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La confession manquée d’Arthur Dreyfus, « Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui » aux Editions P.O.L

Arthur Dreyfus © Hélène Bamberger P.O.L

Arthur Dreyfus, « Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui » aux Editions P.O.L

Mon Dieu quelle époque ! Il y a quelques mois apparaissait sur les tables des libraires un volumineux Journal dont le titre vaguement inspiré d’un roman de Mauriac semblait contenir toute l’ambition de son auteur : non seulement évoquer sans détour le quotidien de sa vie sexuelle mais révéler à travers elle l’état d’esprit d’une génération, d’une époque, voire d’un siècle. Arthur Dreyfus a-t-il réussi son pari ? D’un point de vue strictement littéraire, force est de constater que non. Après avoir parcouru d’un œil bienveillant les quelque deux mille trois cent quatre pages de cet interminable pensum, nous inclinons à penser que l’auteur peine à rivaliser avec son illustre prédécesseur tant son style de mirliton pêche par une accablante platitude, tant aussi sa manière élémentaire de raconter ne dépasse guère les prouesses d’un lycéen de seconde.

Or le style, disait l’autre, c’est l’homme. Quel genre d’homme est donc Arthur Dreyfus ? Disons que c’est un gay d’aujourd’hui, comme il vous est loisible d’en croiser chaque jour dans notre vaste métropole, un gay bourgeois et intelligent, nanti de diplômes et de privilèges, que rien ne distingue de son alter ego hétérosexuel, le bobo parisien dans la force de l’âge, plus soucieux du périmètre de son appartement et de son avancement social que des lendemains qui chantent. Rien ? Pas tout à fait cependant. C’est que notre garçon d’aujourd’hui, malgré son profil de gendre idéal, est habité par une tyrannique compulsion sexuelle qui vient bouleverser son quotidien et le soustraire bien malgré lui au destin de ses semblables.

Tel est bien le sujet du livre. Habité par le démon du sexe, Dreyfus voit son existence assez banale- existence dont nous ne savons pas grand-chose : que pense-t-il ? à quoi rêve-t-il ? a-t-il des opinions politiques ou religieuses ? – élevée au rang d’un road-movie pornographique qui l’emporte frénétiquement sur les sentiers de la baise où l’application Grindr fait office d’escale régulière. Bien malgré lui, disions-nous. Et c’est bien là que le bât blesse, que ce Journal sexuel s’avère si décevant, morne, conventionnel, et si peu gay au sens étymologique. C’est que notre auteur n’a rien d’un héros ou d’un martyr, d’un poète ou d’un voyou, il n’est qu’un homme ordinaire que la particularité de son économie psychique, l’épanchement de sa libido, précipitent à son insu dans les bas-fonds du sexe, sans qu’il ne parvienne jamais à extraire de ses incursions souterraines la moindre lumière, la moindre connaissance, sans que ne l’effleure jamais le moindre frisson charnel ou amoureux. Ordinaire, la sexualité de l’auteur l’est également au plus haut degré.

Derrière le voile de fumée d’une apparente transgression, Dreyfus apparait comme un fonctionnaire du stupre hanté par le fantasme de la normalité, s’attachant souvent aux formes les plus conventionnelles de la masculinité. Conformément à l’idéologie dominante des réseaux sociaux, jamais un partenaire n’est présenté autrement que par son âge, sa couleur de peau et ses attributs sexuels : « Son corps est musculeux, il a vingt ans, les cheveux extrêmement blonds, joli sexe, trou parfaitement lisse. » Au demeurant, à peine dégrisé de ses frasques libidinales, l’auteur ne manque pas de nous rappeler que s’il ne baise pas comme les autres il tient à penser comme tout le monde : « Je ne suis pas favorable à la pédophilie, je la réprouve… », etc. Quelle grisaille ! Quel vide ! Oui, répétons-le, à quelques exceptions près, sans doute vers la fin du livre où sourd de cette épaisse mélasse un début de clarté, jamais l’auteur ne s’interroge sur lui-même, ni sur l’autre, jamais il n’interrompt un instant sa frénésie sexuelle pour tenter de l’intégrer à un ensemble plus vaste, à une compréhension plus ample de son existence, en dépit d’ailleurs de sa fréquentation assidue du cabinet de l’analyste qu’il semble traiter avec la même versatilité que ses partenaires sexuels : « dans les jours qui suivent, conscient d’être véritablement malade, je me résous à trouver un autre analyste. » Oui, Arthur Dreyfus baise comme il vit, vit comme il baise, et baise comme il écrit : mal, vite et sans éclat.

Que conclure en définitive de cette confession ? Dans L’Homme sans gravité (2002), le psychanalyste Charles Melman avait prophétisé un bouleversement radical de la condition humaine consécutif à l’expansion de l’économie libérale, un effacement de l’ancien sujet hanté par le désir et la faute devant un individu errant, délesté de tout ce qui le rattachait autrefois à l’Histoire, la Loi et l’Utopie. Telle est, à nos yeux, la signification du Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui. Dans ces pages monotones, on retrouve l’individu sans destin, sans règles et sans attaches de nos sociétés actuelles ; l’individu qui ne pense rien, n’éprouve rien, ne regrette rien et ne s’oppose à rien ; que seule la tyrannie du besoin, confondu avec le désir, mène par le bout de son nez. En ce sens, Arthur Dreyfus a bien réussi son pari : son livre est générationnel. Mais s’agit-il encore d’un livre ? Ni œuvre, ni journal, ni document, cette compilation a plutôt valeur de symptôme. Symptôme d’une époque où la Société du spectacle incline à prendre des vessies pour des lanternes, imposant comme œuvre littéraire ce qui n’en possède que le nom. Nous apprenons que la vessie d’Arthur Dreyfus figure en bonne place sur la liste du Prix Médicis. Gageons que le jour de sa proclamation, elle explosera avec fracas à la face du jury.

Editions P.O.L Date de parution : Mars 2021 Auteur : Arthur Dreyfus Prix : 37 €

Fin de siècle, un film simple et beau sur les enjeux de notre époque, de Lucio Castro, en salles le 23 septembre 2020

Les premières minutes de Fin de siècle donnent le ton. Un silence assourdissant accompagne les déambulations d’un homme dans la ville qu’il arpente, il semble s’y ennuyer jusqu’au premier eye-contact avec un autre homme. Le film brosse un portrait de notre époque, entre les attentes vis-à-vis d’une relation amoureuse, les enjeux du couple au fur et à mesure que le temps avance et que la tentation d’aventures fugaces devient de plus en plus vivace. Fin de siècle montre aussi la force d’une famille toute dévouée à un petit enfant. Lucio Castro vise large avec de longues discussions faisant entrer dans l’esprit de personnages en quête d’eux-mêmes. C’est pudique et authentique, direct et émouvant avec une chronologie bouleversée par d’incessants allers retours temporels.

Le sentiment à l’épreuve du temps

Ocho (Juan Barberini) est un homme argentin parti en vacances à Barcelone pour faire le point dans un AirBnB. Il a pris la décision difficile mais nécessaire de faire une pause avec son compagnon après 20 ans de relation. Le fil de sa vie défile tout au long du film, entre résurgences de sa vie de couple passée devenue sans passion et la rencontre avec un homme déambulant dans la rue en bas de son appartement. Ce bel hidalgo se nomme Javi (Ramon Pujol) et les deux hommes se rapprochent très vite dans une passion toute animale, et ils discutent encore et encore pour permettre au spectateur d’en savoir un peu plus sur le pourquoi du comment. Car Ocho et Javi ne sont peut-être pas inconnus l’un pour l’autre. La connexion amoureuse et physique entre les deux hommes ouvre un univers large et étendu sur une longue durée, comme pour montrer l’évolution de chacun sur une si longue période, avec des priorités mouvantes et l’érosion des certitudes de la jeunesse à l’épreuve du temps. Le scénario non linéaire fait des bons en avant et des retours en arrière comme pour montrer qu’une relation a besoin de temps pour se construire, mais aussi de solitude pour se décoller de l’autre et mieux se retrouver. En englobant autant la sexualité que la famille et l’introspection, le réalisateur propose une réflexion qui interpelle par sa profondeur sur la société actuelle, loin de tout raccourci ou facilité.

Le film Fin de siècle a été présenté au Festival Chéries Chéris 2019 avec un certain succès que la sortie en salles le 23 septembre 2020 pourrait bien confirmer.

Synopsis: Un Argentin de New York et un Espagnol de Berlin se croisent une nuit à Barcelone. Ils n’étaient pas faits pour se rencontrer et pourtant… Après une nuit torride, ce qui semblait être une rencontre éphémère entre deux inconnus devient une relation épique s’étendant sur plusieurs décennies…

Un concert somptueux de Nikolaï Luhanski au Théâtre des Champs Elysées

Le Théâtre des Champs-Elysées aime proposer des concerts de piano interprétés par des pianistes mondialement renommés. Pour beaucoup, Nikolaï Lugansky est le meilleur d’entre eux, prodigieusement parfait sans ses interprétations, techniquement irréprochables et pleines de sentiments. Le pianiste russe était de retour pour son traditionnel passage annuel au Théâtre des Champs Elysées. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été à la hauteur de sa légende. La première partie était composée de 6 mélopées des Romances sans paroles de Mendelssohn, douces comme des berceuses et parfaitement oniriques. Puis 3 morceaux de Chopin pour émerveiller le public par la technique du pianiste, aussi à l’aise dans les parties rapide et techniques ou les passages plus lents et évocateurs, avec surtout la Ballade n°4 parmi les titres les plus connus du compositeur polonais. Le public a applaudi entre chacun des morceaux de Chopin pour bien marquer son contentement extrême. Puis la pause et un retour avec du Wagner arrangé pour le piano, une belle proposition bien que le compositeur allemand prenne vraiment toute sa mesure avec un orchestre. Les 3 rappels ont été chaudement réclamés, avec notamment un Jésus que ma joie demeure de Bach qui a conclu en beauté ce pur moment de magie en compagnie d’un pianiste parmi les plus renommés de sa génération, toujours un plaisir de le retrouver au TCE.

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PROGRAMME

Mendelssohn  Six Romances sans paroles (opus 19 n°1, opus 38 n°6 « Duetto »,  opus 67 n°4 « Spinnenlied », opus 67 n°6 « Wiegenlied » , opus 67 n°2, opus 85 n°4)
Chopin  Ballade n° 3 op. 47, Nocturne op. 27 n° 2, Ballade n° 4 op. 52
Wagner-Brassin « Entrée des dieux au Walhalla » extrait de L’Or du Rhin (transcription pour piano)
Wagner-Lugansky
  Le Crépuscule des dieux (transcription pour piano de Nikolaï Lugansky)

EN QUELQUES MOTS

Avec l’intimité feutrée des Romances sans paroles de Mendelssohn, Nikolaï Lugansky nous propose une soirée on ne peut plus romantique. Outre un célèbre Nocturne, Chopin, qui accompagne notre saison, s’invitera à travers deux Ballades. A savoir la Troisième, souvenir du bel été 1841 passé sous le soleil de Nohant, et la très narrative Quatrième qui, l’année suivante, chemine vers d’autres méditations. Dans la tradition des virtuoses du passé, le Russe nous offre aussi un billet pour Bayreuth en arrangeant personnellement quelques extraits du Crépuscule des dieux, dernier volet de la tétralogie de Wagner. De quoi mettre le feu au Walhalla ! 

Le jardin des plantes, un pur moment de bonheur familial avec la visite de la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée

Le jardin des plantes à Paris est un lieu de sortie incontournable avec sa ménagerie, son zoo, son parc, sa galerie de l’évolution et sa galerie de paléontologie. La sortie en famille est le moment parfait pour montrer aux plus jeunes que Denver n’est pas le dernier dinosaure et que des animaux gigantesques ont parcouru le globe il y a plusieurs millions d’années. Le parcours sur 3 étages alterne entre fossiles très anciens et squelettes d’animaux encore existants pour des enfants aux yeux écarquillés. Le squelette de Lucy, la plus ancienne personne humaine retrouvée, est également présent pour un grand shoot de réalité augmentée. Pas d’effets spéciaux mais un recours personnel à l’imagination pour visualiser tous ces êtres vivants gambader sur le globe terrestre. Certains spécimens font plusieurs mètres de haut et de long, de quoi se laisser aller à imaginer la quantité de nourriture quotidienne nécessaire pour leur alimentation. De très grands spécimens mais également de très petits, organisés parfaitement pour ne rien manquer des explications dispensées, de quoi passer de longues heures d’observations assidues. Les plus jeunes posent des tas de question, ils sont curieux, ils vont de surprises en surprises, c’est l’émerveillement permanent. Une visite il y avait quelques années avait permis d’observer le panda roux de la ménagerie, rendez-vous est pris pour la galerie de l’évolution, les enfants ont hâte alors que les beaux jours sont de retour!

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Scruter les similitudes et les différences. Voilà tout l’art de l’anatomie comparée afin de mieux comprendre le fonctionnement du monde vivant… Celui de la paléontologie, en décryptant les fossiles, invite à remonter le temps ! Découvrez la galerie dédiée à ces deux disciplines un haut lieu scientifique, patrimonial et historique au sein du Muséum. Vous avez de la chance ! Ici sont présentées des pièces remarquables, ayant servi à l’élaboration des fondements même de l’anatomie comparée. Parmi les spécimens exposés figurent des animaux disparus, aujourd’hui impossibles à observer dans la nature. Vous êtes donc au seul endroit où les scientifiques les étudient.

Ouvert tous les jours, sauf les mardis

Le premier album de Quétier à découvrir le 29 mars 2024 (ZRP), Hard to Follow (ZRP)

Hard To Follow est un projet musical à la fibre puissamment rock avec Sandrine Quétier à l’ouvre pour un album à situer entre The Kills, les Pixies et Radiohead. L’animatrice de télévision et comédienne a une autre corde à son arc et le démontre avec cet album aux basses qui résonnent et à la guitare qui dépote. Une voix féminine, des mélodies qui entrainent, c’est à découvrir le 29 mars.

Du rock, du vrai

Sandrine Quétier a enregistré son album avec le producteur James Eleganz chez Paraphernalia sur le label ZRP, celui d’Isabelle Chapis. Une grange en pleine campagne des Deux Sèvres est pourvue d’une console pour un enregistrement surprise. Car Sandrine Quétier s’est fait connaitre à la télévision avec des rôles épars (Camping paradis, Nos chers voisins, Léo Matteï), de nombreuses expériences d’animatrice (50 minutes inside, Danse avec les stars, Ninja Warrior) et au cinéma. C’est encore un changement de braquet ave cette nouvelle expérience rock. Mais ceux qui la connaissent se souviennent de ses expériences au sein du groupe de reprises The Jokers menées avec des copains des médias et de Molly Pepper, auteur d’un EP chez ZRP en 2022. Sandrine Quiétier devient maintenant QUÉTIER et dévoile Hard to follow, doit Difficile à suivre, tout un programme. Les 13 titres la dévoilent, de la ballade délicate Mountains qui évoque la mort de son père à No Fear qui a été enregistré… dans une salle de bains. L’album se veut éclectique, avec des balades, des morceaux plus rocks et des échappées disco portées par une basse bondissante. La chanteuse se réclame de Blondie, des Kills et des Prétenders pour une variété d’influences. Pour l’accompagner, elle a fait appel à 2 guitaristes complémentaires, Goulven Hamel et Gaëtan Grandjean, et à un claviériste, Bastien Bruneau-Larche, pour apporter des riffs rock et des climats plus atmosphériques. Le groupe a évolué au studio rennais Disco Casino pour un vrai partage de sensibilités et d’idées.

La prochaine étape tient à la scène où Sandrine Quétier brûle de défendre son Hard To Follow et interpréter les titres Walkin’ On A Wire, Change et Shoot Again, vraiment tout un programme!

[BD] Utopie : une trilogie orwellienne S.-F. de Rodolphe et Griffo (Delcourt)

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[BD] Utopie : une trilogie orwellienne S.-F. de Rodolphe et Griffo (Delcourt)

Avec un second tome tout juste paru en librairie, on prend quelques minutes pour revenir sur Utopie, cette mini-série SF proposée par Rodolphe et Griffo. Will Jones vit dans un futur aseptisé, où métro boulot dodo s’imposent comme autant de bonheurs imposés par une dictature façon 1984 de George Orwell. Une existence contrôlée par ses pairs mais aussi par sa compagne, qui n’est autre qu’un droïde. Et dans ce Big Brother revisité, Will Jones se retrouve mystérieusement en possession d’un objet strictement interdit dans la poche : un livre. Il va alors tout faire pour tenter de découvrir qui a glissé ce cadeau empoisonné, et pourquoi ? Mais sans dévoiler son secret.

Un point de départ qui va faire totalement basculer le destin de cet « historien » de métier. Un récit d’une belle maitrise qui, bien que donnant une sensation de « déjà vu », ne manque pas d’attiser la curiosité du lecteur, piqué par une rythmique toujours efficace.

Bref, on est jamais déçu quand on lit Rodolphe. A suivre !

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Rodolphe et Griffo plongent leurs lecteurs dans un monde futuriste orwellien aseptisé pour, par l’entremise d’un récit de SF très maitrisé, questionner notre monde sur ses contradictions.
Will Jones vit sa meilleure vie dans le loft d’une tour high tech d’une riche métropole avec ses implants mentaux et un androïde pourvoyant à son bonheur. Son travail à l’académie historique lui plait. Il lisse les témoignages du passé pour les rendre acceptables par le tout-venant. Mais un jour, il trouve un livre dans la poche de sa veste alors que les livres sont interdits depuis longtemps…

Date de parution : le 8 novembre 2023
Auteurs
: Rodolphe (Scénario) et Griffo (Dessin)
Genre : BD S.-F.
Editeur : Delcourt
Prix : 13,50 €
Acheter sur : BDFugue

2 expositions à découvrir au Musée d’Orsay dès le 26 mars: Un soir avec les impressionnistes Paris 1874 / Paris 1874 Inventer l’impressionnisme

Le Musée d’Orsay propose 2 expositions imprégnées par l’Impressionnisme, jusqu’au 11 août 2024 pour Un soir avec les impressionnistes Paris 1874 et jusqu’au 14 juillet pour Paris 1874 Inventer l’impressionnisme.

Un soir avec les impressionnistes Paris 1874

Le Musée d’Orsay fait plonger les visiteurs dans le Paris de 1874, plus précisément le 15 avril 1874 à 20h dans l’ancien atelier du photographe Nadar, situé boulevard des Capucines. Une trentaine de peintres se retrouve aux 2e et 3e étages du bâtiment pour présenter eux-mêmes au public une sélection d’environ 165 œuvres. La soirée d’inauguration de la première exposition impressionniste est rentrée dans la légende, elle est visible grâce à la réalité virtuelle pour un voyage dans le temps inédit et immersif. Sont présents ce soir là notamment Claude Monet, Auguste Renoir, Berthe Morisot, Paul Cézanne, Camille Pissarro et Edgar Degas, pas les moins connus des peintres de l’époque. La visite se fait équipé d’un casque de réalité virtuelle pour entrer dans l’atmosphère feutrée de la première exposition impressionniste. La visite fait des détours dans les lieux qui ont marqué les débuts du mouvement, dans l’atelier du peintre Frédéric Bazille ou sur l’île de la Grenouillère en compagnie de Monet et Renoir peignant ensemble, et jusqu’au Havre, où Monet a réalisé son célèbre tableau Impression, Soleil Levant. L’expression souligne les liens qui unissent les membres du groupe, leurs vision commune et l’importance du courant artistique qu’ils sont en train d’inventer pour donner vie à leur quête. La reproduction des œuvres permet un rendu le plus fidèle possible grâce au travail des experts de la reconstitution 3D et de la réalité virtuelle, et sous la direction scientifique du musée d’Orsay.

Détails:

L’expérience est conseillée à partir de 11 ans et inaccessible pour les enfants de moins de 8 ans.

Paris 1874 Inventer l’impressionnisme

Le 15 avril 1874 ouvre à Paris la première exposition impressionniste. Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley et Cézanne décidaient il y a 150 ans de s’affranchir des règles officielles et le faisaient savoir en organisant leur propre exposition. L’impressionnisme naissait et les peintres allaient marquer l’histoire picturale. Le Musée d’Orsay célèbre cet anniversaire de manière fastueuse en présentant pas moins de 130 œuvres. Paris 1874. L’instant impressionniste permet de retracer l’éclosion d’un mouvement artistique apparu dans un monde en pleine mutation, entre révolution industrielle et innovations technologiques. 31 artistes ont fait œuvre commune pour exposer ensemble leurs œuvres. Après 2 conflits d’envergure, la Guerre franco-allemande de 1870 et la violente guerre civile qui l’a suivi, les artistes veulent repenser leur art et explorer de nouvelles directions. Ce qui ressemble à un véritable clan des révoltés se concentre sur la peinture des scènes de la vie quotidienne ou des paysages bucoliques croqués en plein air. Finies les scènes mythologiques, les peintres ouvrent les yeux et reproduisent les impressions qu’ils ressentent. La sélection d’œuvres comprend uniquement ce qui a été présenté à l’exposition impressionniste de 1874 avec une mise en perspective des tableaux et sculptures montrés au même moment au Salon officiel. La confrontation est inédite et permet de restituer le choc ressenti par les visiteurs de l’époque devant des œuvres novatrices.

Détails:

Cette exposition est organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie et la National Gallery of Art, Washington où elle sera présentée du 8 septembre 2024 au 20 janvier 2025.

Les fées sorcières, 4 courts métrages merveilleux pour toute la famille, à découvrir au cinéma le 27 mars

Les Films du Whippet ont à cœur de proposer des programmes qui touchent les petits et les grands. Le programme Les Fées sorcières se compose de 4 courts métrages d’animation pour apporter une bonne de féérie et de magie, de quoi envouter toute la famille. Des fées et des sorcières son mises en mouvement dans 4 histoires à ne pas manquer. La maxime à la fin est des plus réconfortantes, il faut toujours conserver son âme d’enfant, ne pas douter de soi, rester confiant, garder confiance en soi et écouter la petite voix intérieure qui progigue des bons conseils.

Synopsis: Il était une fois deux fées et deux sorcières qui ne se connaissent pas et… qui ne se rencontreront jamais. Pourtant le hasard de la vie va les réunir autour d’un même chemin : partir à la conquête de leur destin, apprendre à mieux se connaître et découvrir l’autre.

Programme : 

– Le Bébé et la Sorcière d’Evgenia Golubeva (Russie, 2020, 5′) :

Une sorcière vieillissante a besoin d’un bébé pour faire une potion de jouvence. Mais quand elle s’apprête à plonger une adorable petite princesse dans sa marmite, les choses ne se passent pas comme prévu.

– La Superfée et l’Araignée d’An Vrombaut (Belgique, 2023, 7′) :

Ella la fée et son ami Spin l’araignée tissent les toiles les plus fantaisistes, mais seulement lorsqu’elles travaillent ensemble ! Mais alors qu’elles discutent de la suite de leur aventure, une querelle éclate entre le duo créatif faisant voler baguette magique et fils collants. Il s’en suit une belle pagaille !

– Filante de Marion Jamault (France, 2023, 9′) :

Chaque nuit, Paulette la petite sorcière observe la même étoile filante dans le ciel. Elle lui adresse son vœu le plus cher : retrouver son rat domestique mystérieusement disparu. Les jours passent mais l’animal ne revient pas. Paulette veut alors comprendre ce qui cloche avec son étoile.

– La Fée Sorcière de Cedric Igodt et David Van de Weyer (Belgique / Bulgarie, 2022, 15′) :

Dans le château des fées, Rosemary apprend à devenir une fée modèle. Mais cela l’ennuie et elle préfère l’aventure et poursuit le rêve de devenir Sorcière. Fuyant l’éducation de sa mère, elle décide de s’enfuir dans la mystérieuse forêt sombre…

La flamme verte, un film iranien inoubliable, sortie en salle le 27 mars

Le réalisateur iranien Mohammad Reza Aslani est un monument dans son pays mais il n’est pas si connu de par chez nous. Son premier film L’échiquier du vent est une splendeur, La Flamme Verte n’est que son 2e film. Inspiré de la fable iranienne du Sangu-e Sabour (La Pierre de patience). Le réalisateur construit une atmosphère onirique avec des personnages qui voyagent à travers les différentes époques de l’histoire de l’Iran.

Un film labyrinthique

La Flamme verte est inédit en France. Nardaneh souhaite ressusciter son futur époux tué au combat par 7 flèches. Pour cela, elle doit rester éveillée 7 jours et 7 nuits et lire le livre posé au chevet de son mari. La chambre où repose le corps est située à l’intérieur d’une forteresse sans portes d’où Nardaneh ne peut s’échapper. Elle commence une lecture qui l’entraîne à travers l’histoire de l’Iran, de l’Empire Arsacide jusqu’à l’époque contemporaine, le film explore la mythologie iranienne et le mysticisme persan dans un déroulé onirique qui faitr clairement référence aux œuvres majeures de la littérature orientale, du Livre des rois de Ferdowsi à la fable du Sangu-e Sabour – « la Pierre de patience » – en passant par le poète fondateur Roumi et les visions de la philosophie illuminative de Sohrawardi. Le réalisateur a attendu plus de 30 ans pour réaliser son 2e film. Mohammad Reza Aslani insiste dans son film pour créer une esthétique flamboyante, avec une caméra au mouvement constant qui voyage dans un univers hors du temps. Les jeux d’ombre et de lumière mettent en valeur les lieux et la beauté des histoires.

Le film est une splendeur visuelle qui se base autant sur l’art de la miniature persane que sur la peinture occidentale. La méditation est intense et le film doit être vu sur grand écran pour en admirer toute la magnificience.

Synopsis: Nardaneh est destinée à être mariée avec un homme mort. Un jour, elle se perd dans un désert et se retrouve enfermée à l’intérieur d’une forteresse dépourvue de porte. Elle parvient à pénétrer dans une chambre où repose le corps inerte d’un homme, son futur époux, qui ressuscitera si quelqu’un lit le livre posé à son chevet, pendant sept nuits et sept jours. Nardaneh entreprend la lecture, ce qui l’entraîne à travers l’histoire de l’Iran, depuis l’Empire arsacide jusqu’à l’époque moderne, en explorant la mythologie iranienne et le mysticisme persan. Le septième jour ne se déroule pas comme prévu : l’arrivée d’une servante provoque des conflits et modifie ainsi le cours du destin de Nardaneh…

L’affaire Abel Trem, une cabale hongroise clivante à découvrir en salles le 27 mars

Un lycéen de terminale passe son bac et se rétame lamentablement à l’oral d’histoire, incapable de prononcer un seul mot suite à un blocage personnel invalidant. Seulement, un prof le questionne l’air de ne pas y toucher et à ce moment précis à propos d’une cocarde qu’il porte à sa veste. Spécificité locale propre à la Hongrie, cette cocarde symbolise l’accord avec la politique du président Viktor Orban, nationaliste notoire porté aux nues par une partie de la population et haï par l’autre moitié. Le prof a-t-il voulu sous-entendre une quelconque désapprobation? En tout cas le jeune Abel y voit l’opportunité de noyer le poisson, surtout que des journalistes de gauche en profitent pour créer un débat national qui va dépasser le jeune homme. Le film interroge sur le débat politique en Hongrie, sur le poids de l’héritage éducatif et sur la tendance très journalistique à envenimer les choses à leur propre avantage.

Un film très dans l’air du temps

Sans jamais prendre parti pour ou contre le président Orban, le film part d’un contexte national à la limite de l’anxiogène. Comme souvent, le spectateur est mis au parfum dès le départ. Le jeune Abel porte sa cocarde sans y avoir pensé et il est incapable de répondre aux questions des professeurs faut de révisions suffisantes. Le film suit 4 personnages principaux, Abel, le père d’Abel, le prof avec qui le père d’Abel est en conflit et la journaliste à l’origine de l’article polémique. Là où beaucoup de protagonistes veulent surtout monter l’affaire en épingle pour créer un débat d’intérêt public, les spectateurs constatent le comportement limite de la journaliste trop heureuse de voir le succès de son article et surtout la gêne d’un Abel dépassé par la situation, entre un père qu’il déçoit visiblement et une envie de se cacher sans avoir surtout pas du tout l’envie de repasser l’épreuve incriminée. L’intrigue du film se déroule sur 10 jours avec des chapitres clairement découpés, avec la pression qui monte de plus en plus jusqu’au repassage d’Abel à l’oral du bac d’histoire. Le film est visiblement réalisé avec un tout petit budget et un réalisme extrême, ce qui n’empêche pas une vraie mise en scène et une implication sans faille des acteurs. Le réalisateur Gábor Reisz, est un cinéaste hongrois diplômé de l’université ELTE en histoire et théorie du cinéma en 2006, et de l’université́ des arts du théâtre et du cinéma en 2013. L’Affaire Abel Trem est son troisième long métrage, très porté sur l’éducation et l’obnubilation des parents pour le succès scolaire. C’est peut être cette pression qui pousse Abel à affabuler et à accuser son prof avec le risque de le faire renvoyer de l’éducation nationale.

Le petit mensonge grossit de plus en plus jusqu’à faire les gros titres, créer un débat national et rameuter les caméras lors de l’examen de rattrapage d’un Abel complètement dépassé. Le malaise est partagé de tous côtés, tout le monde est présent dans la salle d’examen, Abel, son père, le prof, les journalistes. Le film est à découvrir en salle le 27 mars pour un beau moment de tension dramatique.

Synopsis: C’est la fin de l’année scolaire à Budapest. Recalé à son oral d’histoire, Abel décide de mentir à ses parents sur les raisons de son échec et déclenche alors, malgré lui, un scandale politico-médiatique.

Lumières, lumières, lumières, une pièce hypnotique à découvrir jusqu’au 7 avril à la Petite Croisée des chemins

La Petite Croisée des Chemins laisse la place à Catherine de Villard pour mettre en scène l’adaptation par Evelyne de la Chenelière d’un classique de Virginia Woolf, Vers le phare. Le livre raconte un soir d’été où Mrs Ramsay gère sa famille avec charisme et autorité. Ses 8 enfants et son mari lui obéissent au doigt et à l’œil, elle exerce sur son entourage un charme fou mais la machine bien huilée va s’enrayer inexplicablement.

Une pièce labyrinthique

Les 2 comédiennes Virginie Bourguet et Stéphanie Pomeau arpentent la petite scène intimiste du théâtre, avec 2 chaises comme simple décor et une harpiste pour distiller une musique d’ambiance aux consonances anxiogènes. Elles semblent d’abord monologuer en parallèle, comme si elles n’étaient pas présentes dans la même pièce. Mrs Ramsay ressemble à une matrone, toujours prompte à sourire pour distiller une image toujours la plus impeccable possible. Sur la même scène, Lilly a des airs de peintre frustrée par sa perpétuelle indécision, bien moins rayonnante que la mère de famille. Est-elle une jeune fille au pair ou une projection fantasmée de la première, la réponse n’est jamais donnée. Des indices sont distillés avec parcimonie, un repas où Mrs Ramsay tient salon avec force sourires contrits, deux prénoms d’enfants qui survolent le récit, et ce phare où l’un d’eux rêve d’aller faire un tour. Alors que les évocations d’un premier conflit mondial se font de plus en plus persistantes, les spectateurs ne peuvent qu’imaginer que le fils ainé Andrew y a combattu et perdu la vie, laissant sa mère éplorée et inconsolable, avec la possibilité d’une mort volontaire qui perce à travers le drap transparent derrière lequel elle passe la fin de la pièce, comme cachée du regard des vivants et des autres protagonistes. La pièce évoque le regard scrutateur des proches et de l’entourage, le poids des conventions sociales et l’intense solitude d’une maitresse de maison forcée à un destin contraire à ses aspirations.

S’est-elle imaginé peintre, ou femme au foyer comblée, les spectateurs n’ont jamais de réponse et ne peuvent que s’enfoncer dans une intense rêverie suscitée par une pièce aussi tragique qu’onirique à découvrir à la Petite Croisée des Chemins jusqu’au 7 avril. A noter que la pièce passera en off à Avignon cet été au Figuier Pourpre pour une possible consécration.

Synopsis:

Une maison au bord de l’océan, des enfants, les vagues qui rappellent le mouvement perpétuel du temps qui passe, un phare comme la promesse d’un jour nouveau et deux femmes aux convictions si différentes. 

Madame Ramsay ne voit sa vie qu’au travers de la maternité. Lily ne veut ni enfant ni mari et ne voit le monde qu’au travers de sa peinture. Entre tensions et rapprochements, elles sont pourtant liées par un même désir, trouver un sens à l’existence. L’amour, la maternité, le rapport aux hommes, la création, la mort… Ces deux femmes livrent sans fard leurs doutes, leurs espoirs, leurs pulsions, inavouables, leur regard fort et délicat sur le monde qui les entoure. 

Le texte dépeint sur 10 ans des petits morceaux de vie doux – amers comme un écho à notre propre existence.

Détails:

Du 2 mars 2024 au 7 avril 2024

Samedi 19h – Dimanche 17h

La Petite Croisée des Chemins 43 Rue Mathurin Régnier, Paris, France

La tresse, une belle histoire de femmes à découvrir en VOD/BRD/VOD le 28 mars

Le best-seller de Laetitia Colombani sorti en 2017 aux éditions Grasset a été porté par elle-même à l’écran pour un film riche en émotions où 3 femmes aux grands rêves voient la vie leur mettre des bâtons dans les roues avant de finalement réussir à trouver l’apaisement. Les 3 actrices dégagent une belle puissance pour 3 récits de résilience riches en émotion et en empathie. Le film est à regarder en couple pour un supplément de sentiments et un beau moment de cinéma.

3 récits entremêlés avec grâce

Une femme en Inde, une autre en Italie, une troisième aux Etats-Unis, elles ne se connaissent pas mais pourtant la vie va mêler leurs destins. La première est une intouchable et la vie ne lui fait pas de cadeaux, elle décide de faire un pèlerinage dans un temple réputé et de laisser sa belle chevelure brune comme cadeau à la divinité locale. Le seconde est la fille du gérant d’une fabrique de perruques en cheveux véritables réputée au bord de la banqueroute, elle trouve une solution pour assurer sa pérennité en faisant importer des cheveux d’Inde. La troisième est une avocate réputée qui apprend qu’elle est atteinte d’un cancer, elle commence à perdre ses cheveux au cours du traitement. Le lien entre les 3 femmes est très vite deviné par le spectateur emporté dans un flot de sentiments. Les 3 cultures sont abordées avec beaucoup de délicatesse dans un déroulé riche en rebondissements. Le destin des intouchables est écrit dès le départ, rendus invisibles par une société qui les met à l’écart et les considère avec un mépris infini. La belle italienne doit se battre pour faire perdurer l’entreprise de son père et sa rencontre avec un jeune sikh va lui donner l’envie de moderniser l’entreprise traditionnelle uniquement livrée initialement en cheveux italiens. L’avocate voit sa vie basculer à l’annonce de sa maladie, elle essaye de la cacher en vain, s’attirant des difficultés imprévues. Le succès mondial du livre a décidé son auteure à porter elle-même à l’écran ce récit très cinématographique de résiliences et de volontés. Mia Maelzer et la jeune Sajda Pathan en Inde, Fotini Peluso en Italie, Kim Raver aux States, toutes trois donnent beaucoup de vie et de force à des personnages qui remplissent complètement l’écran. Les personnages secondaires concourent au réalisme d’un film qui s’inscrit complètement dans le réel.

Les différents confinements ont compliqué le tournage mais n’a pas empêché la réalisatrice d’aboutir à un film magnifique à découvrir en VOD/BRD/VOD le 28 mars.

Synopsis:

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Italie. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est malade.

Trois vies, trois femmes, trois continents. Trois combats à mener. Si elles ne se connaissent pas, Smita, Giulia et Sarah sont liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier.

[Manga] Heart Program, tome 1, un manga de Hinata Nakamura (Moonlight/Delcourt)

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[Manga] Heart Program, tome 1, un manga de Hinata Nakamura (Moonlight/Delcourt)

Shojo proposé par Hinata Nakamura, Heart Program revisite un sujet indémodable puisqu’on y raconte l’histoire du jeune Kyu Usami qui accueille chez lui un nouveau robot aux apparences de jeune fille. Et entre sa voisine qui a le béguin pour lui et sa nouvelle amie à domicile, le collégien va être vite dépassé dans un tourbillon sentimental…

Un scénario très bien maîtrisé qui interroge sur l’IA et les sentiments. La finesse du dessin est à la hauteur du propos et nous embarque sans difficulté dans ce trio romantique. 

Une mini série à suivre, prévue en quatre tomes.

Résumé de l’éditeur :

Pour sonder l’âme humaine, il faudra explorer les ramifications du coeur… Enfin le grand retour de Hinata Nakamura dans la collection Moonlight !
Kyû USAMI vit seul avec sa mère. Un jour d’été, il voit débarquer chez lui un robot qui ressemble à s’y méprendre à une jeune fille. Cette créature est venue étudier l’âme humaine, et le jeune Kyû va rapidement se rendre compte qu’on peut facilement tomber amoureux d’un être pourtant dépourvu de coeur…
Date de parution : le 7 février 2024
Auteurs
: Hinata Nakamura (Scénario, Dessin)
Genre : seinen, contemplation
Editeur : Delcourt
Prix : 8,50 €
Acheter sur : BDFugue

Denver le dernier dinosaure, un spectacle pour toute la famille au Théâtre de la Renaissance

Le Théâtre de la Renaissance laisse les planches à Denver le dernier dinosaure et tous ses amis pour des aventures drôles et remplies d’énergie. Les plus jeunes se régalent des blagues en rafale, les parents profitent surtout des multiples références étalées que les plus jeunes ignorent. Le dessin animé des années 80 n’est pas oublié, le dinosaure est accompagné d’une bande de potes interprétée par des comédiens et comédiennes aux multiples talents de danseurs et chanteurs, le spectacle ne perd jamais en rythme et se suit avec le sourire. Les spectateurs les plus jeunes tapent dans les mains, applaudissent, interviennent pour prévenir des dangers imminents, c’est un grand moment de communion collective placée sous le signe de l’humour et de l’empathie. Les aventures sont désopilantes, les personnages sont caricaturaux et l’aventure est foisonnante, Denver fait un retour en fanfare au Théâtre de la Renaissance!

Synopsis:

Distribution : Zoé Bidaud, Jules Fabre, Madison Golaz, Vianney Fayard, Sara Sousa, Vincent Vanhée, Romane Tsacanias ou Asia Tissier, Antoine Lelandais et Arnaud Maillard

Adapté de la série télé Denver le dernier dinosaure – Licence WEP LLC
Produit par La Française de théâtre et l’Évènement spectacle

En 1985, en Californie, une bande de jeunes découvre dans un terrain vague un oeuf de dinosaure. Le gigantesque bébé est baptisé Denver par ses nouveaux meilleurs amis. Malheureusement, il devient la cible d’un producteur véreux prêt à tout pour s’enrichir…

Plongez avec nostalgie dans l’adaptation inédite du dessin animée culte des années 80 “Denver le Dernier Dinosaure”. Une comédie musicale familiale pleine de surprises avec un Dino Rockeur et sa bande de comédiens-chanteurs sur la scène du théâtre de la Renaissance !

Détails:

Jours et horaires

du 14 octobre 2023 au 20 avril 2024

  • Tous les samedis 14h
  • Tous les dimanches 11h
  • + Pendant les vacances scolaires
    (du 13 au 25 février 2024) : du mardi au samedi 14H et dimanche 11H

Yves Leccia propose un rosé YL 2023 très frais et très gourmand (prix: 18 euros)

Yves Leccia dévoile son YL rosé à la robe rose très pâle et très lumineuse. Le nez est très gourmand avec des arômes de fruits rouges. La bouche est fraîche, gouleyante, légèrement acidulée. Ce rosé est un vin de l’été par excellence, à déguster à l’apéritif ou en accompagnement d’une cuisine méditerranéenne. Composé du cépage Nielluciu à 100% en pressurage direct, le vin est certifié FR-BIO-01
Agriculture FRANCE
. Le vin doit se boire dans les 2 ans et conservé frais entre 8° et 10°. Le rosé est parfait pour l’été, frais, porté sur les fruits, à déguster en famille ou en terrasse avec des amis, et toujours avec modération.

Publireportage:

La gamme YL est la gamme signature du domaine. Déclinée en blanc, rouge et rosé, elle porte l’empreinte du magnifique terroir de Partinelone et propose des vins précis et gourmands Fils, petit-fils, arrière-petit-fils de vigneron, c’est tout naturellement qu’Yves choisit cette voie, en décidant toutefois de faire des études. Lorsqu’il obtient son diplôme d’œnologue en 1980, Yves doit choisir ; rentrer en Corse travailler avec son père ou parcourir le monde… Il fera le choix militant de rentrer sur l’Ile de Beauté, convaincu de participer à son développement. Il mettra beaucoup d’énergie pour développer le Domaine Familial tout en participant activement au renouveau de la filière viticole Corse. Il sera très tôt Secrétaire Général du Syndicat des Vins de Pays, puis Président de l’Intersyndicale des AOC de Corse (actuel GIAC), Président du CIVC, tout en étant administrateur du CIVAM (Centre Viticole de Recherche). Il est aujourd’hui encore Président d’UVA Corse et Président du Comité Scientifique et Technique Viticole.

Parallèlement à cela, il participe au Réacquistu (la réappropriation du Patrimoine Culturel Traditionnel Corse) en étant membre du groupe de chant A Filetta, qui a fait connaitre la polyphonie en Corse et bien au-delà. Yves participera à la réalisation des 1ers albums, puis devra à contrecœur cesser en 1989 son activité de chanteur, contraint de choisir pour pouvoir se consacrer pleinement à sa profession, d’autant qu’A Filetta deviendra quelques années plus tard un groupe professionnel qui tourne dans le monde entier. En 2004, alors qu’il y songeait depuis un moment, il quitte le domaine familial pour fonder avec son épouse Sandrine, issue pour sa part de la viticulture Alsacienne, le domaine Yves LECCIA. De 8 hectares au départ (6 ha sur E Croce et 2 Ha sur Partinelone), un programme de restructuration basé notamment sur la réintroduction d’anciens cépages portera la surface à 15 ha aujourd’hui (9 ha en tout sur Partinelone). Dès sa création, et par choix, le Domaine Yves LECCIA développera 2 gammes :

  • Les AOC PATRIMONIO bien sûr dans Les 3 couleurs , ainsi que le Muscat AOC CAP CORSE.
  • Mais également une gamme en Vins de Pays, les Cuvée YL, qui permettent à Yves de laisser libre cours à des assemblages en dehors du cadre strict de l’appellation des AOC.

En 2011 , Yves et Sandrine sortent leur 1ère Cuvée Patrimoniale « Biancu Gentile » devenu aujourd’hui « L’Altru Biancu », qui sera suivie un peu plus tard d’O Bà ! et de Biancu Marinu.

Apolonia apolonia, un documentaire sur l’artiste danoise Apolonia Sokol, sortie le 27 mars

Lea Glob raconte sa rencontre et son coup de foudre pour l’artiste danoise Apolonia Sokol en 2009. Encore étudiante, elle la rencontre et apprend qu’elle a été élevée dans une communauté d’artistes au sein du mythique Lavoir Moderne parisienPicasso avait son atelier au début du XXe siècle. Devenu un théâtre d’avant-garde fondé par ses parents, le lieu recèle une magie innommable où les occupants vivent la vie de bohème en plein cœur du quartier de Montmartre à Paris. Originaire de la campagne danoise, elle est fascinée et le lien entre la cinéaste et l’artiste va durer 13 ans. Lea filme Apolonia en pleine action, en train de peindre et de devenir une artiste accomplie. Amie proche d’Oksana Shachko, cofondatrice du groupe féministe Femen, Apolonia dévoile ses espoirs, ses fragilités, ses frustrations et son combat pour être reconnue en tant qu’artiste. Le portrait est fascinant et la caméra se révèle un miroir magique pour une Apolonia qui se livre sans compter, évoquant ses envies de liberté alors que le documentaire aborde le sujet Femen comme une tentative d’abolir ce patriarcat par trop sclérosant pour passer à une autre étape de civilisation.

Synopsis:

Lorsque la réalisatrice danoise Léa Glob commence à filmer la peintre Apolonia Sokol, il ne devait s’agir que d’un exercice d’école de cinéma. Le portrait filmé s’est finalement tourné sur treize années pour se muer en une épopée intime et sinueuse, celle d’une jeune femme artiste, depuis sa vie de bohème au cœur du théâtre du Lavoir Moderne Parisien de ses parents, jusqu’à son ascension dans le milieu de l’art contemporain, en passant par ses études aux Beaux-Arts de Paris. Mais en miroir d’Apolonia, ce sont aussi les destins d’Oksana Chatchko, l’une des fondatrices des Femen, et de la réalisatrice, qui se dessinent. Une sororité à trois faces, à l’épreuve du monde patriarcal.

Philippe Cohen Solal dévoile son nouvel album ensoleillé 75010, sortie le 22 mars 2024 chez Ya Basta! Records

C’est avant la crise sanitaire de la pandémie du Covid que Philippe Cohen Solal a rencontré le chanteur syrien Hamam Khairy réfugié à Paris. Devant les changements quel le monde est confronté, en premier lieur les enjeux écologiques, le duo décide d’enregistrer des musiciens du quartier pour les faire découvrir plus largement.

Un album du soleil

L’histoire est peu croyable mais vraie. Et c’est ainsi que le globe-trotter producteur va rayonner à quelques pâtés de maisons de chez lui pour dénicher ses futurs partenaires. Au Kurdistan, il rencontre Rusan Filiztek, chez un barbier turc il se connecte aux deux rappeurs Uzay, chez des coiffeurs africains il est rencardé sur d’autres artistes, à la résidence des Récollets il est mis en contact avec Sarah McCoy et la famille Ibrahimi qui a fui Kaboul retombée dans le giron des Talibans, CharElie Couture est rencontré près de la Gare de l’Est et la fille de Judith Chemla est dans la même école que son fils. Tous ces évènements de la vie ont jeté les fondements de son nouvel album. Ce n’est pas une première pour Philippe Cohen Solal, lui qui a jalonné sa carrière de tant et tant de collaborations. Gotan ProjectBoyz From BrazilKeziah Jones, il a multiplié les belles rencontres comme autant de rayons de soleil venus du quartier. Son influence première de producteur a été un disque charnière de l’histoire de la musique, My Life in the bush of Ghosts de Brian Eno et David Byrne. La rencontre entre les musiques du monde et les bidouillages électroniques l’a marqué, tout comme Duck Rock de Malcom McLaren, bande-son de New York et reflet des musiques latino, haïtienne, hip-hop, ambient nichées au cœur des années 80. 75010 se veut le portrait composite d’un quartier parisien, ce 10e arrondissement si divers où se niche le studio rue Martel. Les 9 morceaux y ont été captés ainsi que 2 reprises donnent une idée du métissage du quartier où cohabitent 70 communautés. Paris est une ville cosmopolite par nature, l’immigration et l’enrichissement s’y font depuis toujours.

L’album de Philippe Cohen Solal est rempli du soleil de toutes les communautés venues chercher refuge à Paris, l’album est à découvrir le 22 mars pour un beau moment d’été en avance.

« Nom » de Constance Debré : une sensibilité écorchée sur scène

"Nom" de Constance Debré : une sensibilité écorchée sur scène
© Simon Gosselin

« Nom » de Constance Debré : une sensibilité écorchée sur scène

« Avec n’importe quels parents j’aurais écrit le même livre. Avec n’importe quelle enfance. Avec n’importe quel nom. Je raconterai toujours la même chose. Qu’il faut se barrer. De n’importe où et n’importe comment […] Possible que les temps qui viennent détruisent les vieilles structures, les familles, le couple, l’amour, le travail, tout ce qu’on a appris… » Ces mots sont ceux de de Constance Debré, issus de son troisième livre « Nom » (Flammarion, 2022), dont le texte est adapté pour la première fois au théâtre.

Constance Debré, née en 1972, appartient à une famille liée à l’histoire politique française (petite-fille de Michel Debré, ancien premier ministre du général de Gaulle, nièce des anciens ministres Jean-Louis Debré et Bernard Debré) et fille du journaliste François Debré.

C’est donc à cette liberté là, totale et radicale, qu’elle en appelle et qui décrypte sans fard un renoncement au clan et à la filiation. Pour un retour à l’essentiel, à une vérité de l’existence délestée de tous les artifices de la vie sociale.

Elle a laissé derrière elle un couple, un enfant, une carrière d’avocate, une vie bourgeoise, une hétérosexualité et une ascendance qui ne lui correspondait pas.

Elle démonte, jette, abat, fait le vide dans nos conventions et dans celles qu’elle a vécues. Un rejet de « la vie lamentable » comme elle le dit, une vie non vécue, l’adhésion volontaire ou impensée au théâtre des apparences et des appartenances en tous genres (sociales, familiales…), l’acceptation de l’identité et d’un destin assignés, le triste abandon à la fatalité, aux habitudes, aux autres, aux forces extérieures.

Elle ne vit désormais que pour l’écriture, la nage avec sa discipline qui la sauve de tout et le sexe.

Victoria Quesnel en majesté

Dans « Nom », elle accompagne son père dans une mort lente et inévitable. Elle observe, explore et questionne cette mort, en écho peut-être à sa propre révolution, à sa propre résurrection, à sa propre renaissance via cette introspection si propre à l’écriture. Elle renie, récuse, refuse. « Nom » c’est aussi et forcément « non » aux dictats sociétaux. Un « non » qui claque à la figure de chacun.

Seule mais libre, Constance Debré n’épargne personne dans son récit à la plume incisive et dépouillée qui brave sans relâche la pensée conformiste et au rythme effréné : la famille, l’enfance, la justice, la littérature, les bourgeois, les pauvres, tous embourbés dans un système trop huilé, de « nos vie lamentables ».

Constance Debré écrit pour l’honneur. « Possible que le monde qui vient ait besoin de héros. Je me propose, c’est exemplaire la littérature, c’est pour ça que je dis Je ». Et c’est à travers cette convention, le héros du livre, que s’explore, dans toute sa force et sa dureté, le désencombrement d’une vie et d’un itinéraire tout tracé.

Sur un plateau nu où seule résonne la puissance des mots, Victoria Quesnel, mise en scène par Huges Jourdain, est phénoménale d’incarnation. Dans un jeu d’une incroyable maîtrise et aux ruptures aussi intranquilles qu’incandescentes, elle peut tout.

Entre dépouillement et emportement d’une parole livrée à bout de souffle, empreinte d’un sentiment d’urgence, elle imprime à ce récit d’émancipation une humanité, une fêlure, une rage et une délivrance qui nous habitent longtemps. Bravo !

Dates : du 19 mars au 6 avril 2024 – Lieu : Théâtre du Rond-Point (Paris) Mise en scène : Huges Jourdain

Une mythique performance de La Passion selon Saint Matthieu de JS Bach le 22 mars au Théâtre des Champs-Elysées

Le Théâtre des Champs-Elysées a proposé une version parfaite de La Passion selon Saint Matthieu délivrée à des spectateurs tétanisés. De là à penser que cette soirée restera dans les annales, il n’y a qu’un pas. Le chef Francesco Corti est au four et au moulin, à la direction de l’orchestre, des chœurs et des interprètes avec une vivacité peu commune. L’orchestre délivre justement une performance de choix avec des instruments au diapason de leurs capacités. Les interprètes arpentent la scène dans des allers retours qui impulsent une vraie vie à cette œuvre du XVIIIe siècle d’une actualité totale avec les fêtes de Pâques qui approchent. L’interprétation du célèbre Erbarme dich par Philippe Jaroussky fait frissonner des spectateurs qui se rendent compte immédiatement du caractère éternel de ce moment. Pareillement, le chœur d’ouverture avec le célèbre O Lamm Gottes, unschuldig et le chœur final (entendu dans le film Casino, cf Casino – Extrait – Intro (youtube.com)) laissent pantois devant tant d’intensité. Le moment de concert est rare, il est puissant, il est sublime, rien à redire. Surtout que malgré la durée de presque 3h, la présence d’écrans pour sous-titrer les paroles donnent des airs de roman historique à cette histoire de crucifixion du Christ, pas un moment d’ennui ou de longueur. La saison bat son plein au TCE avec un concert du grand pianiste Lugansky à l’horizon, que demander de plus à un TCE toujours salle comble et avec des prestations qui clouent au siège, rien de moins.

Détails:

C’est au début du XVIIIe siècle que se généralisa en Allemagne l’habitude de donner chaque Vendredi Saint une grande œuvre chorale fondée sur la Passion du Christ. Au cours des quelques années qui séparent la Passion selon Saint Jean (1723-24) de celle selon Saint Matthieu (1727), Bach n’a cessé d’enrichir son expérience musicale et d’apporter ainsi à sa seconde grande passion nombre d’innovations. Il porte au maximum l’ampleur sonore de l’ouvrage (introduction d’un troisième chœur) et renforce la variété du récitatif. Ce chef-d’œuvre de Bach clôt d’une certaine façon la très longue liste des Passions dont s’honore l’histoire de la musique. Celles qui viendront après ne seront plus, à de rares exceptions près, des Passions au sens liturgiques où Bach l’entendait et ouvriront la voie à la forme oratorio.

Production Théâtre des Champs-Elysées
Concert chanté en allemand, surtitré en français et en anglais.

Distribution:

Maximilian Schmitt | ténor (L’Evangéliste)
Yannick Debus | baryton (Le Christ) 
Kateryna Kasper | soprano
Philippe Jaroussky | contre-ténor
Zachary Wilder | ténor
Andreas Wolf | baryton-basse

Francesco Corti | clavecin et direction
Freiburger Barockorchester
Zürcher Sing-Akademie

Le 3e tome de la trilogie de l’absence conclut le cycle avec brio avec L’absence selon Camille, sortie aux éditions Rivages Noir en mars 2024

L’absence selon Camille suit Le silence selon Manon et La Transparence selon Irina pour conclure la trilogie de la transparence imaginée par Benjamin Fogel, créateur et éditeur en chef de l’excellente collection Playlist Society. Ce roman futuriste imagine une société tiraillée entre les extrémistes de l’anonymat et les furieux de la transparence dans un combat sans merci touchant la politique, les mœurs et finalement toute la société. Entre polar et chronique sociale, L’absence selon Camille tient en haleine avec sa galerie de personnages qui se croisent et interagissent dans des pages parfaitement rédigées et une ambiance qui interpelle.

L’avenir qui nous attend?

Le roman se déroule en 2060, si loin si proche. La société s’est complètement réinventée, le revenu universel a été institué et la transparence est totale, les secrets de chacun n’en sont plus, les inégalités ont presque totalement disparues, le combat climatique a été adopté par tous et toutes dans les comportements quotidiens devenus des normes, le principe de base est quelque peu ambitieux, l’auteur pointe le curseur sur une dichotomie réel/virtuel en éludant d’autres facteurs, mais la densité est là. Surtout que chaque chapitre suit un personnage différent pour suivre le fil d’une narration complexe et passionnante. Le capitalisme s’est éteint de sa belle mort, la transparence est devenu le système social dominant et institutionnalisé, non sans opposition. Car les Obscuranets réclament le retour de la sacro sainte intimité, ils luttent contre la domination du virtuel sur le réel et ils veulent agir pour révéler ce qui est caché à tous, le mensonge primordial, un secret qui pourrait tout remettre en cause. Benjamin Fogel sait comment susciter l’attention, la curiosité et la réflexion, il utilise le thème de l’anticipation pour renvoyer en miroir à notre réalité actuelle et en imaginer les possibles évolutions, de quoi donner envie de ne pas lâcher la lecture pour comprendre toutes les arcanes de ce récit dystopique. Surtout que chacun des chapitres apporte une pierre à un édifice construit depuis déjà 2 romans, les liens se font, les références filtrent à travers les pages, les personnages ne sortent pas de nulle part, ils ont une cohérence globale avec les épisodes précédents. De quoi conclure que cette uchronie sur la transparence est un grand moment de lecture à ne pas manquer.

Le focus est porté sur le partage total des données de chacun, donc de sa vie, sujet clivant qui recèle des chances mais aussi des risques selon la manière dont cela est appréhendé. L’intrigue est prenante, encore un succès pour Benjamin Fogel.

Synopsis: 2060 : la vie en ligne a supplanté la vie réelle. « Malgré la transparence, on vous ment » : ce slogan qui vient d’apparaitre sur les murs de Paris inquiète les forces de l’ordre. Sébastien Mille, vieux flic bénévole, et sa fille, la commissaire Holly Mille, enquêtent sur l’origine de ces graffitis. Léonard Parvel, 13 ans, fait partie des taggeurs. Persuadé que son père disparu est membres des Obscuranets, mouvement révolutionnaire qui lutte contre la prolifération du virtuel, il participe à des actions insurrectionnelles dans l’espoir de retrouver sa trace.

Editeur: Rivages Noir

Auteur: Benjamin Fogel

Nombre de pages / Prix: 360 pages / 21 euros

Présentation de la saison 2024-2025 du Théâtre des Champs-Elysées

La saison 2024-2025 est la quinzième et dernière de Michel Franck à la tête du Théâtre des Champs-Elysées. Une saison bien particulière au programme pléthorique, jugez plutôt, le programme est des plus divers avec 178 levers de rideau:

  • 6 opéras mis en scène : Passion selon Saint-JeanDialogues des CarmélitesSemele (mise en scène par le directeur de Covent GardenOliver Mears, et dirigée par Emmanuelle Haïm, avec deux brillants chanteurs, Ben Bliss et Pretty Yende), Werther (avec Marina Viotti et Benjamin Bernheim, mise en scène par Christof Loy et direction par François-Xavier Roth), Le Chevalier à la rose (dans une mise en scène de Krzysztof Warlikowski et dirigé par Henrik Nánási à la tête de l’Orchestre National de France), Un Elixir d’amour d’après Donizetti
  • 7 productions hors-les-murs: Tokyo, Londres, Liège, Cologne, Nice, Toulouse, Bordeaux, Reims
  • 22 opéras en concert et oratorios dont 5 ouvrages d’Haendel, la trilogie Mozart Da Ponte, 3 œuvres de Rossini, 1 singspiel de Weber, 1 ouvrage de Giordano
  • 9 soirées lyriques dont une soirée pour fêter les 25 ans de carrière de Philippe Jaroussky au TCE, des récitals de Pretty Yende, Anna Netrebko, Jakub Józef Orliński
  • 26 concerts symphoniques dont la venue des orchestres philharmoniques de Vienne et Rotterdam
  • 29 récitals instrumentaux et musique de chambre avec notamment Adam Laloum, Nikolaï Lugansky, Nelson Goerner, Elisabeth Leonskaja, Evgeny Kissin, David Fray, Grigory Sokolov, Lucas et Arthur Jussen, Gautier Capuçon, Nemanja Radulović
  • 20 Concerts du Dimanche Matin (50e et dernière saison)
  • 35 soirées consacrées à la danse, avec de grands chorégraphes, dont Crystal Pite, Carolyn Carlson, Mats Ek, Akram Khan, James Kudelka 

Pour sa dernière saison, Michel Franck fait revenir la production d’Olivier Py : Dialogues des Carmélites de Poulenc. La cheffe américaine Karina Canellakis dirigera Les Siècles. Une partie des chanteuses présentes lors de la création seront de retour (Patricia Petibon, Véronique Gens, Sophie Koch) aux côtés de jeunes talents.

En début de saison, la chorégraphe Sasha Waltz partagera sa vision de la Passion selon Saint-Jean de Bach. Elle avait notamment été invitée par Michel Franck lors de sa première saison pour Passion de Dusapin, puis à l’occasion du centenaire du Sacre du Printemps. Le chef argentin Leonardo García Alarcón sera à la tête de l’ensemble Capella Mediterranea.

L’aventure de l’opéra participatif se poursuit en juin pour la 8e année consécutive avec Un Elixir d’amour, d’après Donizetti. Ce sera l’occasion de découvrir l’univers imaginé par Manuel Renga, à mi-chemin entre les Temps Modernes de Charlie Chaplin et Charlie et la chocolaterie de Tim Burton. Le jeune chef Marc Leroy-Calatayud dirigera Les Frivolités Parisiennes.

Jéhan dévoile son 5e album On ne sait jamais, sortie physique le 22 mars chez La Jument du Jeudi

Jéhan revient avec un nouvel album composé de 13 chansons remplies de poésie, On ne sait jamais. La voix est grave, les mots sont comptés, le ton est à la chanson française dans le sillon de Jacques Brel ou Georges Brassens, loin des tonalités plus rock ou folk des albums précédents.

Une pesanteur légère

Jéhan peuple ses chansons d’hommes et de femmes comme nous, à la recherche de l’amour ou d’un peu de compréhension, il y a aussi des animaux comme des chiens ou des chevaux, tout ressort sur un fond de piano et une orchestration qui met la voix et les textes en avant, comme dans le morceau Les chevaux de Montebello. Pour réaliser cet album et comme sur le précédent opus, Jibé Polidoro est aux manettes, assisté de Gaël Faun. Ils ont pris soin de mettre en avant la voix et les paroles, sans artifices pour privilégier la simplicité et l’évidence. Pour l’accompagner les guitares acoustiques et électriques, les violons, une harpe en plus, même des trompettes, l’écoute est addictive. Tout est dit est une belle ritournelle, Loin de tout met en avant le piano pour une leçon de vie, Raconte moi fait entendre des voix d’enfants pour un ton de guiguette, l’album On ne sait Jamais dit tout sur ce que l’homme veut transmettre dans ses chansons, avec calme et sérénité, entre gravité et mélancolie. L’humanité est omniprésente pour conserver l’essentiel et ne pas se disperser dans le superflu, non sans inévitables doutes et remises en question inhérents à l’homme. Jean-No’ Le Jehan est connu pour être un proche de Miossec ou de feu Jean-Louis Murat, ce qui souligne d’autant mieux ses aspirations poétiques pour s’appuyer sur des mots soigneusement choisies pour exprimer ses sentiments profonds.

L’auteur-compositeur-interprète et musicien breton privilégie l’introspection dans un nouvel album qui représente un beau pas en avant.

Parler sexe, un livre remarquable d’Israël Nisand (Grasset)

Parler sexe, un livre remarquable d’Israël Nisand (Grasset)

Voilà un livre remarquable : Parler sexe.
Remarquable car l’auteur, Israël Nisand, parle vrai. L’auteur est plein de bon sens. Israël Nisand aborde absolument tous les sujets, sans aucun tabou, sans aucun apriori, sans aucun jugement. Avec beaucoup de bon sens. Et de respect.

On aurait trop envie de mettre ce livre dans les mains de nos ados. Mais ce n’est pas possible. Car si l’auteur explique comment on peut aborder tel ou tel sujet, autour de la sexualité, il dit aussi ce qu’il ne faut pas dire aux jeunes.

Il donne des conseils pour respecter au mieux le psychisme des ados, sans les heurter, sans les terroriser, sans leur faire du mal.

Israël Nisand n’y va pas par quatre chemins pour dévoiler les effets catastrophiques des vidéos porno. A 13-14 ans, ils ont déjà quasiment tous vu un film porno ! Et cela trimbale une image totalement fausse de la sexualité.

A chaque intervention d’Israël Nisand dans les collèges, les lycées, il constate que beaucoup de questions anonymes tournent autour du porno. La réalité n’a, bien entendu, rien à voir avec ces films ! Tout le monde le sait, sauf les jeunes !

Si Israël Nisand nous parle sexualité, il nous parle aussi de tout ce qui l’entoure. La différence entre le sexe et le genre. La contraception. L’avortement. Le viol. L’inceste. Le machisme. La violence sexuelle. Le consentement. La masturbation. L’homosexualité. L’hétérosexualité. L’instinct maternel…

Aucun sujet n’est épargné. Plus nos ados seront informés, mieux ils vivront leur sexualité et plus le respect de l’un et de l’autre règnera.

Les Hollandais éduquent leurs enfants, dès l’âge de 4 ans sur le fait que personne n’a le droit de toucher à leurs parties intimes. Du coup il y a trois fois moins d’incestes chez eux qu’en France.

L’auteur raconte aussi une histoire terrible. Une jeune fille s’est faite violée pendant des années par son père, quand sa mère était de garde. Elle tombe amoureuse d’un garçon, quand elle se trouve à l’université, mais elle n’arrive pas à avoir une sexualité normale. Du coup, elle lui raconte ce qu’elle a vécu. Il lui dit de porter plainte. Ce qu’elle fait. Le père nie. Mais elle avait raconté son histoire à une de ses amies ado à l’époque. Comme cette amie était effectivement au courant de ces viols, elle a été mise en examen pour complicité de viol. Elle aurait dû prévenir un adulte. « Il y a donc des secrets interdits. » P125

Effectivement ce cas est très intéressant car les jeunes ne savent pas ce qu’ils encourent face à telle ou telle situation. La loi est là pour protéger les personnes mais aussi pour les punir si non-assistance à personne en danger.

Parler sexe est un livre à mettre entre les mains de tout parent.
Commencer le plus jeune possible l’éducation sexuelle de son enfant est un gage de réussite pour sa vie d’adulte.
Notre coup de cœur !


Petite note à l’auteur :

Ce serait formidable d’écrire un livre qui parle de tous ces sujets mais vraiment écrits pour les ados ! Cela aiderait tout le monde car bien souvent, les jeunes n’osent pas aborder ces sujets en famille, et les parents encore moins. Un livre qui reprendrait les nombreuses questions des ados ! Ce serait vraiment nécessaire pour améliorer la vie sexuelle des jeunes adultes ! Merci Israël Nisand !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Février 2024
Auteur : Israël Nisand
Editeur : Grasset
Prix : 16 €

Un Cairanne blanc Les Travers 2023 (prix: 13,50 euros) du Domaine Brusset à déguster

Le Domaine Brusset est un habitué de Publik’Art avec ses dégustations et ses vins rouges. Composé des cépages Clairette (30%), Grenache blanche (30%), Roussanne (30%) et Viognier (10%) poussés sur des vignes âgées de 30 ans, ce vin blanc est issu d’une récolte 100% manuelle. A l’œil, la robe est pâle brillante à reflets argentés. Le nez fait sentir des arômes de fleurs blanches, du fruité pomme-poire, citron, minéral, une touche d’anis, finement épicé. La bouche est ample et fondue, fraîche et gourmande, minérale et longue sur le citron, saline en finale. Le vin se déguste idéalement avec des langoustines, des huîtres, un curry de volaille au lait de coco, une lotte à l’américaine, du filet de poulet au citron et du chèvre frais. Au tarif de 13,50 euros la bouteille, ce Cairanne Les Travers confirme la qualité des vins du Domaine Brusset.

Publireportage:

Laurent Brusset dirige depuis 2008 ce domaine familial qui s’étend sur plusieurs vignobles représentant 70 hectares en propriété dans la diversité des grands crus du Rhône sud : Gigondas, Cairanne, Rasteau, Ventoux, Côtes du Rhône.
Trois générations de vignerons passionnés, toujours à la recherche d’expérimentations, ont construit ensemble ce domaine de pointe dans le respect des traditions. La philosophie familiale est de privilégier l’expression du fruit pour produire des vins racés, expressifs. les vins du Domaine Brusset sont une référence dans leurs appellations dans le monde, présents sur les 5 continents et dans 26 pays.

Dans ce domaine familial, depuis 1947, la famille Brusset a su allier au savoir faire les nouvelles techniques apportées par chaque génération. André Brusset (1910-1999), fondateur de l’exploitation, a transmis sa passion à son fils Daniel et son petit-fils Laurent. Deux passionnés, deux expériences, qui font du Domaine Brusset une rareté où la complémentarité de deux générations donne les meilleurs résultats, dans le respect des traditions. La Philosophie Familiale se perpétue et peut se résumer ainsi : privilégier au mieux l’expression de chaque terroir – travail du sol par de nombreux labours dans le plus grand respect de nos vignobles – ébourgeonnages sévères et vendanges en vert assurent des rendements faibles. Pour cela, les options les plus pointues sont retenues pour le plus grand respect de l’environnement et de la biodiversité. Ces démarches se concrétisent par deux certifications HVE et biologiques.

Léo Courbot dévoile son nouvel album Passion at a distance, sortie le 22 mars 2024

Léo Courbot est de retour avec un nouvel album concept très hétéroclite entre rock et funk appelé Passion at a distance après un premier album Vatic Vintage sorti en 2021. Annoncé par le single Cantique des Cantiques, le belge guitariste à la virtuosité comparée à rien de moins que Prince ou Jimi Hendrix fait graviter autour de la terre.

Du bon son funky

Les 9 titres très funk rock tournent autour d’une thématique très simple mais assez efficace, celle de l’amour. Léo était au four et au moulin pour son premier album, il a écrit, composé, arrangé et réalisé tout seul comme un grand tous les enregistrements en mode home made. Pour ce 2e album, il s’est détaché des boites à rythme du premier album pour s’entourer d’une belle farandole de batteurs qui ont déjà travaillé avec pas mal de ses idoles, Michael Bland (Prince), Gene Lake (D’Angelo, Maxwell), Stéphane Galland et Pat Dorcean, rien que ça. Pour les textes, Léo ajoute un type de vocabulaire cosmique très illustratif, comme dans nuages d’électrons, corps célestes et trous de vers pour figurer l’espace entre les êtres et la meilleure manière de le combler. La pochette de l’album est signée Philippe Caza, dessinateur pionnier de la science-fiction des 70’s de la même époque que le célèbre dessinateur de BD Moebius. Pour les autres musiciens associés à cet album et présents à la prochaine release party du 28 mars au Sunset, Paul-Alain Fontaine est aux claviers et David Makelela à la basse. Ce qui marque assez vite, c’est ce son de guitare très sautillant, entre rock et funk, très rythmé et prenant, avec un groove qui colle à la peau comme sur The Quantum Quake, de quoi danser en rythme, et de quoi faire penser à de glorieux ainés tout aussi funk comme Sinclair ou Keziah Jones. Les textes sont en français ou en anglais en fonction du feeling, le rythme est omniprésent, c’est vivifiant dans cette époque de musique synthétique sans âme.

Le son est bon, les vibrations sont entrainantes, deux bonnes raisons pour écouter Passion at a distance et se laisser emporter dans une galaxie lointaine.

Chien de la Casse: Le César du Meilleur Premier film débarque en Blu-Ray (Blaq out)

Publik’Art a déjà évoqué la sortie DVD du film en septembre 2023 avec une chronique complète. Le récent succès du film à la cérémonie des César 2024 a remis en valeur le réalisateur Jean-Baptiste Durand et ses 2 acteurs principaux Anthony Bajon et Raphaël Quenard, surprenants en amis pour la vie confrontés à des situations inédites dans un petit village du sud de la France. Grand succès aux César en compagnie du Règne Animal et d’Anatomie d’une chute, le film met en avant un grand réalisateur en devenir avec un ton bien particulier et une histoire pas commune. 2 amis d’enfance font face aux changements de leur vie, avec l’irruption d’une romance et d’une querelle entre jeunes du même village. Dog et Mirales sont deux personnages qui interpellent par leurs caractéristiques, le premier est clairement sous la coupe du deuxième au caractère bien affirmé, personnage complexe aux multiples talents cachés. Le second revêt une sensibilité à fleur de peau qui le rend fort et fragile à la fois. Ils passent leurs journées à glander entre café, bar et place du village mais ils veulent se projeter dans un avenir incertain. Les personnages féminins (Galatea Bellugi et Dominique Reymond) apportent une belle profondeur à cette histoire d’hommes qui tentent de se trouver une place dans un monde flou. Le film sort en Blu-Ray pour une belle (re)découverte à faire rapidement.

Synopsis: Dog et Mirales sont amis d’enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l’habitude de taquiner Dog plus que de raison. Leur amitié va être mise à mal par l’arrivée au village d’une jeune fille, Elsa, avec qui Dog va vivre une histoire d’amour. Rongé par la jalousie, Mirales va devoir se défaire de son passé pour pouvoir grandir, et trouver sa place.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, un sympathique film canadien, sortie le 20 mars en salle

V en salleampire humaniste cherche suicidaire consentant est un petit film sur une jeune vampire incapable d’assurer sa subsistance, elle démontre trop d’empathie pour mordre les humains pour récupérer leur sang et ainsi continuer à vivre. Ce long métrage est le premier de Ariane Louis-Seize suite à plusieurs courts métrages remarqués. L’accent canadien est omniprésent, la jeune héroïne Sasha s’éprend de Paul et ce petit moment d’humanité prend toute son ampleur dans un faux rythme assez ravissant.

Vampire et compagnie

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant n’est pas qu’un film de vampires, des accents de comédie s’insinuent dans un récit d’apprentissage et d’acceptation de soi. La jeune vampire refuse son sort, elle ne chasse pas et fait le malheur de sa famille obligée de chasser pour elle. Papa vampire, maman vampire, grand-mère vampire et cousine vampire sont des vrais êtres de la nuit heureux de leur sort. La jeune Sasha est une adolescente sensible et trop empathique pour prendre la vie des humains. Mais elle rencontre Paul, un jeune humain aux pulsions suicidaires persistantes. Et tout change, il accepte de se faire mordre pour que Sasha puisse continuer à vivre. Les acteurs canadiens sont mal connues dans nos contrées, Sara Montpetit est Sasha, elle qui venait de gagner l’Iris de la révélation de l’année au gala Québec Cinéma. La réalisatrice a eu un coup de cœur et la relation avec Félix-Antoine Bénard fonctionnait parfaitement.

Le film a parfois des airs de rom’com’ gentiment horrifique et tout à fait sympathique à découvrir sur grand écran le 20 mars.

Synopsis: Sasha est une jeune vampire avec un grave problème : elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés, décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les dernières volontés de Paul avant le lever du soleil.