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Un livre passionnant sur la série Succession à lire d’urgence, Succession La violence en héritage, parution aux éditions Playlist Society

Beaucoup ont suivi avec haleine les 4 saisons de la série Succession avec le récit d’un magnat de la presse qui brutalise et violente son entourage et ses 4 enfants dans l’attente de désigner son successeur. Brian Cox interprète ce personnage ouvertement inspiré du magnat des médias Rupert Murdoch et chaque saison accumule les moments de tension et de torture psychologique qui démontrent avec une rare acuité que l’accession chez les super riches se fait souvent au prix d’une disparition quasi totale de toute notion d’empathie. L’ouvrage rédigé par l’excellente Ariane Nicolas replace l’histoire dans le contexte de son époque où les médias sociaux sont en passe de remplacer les médias traditionnels, où Donald Trump fait trembler les Etats-Unis et la démocratie avec la crainte d’une insurrection armée et où la violence des mots se propage dans chaque strate de la société. L’ouvrage souligne les moments clés de la série en rapprochant constamment les pérégrinations de la famille de milliardaires avec la réalité de notre monde de plus en plus anxiogène pour aboutir à une thèse sociologique des plus passionnantes. Au final, notre époque se retrouve analysée et déconstruite en 180 pages rondement menées, difficile de vivre normalement sans avoir constamment envie de reprendre le fil des pages. Le titre de l’ouvrage La violence en héritage englobe très bien le propos de l’ouvrage, les traumatismes se transmettent de génération en génération avec une fatalité que Sigmund Freud aurait bien aimé décortiquer!

Synopsis: Créée par le scénariste et producteur britannique Jesse Armstrong, la série Succession (2018-2023) dresse le portrait de Logan Roy, 80 ans, homme d’affaires à la tête d’une multinationale des médias. Aussi brutal avec ses collaborateurs qu’avec ses quatre enfants, Logan Roy déploie un jeu cruel inspiré du Roi Lear de Shakespeare : mettre sa progéniture en concurrence afin de désigner son héritier.

Sous la satire des ultra-riches et la critique inquiète de la société du spectacle comme des dérives de la démocratie américaine, Succession élabore une impressionnante généalogie de la violence, suggérant que les souffrances, humiliations et traumatismes vécus se transmettent inexorablement d’une génération à l’autre. Succession, la violence en héritage explore les failles de cette impitoyable famille dysfonctionnelle de milliardaires new-yorkais, pour révéler la psyché complexe de chacun de ses membres et la manière dont la violence circule dans notre monde.

Ariane Nicolas est journaliste à Philosophie magazine

Editeur: Playlist Society

Auteur: Ariane Nicolas

Nombre de pages / Prix: 180 pages / 17 euros

[BD] Pillow Man : l’homme de nos rêves (Glénat)

[BD] Pillow Man : l’homme de nos rêves (Glénat)

Un peu de tendresse et de réconfort avec Pillow Man, l’homme de nos rêves ! Dans ce récit imaginé par Théo Calméjane (Dessin, Couleurs) et Stephane Grodet (Scénario), Jean oubli son statut de chômeur lorsqu’il est embauché en tant qu’homme oreiller pour accompagner les nuits de client(e)s fortuné(e)s… et insomniaques.

Et Jean va vite devenir un Pillow Man très demandé tant il est moelleux et confortable. Le petit hic, c’est qu’il n’a rien dit à sa femme qui pense qu’il est veilleur de nuit pour LVMH… Un récit très agréable à lire, tendre et léger, sans grande prétention mais suffisamment bien élaboré pour nous maintenir en haleine.

Accompagné par un dessin tout en rondeur et en simplicité, Pillow Man parvient à nous séduire sans difficulté. A lire !

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

L’homme de nos rêves Ancien chauffeur routier au chômage pour des problèmes de dos, Jean a tout essayé pour retrouver un emploi. En vain. Il habite avec Marianne dans une maison à peine construite. C’est sans trop d’espoir qu’il se présente à un entretien où l’on cherche des insomniaques. Contre toute attente le miracle se produit. Jean est embauché ! Le travail que lui propose Geneviève, la patronne, est d’une nature particulière. Pour tout uniforme, Jean aura besoin d’un pyjama. Il exercera la profession « d’oreiller vivant » ! Mais comment avouer cela à Marianne qui le croit veilleur de nuit… ? Tiré à quatre épingles, petite valise en main, notre quadragénaire se présente chaque nuit au domicile de ses clientes… En offrant son moelleux corporel, Jean apporte sa présence douce et réconfortante à des personnes qui n’arrivent pas à dormir. Les nuits se succèdent. Jean se révèle à travers ce métier insolite. Lui qui n’aimait pas son corps, lourd et inactif, retrouve confiance. Il se reconstruit en faisant littéralement don de soi, chastement, et de ses nuits. En aidant les autres à aller mieux. Il devient fier de ce qu’il est, monte même en grade pour devenir le premier Pillow Man Premium de l’Histoire ! Un autre monde s’ouvre encore à lui. Le train de vie du ménage s’améliore sensiblement. Mais quand Marianne découvre la véritable nature du travail de son homme, c’est tout l’équilibre du couple qui vacille. Entre incompréhension et prises de tête, Jean devra faire un choix… Et vous que feriez-vous si vous étiez au chômage ? N’y songez même pas… Tout le monde n’a pas le talent d’un Pillow Man ! Stéphane Grodet nous offre la comédie la plus savoureuse de l’année avec le récit touchant « d’un homme allongé qui veut rester debout pour vivre ». Sous d’innombrables couettes douillettes, cet ouvrage pose la question de la solitude dans notre monde moderne et ultraconnecté. Théo Calméjane croque Jean à la perfection avec un trait épuré pour un feel good book aux aspirations cinématographiques qui vous fera passer de belles nuits de lecture et faire de beaux rêves.

Date de parution : le 18 septembre 2024
Auteurs
: Théo Calméjane (Dessin, Couleurs) | Stephane Grodet (Scénario)
Genre : roman graphique
Editeur : Glénat
Prix : 26 €
Acheter sur : BDFugue

« Les Quatre Saisons » selon Anne Teresa de Keersmaeker et Radouan Mriziga

Les Quatre Saisons selon Anne Teresa de Keersmaeker et Radouan Mriziga
© Anne Van Aerschot

« Les Quatre Saisons » selon Anne Teresa de Keersmaeker et Radouan Mriziga

Figure majeure de la danse contemporaine, Anne Teresa De Keersmaeker nourrit depuis quarante ans un rapport intense à la musique. La chorégraphe a constitué avec Rosas un vaste corpus de spectacles qui s’affrontent aux structures musicales et aux partitions de toutes les époques, de la musique ancienne à la musique contemporaine en passant par les expressions populaires.

Sa pratique chorégraphique est basée sur les principes formels de la géométrie et les modèles mathématiques, l’étude du monde naturel et des structures sociales, ouvrant de singulières perspectives sur le déploiement du corps dans l’espace et le temps.

Aujourd’hui en collaboration avec Radouan Mriziga, elle décrypte le chef-d’oeuvre baroque des Quatre Saisons. Partageant un même intérêt pour l’observation de la nature, la géométrie et l’abstraction incarnée, les deux chorégraphes reviennent à la structure même de la célèbre partition musicale, et aux émotions qu’elle convoque. Une réussite.

Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione, « L’épreuve de l’harmonie et de l’invention » renvoie au titre d’un recueil de concertos publié en 1725 et à l’intérieur duquel Vivaldi a placé ses célèbres Quatre Saisons. Le duo explore avec fougue les structures élémentaires et le cycle des saisons sur fond de changement climatique et son bouleversement.

Au plateau, quatre danseurs s’emparent de l’œuvre dans une incarnation de mouvements propre aux éléments naturels et cosmiques convoqués par la partition.

Une partition bousculée 

Sous l’impulsion de la version de haut vol jouée par Amandine Beyer et l’ensemble Gli Incogniti (ici enregistrée), un nouveau dialogue entre nature et culture prend forme à travers le mouvement qui se révèle aussi impétueux qu’inspiré.

Car Vivaldi nous fait entendre les turbulences d’une nature violente. Sa musique déborde littéralement d’une énergie virevoltante. L’eau, le vent, le feu sont convoqués. La musique incarne la nature et comme si Vivaldi en était lui-même le propre prolongement.

Dès l’ouverture, l’image d’un cycle apparaît. Le spectacle débute dans le silence et dans l’obscurité. Un danseur se présente et expose dans l’ombre tout un vocabulaire de mouvements avant d’être rejoint par les autres danseurs.

Plusieurs images apparaissent. Une main tendue paume vers le haut s’ouvre pour rappeler le geste du semeur. Une ronde paysanne renvoie aux scènes de fêtes des tableaux de Bruegel. Des gestes séculaires et ancestraux exécutés avec amplitude et qui donnent le ton.

En quatre chapitres, cette exploration des liens entre danse et musique se déplie sur la scène, où les danseurs se prêtent à des imitations d’animaux et impriment des gestes du quotidien, le tout s’entremêlant aux pas hip-hop et figures de break.

La danse emporte toutes les potentialités de cette musique où le vocabulaire des deux chorégraphes frappe fort et en synergie parfaite (cercles, spirales, ellipses, tourbillons et street dance).

Les corps des interprètent s’irriguent des éléments naturels et vivants, dans une énergie et une spirale sans cesse renouvelée, où après la pluie et la tempête, place au soleil…

Dates : du 13 au 22 septembre 2024 – Lieu : Théâtre de la Ville (Paris)
Chorégraphes : Anne Teresa de Keermaeker & Radouan Mriziga

Jeanphilip dévoile son nouvel album Vérandas, sortie le 10 septembre chez Bunker d’Auteuil

Annoncé par le premier single Ivresse, le 5e album de Jeanphilip nommé Vérandas sorti sur le label Bunker d’Auteuil réjouit avec son mélange détonnant d’électro et de rock. Originaire du Québec, l’artiste rappelle le furieux Jean Leloup et son tube 1990, de quoi donner envie de découvrir des titres entêtants qui appellent tous à la réécoute immédiate.

Un album électrisant

Peu connu dans nos contrées, Jeanphilip est pourtant un pilier de la scène indie-rock québécoise depuis déjà longtemps. La preuve, Jeanphilip a sorti 4 albums et de nombreux EP/singles. Artiste de scène, il a donné plus de 250 concerts avec notamment 9 tournées dans l’hexagone. Son nouvel album Vérandas se veut rythmé et hypnotisant, il invite à la danse avec ses guitares vibrantes mélangées à des beats électro, il fait aussi plonger dans des abysses de réflexion avec ses paroles philosophiques et des textes de chansons qui l’élèvent au rang de poète comme sur Les Amants et Bûcher dans le tas, le plaisir de l’auditeur est total. Vérandas a été produit par Paul Cargnello, avec la participation active d’Olivier Azzano (La Bestiole) et de nombreux invités (Benoit Villeneuve (ShampouingTire le coyote), Jon Cohen (The Dears, Jon Cohen Experimental), Jasmine Bleile (Ladies of the Canyons), Cédric Martel (Hubert Lenoir, Ariane Roy), P-E Beaudoin (Hubert Lenoir, Lou-Adrianne Cassidy), Olivier Beaulieu (Karim Ouellet, Patrice Michaud) et Jean-François Bougie (Me & my Bones)). Le résultat est un album qui ressemble à un best of, avec des mélodies imparables, des textes réfléchis et des effets musicaux très efficaces.

Une tournée de Jeanphilip est prévu en France pour octobre et les dates sont déjà disponibles. 19 octobre à Toulouse et 23 octobre à Paris à la Dame de Canton. De quoi pouvoir aller écouter les extraits de son 5e album et redécouvrir ses albums précédents.

Trop de bananes, un magnifique album de Rémi Courgeon (Milan)

Trop de bananes, un magnifique album de Rémi Courgeon (Milan)

Rémi Courgeon n’est pas un auteur comme les autres. C’est avant tout un artiste. Avant de créer ce superbe album : Trop de bananes, l’auteur a lui-même dessiné une banane chaque jour durant un an. Chaque matin, au petit déjeuner, il mangeait une banane et dessinait ensuite, à l’encre de Chine, la peau de la banane qu’il venait de manger. Il a ensuite fait une exposition de ses 365 dessins, à Montélimar. Exposition qui devrait également avoir lieu dans toute la France.

Pour donner vie éternelle à ces peaux de bananes, Rémi Courgeon a créé cet album tout à fait exceptionnel : Trop de bananes.

C’est l’histoire d’Any, une petite fille qui ne serait pas vraiment Any sans son grand-père. Son grand-père peint la mer depuis plus de quatre-vingts ans et n’est jamais satisfait du résultat ! Any aussi dessine tous les jours. Mais un peu n’importe quoi. « C’est une artiste un peu cinglée »…

Le lecteur entre dans la vie d’Any, découvre son meilleur ami et garde du corps, admire ses nombreux dessins et enfin, son obsession : les bananes ! Tous les matins, elle mange une banane et en dessine ensuite sa peau ! Et chaque jour, c’est différent ! Chaque jour, Any réalise une œuvre d’art ! Mais un beau jour, Any s’est arrêtée de dessiner…

Publik’Art a non seulement aimé les illustrations de Rémi Courgeon, sublimes, mais également son texte, qui est tout simplement magnifique. L’histoire de cette petite-fille et de son grand-père nous parle merveilleusement de l’amour, de la transmission, de la passion, de la Vie, et de l’Art !

Trop de bananes est notre coup de cœur de la rentrée ! A offrir aux petits mais aussi aux grands !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Septembre 2024
Auteur : Rémi Courgeon
Illustrateur : Rémi Courgeon
Editeur : Milan
Prix : 16,90 €

Compte rendu de la projection de la dernière Palme d’Or controversée Anora le 19 septembre avant sa sortie en salles le 30 octobre 2024

Beaucoup se souviennent de la remise de la Palme d’Or au Film Pulp Fiction au Festival de Cannes 1994 lorsqu’une dame a crié avec une rage sonore « C’est une honte » avant que Quentin Tarantino ne lui réponde avec un geste de grande classe à l’aide de son majeur dressé. Devenu un grand classique du film contemporain, le film ne fait guère plus débat aujourd’hui, souhaitons le même destin pour Anora. Car aujourd’hui, le film surprend par sa réalisation de série télé, son scénario simpliste, ses scènes très explicites de nudité frontale et d’ébats animés, un film qui détonne sur la Croisette et ne met pas tout le monde d’accord.

Un film qui divise

Une jeune effeuilleuse (Mickey Madison) livre son corps aux clients d’un rade new yorkais. Lorsqu’un jeune russe s’enthousiasme pour ses services de qualité, quelle n’est pas sa surprise de recevoir une demande en mariage, ce que la famille du successeur d’un oligarque russe n’apprécie que très modérement. Commence alors une course contre la montre pour faire annuler (ou pas) l’union considérée comme illégitime (ou pas). Le film commencé tambour battant avec des images de femmes nues puis de l’effeuilleuse devenue objet sexuel vire tout d’un coup au thriller comique entre une bande de bras cassés et la jeune femme pas si sans défense que ça. Elle casse les nez, multiplie les morsures, ne se prive pas d’émettre des cris sonores très désagréables, se rangeant dans une époque très woke où la femme ne se laisse pas manipuler sans son consentement. Les russes en prennent plein la figure, au propre comme au figuré quand ils tentent de la raisonner en pure perte. Car la jeune femme a touché le pactole, le jeune homme peut ainsi devenir américain avec cette union surprise et échapper à ses parents, l’histoire d’amour se base sur des considérations très matérielles et les sentiments semblent bien diffus. Elle souhaite profiter de la vie décadente des ultra-riches tandis que lui est un jeune riche inconscient des réalités du monde, le mariage est gagnant gagnant. Ce qui pourrait aisément se retrouver sur TF1 en deuxième partie de soirée a remporté la mise à Cannes, Greta Gerwig a fait fort, préférant ce pas si bon film d’un réalisateur à la filmographie pourtant remarquable (Tangerine, The Florida Project, Red Rocket) mais tombé dans la fatalité cannoise (c’est souvent avec un moins bon film que certains de ses précédents qu’un réalisateur est récompensé, cf Jacques Audiard avec Dheepan après Un Prophète). Emilia Perez est un film d’une toute autre qualité cette année, Anora ne peut pas en dire autant avec ses dialogues parsemés de F**K, ses personnages de cartoon, son intrigue minuscule et sa portée par trop limitée. Anora est une farce, une friandise un peu trop sucrée qui parsème les dents des spectateurs de caries douloureuses. La portée donnée à ce film par sa récompense est bien disproportionnée par rapport à ses qualités toute relatives. Le film est fun, léger, facile, ce n’est décidémment pas une Palme d’Or...

La mafia américaine a encore frappé, Anora restera sans doute dans l’histoire comme une palme mineure et oubliable. La séance dure 2h20 mais semble durer une éternité tant le film se vautre trop facilement dans le comique de répétition jusqu’à lasser la salle. Anora montre-t-il le chemin que prend le cinéma avec un exhibitionnisme forcené et une dose minimale de subtilité? Espérons que non…

Synopsis: Anora, jeune strip-teaseuse de Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant ; mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé : les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage…

Le Maitre et Marguerite en projection privée le mardi 17 septembre

Sortie en Russie en 2023, l’adaptation du chef d’œuvre de Mikhail Boulgakov Le Maitre et Marguerite par Mikhail Lokshin a rencontrée un public nombreux et enthousiaste avec plus de 7 millions d’entrées dans un pays cadenassé par son président et en plein tourment suite à l’invasion de l’Ukraine. Macha Méril, Kinovista et Rivages Russie Evénements (ce dernier organise entre autre au Balzac le festival du film russe Pour une autre Russie chaque année) sont à l’origine du choix du cinéma Le Balzac à proximité des Champs-Elysées à Paris pour organiser une projection exclusive du film non encore sorti en France devant une salle comble. Et c’est peu dire que l’enthousiasme fut général et débordant. Le film met en miroir l’apparition mystérieuse du mage Woland interprété par le toujours impeccable August Diehl et la condamnation de Jésus par Ponce-Pilate, tous ceux (nombreux) qui ont lu l’ouvrage connaissent l’argument, le mage se veut une incarnation diabolique omnisciente aux pouvoirs infinis apparue en pleine Union soviétique elle-même cadenassée par des apparatchiks sans vergogne. Le fil rouge du récit tient dans le personnage d’un dramaturge mis au ban du régime par des dignitaires qui interdisent sa dernière pièce et l’enferment à double tour dans un asile. Le film me en scène une ville de Moscou imaginaire aux monuments majestueux et à l’ambiance pesante alors que le pouvoir n’hésite pas à enfermer et à déporter à tour de bras. Véritable critique du pouvoir stalinien, le film est devenu dans les temps actuels une critique du régime de Poutine, ce que les 7 millions de spectateurs russes ont bien compris en faisant un triomphe à l’opus. Le casting russe est rempli de figures pas forcément très connues dans nos contrées, avec au premier plan une incandescente Yulia Snigir dans le rôle de Marguerite. Le Balzac met en avant le cinéma russe pour ne pas laisser de côté tous ceux qui portent la voix de la culture, voix mise sous l’étau par un régime avant tout porté sur le culte de la personnalité. Le film est un grand moment de cinéma, ne reste plus qu’à espérer qu’il sorte bientôt en salles dans l’hexagone.

Synopsis: Russie, années 1930. Tandis que sa pièce est censurée et qu’il est mis au ban de l’Union des écrivains, un dramaturge inquiété par le pouvoir en place sympathise avec le mystérieux D.T. Woland, qui se présente comme un professeur de magie noire, et fait en même temps la rencontre de Marguerite…

D’après Le Maître et Marguerite de Mikhail Bulgakov.

L’école des pointes, La nouvelle élève (Flammarion jeunesse)

L’école des pointes, La nouvelle élève (Flammarion jeunesse)

Les éditions Flammarion jeunesse nous proposent une nouvelle série de roman jeune lecteur (de 8 à 10 ans) : L’école des pointes. Le premier tome, La nouvelle élève sort aujourd’hui même ! Chaque nouveau chapitre commence par une jolie illustration !
C’est l’histoire de Jessy. Son rêve est d’intégrer l’école des Pointes. C’est une école très prestigieuse et son concours d’entrée est très difficile. Jessy est en CM2. C’est une bonne danseuse, mais elle est très timide. Et manque de confiance en elle.
Arrivera-t-elle à intégrer cette fameuse école ?
Et ensuite, si elle l’intègre, sa famille ne va-t-elle pas trop lui manquer ?
Découvrez vite l’histoire incroyable de Jessy en lisant le premier tome de L’écoles des pointes : La nouvelle élève.

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 18 Septembre 2024
Auteur : Déborah Mirabel
Illustrateur : Anne Pomel
Editeur : Flammarion Jeunesse
Prix : 11,50 €

La dépression au féminin, Démystifier, comprendre, guérir (Editions du Rocher)

La dépression au féminin, Démystifier, comprendre, guérir (Editions du Rocher)

Le docteur Lucie Joly est psychiatre à l’hôpital, à Paris, spécialisée dans la santé mentale des femmes.

Hugo Bottemane est psychiatre, à Paris également. Également chercheur associé à l’institut du cerveau de Paris.

Ensemble, ils ont rédigé ce livre très complet et centré sur :   . Les auteurs expliquent tout au long du livre le pourquoi du comment des dépressions chez la femme.

Pourquoi cela touche davantage les femmes. Deux fois plus les femmes que les hommes.

Naturellement, la femme subit de nombreuses transformations hormonales durant toute leur vie. Que ce soit à l’adolescence, au début de l’âge adulte, avant le cycle menstruel, pendant et après, en période de grossesse, ou après grossesse, puis vient le temps de la ménopause. Durant tous ces cycles, les hormones de la femme varient énormément et ont une influence directe sur le cerveau de la femme.

Mais si la nature joue un rôle fondamental, elle n’est pas la seule à agir sur le système nerveux. La vie-même, ses conditions de vie, son environnement, les agressions subies, les inégalités dans le monde du travail, tout influe sur le moral des femmes. Effet de société depuis des décennies…

Les auteurs nous expliquent les symptômes de la dépression et comment en venir à bout.

« Il y a des dépressions qui sont au-delà de la tristesse : toute émotion est alors abrasée, anéantie, comme si le patient devenait un fantôme. » P22

« Ces représentations négatives et la pression sociale qui pèsent sur les menstruations féminines féminines pourraient participer au syndrome et au trouble dysphorique prémenstruel… » P.69

Ce livre représente un énorme travail sur la femme. On se rend compte à quel point une grossesse vient perturber son équilibre. On comprend mieux les dépressions que les femmes subissent, soit avant, soit pendant, soit après la grossesse. Toutes doivent être soignées et prises très au sérieux.

La dépression au féminin est un livre très complet, qui sort aujourd’hui. Les auteurs ont réussi à nous livrer une analyse fine et méticuleuse des différentes dépressions, qui touchent la femme et qui peuvent la faire souffrir tout au long de sa vie. Les comprendre, les démystifier vont nous permettre d’aller vers la guérison. L’important reste une prise en charge rapide et sérieuse. On se rend compte que dans nos sociétés, la femme se sent très souvent seule, avec une énorme charge mentale et manque cruellement d’aide…

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 18 septembre 2024
Auteurs : Lucie Joly et Hugo Bottemane
Editeur : Editions du Rocher
Prix : 17,90 €

Sortir de l’ombre, une histoire de sororité en prison, sortie le 18 septembre 2024 aux éditions La Boite à Bulles

La BD dévoile les détails de la vie carcérale pour les femmes enfermées dans des centres pénitentiaires. L’enfermement, la vie routinière, le perpétuel questionnement sur les raisons d’une peine si contraignante, la BD montre tout, autant du côté des détenues que du personnel. L’association Pluri’Elles permet d’apporter du réconfort pour celles qui supportent mal l’éloignement avec leurs familles et parfois leurs enfants. Les conditions de vie difficiles sont souvent mal vécues mais tout le monde est dans le même bateau. Le personnage de Jade sert de fil rouge à une BD extrêmement didactique et éclairante, de quoi d’une part ne pas vivre les mêmes expériences et surtout mieux connaitre les méandres de la vie carcérale.Le BD est super réaliste et le scénario dévoile tout pour une vraie belle expérience de lecture.

Synopsis: Jade vient d’être incarcérée loin de chez elle. Le choc est rude. Mais dans cette maison d’arrêt, des détenues ont entrepris d’humaniser le lieu…

Arrêtée pour transport de produits stupéfiants, Jade se retrouve enfermée en maison d’arrêt. À sa sortie du quartier des nouvelles arrivantes, elle est aussitôt accueillie par Florence et Maryam, deux détenues membres du collectif des Pluri’elles.
Ce collectif de prisonnières s’est fixé pour objectif d’améliorer les conditions de vie en prison en veillant à l’accueil des nouvelles arrivantes, en venant en aide aux détenues les plus fragiles, en obtenant certains droits de l’administration.
Jade a du mal à s’adapter à sa condition de détenue, loin de chez elle, sans visites dans ce lieu froid et cloisonné…
Appréciant la solidarité manifestée par plusieurs détenues impliquées dans les Pluri’elles, elle décide d’assister à l’une de leurs réunions. À l’origine du collectif, se trouve une initiative de Médecins du Monde désireux de voir comment améliorer la santé des personnes détenues. Avec comme principe de faire émerger les problèmes et les solutions des personnes concernées, une démarche permise par l’article 29 de la loi de 2009 qui stipule que les personnes détenues doivent être consultées… Malgré leurs six ans d’existence, les Pluri’elles ont encore de nombreux chantiers à mener. Par exemple, améliorer les conditions «  d’extraction  » pour aller voir un médecin spécialiste, si humiliantes que nombre de femmes renoncent à y avoir recours…
Un docu-fiction qui donne à comprendre ce que sont les conditions de vie des femmes en prison, avec, en contrepoint, la touche d’optimisme qu’instille l’existence de ce collectif de détenues…

Editeur: La Boite à Bulles

Auteur: Muriel Douru

Nombre de pages / Prix: 144 pages / 18 euros

Ressortie le 18 septembre de la BD coup de poing Putain de vies, aux éditions La Boîte à Bulles (article de 2019)

Putain de Vies, Scénario et Dessins: Muriel Douru, La Boîte à Bulles

Les éditions La Boîte à Bulles s’associent à Médecins du Monde pour une BD qui multiplie les témoignages sur ceux et celles qui ont tout quitté pour rejoindre l’occident et sont obligés de vendre leurs corps pour subsister. Les parcours sont douloureux, les existences sont cabossées, le travail réalisé par Muriel Douru et les associations Médecins du Monde et Paloma dédiées aux travailleu.r.se.s du sexe ouvre une lucarne sur une réalité mal connue et bien peu évoquée car cachée sous une belle couche d’hypocrisie. Se débarasser des œillères n’est pas chose facile dans une société de consommation confortable où les destins brisés de ceux qui quittent leurs pays n’est jamais relaté par personne.

Une BD sous le signe du courage

Muriel Douru choisit de ne rien cacher dans la retranscription de tous ces récits qui font froid dans le dos, par respect pour celles et ceux qui ne sont livrés et pour communiquer des images aussi fidèles que possible. Car habitués de l’obscurité et des amours tarifés, les personnes débarquées du Nigéria ou d’Amérique du Sud ne peuvent que vivoter, avec à l’esprit des enfants restés au pays, des familles qui choisissent de les abandonner et les vicissitudes de vies de clandestins. Ces invisibles existent pourtant, succombant à la loi de l’offre et de la demande pour obtenir cet argent nécessaire à leurs existences précaires. Afin de ne pas les faire condamner et leur donner la parole, Muriel les dessine et leur prête des propos, parfois drôles, souvent dramatiques mais toujours honnêtes. Le lecteur peut rencontrer Amélia, venue du Nigéria par un réseau de passeurs qui lui réclame 60 000 euros et prostituée de force. Les histoires de Laurianne, escort girl sans tabou et de la femme transgenere Giorgia venue de Colombie et séropositive sont tout aussi touchantes. La lecture est ardue, ce sont des récits de douleur qui s’étalent dans des dessins très réalistes. La BD est parfois divertissante, elle choisit ici de coller à la réalité la plus dramatique.


La BD brosse le tableau pas très reluisant d’une humanité de victimes et de bourreaux, les seconds profitent des premiers dans un cercle vicieux de vexations et de tortures aussi bien physiques que psychologiques. Le travail du sexe n’est pas une sinécure, mais les autorités préfèrent visiblement regarder ailleurs plutôt que de légiférer une fois pour toute, tel est notre monde. Constat implacable.

Avec Putain de vies, l’illustratrice et autrice Muriel Douru aborde un sujet polémique, captivant et rarement traité en BD : la prostitution. Pour recueillir ces parcours de vie, Muriel s’est jointe aux maraudes des associations Médecins du Monde et Paloma dédiées aux travailleu.r.se.s du sexe.
Sans misérabilisme aucun, Muriel donner une visibilité à des personnes qui ont rarement droit à la parole, invisibilisées alors même qu’elles sont bien souvent au cœur de nombreuses conversations. Les gens parlent à leur place, disent ce qui est bien ou mal, ne les écoutent pas et les condamnent sans savoir.
L’auteure nous amène à la rencontre d’Amélia, Nigériane, exilée en France et prostituée de force, mais aussi de Laurianne, Escort Girl sans tabou, ou encore de Giorgia, femme transgenre colombienne et séropositive, contrainte de quitter son pays.
À travers cette série de portraits, ce livre rend compte sans parti-pris de leur situation, propose un témoignage pluriel, juste, humain, bien loin des clichés que véhicule le travail du sexe.

Date de parution : 7 août 2019 / 18 septembre 2024
Auteur : Muriel Douru
Editeur : La Boite à Bulles

Prix: 24 euros

Amazon: Disponible

Les petites enquêtes grecques : Sur les traces du Minotaure (Castor Romans)

Les petites enquêtes grecques : Sur les traces du Minotaure (Castor Romans)

Les éditions Castor romans nous proposent une nouvelle collection : Les petites enquêtes grecques. Le Tome 1 vient de sortir : Sur les traces du Minotaure.

Théa et Théo sont en Grèce, avec leurs parents. Leur père est marchand et avec son bateau il part à la recherche de marchandises, pour les revendre. Il s’arrête souvent dans les ports de la Méditerranée. Évidemment les jumeaux partent à la découverte à chaque fois. Aujourd’hui, c’est la Crête. Et cette fois-ci, ils vont faire la connaissance de Hélios, jeune athlète. Hélios les emmène vers une immense arène où va avoir lieu un spectacle étonnant. Ils vont être, malgré eux, entrainés dans une aventure incroyable et vont découvrir à travers un masque la légende du Minotaure ! Mais qui est donc le Minotaure ?

Les petites enquêtes grecques : Sur les traces du Minotaure est une jolie collection qui va faire découvrir la mythologie grecque à nos jeunes lecteurs !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Septembre 2024
Auteur : Pierre Gemme
Illustrateur : Mathilde Ruau
Editeur : Flammarion jeunesse
Prix : 6,20 €

L’amour coûte que coûte, de Claire Diercks (Les éditions du Cerf)

L’amour coûte que coûte, de Claire Diercks (Les éditions du Cerf)

Claire Diercks est une jeune femme de 30 ans. A travers son livre, L’amour coûte que coûte, l’auteure se livre avec beaucoup de pudeur et une grande intimité.

Cette histoire est entièrement autobiographique. Claire souffre. Elle a été contrainte de subir le départ de son papa, qui a choisi de se faire euthanasier. Il était atteint d’une maladie neuro-dégénérative et son état ne faisait qu’empirer. Il ne l’a plus supporté.

Ce suicide assisté a été d’une extrême violence pour Claire. Elle n’a pas compris que son père puisse arriver à cette situation extrême et l’a vécu comme un échec personnel. Elle en veut également au médecin qui l’a aidé à le faire. Pour elle, ce n’était pas la solution !

Claire est profondément croyante et trouve à travers sa Foi, l’amour de la vie. On n’est jamais seul puisque Dieu est là.

Claire est, hélas, atteinte de la même maladie que son père, et sa sœur jumelle aussi. Mais elle, elle a trouvé la force d’affronter ses souffrances, ses colères, ses révoltes, et de se tourner vers les autres. Vers les plus démunis. Grâce à sa foi en Dieu.

L’amour coûte que coûte est un magnifique roman, empli de vérités, un magnifique témoignage de foi et d’amour. Un témoignage empli de vie et d’espérance ! Une très belle « leçon » de vie sans faire de leçon, mais juste en partageant son quotidien semé de difficultés et de douleurs…

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Septembre 2024
Auteur : Claire Diercks
Editeur : Editions du Cerf
Prix : 10 €

They shot the piano player, un documentaire passionnant sur un pianiste brésilien assassiné par la dictature, sortie dvd le 17 septembre

Le journaliste Fernando Trueba travaillait sur un livre lorsqu’il a découvert le pianiste brésilien Francisco Tenório en 2005 au détour de l’écoute fortuite d’un disque de jazz. Ne connaissant pas ce pianiste, il a décidé de creuser la question pour découvrir son histoire restée en marge de la grande histoire de la musique brésilienne du XXe siècle. Gilberto Gil, Carlos Jobim, Caetano Veloso, Sergio Mendes, les noms illustres sont nombreux et connus sans que jamais celui de Tenorio Junior ne soit cité. Fernando Trueba a décidé de transposer son enquête en film d’animation très musical et coloré pour le récit d’une résurrection qui va marquer tous les spectateurs du film et replacer l’artiste à la place qu’il a toujours mérité d’avoir.

Un pianiste de légende

Mal connu des mélomanes occidentaux, Tenorio Junior est plus renommé auprès des musiciens sud-américains. Pianiste de jazz, il s’est exécuté dans les salles de concert du Brésil aujourd’hui disparues, et en Argentine où il a disparu aux heures sombres de la dictature. Avec un seul disque publié sous son nom (Embalo, en 1964) alors qu’il avait 24 ans, le pianiste a surtout accompagné les pointures de l’époque comme João Gilberto et Antônio Carlos Jobim. C’est lors d’une tournée avec Toquinho et Vínicius de Moraes (auteur des paroles du fameux The Girl from Ipanema) qu’il a disparu en mars 1976 à Buenos Aires. Le documentaire retrace son histoire et les moments de son kidnapping, le journaliste découvre alors qu’il a été torturé et assassiné d’une balle dans la tête dans une prison argentine. Destiné à d’abord être un documentaire classique, Fernando Trueba et Javier Mariscal voulait synthétiser les 150 interviews réalisées avec ses camarades musiciens, les ingénieurs du son, son épouse Carmen, sa maîtresse Malena et ses enfants. De Paris à New York en passant par Boston, Los Angeles, Rio et São Paulo, le film retrace le parcours de celui qui a imprimé sa marque sur une musique qui a parcouru le monde. Le journaliste a réuni assez d’informations pour retrouver tous les endroits où Tenorio Junior s’est rendu, le tout raconté en musique et sur des images animées très colorées. Si l’animation est un peu saccadée, elle n’empêche pas le documentaire de passionner en revenant sur une période sombre de l’Amérique du Sud où les dictatures se multipliaient avec le soutien coupable des Etats-Unis.

They shot the piano player est un documentaire qui fascine en faisant replonger dans une époque où la liberté et la dictature se confrontaient sans pitié. La sortie du film d’animation en DVD le 17 octobre est l’occasion de le découvrir et de s’extasier.

Synopsis: Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d’État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.

Suppléments:

  • – Making of (34 min.) 
  • – Le vrai du faux : documentaire & fiction (18 min.)
  • – Dans les coulisses de l’animation (14 min.) 
  • – Une bière avec Tenório (2 min.)
  • – Un clip musical d’un titre de Tenório en photos (3 min.) 
  • – Leg Tenório (5 min.)

[BD] Calamity Jane : retour sur une personnalité hors norme qui a forgé sa propre légende (Glénat)

[BD] Calamity Jane : retour sur une personnalité hors norme qui a forgé sa propre légende (Glénat)

Pour ce nouvel album de la série « La Véritable Histoire du Far West« , c’est un petit focus sur Calamity Jane qui nous est cette fois proposé. Cet opus se concentre sur une partie de la vie de cette légende, plus particulièrement lorsqu’elle était à DeadWood en compagnie de son amie Wild Bill Hickok.

A travers un récit fleuve, on découvre un personnage très sensible et généreux, soucieux de toujours aider son prochain, que ce soit en tant que cuisinière dans une maison close ou en tant qu’aide infirmière pour lutter contre la variole. Avec son fort caractère, Calamity n’a pas sa langue de sa poche et ne manque jamais une occasion de raconter des histoires dans lesquelles elle tient toujours le premier rôle. On lui reconnaît volontiers un don pour les affabulations, outre son penchant pour l’alcoolisme. Mais c’est aussi grâce à cela qu’elle a construit sa légende de son vivant. Elle marquait les esprits et pouvait être très attachante. 

Un récit bienveillant et agréable à lire, illustré avec talent et délicatesse. A découvrir !

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

L’héroïne des plaines

Lorsqu’elle arrive à Deadwood en juillet 1876, Martha Jane Cannary est déjà connue par son surnom de « Calamity Jane ». Comme à son habitude, l’aventurière vit au jour le jour, boit sans retenue et raconte ses exploits, réels ou fictifs, à qui veut bien lui offrir un verre. Ayant connu une enfance misérable dans le Missouri au milieu du XIXe siècle, elle a bâti son mythe de son vivant : celui d’une femme libre se moquant des convenances sociales dans un monde d’hommes. Tantôt cuisinière et lingère dans la maison close de son amie Dora DuFran, conductrice d’attelages ou encore infirmière lors d’une épidémie de variole, elle fascine par son excentricité, son franc parler et son courage autant qu’elle dérange et fait scandale. Et face à l’adversité, elle demeure fidèle à elle-même : une femme au grand cœur, éprise de liberté, qui n’hésite pas à venir en aide aux déshérités et aux souffreteux, ce qui lui vaut un autre surnom, celui de « ange de la miséricorde ». Figure emblématique de la mythologie américaine, Calamity Jane est à la fois un pur produit de la conquête de l’Ouest et un personnage unique par son émancipation. Les autrices, Marie Bardiaux-Vaïente et Gaelle Hersent, portent un regard moderne et bienveillant sur cette héroïne populaire en tentant de démêler la réalité de la légende avec l’appui de l’historien Farid Ameur, spécialiste des États-Unis du XIXe siècle.

Date de parution : le 18 septembre 2024
Auteurs
: Gaëlle Hersent (Dessin, Couleurs), Marie Bardiaux-Vaïente (Scénario), Farid Ameur (conseiller historique)
Genre : S.-F., dystopie
Editeur : Glénat
Prix : 14,95 €
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[BD] L’Ogre Lion, tome 3 : épilogue d’une trilogie haute en couleur (Drakoo)

Bonjour, Gaël

[BD] L’Ogre Lion, tome 3 : épilogue d’une trilogie haute en couleur (Drakoo)

C’est déjà le grand final de L’Ogre Lion, avec ce troisième album spectaculaire où le Roi déchu décide de renverser son frère usurpateur au nom de la liberté du peuple, carnivores et herbivores. Un épisode où toutes les forces en présence s’affrontent enfin dans un grand bain de sang.

Le rythme de la série s’accélère nettement au risque d’obtenir une narration peut-être moins fine et plus expéditive. Mais le résultat est ce qu’il est : on aura pris beaucoup de plaisir à lire ce récit haut en couleur ! Une trilogie de très belle qualité, illustrée avec talent.

Une expérience que l’on ne peut que conseiller de faire !!

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Une généreuse aventure tendre et farouche où s’entrechoquent démon maléfique et injustices sociales.
Enfin de retour sur ses terres natales, Kgosi entreprend l’ultime chapitre de sa quête de rédemption. Il doit libérer son peuple de l’esclavage et se libérer lui-même de l’emprise du roi-démon Bakham. Mais son frère, l’usurpateur Kagiso, a pactisé avec une force incontrôlable et dévastatrice : la bataille finale semble suicidaire, à moins que la princesse Bira-Nyali ne parte à la recherche d’une aide mystérieuse et… légendaire.
Date de parution : le 25 septembre 2024
Auteurs
: Bruno Bessadi (Scénario et Dessin)
Genre : fantasy
Editeur : Drakoo
Prix : 14,90 €
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Madame Butterfly ou l’univers poétique en majesté de Bob Wilson

Madame Butterfly : l’univers poétique en majeste de Bob Wislon
Rodolphe Briand et Laurent Naouri – Madame Butterfly par Robert Wilson (© Svetlana Loboff / Opéra national de Paris)

Madame Butterfly ou l’univers poétique en majesté de Bob Wilson

Madame Butterfly est de retour à Paris et cette production de Bob Wilson demeure encore un choc émotionnel, tant son univers hypnotique fait naître un nouveau rapport au plateau, décomposant le temps et l’espace jusqu’à tendre à l’intemporalité.

Car qui mieux que Bob Wilson, irréductible japanophile, pour mettre en scène cette œuvre japonisante où s’esquisse sur fond de réalité fantasmé la figure délicate de l’héroïne séduite puis abandonnée, la plus émouvante que Puccini ait jamais créée.

Imprégnée donc de la culture et des rites japonais, Madame Butterfly raconte l’histoire d’un lieutenant américain (Pinkerton) qui courtise puis épouse par amusement une geisha, nommée Cio-Cio-San (Madame Papillon, en français).

Après une courte idylle, Pinkerton retourne en Amérique, promettant à Butterfly de vite revenir. Celle-ci, malgré l’opprobre dont la société et sa famille l’ont accablée après s’être convertie au christianisme par amour, s’obstine éperdument, dans une attente contemplative et mélancolique, à entretenir la flamme et à espérer revoir son mari.

De leur brève liaison est né un enfant. Trois ans ont passé et Butterfly refuse toujours les prétendants qu’on lui présente. Goro l’entremetteur l’avertit mais il ne peut aller jusqu’au bout : elle refuse de l’entendre et affirme qu’elle préférera mourir plutôt que redevenir geisha.

Mais lorsque, quelques années plus tard, Pinkerton revient à Nagasaki, elle revit à nouveau avant de sombrer dans le désespoir. Pinkerton s’est en effet marié et accompagné de sa nouvelle femme américaine, il est revenu pour lui demander de lui rendre son fils. Dans un ultime renoncement Madame Butterfly s’y soumettra avant de se suicider en se poignardant.

Un spectacle total

Avec Madame Butterfly, tragédie intimiste qui offrait à Puccini la matière à une composition luxuriante et impressionniste, traversée par une musique colorée et passionnée, Bob Wilson y calque sa partition formelle/abstraite (images – lumières – scénographie) et son épure extrême, portant à son paroxysme la dimension intérieure, sensorielle, dramatique et mélodique de l’œuvre.

D’une épure virtuose, la mise en scène immaculée s’empare avec un geste visuel absolu de cet amour impossible, où les chanteurs/comédiens à la gestuelle inspirée du théâtre nô impriment un jeu millimétré et hiératique. Tandis que les contrastes et jeu de lumière cerclent les silhouettes et morcellent les corps aux prises avec la passion dévorante, sa trahison puis son offrande sacrificielle.

A l’abri en fond de scène d’un à-plat lumineux propre au vocabulaire wilsonien, se projettent successivement différents tons d’abord bleutés puis progressivement refroidis et métallisés au gré des changements de situation et d’affect des personnages. Le tout dans une chorégraphie scénique aux lignes graphiques qui ouvre ou délimite la perspective et scrute de ces images glacées la dramaturgie.

L’orchestre, emmené d’une main experte par Speranza Scappucci, se charge des voix irradiantes à la transparence vibrante, où la soprano Eleonora Burratto dans le rôle titre fait sensation, sacralisant l’emprise du drame intemporel emprunte des illusions perdues. Quand l’art protéiforme du maître texan rencontre le feu puccinien pour un spectacle total.

Dates : du 14 septembre au 25 octobre 2024 – Lieu : Opéra Bastille (Paris) –
Metteur en scène : Bob Wilson

Little Buddha en version restaurée 4K DVD/Blu-Ray, sortie le 12 septembre 2024

Le réalisateur Bernardo Bertolucci a livré sa propre version de la pensée bouddhiste en truffant son film de références au grand sage Buddha avec son lot d’aphorismes mystiques. L’intrigue est double, la vie du grand sage avec Keanu Reeves pour l’interpréter et le choix d’une réincarnation d’un vieux moine dans un jeune enfant. Les 2h de film n’enchainent aucune action ni aucun mouvement, le réalisateur filme les regards, la culture du Bhoutan et des personnages qui ont une conscience totale du concept d’impermanence. Sans peur de la mort ni du lendemain, les moines diffusent leurs croyances aux autres personnages, notamment le jeune enfant américain Jesse et son père incarné par Chris Isaak. Le film peut se comprendre comme une porte ouverte sur une autre civilisation aux préoccupations bien éloignées de celles de la culture occidentale, l’argent, le stress et les contingences n’existent pas, de quoi laisser le spectateur songeur. Le réalisateur multiplie les plans somptueux, avec des couleurs chatoyantes et des mises en scène soignées, le spectateur n’a qu’à ouvrir les yeux et à se laisser emporter dans un film qui mélange splendeur visuelle et préceptes bouddhistes. L’édition restaurée contient également une présentation du film en 2 parties et le film annonce pour en savoir plus sur l’aventure humaine que fut le tournage.

Synopsis: Jesse Conrad, neuf ans, vit à Seattle avec un père ingénieur, Dean, et une mère enseignante, Lisa. Un jour, ils reçoivent la visite surprise d’une délégation de moines bouddhistes venue du royaume himalayen du Bhoutan sous la conduite du lama Norbu et de son adjoint Champa. Les moines sont persuadés que Jesse pourrait être la réincarnation d’un de leurs plus éminents chefs spirituels.

Ne vois-tu pas que je brûle, de Nathalie Rheims (Editions Léo Scheer)

Ne vois-tu pas que je brûle, de Nathalie Rheims (Editions Léo Scheer)

Publik’Art suit depuis de nombreuses années Nathalie Rheims. Chacun de ses livres révèlent une partie de sa vie, de façon vraiment intime.
Les reins et les cœurs révélaient ses gros problèmes de santé et son incroyable combat.
Avec Au long des jours, l’auteure révèle son histoire d’amour, de jeunesse, avec une célébrité…

Et aujourd’hui avec son dernier roman, Ne vois-tu pas que je brûle, Nathalie Rheims aborde ses propres relations familiales. Bien sûr, elle revient sur la mort de son frère, qui l’a vraiment détruite.

Et surtout, elle se pose la question à propos de son père. Qui est vraiment son père biologique ? Maurice ? ou Serge, son psy avec qui elle fait une psychanalyse depuis des années ?
Maurice est un père avec qui il faut prendre rendez-vous pour pouvoir le voir.
Et avec Serge aussi, il faut prendre rendez-vous, tous les jeudis pour avoir droit à une séance, qu’elle ne paye jamais.
Elle est très attachée à l’un comme à l’autre. De façon totalement différente. Presque complémentaire. 
Et l’auteure doit tenter de survivre avec des secrets, des non-dits qui ont forcément des conséquences sur sa propre vie, souvent tourmentée. On entre, encore une fois, dans son intimité la plus profonde. Et on tente de la comprendre ou tout du moins, de l’entendre.

Sa plume est toujours aussi éblouissante, précise et souvent incisive.

Ne vois-tu pas que je brûle est un très beau roman, centré sur le père, que le lecteur aura du mal à lâcher !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Septembre 2024
Auteur : Nathalie Rheims
Editeur : Léo Scheer
Prix : 19 €

Moi, j’aime pas les livres, un album jeunesse des éditions Glénat jeunesse

Moi, j’aime pas les livres, un album jeunesse des éditions Glénat jeunesse

Les éditions Glénat Jeunesse nous proposent un très joli album jeunesse : Moi, j’aime pas les livres. Avec le PAS barré !

C’est l’histoire d’une petite fille qui dit ne pas aimer les livres. Au début de l’album, les illustrations sont couleur sépia. Sauf les chaussettes orange de cette petite fille.

La maîtresse propose aux élèves de lire un livre durant le week-end. Un livre ? Mais quelle horreur !

Sa maman lui en propose un qu’elle avait lu à son âge. La petite fille se plonge dedans et d’un seul coup, les illustrations sont pleines de couleurs. De merveilleuses couleurs ! Grâce à son livre, la petite fille s’échappe et va vivre une aventure incroyable ! 

Moi, j’aime pas les livres est un album qui donne envie d’en lire d’autres, encore et encore ! Tout simplement magique !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Mariajo Ilustrajo
Illustrateur : Mariajo Ilustrajo
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 14,50 €

Tenir debout, le dernier roman de Mélissa Da Costa (Albin Michel)

Tenir debout, le dernier roman de Mélissa Da Costa (Albin Michel)

Nul besoin de présenter l’auteure, Mélissa Da Costa, qui se trouve en première place du top 10 des romanciers français, avec plus de trois millions d’exemplaires vendus en seulement six romans.

Son dernier roman risque de connaître le même succès : Tenir debout.
Il arrive à point nommé, en cette période de jeux paralympiques ! Du coup, le public est davantage sensibilisé à ces personnes, souvent accidentés de la vie, qui doivent vivre avec un handicap.

C’est le cas de François. Il est comédien, à succès, et joue sur les planches, à Paris, tous les soirs ! Mais un beau jour, il a un accident de moto et perd l’usage de ses jambes. Il était alors en plein divorce, quittant sa femme pour aller habiter avec sa jeune maîtresse.
Sa vie ne sera jamais plus la même.

La plume de Mélissa Da Costa, est toujours aussi juste et ses analyses nous font toucher de très près la réalité de la nouvelle vie de François, qui est un combat de chaque minute, de chaque seconde.

Non seulement, on s’attache à cet homme, mais également à Eléonore, sa jeune compagne. Si la personne handicapée souffre, son entourage, qui reste souvent dans l’ombre, a aussi sa vie bouleversée !

Bien sûr, l’histoire est poignante, bouleversante, mais surtout, elle peut être réelle !!! Et peut arriver à chacun de nous ! Personne n’est invincible, même si on se sent souvent intouchable…

Tenir debout va être le nouveau défi de François. Un très beau livre qui va permettre au lecteur de relativiser sa propre vie au quotidien !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Août 2024
Auteur : Mélissa Da Costa
Editeur : Albin Michel
Prix : 22,90 €

Sophie Fillières, l’envers de l’endroit aux éditions Playlist Society

Sophie Fillières a été une réalisatrice parcimonieuse, seulement 3 courts métrages et 7 longs métrages. Diplômée de la FEMIS en 1990, elle s’est s’orientée principalement vers la comédie, selon elle « le meilleur moyen d’évacuer la psychologie des personnages ! La comédie permet de s’aventurer sur des terrains dangereux sans avoir à s’en justifier ». Enchainant des situations invraisemblables, elle a placé ses acteurs et actrices (Sandrine Kiberlain, Emmanuelle Devos, Agnès Jaoui, Mathieu Amalric) face à des situations visant à bousculer le spectateur. L’ouvrage de 144 pages enchaine analyse initiale fouillée, entretien avec la réalisatrice trop tôt décédée en juillet 2023 et la productrice Julie Salvador, sa fille Agathe Bonitzer et le monteur François Quiqueré pour le dernier opus Ma vie ma gueule présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes en 2024. La lecture est dynamique pour revivre une histoire d’amour entre la réalisatrice et le cinéma, avec des films point trop connus mais acclamés par la critique.

Editeur: Playlist Society

Auteurs: Charlotte Garson / Question Mével / Dominique Toulat

Prix / Nombre de pages: 12 euros / 144 pages

Synopsis: Cinéaste des pas de côté, Sophie Fillières est l’autrice d’une œuvre intense et personnelle, mêlant gravité et légèreté. De Grande Petite à Ma vie ma gueule, la cinéaste compose des comédies sensibles, intimes et romanesques, en multipliant les chemins de traverse, toujours curieuse de l’éventail des possibles offerts par l’existence humaine. Dans ses films aux dialogues ciselés et à la mise en scène précise, ses personnages féminins – incarnés par Judith Godrèche, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Hélène Fillières, Emmanuelle Devos, Chiara Mastroianni, Agathe Bonitzer… – avancent dans la vie sur un fil, avec assurance et fragilité.

Constitué d’une introduction, d’un long entretien avec la cinéaste et d’une conversation avec ses proches collaborateurs, Sophie Fillières, l’endroit de l’envers explore l’univers d’une œuvre qui magnifie les quiproquos et valorise chaque détail pour faire briller la vie.

Charlotte Garson est critique et rédactrice en chef adjointe aux Cahiers du cinéma. Quentin Mével est délégué de l’ACRIF, réalisateur et auteur de plusieurs livres d’entretiens avec des cinéastes. Dominique Toulat est directeur-programmateur du cinéma de La Ferme du Buisson.

[BD] Les Yeux Doux : un récit façon George Orwell où Big Brother a les yeux partout (Glénat)

[BD] Les Yeux Doux : un récit façon George Orwell où Big Brother a les yeux partout (Glénat)

Album plein de charme, Les Yeux Doux fait le récit critique d’un monde qui a perdu toute humanité, où la consommation est érigée en valeur première. Le pendant étant le devoir de produire et l’obligation de surveiller. Surveiller le moindre fait et geste à travers Les Yeux Doux. Mais quand le destin du meilleur surveillant du mois croise le chemin d’une jeune femme et de son frère invisible, tout peut basculer. Au risque, même, de retrouver un peu d’humanité.

Un récit tout en douceur et en poésie, enveloppé dans un dessin très inspiré. La cité ultra-industrialisée n’est pas sans rappeler l’univers de Métropolis. Un univers graphique qu’on apprécie vraiment !

Malgré le côté déjà vu du sujet (1984 d’Orwell…), Les Yeux Doux ne manque pas de nous emporter dans son histoire. A lire !

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Produire, consommer, contrôler : bienvenue dans notre Société !

Dans un monde dystopique où les usines crachent leur épaisse fumée, les pin-up des « Yeux Doux » veillent… Aucun délit n’échappe à leurs regards langoureux et menaçants depuis qu’une compagnie de surveillance a choisi ces femmes comme logo ! Au milieu des affiches de propagande, Anatole est rivé devant les écrans de surveillance. Employé modèle, sa vie bascule le jour où il repère une jeune voleuse qu’il dénonce sur-le-champ ! Mais pas un jour ne passe sans qu’il ne repense au joli visage de cette inconnue. Car Anatole vient, sans doute pour la première fois, de tomber amoureux ! Il se lance alors à la recherche d’Annabelle, déroge aux règlements et s’embarque dans une folle aventure qui va le mener à rejoindre un réseau de rebelles. Pendant que ses nouveaux compagnons l’accueillent « au jardin des bennes ! », Annabelle se retrouve à la rue avec son frère Arsène. Tout juste licencié, ce dernier est désormais invisible aux yeux de la Société. Mais le destin ne va pas tarder à réunir Annabelle et Anatole, engagés désormais pour une même cause : la révolution ! En abandonnant sa condition de chien de garde du système, Anatole ouvre les yeux sur la manipulation de masse. Se pourrait-il que cet homme jadis maillon fort des « Yeux Doux » devienne une figure-clé du mouvement ? Une poignée de citoyens libres réussiront-ils à renverser la donne ? L’amour a-t-il encore sa place dans ce monde esclavagiste ?
Michel Colline fait une entrée fracassante chez Glénat (après Aspicman et Tueur de Cocho parus chez Treize étrange) à travers ce roman graphique tragi-comique, à mi-chemin entre 1984BrazilLes Temps Modernes et Metropolis, qui dénonce le consumérisme moderne avec poésie et grâce, et où des personnages vidés de leur substance retrouvent leur humanité et redécouvrent l’amour. Au scénario, Corbeyran nous surprend dans ce registre et amorce une réflexion profonde. Une pépite à surveiller de près !

Date de parution : le 28 août 2024
Auteurs
: Michel Colline (Dessin, Couleurs), Eric Corbeyran (Scénario)
Genre : S.-F., dystopie
Editeur : Glénat
Prix : 24 €
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L’invisible Madame Orwell, un livre d’Anna Funder (Editions Héloïse d’Ormesson)

L’invisible Madame Orwell, un livre d’Anna Funder (Editions Héloïse d’Ormesson)

Avant de parler de L’invisible Madame Orwell, Publik’Art voudrait mettre l’accent sur l’auteure : Anna Funder, parfaitement bilingue. Avant de devenir auteure, Anna Funder était avocate internationale. Elle a grandi entre Melbourne, Paris et San Francisco. Son premier roman, Stasiland fut un best-seller international et reçu le prestigieux prix : BBC Samuel Johnson Prize. En 2013, elle publie Tout ce que je suis, qui remporte également un succès énorme avec le prix du premier roman australien ! Anna Funder : auteure au talent indéniable !

L’invisible Madame Orwell va sûrement recevoir le même succès !
L’auteure s’attaque à ce sujet qui va tous nous passionner : qui était réellement la femme de Georges Orwell et quel rôle a-t-elle réellement joué dans l’œuvre de cet auteur ?

Georges Orwell, était le nom que se donnait Eric Blair comme auteur. Il est né en 1903, en Inde et mort en 1950 à Londres. C’est un grand écrivain, essayiste et journaliste anglais. Il se raconte à travers ses écrits et analyse la situation politique mondiale. Il dénonce les inégalités sociales, le totalitarisme nazi, et stalinien. Il participe à la guerre d’Espagne…

Il parle très peu, dans ses différents écrits, de sa femme, Eileen O’Shaughnessy.

Du coup, cela a intrigué notre auteur, Anna Funder. Elle a fait des recherches sur Eileen et s’est rendu compte de la place qu’elle tenait non seulement dans la vie de Georges Orwell mais également dans son œuvre.

Anna Funder a retrouvé d’anciennes lettres d’Eileen écrites à sa meilleure amie et a pu ainsi retracer sa vie, auprès de son mari.

Bien sûr, elle fut une épouse parfaite, et n’existait que dans l’ombre de son mari. Jamais il ne reconnut de son vivant la place capitale qu’elle tenait, à tous les niveaux ! Sans elle, Eric Blair ne serait jamais devenu Georges Orwell.

Le livre est passionnant et dévoile toute une époque, en insistant sur la condition féminine de l’époque. Et le rôle des femmes dans la société. Si vous n’étiez pas né homme à cette époque, votre vie n’était pas simple…

Publik’Art a dévoré L’invisible Madame Orwell grâce à la plume délicate tout en étant tranchante d’Anna Funder. Un pur régal ! On attend déjà avec impatience son prochain chef-d’œuvre !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 5 Septembre 2024
Auteur : Anna Funder
Editeur : Héloïse d’Ormesson
Prix : 23 €

Kaori dévoile leur 3e album comme un appel à la fraternité, Dans l’attente d’un signe

Le groupe calédonien Kaori dévoile son 3e album Dans l’attente d’un signe réalisé à Colombes en banlieue parisienne sous la direction de Lionel Gaillardin et conçu sous les Tropiques. Des musiciens prestigieux ont participé à l’enregistrement pour un résultat assez enchanteur.

Un beau disque des îles

Kaori est l’assemblage des 2 amis de longue date Thierry Folcher et Alexis Diawari, pour une musique qui révèle leurs influences respectives dans un chant qui mêle leurs 2 voix avec des cadences mêlées de variations latines, de reggae revisité ou de blues comme sorti des champs de coton. Les influences sont nombreuses et montrent la curiosité du duo pour les cultures du monde. Leur album Dans l’attente d’un signe contient 11 morceaux qui évoquent l’humanité multiple et la fraternité nécessaire entre les cultures, ce qui résonne d’autant plus au moment où la Nouvelle Calédonie est en prise avec des tensions récurrentes. Les 2 artistes parlent de liberté dans Les Chemins de la Vie, de sagesse féminine dans Femme, Ô Femme, de sagesse des anciens dans La Parole des Vieux et de fraternité dans Se Tendre la Main. Le kanak Alexis Diawari et le caldoche Thierry Folcher savent de quoi ils parlent, eux qui ont pris comme nom celui d’un arbre millénaire peuplant les forêts calédoniennes. Le duo se base sur des voix et des guitares accompagnés d’un bel aréopage de musiciens aussi divers que variés: Lionel Gaillardin (claviers, guitares électriques et programmation), Dominique Bertram (basse), Éric Lafont (batterie), Damien Tartamella (harmonica), Corentin Dalgarno (violoncelle), Claude Égéa et Alain Debiossat (cuivres), Jean-Marie Écay (guitare nylo) et Julia Sarr (chœurs).

Ce bel album est un vibrant plaidoyer pour le vivre ensemble et un appel à la réconciliation que beaucoup devraient écouter pour découvrir 2 artistes aux messages forts et universels. Il nous tarde de les entendre en concert pour vibrer au son de leur musique.

A LIRE