant pour une historie qui fascine et intrigue. Le spectacle fait penser à d’autres histoires célèbres, Le Fantôme de l’Opéra, Faust et bien évidemment Roméo et Juliette. Une jeune fille rêve de devenir une danseuse étoile. Quand un producteur lui propose de passer un pacte, elle ne sait pas que son destin est scellé. En acceptant, elle accepte aussi de renoncer à l’amour. Les numéros de danse sont impressionnants alors que l’histoire se déroule avec son lot de féérie et de désillusions. Car la jeune femme finit par tomber amoureuse, pour son plus grand malheur. Les mélodies imaginées par Fabrice Aboulker et les mots de Marc Lavoine se marient pour un spectacle enchanteur, destiné à toute la famille, avec son lot de frissons et d’émotion.

Les 2 heures de spectacle se regardent avec fascination, l’histoire est belle et un grand soin a été apporté à chaque détail. Costumes, regards, numéros de danse, scénographie, tout concourt à enchanter petits et grands avec quelques moments de magie qui pourraient marquer la saison.

Synopsis:

L’histoire débute comme un conte de fées, celui d’Andersen, Les Souliers Rouges. Des chaussons magiques et maudits qui permettent à Isabelle de devenir une étoile si elle renonce à l’amour.

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